J'étouffe. Je n'en peux plus.
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J'étouffe. Je n'en peux plus.

Publié le 16 février 2021 par Contribution extérieure
PAR COLINE MEULEMANS. Nous n'avons plus de jobs étudiants (l'horeca-quoi?), notre formation est fantomatique, et nous devons quand même payer un minerval conséquent. Qui en parle? Nous nous sentons abandonné.e.s, oublié.e.s. Parmi les mots qu'on murmure, on entend doucement se préciser la notion de "Génération sacrifiée"

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contributeur_externepar Coline Meulemans

J'étouffe.
Je suis étudiante en théâtre et musicienne. Je fais donc partie de trois catégories (jeune, étudiante, artiste) méprisées dans la gestion de cette crise, depuis le début. J'ai toujours su que je voulais travailler dans l'art et la culture, c'était une évidence renforcée par le fait que mes parents musiciens avaient les moyens de nous offrir une vie confortable, à mon frère et moi.
Je ne crois plus dans mon avenir.
Ça va faire un an que la société me renvoie à la gueule que ce que j'étudie avec passion, mes heures de travail quotidiennes exigées par la pratique de mon instrument, les projets que j'entreprends, ont une valeur "non-essentielle", sont en première ligne d'un sacrifice que je suis censée comprendre nécessaire.


Ma formation de théâtre n'est que l'ombre de ce qu'elle devait être. Depuis le début de l'année scolaire ma classe a perdu plus de 140 heures de cours à cause d'un système de bulles qui, nous permettant certes de continuer un minimum en présentiel, morcelle notre apprentissage. Le théâtre est un art vivant, un art collectif. Les professeur.e.s sont dépassé.e.s par la situation et galèrent à construire un semblant de cohérence dans leurs outils pédagogiques complètement décontextualisés. Nous n'avons plus de jobs étudiants (l'horeca-quoi?), notre formation est fantomatique, et nous devons quand même payer un minerval conséquent. Qui en parle?
Nous nous sentons abandonné.e.s, oublié.e.s. Parmi les mots qu'on murmure, on entend doucement se préciser la notion de "Génération sacrifiée".
HELP. Vos jeunes manquent d'air. Les artistes n'ont plus le DROIT d'exercer leur MÉTIER alors que leur "statut" est déjà ridiculement précaire. Les étudiant.e.s en art tombent en dépression, et se détournent de manière exponentielle du système politique en place.
Hello mesdames et messieurs censé.e.s nous représenter, savez-vous que toute une génération d'électeur.ices vous regardent avec dépit et amertume, résolu.e.s à construire un monde sans vous? Nous sommes: désenchanté.e.s, désabusé.e.s, dégoûté.e.s.
Et nous n'en pouvons plus.

Coline Meulemans

 

L'asymptomatique | J’étouffe. Je n’en peux plus.

J’étouffe. Je n’en peux plus.

J’étouffe.
Je suis étudiante en théâtre et musicienne. Je fais donc partie de trois catégories (jeune, étudiante, artiste) méprisées dans la gestion de cette crise, depuis le début. J’ai toujours su que je voulais travailler dans l’art et la culture, c’était une évidence renforcée par le fait que mes parents musiciens avaient les moyens de nous offrir une vie confortable, à mon frère et moi.
Je ne crois plus dans mon avenir.
Ça va faire un an que la société me renvoie à la gueule que ce que j’étudie avec passion, mes heures de travail quotidiennes exigées par la pratique de mon instrument, les projets que j’entreprends, ont une valeur “non-essentielle”, sont en première ligne d’un sacrifice que je suis censée comprendre nécessaire.


Ma formation de théâtre n’est que l’ombre de ce qu’elle devait être. Depuis le début de l’année scolaire ma classe a perdu plus de 140 heures de cours à cause d’un système de bulles qui, nous permettant certes de continuer un minimum en présentiel, morcelle notre apprentissage. Le théâtre est un art vivant, un art collectif. Les professeur.e.s sont dépassé.e.s par la situation et galèrent à construire un semblant de cohérence dans leurs outils pédagogiques complètement décontextualisés. Nous n’avons plus de jobs étudiants (l’horeca-quoi?), notre formation est fantomatique, et nous devons quand même payer un minerval conséquent. Qui en parle?
Nous nous sentons abandonné.e.s, oublié.e.s. Parmi les mots qu’on murmure, on entend doucement se préciser la notion de “Génération sacrifiée”.
HELP. Vos jeunes manquent d’air. Les artistes n’ont plus le DROIT d’exercer leur MÉTIER alors que leur “statut” est déjà ridiculement précaire. Les étudiant.e.s en art tombent en dépression, et se détournent de manière exponentielle du système politique en place.
Hello mesdames et messieurs censé.e.s nous représenter, savez-vous que toute une génération d’électeur.ices vous regardent avec dépit et amertume, résolu.e.s à construire un monde sans vous? Nous sommes: désenchanté.e.s, désabusé.e.s, dégoûté.e.s.
Et nous n’en pouvons plus.

Coline Meulemans

 

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