RETIREZ-VOUS LES DOIGTS DU CUBE par Virginie Godet
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RETIREZ-VOUS LES DOIGTS DU CUBE par Virginie Godet

Publié le 17 décembre 2021 par Contribution extérieure
Des journalistes, des animateurs enfermés dans ce cube de verre, encore. Pour sensibiliser à la question de la pauvreté qui touche les enfants, encore. Sans jamais poser la question du pourquoi.

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Emplâtres et jambes de bois : En dix éditions de « Viva For Life », la pauvreté a-t-elle reculé d'un pouce ?

Encore une fois...
Des journalistes, des animateurs enfermés dans ce cube de verre, encore.
Pour sensibiliser à la question de la pauvreté qui touche les enfants, encore.
Pour encourager tout-un-chacun à faire preuve de solidarité, encore.
Sans jamais poser la question du comment.
Comment il se fait que dans nos pays ceci soit encore possible.
Sans interroger les mécanismes à l’œuvre et rappeler que derrière chaque enfant souffrant de la pauvreté, il y a une famille. Des familles, avec des histoires différentes. La pauvreté est multiforme. Les familles monoparentales, les emplois précaires, le chômage de plus ou moins longue durée, le temps partiel, le statut de cohabitant qui fait d’une personne une déclassée dépendante.
La crise sanitaire qui touche tant de secteurs et suspend une épée de Damoclès sur bien des têtes. La crise économique par celle-ci aggravée, l’augmentation du prix de l’énergie et des biens de première nécessité.
La crise du logement, qu’il s’agisse des prix dans le parc privé ou du manque de places dans le logement public.
La bonne volonté de chacun, individuellement, et tant honorable soit-elle, ne relève alors que d’un emplâtre sur une jambe de bois.
Mettre fin à la pauvreté relève d’un véritable projet de société, une société solidaire où chaque individu prend sa place au sein du groupe. Où le groupe porte l’individu. Dans un perpétuel mouvement de balancier de l’un à l’autre. Où les moyens sont dégagés pour répondre aux besoins de toutes et tous. Tant que nous n’avons pas fait cela, pour paraphraser Victor Hugo, nous n’avons rien fait. Et nous en sommes toutes et tous solidaires et responsables.
Les solutions ne peuvent être conjoncturelles. C’est toute la structure qui est à revoir. Chaque choix budgétaire est un choix politique.
Ainsi le statut de cohabitant doit être abrogé. Il ne peut y avoir de citoyen, de citoyenne de seconde zone. Il ne peut y avoir de sous-statut qui casse les solidarités.
Au-delà de cela, les moyens doivent être donnés à la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales – les récents Pandora Papers ont fait un lamentable pschitt dans l’actualité- afin d’obtenir de réelles possibilités de refinancement de la sécurité sociale et des services publiques, notre bien commun. D’autre part, et ceci concerne tant les enfants que les parents, l’enseignement doit être réellement gratuit, et des repas équilibrés et sains proposés gratuitement dans toutes les écoles.
Tout ceci serait néanmoins encore insuffisant. Il sera encore nécessaire de réorienter les politiques économiques vers la création d’emplois durables et non-délocalisables, qu’ils relèvent du secteur public ou privé.
Vouloir tout cela ne relève pas de la douce rêverie.
C’est une question qui est posée, celle de la société dans laquelle nous voulons vivre. Ce sont des choix qui doivent être faits, pour toutes, tous, et chacun, chacune. C’est une question de volonté.
Il s’agit, pour l’avenir, de nous sortir les doigts du cube ...

Par Virginie Godet, écrivaine, membre du comité fédéral du mouvement Demain

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RETIREZ-VOUS LES DOIGTS DU CUBE par Virginie Godet

Emplâtres et jambes de bois : En dix éditions de « Viva For Life », la pauvreté a-t-elle reculé d’un pouce ?

Encore une fois…
Des journalistes, des animateurs enfermés dans ce cube de verre, encore.
Pour sensibiliser à la question de la pauvreté qui touche les enfants, encore.
Pour encourager tout-un-chacun à faire preuve de solidarité, encore.
Sans jamais poser la question du comment.
Comment il se fait que dans nos pays ceci soit encore possible.
Sans interroger les mécanismes à l’œuvre et rappeler que derrière chaque enfant souffrant de la pauvreté, il y a une famille. Des familles, avec des histoires différentes. La pauvreté est multiforme. Les familles monoparentales, les emplois précaires, le chômage de plus ou moins longue durée, le temps partiel, le statut de cohabitant qui fait d’une personne une déclassée dépendante.
La crise sanitaire qui touche tant de secteurs et suspend une épée de Damoclès sur bien des têtes. La crise économique par celle-ci aggravée, l’augmentation du prix de l’énergie et des biens de première nécessité.
La crise du logement, qu’il s’agisse des prix dans le parc privé ou du manque de places dans le logement public.
La bonne volonté de chacun, individuellement, et tant honorable soit-elle, ne relève alors que d’un emplâtre sur une jambe de bois.
Mettre fin à la pauvreté relève d’un véritable projet de société, une société solidaire où chaque individu prend sa place au sein du groupe. Où le groupe porte l’individu. Dans un perpétuel mouvement de balancier de l’un à l’autre. Où les moyens sont dégagés pour répondre aux besoins de toutes et tous. Tant que nous n’avons pas fait cela, pour paraphraser Victor Hugo, nous n’avons rien fait. Et nous en sommes toutes et tous solidaires et responsables.
Les solutions ne peuvent être conjoncturelles. C’est toute la structure qui est à revoir. Chaque choix budgétaire est un choix politique.
Ainsi le statut de cohabitant doit être abrogé. Il ne peut y avoir de citoyen, de citoyenne de seconde zone. Il ne peut y avoir de sous-statut qui casse les solidarités.
Au-delà de cela, les moyens doivent être donnés à la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales – les récents Pandora Papers ont fait un lamentable pschitt dans l’actualité- afin d’obtenir de réelles possibilités de refinancement de la sécurité sociale et des services publiques, notre bien commun. D’autre part, et ceci concerne tant les enfants que les parents, l’enseignement doit être réellement gratuit, et des repas équilibrés et sains proposés gratuitement dans toutes les écoles.
Tout ceci serait néanmoins encore insuffisant. Il sera encore nécessaire de réorienter les politiques économiques vers la création d’emplois durables et non-délocalisables, qu’ils relèvent du secteur public ou privé.
Vouloir tout cela ne relève pas de la douce rêverie.
C’est une question qui est posée, celle de la société dans laquelle nous voulons vivre. Ce sont des choix qui doivent être faits, pour toutes, tous, et chacun, chacune. C’est une question de volonté.
Il s’agit, pour l’avenir, de nous sortir les doigts du cube …

Par Virginie Godet, écrivaine, membre du comité fédéral du mouvement Demain

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