NOUS SOMMES LE 24 AOÛT https://www.asymptomatique.be/nous-sommes-le-24-aout/ |
Nous sommes le 24 août 2022.
Bonne fête à tous les Barthélemy.
Diverses légendes situent Saint Barthélemy (1er siècle), apôtre du Christ, comme missionnaire dans tout l'Orient, en Turquie, en Perse, en Inde. Sur les fresques de la chapelle Sixtine, Michel-Ange le représente écorché vif. C’est sans doute pourquoi Barthélemy était bien placé pour devenir le patron des bouchers et des tanneurs…
À propos de boucherie, tout le monde a déjà plus ou moins entendu parler de la Saint-Barthélemy 1572, non ?Tout autre chose, mais ça reste français, et bien guerrier…
Le 24 août 1968, dans le Pacifique sud, au-dessus de l’atoll de Fangataufa, en Polynésie (il paraît que c’est en France…), une bombe à hydrogène nommée Canopus est accrochée à un ballon dirigeable et lâchée, à 520 mètres d'altitude. L’énergie dégagée par l’explosion en fait, aujourd’hui encore, le plus puissant essai nucléaire français jamais réalisé, soit 170 fois la bombe larguée sur Hiroshima). La France devient la cinquième puissance nucléaire. Charles de Gaulle n’était pas peu fier. Ça lui aura mis du baume sur le cœur, après mai 68 et après avoir assisté impuissant au coup de force soviétique en Tchécoslovaquie. Selon les scientifiques qui observent le site depuis 50 ans, « la nature a repris ses droits ». Quant aux Polynésiens, je ne sais pas…Un peu de poésie…
Léo Ferré aurait aujourd’hui 106 ans, puisqu’il est né le 24 août 1916, à Monaco. Il y a plein des gens venus d’ailleurs qui s’installent à Monaco pour bénéficier du système fiscal, avec le soleil en prime. Ferré, lui, né dans une famille aisée, quittera Monaco pour s'installer à Paris où il commencera par mener une vie financièrement difficile.
À 9 ans, ses parents le placent en pension en Italie chez les Frères des Écoles chrétiennes, il y passera 8 ans et découvrira à 14 ans le mot « anarchie » dans les pages d’un dictionnaire. Après un bac de philo, Léo Ferré, passionné de musique depuis tout jeune, devient critique musical pigiste pour le journal « Le Petit Niçois ».
Installé à Paris après la guerre, Il fréquente le mouvement libertaire et apporte son soutien à la Fédération anarchiste, au Théâtre Libertaire de Paris, à la Radio Libertaire et au Monde libertaire.
Il commence à chanter dans les cabarets. Il y rencontre Francis Lemarque et Jean-Roger Caussimon. Édith Piaf reprend certaines de ses chansons sur Paris. Léo Ferré donna alors de nombreux concerts dans les cabarets parisiens. Au début des années ’50, viennent les premiers succès avec « Paris-Canaille » et « Les amants de Paris ». En 1955, il passe à l'Olympia, ouvrant ainsi une carrière de près de quarante ans où il réalisera une cinquantaine d'albums. À aucun moment de sa carrière, il ne cessera d’afficher ses sympathies libertaires, malgré une forme de censure pratiquée par sa maison de disque qui, en 1961, refuse de distribuer certaines chansons enregistrées en studio et destinées à paraître sur un 33 tours 25 cm. Entre autres : Les Rupins, Miss guéguerre, Thank you Satan, Les Quat'-Cents Coups,…
En 1968, après la mort de son chimpanzé « Pépée » et la rupture pénible avec son épouse, Madeleine, il s'installe en Toscane.
Le 10 mai 1968, il interprétait pour la première fois « Les Anarchistes » lors du gala annuel du Monde Libertaire. Curieux hasard, le même soir, dans le Quartier Latin, les barricades commençaient à fleurir. Ferré n’y est évidemment pour rien. Certains lui reprocheront de ne pas avoir pris part aux « événements » de mai 68. Toutefois, cette année-là, marque pour lui un second souffle dans sa production artistique.
En 1970, l’hommage aux libertaires dans « Paris je ne t’aime plus » était particulièrement appuyé.
En 1971, il chantait pour l’anniversaire de la Commune de Paris et le groupe Louise Michel. D’une manière générale, les années 1970 furent celles qui soulignèrent l’image d’un Léo Ferré anarchiste. Il édite alors son double album « Amour Anarchie », et puis « Et Basta »…
Bon, assez causé de Léo Ferré, citons-le plutôt :
« Cette parole d’Évangile
Qui fait plier les imbéciles
Et qui met dans l’horreur civile
De la noblesse et puis du style
Ce cri qui n’a pas la rosette
Cette parole de prophète
Je la revendique et vous souhaite
NI DIEU NI MAITRE. »
On s’écoute « Madame la Misère »
« … comme s’il fallait toucher du doigt pour croire qu’un peuple heureux rotant tout seul dans sa mangeoire, vaut bien une tête de roi ! »
C’est par ici : →
Illu de la page : Edouard Debat-Ponsan, Un matin devant le Louvre (1880)