PAPA, MAMAN, LA SERINGUE ET MOI
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PAPA, MAMAN, LA SERINGUE ET MOI

Publié le 16 janvier 2022 par Irene Kaufer
du Québec à la France et de la Belgique à la Suisse, une seule obsession, la vaccination. Admirons la famille idéale : papa, maman, le môme et la seringue, nouvel animal de compagnie. Alors même que diminue la pression sur les soins intensifs (sauf au Québec), inquiétude combien légitime justifiant les campagnes de vaccination, le bazooka pointé sur les personnes non vaccinées monte en puissance.

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Ce samedi matin vers 8h15, j'écoutais L'accent des autres, revue d'actualité francophone. En dehors des informations venues du Mali, qui a d'autres tigres à fouetter, les différents accents se ressemblaient furieusement: du Québec à la France et de la Belgique à la Suisse, une seule obsession, la vaccination. Admirons la famille idéale : papa, maman, le môme et la seringue, nouvel animal de compagnie.
Alors même que diminue la pression sur les soins intensifs (sauf au Québec), inquiétude combien légitime justifiant les campagnes de vaccination, le bazooka pointé sur les personnes non vaccinées monte en puissance : taxes spécifiques (comme au Québec, non sans résistances comme cette opinion de médecins publiée dans le Devoir), exclusion croissante (comme en France), débat lancé sur une obligation vaccinale que pourtant le "M. Corona" du gouvernement, Pedro Facon, ne recommande pas.
Et partout, devant la hausse des contaminations (quel que soit le degré de vaccination), la même crainte d'un blocage de la société: même des matchs de foot au plus haut niveau doivent être remis faute de combattants, c'est dire. Voilà qui conduit à des "assouplissements" sans réelle justification sanitaire, et à des règles de quarantaine et d'isolement tellement complexes qu'un virus n'y retrouverait pas ses petits, ce qui a fait les délices du site parodique Gorafi (transmissible sans gestes barrières à la Belgique).
Bref, haro sur les non vacciné·es d'où viendrait tout le mal, alors même que les vaccins déçoivent, autant quant à leur efficacité contre les contaminations que sur la durée de leur action. Sans oublier que dans le même temps où l'on rivalise d'astuces pour protéger les un·es, de gré ou de force, ou néglige ces larges populations qui n'ont pas du tout accès aux vaccins.

Manifeste d'hiver

Car attention ! Ami·e vaccino-sceptique qui te réjouis déjà de mon scepticisme, je ne suis pas de ta confrérie, j'en ai non seulement ma dose mais même les trois. Je n'en veux nullement aux chercheur·es d'avoir été trop optimistes et vraiment cru que, pour paraphraser un slogan antiraciste, "première, deuxième, troisième vaccination, nous sommes tous des adultes protégés!" J'ai offert mon bras à la science sans hésitation, même sans être convaincue à cent pour cent ni de l'efficacité de la chose, ni de l'absence d'effets secondaires. Je ne voyais pas de raisons d'abandonner à leur sort les courageu·ses qui avaient testé les premiers vaccins, sans même parler des souris ou des si bien nommés cobayes. Avant de me dresser une statue, sachez quand même qu'un autre argument de poids a pesé dans mon sacrifice, à savoir sinon la certitude, du moins la forte hypothèse que je serais ainsi au moins partiellement protégée du pire. Ce que d'intéressantes statistiques concernant la surmortalité en 2020 et 2021 semblent confirmer.
Il reste que cette façon de désigner des boucs émissaires, même si je n'en fais pas partie, m'horripile au plus point. Cela ne justifie en aucun cas les agressions qui se multiplient contre des journalistes, des élu·es ou des scientifiques; mais cette division de la société, qui n'en manque pas par ailleurs, ne peut que nuire à tout apaisement, nécessaire à une vie démocratique.
Un collectif d'une centaine de scientifiques mais aussi d'actrices et acteurs de terrain et d'artistes ont publié en ce début d'année un "Manifeste d'hiver pour une politique de pandémie durable". Il insiste sur la nécessité de politiques à long terme, une approche multidisciplinaire, le respect des droits fondamentaux et de la démocratie, et une attention particulière à l'impact des inégalités sociales. Leur site s'appelle très explicitement "open-debat-ouvert", mails ils n'ont guère eu d'échos dans les médias.
Alors moi, ce matin, faute de mieux, je voudrais lever ma seringue à ceux qui n'en ont pas.

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PAPA, MAMAN, LA SERINGUE ET MOI

Ce samedi matin vers 8h15, j’écoutais L’accent des autres, revue d’actualité francophone. En dehors des informations venues du Mali, qui a d’autres tigres à fouetter, les différents accents se ressemblaient furieusement: du Québec à la France et de la Belgique à la Suisse, une seule obsession, la vaccination. Admirons la famille idéale : papa, maman, le môme et la seringue, nouvel animal de compagnie.
Alors même que diminue la pression sur les soins intensifs (sauf au Québec), inquiétude combien légitime justifiant les campagnes de vaccination, le bazooka pointé sur les personnes non vaccinées monte en puissance : taxes spécifiques (comme au Québec, non sans résistances comme cette opinion de médecins publiée dans le Devoir), exclusion croissante (comme en France), débat lancé sur une obligation vaccinale que pourtant le “M. Corona” du gouvernement, Pedro Facon, ne recommande pas.
Et partout, devant la hausse des contaminations (quel que soit le degré de vaccination), la même crainte d’un blocage de la société: même des matchs de foot au plus haut niveau doivent être remis faute de combattants, c’est dire. Voilà qui conduit à des “assouplissements” sans réelle justification sanitaire, et à des règles de quarantaine et d’isolement tellement complexes qu’un virus n’y retrouverait pas ses petits, ce qui a fait les délices du site parodique Gorafi (transmissible sans gestes barrières à la Belgique).
Bref, haro sur les non vacciné·es d’où viendrait tout le mal, alors même que les vaccins déçoivent, autant quant à leur efficacité contre les contaminations que sur la durée de leur action. Sans oublier que dans le même temps où l’on rivalise d’astuces pour protéger les un·es, de gré ou de force, ou néglige ces larges populations qui n’ont pas du tout accès aux vaccins.

Manifeste d’hiver

Car attention ! Ami·e vaccino-sceptique qui te réjouis déjà de mon scepticisme, je ne suis pas de ta confrérie, j’en ai non seulement ma dose mais même les trois. Je n’en veux nullement aux chercheur·es d’avoir été trop optimistes et vraiment cru que, pour paraphraser un slogan antiraciste, “première, deuxième, troisième vaccination, nous sommes tous des adultes protégés!” J’ai offert mon bras à la science sans hésitation, même sans être convaincue à cent pour cent ni de l’efficacité de la chose, ni de l’absence d’effets secondaires. Je ne voyais pas de raisons d’abandonner à leur sort les courageu·ses qui avaient testé les premiers vaccins, sans même parler des souris ou des si bien nommés cobayes. Avant de me dresser une statue, sachez quand même qu’un autre argument de poids a pesé dans mon sacrifice, à savoir sinon la certitude, du moins la forte hypothèse que je serais ainsi au moins partiellement protégée du pire. Ce que d’intéressantes statistiques concernant la surmortalité en 2020 et 2021 semblent confirmer.
Il reste que cette façon de désigner des boucs émissaires, même si je n’en fais pas partie, m’horripile au plus point. Cela ne justifie en aucun cas les agressions qui se multiplient contre des journalistes, des élu·es ou des scientifiques; mais cette division de la société, qui n’en manque pas par ailleurs, ne peut que nuire à tout apaisement, nécessaire à une vie démocratique.
Un collectif d’une centaine de scientifiques mais aussi d’actrices et acteurs de terrain et d’artistes ont publié en ce début d’année un “Manifeste d’hiver pour une politique de pandémie durable“. Il insiste sur la nécessité de politiques à long terme, une approche multidisciplinaire, le respect des droits fondamentaux et de la démocratie, et une attention particulière à l’impact des inégalités sociales. Leur site s’appelle très explicitement “open-debat-ouvert”, mails ils n’ont guère eu d’échos dans les médias.
Alors moi, ce matin, faute de mieux, je voudrais lever ma seringue à ceux qui n’en ont pas.

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