CE QUI FAIT RIRE SOPHIA par Sophie Tlk (sur FB)

Elle ne fait jamais de pause. Elle se moque d’une athlète voilée au JO, elle calomnie les personnes dénonçant les crimes contre l’humanité commis par le gouvernement israélien et son armée, elle rit d’une tentative de briser le blocus humanitaire à Gaza. Sophia arabise et islamise les noms de ses ennemis politiques. Comme avec Aymeric Caron qu’elle appelle “Abou Aymeric Al Versailly”. Ça fait beaucoup rire Sophia et l’extrême droite aussi.
Imaginez une seule seconde qu’une personne judéïse les noms et prénoms de ses ennemis politiques parce qu’elle considèrerait que la judéité d’un nom est disqualifiante et serait source de moqueries, d’insultes. Ce serait à juste titre qualifié d’antisémitisme. Les raisons des moqueries de Sophia contre Aymeric Caron ? La guerre du député contre les fake news de l’IA “Grok”. Elle appelle cela “Jihad“… des mots arabes toujours pour dénigrer : son obsession. Cette IA diffusant des fakes news, des propos antisémites, racistes et complotistes. IA créée par un milliardaire fasciste ayant fait deux saluts nazis. IA qui, récemment, a affirmé que la photo d’un enfant Palestinien affamé était en réalité la photo d’un enfant prise en 2016 à l’hôpital d’Al-Hudaydah au Yémen. Faux. Les erreurs de Grok sont uniquement des prétextes pour nier l’existence de la catastrophe humanitaire à Gaza. Mais bon… ça fait rire Sophia.

Pour discréditer des personnes pro-Palestine, Sophia les ramène aussi à leur origine, elle les réduit à des produits ou des stéréotypes. Elle appelle Greta Thunberg “Miss Krisprolls” ou elle rebaptise la flottille de la liberté “des Wasa pour Gaza” ou elle se moque de Rima Hassan en la nommant “Lady Gaza“. Ça fait beaucoup rire Sophia et l’extrême-droite aussi.
Alors je lui propose un exercice pour qu’elle comprenne le problème : lui viendrait-il à l’idée d’appeler une personne d’origine burkinabé “Lady Ouagadougou ” ou une personne asiatique “Frère tang” ou une personne marocaine ” Miss Boulaouane” ? Non. D’ailleurs celle qu’elle surnomme “Lady Gaza” est née apatride dans un camp de réfugiés en Syrie. Sa famille est originaire du village palestinien d’Al-Birwa qui fût colonisé en 1948 par les forces israéliennes de la brigade Carmeli. C’est plus simple d’appeler Rima Hassan “Lady Gaza“, ça permet de faire oublier l’histoire de sa famille et la Nakba… et puis ça fait rire Sophia.

L’extrême-droite, telle que le JDD par exemple, adore Sophia. Cette extrême-droite négationniste du génocide, qui minimise des crimes contre l’humanité, et qui, comme elle, se moque des tentatives de briser le blocus humanitaire illégal. Sophia écrit : “En plus du niveau de souffrance auquel les Gazaouis sont confrontés, il aura fallu ajouter cette semaine le cynisme de Greta Thunberg et Rima Hassan faisant semblant de leur apporter un sachet de farine, deux Doliprane et trois serviettes hygiéniques…“. D’ailleurs la souffrance des Gazaouis n’intéresse Sophia que lorsque cela lui permet de dénigrer les soutiens du peuple Palestinien. Mais Sophia ne nous dit pas comment elle soutient les Gazaouis, quelles sont les bonnes manières ? Est-ce qu’elle soutient les Gazaouis lorsqu’elle affirme “qu’il n’y a pas plus d’apartheid en Israël que de génocide, à ce stade, à Gaza” ? Ou lorsqu’elle qualifie des soutiens de la Palestine “d’idiots utiles des mollahs” ? Ou quand elle s’affiche aux côtés de Mila, la même Mila qui voulait voir des photos “d’arabes scotchés de la tête aux pieds accrochés à des feux rouges” ?

Mais elle a de la chance Sophia. Elle vit dans un pays très tolérant envers les racistes et les islamophobes. Dans un pays où l’islamophobie tue jusque dans une mosquée mais où des personnes du PS à l’extrême-droite préfèrent débattre de l’existence même du terme islamophobie… alors que sa première utilisation retrouvée remonte à 1910, en pleine période coloniale, sous la plume d’ethnologues spécialisés dans l’étude de l’islam ouest-africain.
Mais surtout Sophia vit dans un pays qui a soutenu le gouvernement israélien en lui vendant du matériel militaire sans discontinuer, un pays qui n’a cessé de calomnier ceux qui dénonçaient les crimes contre l’humanité commis par Tsahal et les dirigeants israéliens. Un pays qui a instrumentalisé l’antisémitisme pour empêcher toute critique de la colonisation, de l’apartheid et du génocide (que Sophia nie).
Pourtant nombre d’organisations nous alertent sur la situation à Gaza et en Cisjordanie : Amnesty International, l’ONU, MSF, l’UNICEF, OXFAM, Médecins du Monde, deux ONG israéliennes B’Tselem et Physicians for Human Rights qui qualifient de génocide les massacres perpétrés par le gouvernement israélien… Sophia osera-t-elle les dénigrer eux aussi ? Les affublera-t-elle de son fameux “Abou Al”, d’être les “idiots utiles des mollahs” ou d’être des “antisémites d’extrême gauche” ?
À mesure que les images de Gaza entièrement détruite nous parviennent, que des charniers sont découverts, que les corps des Palestiniens se décharnent en proie à la famine, pour se rassurer Sophia peut toujours détourner le regard vers ses trophées et rire : un Molière pour le cynisme, une légion d’honneur pour le négationnisme, un prix “contre le racisme et l’antisémitisme” pour récompenser l’islamophobie. Voilà, c’est tout ce qui faisait rire Sophia.

Sophie Tlk (sur FB)

No Comments

Post A Comment