Violences policières : 40 PLAINTES DÉPOSÉES AU PALAIS DE JUSTICE

Plusieurs dizaines d’adolescents ont été enfermés et victimes de violences policières et d’insultes à caractère raciste et sexiste dans les cellules du commissariat d’Etterbeek, le 24 janvier dernier, suite à la manifestation contre les violences policières et la justice de classe.
Rappelons que cette manifestation pacifique avait été tolérée par le Bourgmestre de la Ville de Bruxelles. Lors de cette manifestation rassemblant près de 150 participants selon les organisateurs, 245 personnes dont 86 mineurs ont été interpellées par la police, y compris des jeunes ne participant pas à la manifestation (en attente d’un bus à la Gare Centrale par exemple).
Compte tenu de la gravité des violences, la Justice est saisie ce 9 mars par 9 plaignants qui se constituent partie civile afin que les auteurs des violences soient identifiés et sanctionnés.

Jeunes, parents et avocats seront présents ce mardi 9 mars devant le Palais de Justice de Bruxelles pour expliquer leur geste et déposer leurs plaintes. Cette action s’ajoute aux nombreuses plaintes déjà enregistrées par le Comité P.
Elle s’inscrit également à la suite de la dénonciation – par une dizaines de policiers – des faits violents de leurs collègues. Ces dénonciations ont été relayées par le syndicat CGSP Police, le 23 février dernier.
Par ailleurs, le 2 mars dernier, le conseil d’administration d’UNIA – le Centre interfédéral pour l’égalité des chances – a accordé son mandat pour une constitution de partie civile relative aux violences policières du 24 janvier.
Enfin, suite aux arrestations du 24 janvier 2021, une procédure sera lancée, par une quinzaine de plaignants, contre la Zone de police de Bruxelles-Ixelles, la Ville de Bruxelles et l’Etat belge, devant le Tribunal civil pour pointer les responsables hiérarchiques et politiques des actes illégaux commis par la Police.

Au total, ce ne sera pas moins d’une quarantaine de plaintes dont la justice sera saisie suite aux événements graves du 24 janvier, une première pour ce type de faits. Ces plaintes prennent place dans un contexte de peur grandissante à l’égard de la Police établie par une enquête préliminaire du Conseil des jeunes de la Commission Communautaire Flamande qui établit que 4 jeunes sur 5 (78%) ne se sentent pas en sécurité au contact de la Police.

Le Collectif des Parents des victimes de violences policières du 24 janvier a organisé, le 4 mars dernier, un colloque qui a rassemblé plus de 100 personnes, afin de réfléchir à des pistes d’action pour éviter de nouveaux dérapages, avec la participation de Olivier Slosse porte-parole de la Zone de Police Bruxelles-Ville-Ixelles, de plusieurs jeunes et parents,
Bernard De Vos, Délégué général aux Droits de l’Enfant et de 5 parlementaires.

Le Collectif des parents tient donc à rappeler qu’il ne s’agit pas d’actions contre la Police dans son ensemble. Au contraire, il s’agit de dénoncer et de sanctionner les pratiques violentes d’une minorité de policiers qui salissent l’image de leur profession.
Il s’agit également de briser la loi du silence et de garantir l’anonymat aux policiers qui témoignent des abus de leurs collègues.

Pour le Collectif des parents
Alexandre Pycke, papa de Simon et Clémentine Empain, maman de Matthieu

Merci au nouveau media “Tout va bien” pour ce reportage :


Voir également nos articles précédents :
Suite à la manifestation du 24 janvier PLAINTE COLLECTIVE DE JEUNES ET DE PARENTS CONTRE LES ARRESTATIONS ABUSIVES
Violences policières : LETTRE OUVERTE AU BOURGMESTRE DE BRUXELLES
Manif au temps du COVID : MASQUES, COLSONS ET TABASSAGE (26/1 … et les réactions)

 

1 Commentaire
  • Simon Henri Goldberg
    Publié à 01:04h, 15 mars

    Magnifiques temoignages d’une sincerite ardente. Il y a au moins 20 ans que les policiers d’Etterbeek sont accuses de violences racistes

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