À NU… par LUC BOLAND (“Lou” ce mardi 5 avril sur la Une)

Pas simple d’accepter le regard d’un autre au plus profond de son intimité. De jouer la carte de la sincérité. Oh bien sûr, j’ai déjà tant partagé notre intimité sur le web ou sur les écrans. Mais j’avais le contrôle… du réalisateur, de l’auteur, de l’image, du scripte, du texte écrit de mes mains…
Pas simple non plus, en se livrant à nu dans ce documentaire, d’aller à contre-courant d’une communication « classique » de la carrière d’un artiste : lisse ou provocatrice, fabriquée, contrôlée, calculée.
Un « produit » tel que le définissent aujourd’hui les « majors ».
Je sens et je sais les professionnels du secteur frileux face à un ovni qui n’entre dans aucune case. Pourtant, combien de grands artistes ont profondément été marqués par la communion musicale entre eux et Lou.
Mais sans lendemain, car pour eux aussi, la vie est folle et trépidante. Sans rancune. Je comprends. Tout le monde court. J’en suis aussi.
Si le documentaire « Lou » touchera nombre de personnes, sans nul doute qu’il refroidira d’autant plus les grands décideurs du « show-business ».
Au final, cela ne changera pas grand-chose (je te rassure François). De toute façon, notre but n’est pas d’entrer dans « le grand barnum du showbiz », mais simplement de développer une carrière à sa mesure et celle d’un public potentiellement nombreux au vu des résultats obtenus aujourd’hui, à la seule force des réseaux sociaux… et de ma petite « com ».
Et c’est là que se trouve le plafond de verre car même à une petite échelle, un artiste doit être entouré et soutenu.
Raconter Lou, sans détour, c’est vous partager notre réalité, notre folle aventure. Nue, sans en cacher les difficultés.
Afin de susciter l’espérance, la volonté de se battre contre l’adversité, car oui, notre histoire est belle. Oui, Lou B. est un incroyable artiste. Oui, je sais combien elle a déjà insufflé et suscité de l’énergie à des nombreuses personnes vivant des situations difficiles. (C’est ma « p’tite fierté », je l’avoue.)
Le superbe documentaire « Lou » de François Gonce est la digne suite du documentaire « Lettre à Lou » que j’avais réalisé et qui racontait les six premières années de Lou.
Vous y retrouverez quelques images par ailleurs. Certains articles appellent le film « Lou en plein cœur » : je ne sais si c’est un sous-titre officiel, mais ce que je sais, c’est que le réalisateur a écouté son cœur et j’espère qu’il nourrira le vôtre.
Enfin, cette nouvelle aventure – car il faut l’appeler comme telle- a, de manière collatérale, permis à Lou de s’exprimer de belle manière dans un article du Ciné Télé Revue, en marge de la programmation du film.
Permettez-moi d’être grossier et de me lâcher un peu (ça fait du bien parfois) :
Putain, t’as super bien causé, mon gars. Un discours engagé. Avec tes mots, ta générosité.
Je paierais cher pour voir la tête de tous ces professionnels qui ne croyaient pas en toi.

Aux malveillants aussi. Mais la vengeance est mauvaise conseillère, et je préfère voir les sourires et le bonheur de tous nos amis, des enseignants bénévoles et des professionnels qui nous tendent la main et croient, comme nous, en l’impossible force de l’amour qui ne répare pas tout, mais qui met de la couleur et de la chaleur à l’adversité.
Merci au passage à Saule qui, une fois encore, nous a tendu la main pour le nouveau titre de Lou qui va bientôt sortir.
Merci à TOUS, à tous ceux qui ont contribué à ce que nous en soyons là aujourd’hui, à ceux qui ont initié ce film (Isabelle Christiaens et Sandrine Graulich) , qui l’ont accompagné (Rayuela Productions et toute l’équipe de tournage et de post-production), à tous ceux qui nous suivent, nous lisent, nous partagent, nous soutiennent.
Merci enfin à Claire, complice tous les instants, à Mathilde et Eva, ses sœurs merveilleuses, à ma famille, nos amis et tous les collaborateurs des 3 associations que je porte !

Luc Boland (mieux connu sous le nom de « Papa de Lou » ).

« Lou » le 5/4 sur la Une (RTBF) à 23h30 et ensuite sur Auvio
Le site de Lou B. : loub.be
La Fondation Lou : fondationlou.com

1 Commentaire
  • dominique dufour
    Publié à 13:33h, 09 avril

    Bonjour à tous , merci au papa de Lou et à Lou bien -sûr , je suis émerveillée par leur travail et par leur résultat; Je voudrais néanmoins à cette belle réussite que j’admire vous raconter l’histoire de mon fils :
    Mon Florimond était ce l’on appelle ( plus) un autiste Asperger ( de grandes capacités et de grandes faiblesses) . Passons sur le fait qu’il lisait couramment à 3 ans , qu’il écrivait très bien. Après moultes années de dérives psychiatriques car ces enfants sont exclus des écoles traditionnelles, il fut ” placé” dans un pseudo hôpital psychiatrique pour enfants entouré de cas cas sociaux et caractériels ( il s’en foutait , mais il ne pouvait dès l’âge de 6 ans ) accepter qu’on le prenne un demeuré , lui qui était un dessinateur et écrivain ( non sans talent) . Comme il sortait des ” normes” il fut confié à la pédo-psychiatrie qui s’est attribuée le fait de s’occuper de ces ” cas ” . A grand renfort de tests divers de suivis couteux et laborieux , il fut enfin accepté dans une école spécifique aux Asperger ( qu’il a adoré ) de ses 12 à 18 ans ; Il y a fait des amis et des activités en rapport avec son intelligence hors norme et ses talents de dessinateur . Sauf que ….. à 18 ans tout s’arrête !!!! tant les suivi psy que la scolarité …. Parce que si le pédo-psychiatre s’est attribué le suivi des autistes, le psychiatre ” adulte” n’ y connait rien et à 18 ans le pédo- psy vous montre la porte ….Idem pour l’enseignement où la prise en charge . Bref tout au plus a t’ont proposé à mon fils un centre de jour débile où il n’avait pas sa place pour ” occuper ses journées” et lui a t”on attribué un psychiatre ” adulte” qui n’avait aucune idée du type de patient qu’il suivait . Il a tenu un an à ce régime débile où à 18 ans tout s’arrête. Il s’est jeté sous le métro de Bruxelles le 8 décembre 2017 . Josef Schovanec et moi-même dénonçons ce type inacceptable de prise en charge des personnes différentes , et qui pourtant ont tant de talent . Dominique DUFOUR maman de Florimond Hoebrechts ( alias lord M) .

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