
31 mai 2025
SACRÉE UNION ! une interview de Roger Hénuset par Claude Semal
De nombreux romans populaires, comme le “Comte de Monte Christo” – oui, c’est ça, le livre tiré du film, hahaha… – suivent ce scénario immuable : gloire, déchéance, et vengeance ou rédemption.
Il y a un peu de cela dans l’histoire de la (Royale) Union Saint-Gilloise, le Club de foot de ma petite commune bruxelloise. Elle vient en effet de fêter son titre de Champion de Belgique… 90 ans après le précédent ! Après être tombé dans les bas-fonds du classement par équipe, et avoir même frôlé la faillite… C’est vous dire si les supporters “bleu et jaune” l’on attendu, ce titre!
Fondée en 1897, l’USG était, avant la seconde Guerre Mondiale, un des “cadors” du championnat de foot, cumulant alors onze titres de champion de Belgique. Mais l’Union connut une première “descente” en division 2 en 62-63, puis une funeste dégringolade entre 1972 et 1981 : D1 – D2 – D3 – “Promotion” (la “4ème” division belge).
Avant de remonter à la surface, de retrouver la D2 en 2015, la première division quelques années plus tard, puis de triompher enfin aujourd’hui à la tête du championnat de Belgique.
Cette histoire glorieuse a même laissé une trace dans le domaine culturel, puisque dans “Bossemans et Copennolle“, une célèbre pièce du répertoire théâtral bruxellois, la confrontation entre “supporters de l’Union” et “supporters du Daring” (de Molenbeek) est l’un des arguments du récit – reflet loufoque de la haine séculaire qui opposait les Capulet et les Montaigu dans le “Roméo et Juliette” de Charles Shakespeare.
L’autre dimanche, en rentrant chez moi, j’ai tourné en rond comme un con pendant 20 minutes sans pouvoir me parquer. Le dimanche, dans mon quartier, c’est pourtant généralement “Waterloo morne plaine”. À croire qu’ils ont tous un appartement à la mer ou dans les Ardennes. Dans ma rue, tu pourrais même parquer avec ta caravane. Mais là, c’était carrément râpé.
En voyant de petits groupes de supporters se presser vers la Place Van Meenen, l’écharpe bleue et jaune autour du cou, avec quelques gamins dans les jambes, j’ai fini par comprendre que l’Union jouait le week-end passé un match capital.
Qui était même retransmis sur un grand écran en face de la Maison Communale de Saint-Gilles.
Et pour cause… ! Deux heures plus tard, l’Union Saint-Gilloise était Championne de Belgique !
C’est vous dire combien, “Unioniste” de coeur, ayant même assisté à deux ou trois matches en tribunes avec mon fils, je ne m’intéresse que d’assez loin aux résultats concrets du Club. Ce n’est donc pas chez moi qu’il faut espérer trouver le profil du “supporter” lambda. Mais j’ai aussi quelques copains autour de moi sont de véritables “aficionados”.

Joueur et capitane
S’il m’a semblé légitime de vous en parler dans “l’Asympto”, c’est que cet événement a, pendant quelques heures, complètement changé le visage de Saint-Gilles. Et puis, quelque soit le bout par lequel vous regardez le monde, il y a toujours quelque chose d’intéressant ou d’amusant à en apprendre, pour peu que vous partiez de la réalité du terrain.
Or le hasard fait que, par un tout autre canal, je connais l’un des joueurs “historiques” de l’Union, qui fut même le capitaine de l’équipe pendant quelques années : Roger Hénuset.
J’ai en effet connu Roger, il y a une dizaine d’années… comme “metteur en scène” du spectacle d’Albert Delchambre à Chimay – auquel je participais moi-même comme chanteur invité. Je le dis souvent : Bruxelles est un grand lit (et la Chimay, une bonne bière). J’ai eu envie de commenter cet événement avec lui.
Roger m’a donné rendez-vous au “Schievelavabo“, un des bistrots-restaurants “cultes” de l’Altitude Cent à Forest. Commune dense et peuplée, Saint-Gilles a toujours su planquer ses terrains de foot chez son proche voisin forestois…
Roger est l’un de ces personnages qui semblent pouvoir mener deux ou trois vies de front – quand vous avez déjà bien du mal à en assumer une seule. Footballeur professionnel à l’Union de la saison 94-95 à la saison 2001-2002, il n’a jamais cessé d’être aussi prof de sciences à l’Athénée Royal Victor Horta, comme de chanter tous les lundis et tous les jeudis à la Couronne à Braine-le-Château, le restaurant de son frère. Mais il fut aussi député socialiste associé au Parlement Wallon, a une vraie vie de famille et de nombreux animaux. Ne me demandez pas comment il fait. Si je le savais, nous le ferions sans doute tous !
Arrivé le premier, j’ai déjà un café devant moi – et je vais au comptoir lui commander… “Qu’est-ce que tu bois ?” …”Une bière!”. Va pour la bière ! Au moins, on sera raccord avec notre sujet ;-).
Claude : Dis-moi, tu as été formé au foot à l’Union ?
Roger : Pas du tout. Je suis né en 1970 et je viens de Braine-le-Château, où j’ai joué depuis l’âge de six ans. En 1986, je suis parti à l’école des jeunes de La Louvière, où j’ai eu la chance d’être formé par de bons entraîneurs, comme Casimir Jagiello (que j’ai retrouvé plus tard comme “coach” de l’Union) et Salvatore Curaba, l’actuel président du Club de La Louvière – qui m’ont appris les petites ficelles du métier de défenseur.
J’ai aussi pu bénéficier des conseil de Ian Hamilton, qui avait joué à Liverpool. Il avait 36 ans, j’en avais 16.
Après, j’ai été parfaire ma formation à Mons, où je suis resté deux saisons, puis aux Francs-Borains, où en “vrai petit homme”, on m’a déjà confié la responsabilité de la défense.
Ensuite, j’ai eu la chance d’aller jouer directement en D2, à Boom, qui venait de perdre subitement un défenseur (le frère de Jean-Marie Pfaff).
Cette année-là fut très compliquée pour moi comme joueur, mais j’y ai aussi beaucoup appris. On était confronté à des équipes super fortes, et comme défenseur, il fallait vraiment assurer .
Et c’est l’année suivante que j’ai rejoint l’Union Saint-Gilloise, qui venait d’être “repris” par Mr Godefroid, le patron de MAC-TAC, une grosse entreprise de Soignies, et par Charles Piqué, le bourgmestre de Saint-Gilles. Ils rêvait de refaire de l’Union un club “haut de gamme”. Nous étions en 93-94, et ce fut de fait le début du “revival” de l’Union.
Claude : Le club était encore alors en division 3 ?
Roger : Tout à fait. Il avait même frôlé la faillite. Mais le Club a été “sauvé” par ses supporters, une vingtaine ou une trentaine de patrons de l’Horeca, qui venaient acheter des rouleaux de tickets et les revendaient à leurs clients. Et chaque semaine, ils venaient rapporter l’argent des ventes avant le match. Ils y mettaient tout leur coeur et tout leur temps. On est au-delà du foot, là, c’est un certain état d’esprit, des valeurs de solidarité et de partage.
On est ensuite remonté très vite en D2. En fait, on aurait déjà dû remonter l’année précédente. Avec le recul, j’ai appris depuis qu’on avait triché contre nous.
Quand j’entends aujourd’hui un journaliste comme Marc Delire dire “qu’il y a des gens qui n’aiment pas l’Union“, cela me met hors de moi. Quand on a joué le match Union-Cappelle, et quinze jours plus tard, Union-Olympic, il y avait respectivement 5500 et 6000 spectateurs ! Tu te rends compte, pour un club de D3 ?
Claude : L’Union a toujours entretenu un rapport particulièrement fort avec ses supporters, non ?
Roger : Quelque part, on a eu de la chance dans notre malheur : c’est de pouvoir conserver en D3 “l’esprit du foot” des années 30 ou 40. À l’époque, il n’y avait pas d’abonnements, pas de “tribune visiteurs”. Tu venais voir le match, tu arrivais le plus tôt possible, et tu t’asseyais où tu pouvais – souvent à côté des supporters de l’équipe adverse. On se charriait, mais cela restait amical. En se “modernisant”, les clubs de D1 comme Anderlecht et Bruges ont construit des stades immenses, ce qui a aussi changé l’état d’esprit des matches. Alors que l’Union gardait son vieux stade au Parc Duden. Ce qui nous pose d’ailleurs un problème de jauge aujourd’hui.
Claude : Revenons à ta “carrière”. Je crois que tu as été capitaine de l’équipe. Tu n’as jamais travaillé comme entraineur ?

Avec Enzo Scifo
Roger : C’est vrai, j’ai été capitaine. J’avais été élu par les autres joueurs. C’était assez démocratique, avec les noms dans des enveloppes. Aujourd’hui, c’est le plus souvent les coaches qui désignent les “capitaines”. Mais je n’ai jamais été entraîneur. Cela ne m’attirait pas.
Par contre, j’ai toujours aimé m’investir dans les tâches de gestion et d’organisation du club. Après ma carrière de footballeur, l’Union a traversé une sale passe financière. Pour ce boulot de gestion, j’étais payé 250 euros par mois. C’est pour te dire qu’on n’avait vraiment pas de sous. Et encore. Ils ne m’ont payé qu’une seule fois. Le premier mois (rire de Claude).
J’allais leur chercher des joueurs formidables en Provinciale, des joueurs qui ne coûtaient “rien”, …mais ils n’en voulaient pas. Comme deux terribles joueurs de Lessines, que j’avais côtoyé sur le terrain, et dont je pouvais garantir le sérieux et l’efficacité.
C’est pourtant indirectement comme ça qu’un truc très marrant est arrivé dans ma vie, comme un rêve éveillé. Un jour, le manager adjoint d’Anderlecht me demande un coup de main pour aller faire le “taxi” : aller chercher un gars à l’aéroport et le déposer au Lierse – où il devait visionner le match Lierse / Anderlecht.
Et j’apprends le jour même qu’il s’agit en fait de l’entraîneur adjoint de l’AC Milan – qui jouait contre Anderlecht la semaine suivante. Le trajet se passe super bien, on papote, je le reçois deux heures à Braine dans l’établissement de mon frère, puis on part au Lierse et on regarde le match ensemble.
Et là je lui dis : “attention, Mbokani, l’avant-centre d’Anderlecht, ne joue pas aujourd’hui, et c’est un excellent joueur. Il est au repos, mais il joue comme çi, comme çi et comme ça… Et il y a aussi un petit jeune qui s’appelle Praet (il était au tout début de sa carrière) et qui peut être très dangereux lui aussi… Et le gars de l’AC Milan prend soigneusement note de tout ça.
Et puis, je rentre chez moi avec des étoiles plein les. yeux. L’AC Milan, c’est quand même la crème du foot mondial, et j’avais passé toute une après-midi passionnante !

avec Charles Piqué
La semaine suivante, je reçois un coup de fil. Milan-Anderlecht s’était soldé par 0-0. Mbokani et Praet avaient joué. Et on m’apprend… que le directeur général de l’AC Milan veut me rencontrer !
On se voit dans un “5 étoiles” de la Place Stéphanie, et il me dit : “On n’a malheureusement pas pu prendre connaissance de vos remarques avant le match. Si on les avait lues, on aurait bien sûr joué autrement. On aurait mieux pu museler le centre-avant et ce petit jeune. Un collaborateur vient de nous quitter : voulez-vous travailler pour nous comme agent recruteur ? Et c’est comme ça que j’ai fait ce boulot pendant deux ans pour l’AC Milan ! J’allais voir des joueurs en peu partout en Belgique et en France. Tous les clubs de Bretagne, Lorient, Brest, Rennes, toute la zone nord de Paris. Ce n’était pas facile, parce que je devais jongler avec mes horaires de prof, et je passais tous les week-ends sur les routes. C’était passionnant mais fatiguant.
Quand Charles Piqué a appris ça, il m’a proposé de faire la même chose pour l’Union. Mais avec toute l’affection que j’avais pour le Club, poste pour poste, je n’allais pas quitter l’AC-Milan pour l’Union ! Je lui ai dit : si je viens travailler avec toi, je veux pouvoir exercer des responsabilités.
Et c’est comme ça qu’en 2013, il m’a proposé la direction de l’école des Jeunes de l’Union. Nous avions cinq employés à plein-temps, plus une trentaine d’entraîneurs payés à la prestation. J’ai passé six années merveilleuses. On est passé d’un budget de 200.000 à 350.000 euros par an, et de 350 à plus de 500 enfants et ados en formation.
À chaque St-Nicolas, nos comptes étaient “nickel”, et avec ce qui restait, on offrait des cadeaux de St-Nicolas aux gamins au Centre Culturel Jacques Franck.
Claude : À la dernière Coupe du Monde, on a vu des équipes comme Malte et le Monténégro mettre sur le terrain des joueurs “amateurs” qui travaillaient comme postier, boucher, assureur… Comment as-tu pu concilier ton activité de joueur professionnel avec ton boulot de prof de sciences dans le secondaire ?

Le “mérite sportif ” pour l’école des jeunes
Roger : J’étais en fait “semi-professionnel”. C’est très dur, hein. J’ai les rotules bousillées, et financièrement, je me suis toujours “mal vendu”. Ce que je touchais à Mons… cela payait à peine mon essence ! Quand j’ai été administrateur-délégué de l’École des Jeunes, je touchais 6.500 euros par an. Mais par rapport au volume de travail, cela me faisait moins d’un euro de l’heure. À ce tarif-là, c’est encore du bénévolat…
Mon comptable avait toutefois été très clair : en Belgique, quand tu est prof et fonctionnaire, ton salaire de prof doit impérativement rester ton activité principale. Quand j’ai commencé à travailler en 1992, je touchais 40.000 FB (= 1000 euros), et je ne pouvais donc pas gagner plus comme joueur professionnel. C’étaient pourtant deux vrais boulots. Le foot au niveau professionnel, c’est hyper exigeant au niveau physique, avec six entraînements par semaine. Et ne fais pas le malin : si tu ne t’entraînes pas, tu es tout de suite exclu ! Et prof, c’est un autre métier formidable, mais c’est un métier d’autorité, et qui est très fatiguant nerveusement.
Je me levais tous les jours à 6 heures du matin, je bossais à plein-temps toute la journée jusqu’à 16 heures, et là, je commençais ma seconde journée de travail. Si j’avais travaillé dans les Assurances, comme ma maman, j’aurais pu gagner autant que je voulais des deux côtés ; mais avec le système fiscal belge, je ne pouvais pas gagner plus comme footballeur que comme prof. Comment on s’en sortait ? En demandant une “prime” à la signature du contrat.
Claude : Comment expliques-tu de telles disparités salariales entre les joueurs ?
Roger : Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que le football est un spectacle. Quand on aura compris ça… Un spectacle qui draine d’énormes sommes d’argent via la pub et les retransmissions télévisées – le foot est très “télévisuel”. Comme le tennis et le basket-ball. Le hockey, c’est difficile, parce que la balle est trop petite. Le ping-pong, tu ne sais pas où mettre la caméra sans gêner les joueurs. Mais le foot, c’est parfait. En plus, c’est un sport très populaire, dans le monde entier : tout le monde peut y jouer, à tous les âges, il suffit d’un truc qui rebondit et de deux goals.
Alors on dit que des joueurs gagnent aujourd’hui des sommes colossales en tapant dans un ballon. Par rapport à toi et moi, évidemment. Mais pas par rapport au chiffre d’affaire des clubs, des télévisions et des intermédiaires.
Tous les grands clubs mondiaux comme Barcelone, Madrid, le Paris St-Germain et le Bayern de Munich filment eux-mêmes leurs propres matches, et les revendent ensuite aux télévisions du monde entier, à un million d’euros minimum le match.
Et il y a 120 chaînes qui peuvent leur acheter les droits de diffusion dans le monde. Et il y a 50 matches par an. Fais le compte ! (NDLR : six milliards d’euros). Et la télé en Inde, en Chine ou au Pakistan, elle vas mettre de la pub avant, pendant et après le match, et le million “investi” par la chaîne de télé lui rapportera peut-être dix ou vingt fois plus (NDLR : cela me semble un peu beaucoup, mais je comprends le raisonnement).
C’est cela qui permet à un De Bruyne, qui est l’un des meilleurs joueurs du monde, et sans doute le mieux payé d’Angleterre, de dire : “Vous me donnez 300.000 euros par semaine, et je viens”.
Parce que les joueurs “profitent” d’un système qui vend des spectacles, et qui permet à d’autres d’engranger des bénéfices pharamineux. Ceci dit, des sommes à cinq zéros la semaine, cela ne concerne que 0,02 % des joueurs. Mais dans les grands clubs, même un jeune joueur peut commencer à 25.000 euros la semaine !
Là, l’Union va toucher 18 millions de la Champions League, avant même de jouer un seul match. Pour pouvoir acheter des joueurs, avoir une “belle équipe”, et “faire le spectacle”.
Claude : C’est quoi, les salaires des joueurs, en D2 ?
Roger : Je dirais entre 4 et 5.000 euros pour un “bon” joueur. Et en D2, le Club est obligé de mettre une vingtaine de joueurs sous contrat – une trentaine en D1. Plus le staff : un médecin, un kiné, les coaches…
Claude : Revenons à ton parcours. Comment, avec de tels horaires, as-tu encore trouvé le temps de faire de la musique ?
Roger : Après ma double journée de travail, m’assoir au piano, ou prendre une guitare en main, cela me faisait du bien avant de m’endormir. Pendant quinze ans, j’ai fait “piano-bar” en chantant tous les jeudis dans le restaurant dont mon frère était le patron. Je jouais comme ça bénévolement pendant trois au quatre heures… mais je devais aller enseigner le lendemain matin ! Tout ça pour une boîte de chocolats en remerciement de quinze années de piano-bar. On ne peux pas vraiment dire que je sois matérialiste (rires).
Claude : C’était quoi, ton répertoire ?

Le grand Bob, un des piliers des supporters
Roger: Un quart de chansons à moi, trois quart de chansons de Cabrel, Renaud, Reggiani (tout le répertoire), Jean Ferrat (tout le répertoire aussi). Toutes les chansons à textes qui veulent dire quelque chose. Et puis tous les lundis, depuis trente ans, j’ai aussi un groupe de blues !
Claude : Comment as-tu vu le match dimanche ?
Roger : Chez moi, en famille, avec ma femme, le fils, de ma compagne, et mon père adoptif qui a 87 ans – mon “vrai” père est mort il y a longtemps… Je n’aime pas regarder un match au milieu des mouvements de foule. Je savais qu’on allait gagner, mais j’ai eu un moment de nervosité quand La Gantoise a égalisé. Et quand ils ont gagné, j’ai pleuré.
Sur quoi, pour rester dans l’ambiance, on a remis une tournée de bières, et on a continué à discuter à bâtons rompus. Roger reste très critique sur la façon catastrophique dont la crise du COVID a été gérée par les autorités politiques et sanitaires belges. À l’époque, cela l’a fâché avec quelques personnes proches, et il en reste visiblement meurtri. “J’ai étudié en profondeur les statistiques de quatre pays. On a essayé de faire peur aux gens, en multipliant des mesures de confinement idiotes pendant qu’on laissait mourir des milliers de vieilles personnes chez elles ou dans les homes. Cela relativise un peu le football. Je pourrais t’en parler pendant six heures”. La prochaine fois ?
Propos recueillis par Claude Semal le 26 mai 2025
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