LES CAUSES ET LES RESPONSABILITÉS DU DÉSASTRE par François Schreuer

Certains vont nous expliquer, dans les heures qui viennent, qu’il est «indécent» de se pencher sur les causes et les responsabilités du désastre, que «ce n’est pas le moment» de parler d’aménagement du territoire, de climat, de prévoyance… JE NE SUIS PAS D’ACCORD
Il se trouve que l’attention publique est volage, on le sait bien. Un sujet chasse l’autre. Une compétition de football fait passer (provisoirement) une pandémie mondiale au second plan. Il en ira de même ici : dans quelques semaines, les médias seront passés à autre chose.
Or, nous n’avons plus le loisir de tergiverser, de reporter, de moyenner, de procrastiner, comme nous l’avons fait tant de fois au cours des dernières décennies. Il faut agir, structurellement. Maintenant.
Je pense qu’il est donc temps de passer au «Name & Shame».
Les bourgmestres qui, comme à #Aywaille, revendiquent ouvertement, sans honte, l’urbanisation des zones inondables ? Nous devons demander leur démission immédiate.
L’ancien ministre de l’Intérieur Jan Jambon, qui a quasi-démantelé la #ProtectionCivile, dont les moyens ont cruellement manqué, hier ? Pareil. Il est bien trop facile de détruire les services publics puis d’envoyer son «soutien» aux sinistrés.
Le SPW (et le ministre Henry), en charge des travaux du barrage de l’île Monsin, qui ont fermé 4 pertuis sur les 6 (!!!), mettant en danger toute la vallée ? Dans notre culture todiboniste, ils s’en sortiront sans mal : nous ne devons plus l’accepter.
Ces «responsables» qui attendent toujours le dernier moment pour agir, malgré les alertes (comme ça a été le cas avec le COVID : il a fallu que ça devienne ingérable pour qu’on décide d’intervenir), il faut les remplacer par d’autres, moins incompétents.
Le #walgov qui continue le développement du fret aérien, annulant tous les efforts wallons de réduction des gaz à effet de serre, la majorité de Liège-Ville, qui veut encore construire des parkings (Place Cockerill, CHU, Citadelle,…),… alors que la planète est en feu.
Ces responsables qui essaient de nous faire croire qu’ils mènent une politique cyclable crédible en allouant un million par ci, un million par là, alors que les crédits alloués au secteur routier se chiffrent toujours en milliards d’euros.
Toute cette génération politique qui, tout en alignant les beaux discours, refuse obstinément de comprendre que l’urgence climatique est vitale, que des centaines de millions de vies sont en jeu, qu’il s’agit de la possibilité même qu’il y ait des générations futures…
Ces élus, patrons, responsables syndicaux,… qui continuent à se présenter comme raisonnables et pragmatiques alors qu’ils nous emmènent tout droit (coucou Liège Airport) dans le mur, il est juste temps qu’ils s’en aillent.
Beaucoup d’entre nous attendent (à tort) que la politique soit un espace paisible et agréable, où «participer» joyeusement (et la quittent, déçus, dès qu’ils y ont trempé un orteil). Elle ne peut l’être, ne le sera jamais : elle est le lieu où se jouent nos vies.
Déserter cet espace revient à remettre nos destins, celui de nos enfants, dans les mains de personnages aussi sinistres que des Jambon, Bouchez, Clarinval. De confier la conduite des affaires publiques à des climatosceptiques à courte-vue. Nous n’en avons pas le droit.
Alors, au risque de déplaire, je vous dis, même si beaucoup de sinistrés ont encore les pieds dans l’eau, PARCE QUE beaucoup de sinistrés ont encore les pieds dans l’eau : ne tournons plus autour du pot.
Organisons l’alternative à ce glissement vers l’abîme.

par François Schreuer (sur Facebook)

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