CHRONIQUE DE L’ANNÉE DU FLÉAU par Philippe Malarme

Depuis les premiers jours du confinement, Philippe Malarme tient quotidiennement une (im)pertinente chronique de la Nouvelle Normalité de l’Année du Fléau sur son blog. Voici celles de ces deux derniers jours. Avec le lien ci-dessous, vous pouvez avoir gratuitement accès à l’ensemble des chroniques, ou vous abonner pour la recevoir quotidiennement par mail.

En ce jour 532 de l’année du Fléau, votre chroniqueur admire l’ingéniosité des édiles bruxellois, qui ont pensé à faire appel aux grands magasins pour accélérer la vaccination des inciviques imperméables à la propagande. Ce concept révolutionnaire mériterait d’être étendu à d’autres spécialités médicales. Ne serait-il pas bon que vous puissiez profiter d’une séance de cinéma pour subir un examen de la vue, d’une pièce de théâtre pour vous désensabler les portugaises ?  Ne serait-il pas pratique que les restaurants disposent d’un siège de dentiste dans leur arrière-cuisine, pour réparer les plombages brisés par un steak trop dur ou un grain de riz mal cuit ?  Ou que votre boucher puisse vous opérer vite fait d’une occlusion intestinale, voire en remplacer quelques mètres par du boudin noir aux raisins ?

Portez-vous bien, Philippe

En ce jour 533 de l’année du Fléau, votre chroniqueur vit une expérience existentielle. Me voici aux Pays-Bas, zone rouge carmin sur la carte du tendre. Une contrée sauvage au nord du Rhin, dont les hérétiques habitants ne respectent aucune règle de biensurveillance et se vautrent dans le péché, insouciants et innocents comme s’ils n’avaient jamais été chassés du paradis terrestre. Ici pas de passe covid à exhiber, pas de port du masque, ni dans les restaurants, ni dans les magasins, ni dans la rue, ni même à domicile. Le premier jour, forcé de laisser tomber le masque pour ne pas avoir l’air d’un touriste irrespectueux des coutumes locales, je me suis senti nu, comme dans ces rêves récurrents où j’arrive à l’école ou au bureau en pantoufles et en caleçon. Quelle étrange sensation que de parler aux gens sans la protection d’une barrière de papier, de voir leurs lèvres bouger, leur visage s’exprimer. D’inquiétants sourires s’affichent sur tous les visages, c’est à vous donner la chair de poule. Comment peut-on vivre une telle barbarie, comment survivre au milieu de tels inconscients ?

Portez-vous bien, Philippe

Pour avoir accès à l’ensemble des chroniques de la Nouvelle Normalité :

https://onedrive.live.com/?authkey=%21AIBouud53GchYxc&cid=19055CEB59EBBD63&id=19055CEB59EBBD63%2197353&parId=19055CEB59EBBD63%21105&o=OneUp

Pas de commentaires

Poster un commentaire