SIFFLOTIS (le hit-parade de mon inconscient)
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SIFFLOTIS (le hit-parade de mon inconscient)

Publié le 22 mai 2020 par par Klod
Il y a même dans ce répertoire des chansons que je déteste franchement ! Qui s’exprime alors ainsi par ma propre bouche ? 

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Les petites musiques intérieures qui m'habitent n'ont pas grand-chose à voir avec les chansons que j'écoute vraiment. Voici le stupide hit-parade de mon inconscient. Quel est celui du vôtre ?

 

Je fais partie de ces gens horripilants qui sont en permanence habités par une petite musique intérieure. Une amie chanteuse, atteinte du même mal, muse ainsi jour et nuit. Chez moi, cela se traduit plutôt par un insupportable sifflotis informe, qui ressemble plus à une chambre à air qui se dégonfle qu'aux gracieux chromatismes de Toots Thielemans.

 

Avec mon métier, il arrive évidemment que ce soient mes propres compositions qui me montent ainsi spontanément aux lèvres. Il s’agit là d’une maladie professionnelle bénigne, bien connues de tous les musiciens, qui s’apparente au rhume des foins chez les paysans moissonneurs-batteurs.

Non, ce dont je vous parle, c’est d’un répertoire qui me colonise, indépendamment de mes activités professionnelles, et qui semble même totalement extérieur à moi-même. Toutes ces mélodies sont, soit mélancoliques et nostalgiques, jusqu’au ridicule, soit épiques et exaltées, jusqu’au ridicule.

Leur point commun ? Je ne les écoute jamais dans « la vraie vie ».

Il y a même dans ce répertoire des chansons que je déteste franchement ! Qui s’exprime alors ainsi par ma propre bouche ? Pour m’être allongé cinq ans sur un divan, je pense qu’il s'agit là du hit-parade impertinent et chtarbé de mon propre inconscient. Voici un aperçu de ce répertoire. Accrochez-vous aux branches, ça décoiffe !

« Prendre un enfant par la main » d’Yves Duteil (oui, je sais).

« Adieu, monsieur le professeur » d’Hugues Aufray (idem).

« Et maintenant, que vais-je faire » de Gilbert Bécaud (là, je pressens une forte prégnance psychanalytique, puisque c’est le 45T que mon père écoutait quand ma mère l’a quitté. J’avais quatre ans).

« Pourquoi ces yeux qui pleurent, mon fils » de Mystero Buffo (no comment).

« L’Hymne national russe » par les Chœurs de l’Armée Rouge (Très prégnant quand je peins un mur ou que je fais la vaisselle. Je signale toutefois à ceux qui me prendraient pour un vieux communiste atrabilaire que je n’ai jamais été un fan du « communisme réel »).

Très souvent concurrencé par l'Hymne de l'Unité Populaire au Chili. El Pueblo / Unido / Jamas Sera Vencido !

« La Varsovienne » (chant révolutionnaire et emphatique bien connu de ceux qui le connaissent).

Plus deux ou trois autres, dont j’ai du mal à me souvenir en cet instant précis.

J’en conclus que je dois avoir en moi, et un sentimental naïf qui pleurniche, et un révolutionnaire bodybuildé qui voudrait bien renverser toutes les tables. Comme je ne suis finalement ni l’un ni l’autre, voilà pourquoi, sans doute, j’écris de petites chansons.

(gravure : Jean-Claude Salémi)

L'asymptomatique | SIFFLOTIS (le hit-parade de mon inconscient)
"jazz" gravure de Jean-Claude Salémi © Jean-Claude Salémi

SIFFLOTIS (le hit-parade de mon inconscient)

Les petites musiques intérieures qui m’habitent n’ont pas grand-chose à voir avec les chansons que j’écoute vraiment. Voici le stupide hit-parade de mon inconscient. Quel est celui du vôtre ?

 

Je fais partie de ces gens horripilants qui sont en permanence habités par une petite musique intérieure. Une amie chanteuse, atteinte du même mal, muse ainsi jour et nuit. Chez moi, cela se traduit plutôt par un insupportable sifflotis informe, qui ressemble plus à une chambre à air qui se dégonfle qu’aux gracieux chromatismes de Toots Thielemans.

 

Avec mon métier, il arrive évidemment que ce soient mes propres compositions qui me montent ainsi spontanément aux lèvres. Il s’agit là d’une maladie professionnelle bénigne, bien connues de tous les musiciens, qui s’apparente au rhume des foins chez les paysans moissonneurs-batteurs.

Non, ce dont je vous parle, c’est d’un répertoire qui me colonise, indépendamment de mes activités professionnelles, et qui semble même totalement extérieur à moi-même. Toutes ces mélodies sont, soit mélancoliques et nostalgiques, jusqu’au ridicule, soit épiques et exaltées, jusqu’au ridicule.

Leur point commun ? Je ne les écoute jamais dans « la vraie vie ».

Il y a même dans ce répertoire des chansons que je déteste franchement ! Qui s’exprime alors ainsi par ma propre bouche ? Pour m’être allongé cinq ans sur un divan, je pense qu’il s’agit là du hit-parade impertinent et chtarbé de mon propre inconscient. Voici un aperçu de ce répertoire. Accrochez-vous aux branches, ça décoiffe !

« Prendre un enfant par la main » d’Yves Duteil (oui, je sais).

« Adieu, monsieur le professeur » d’Hugues Aufray (idem).

« Et maintenant, que vais-je faire » de Gilbert Bécaud (là, je pressens une forte prégnance psychanalytique, puisque c’est le 45T que mon père écoutait quand ma mère l’a quitté. J’avais quatre ans).

« Pourquoi ces yeux qui pleurent, mon fils » de Mystero Buffo (no comment).

« L’Hymne national russe » par les Chœurs de l’Armée Rouge (Très prégnant quand je peins un mur ou que je fais la vaisselle. Je signale toutefois à ceux qui me prendraient pour un vieux communiste atrabilaire que je n’ai jamais été un fan du « communisme réel »).

Très souvent concurrencé par l’Hymne de l’Unité Populaire au Chili. El Pueblo / Unido / Jamas Sera Vencido !

« La Varsovienne » (chant révolutionnaire et emphatique bien connu de ceux qui le connaissent).

Plus deux ou trois autres, dont j’ai du mal à me souvenir en cet instant précis.

J’en conclus que je dois avoir en moi, et un sentimental naïf qui pleurniche, et un révolutionnaire bodybuildé qui voudrait bien renverser toutes les tables. Comme je ne suis finalement ni l’un ni l’autre, voilà pourquoi, sans doute, j’écris de petites chansons.

(gravure : Jean-Claude Salémi)

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