
15 septembre 2025
AVANT LA MANIF SUR UN AIR DE SOUCHON par Bruno Ruiz (sur FB)
Hier, mon ami Floréal Melgar a posté « Un terrain en pente », une chanson très réussie d’Alain Souchon. Elle rend bien compte d’un certain état d’esprit que partagent sûrement beaucoup de gens aujourd’hui en France. Elle fait état d’une lassitude un peu résignée (pour ne pas dire une flemme intersidérale et un penchant certain pour le farniente), dans une société qui essaie de s’arranger de la mélancolie générale, diffuse, perceptible un peu partout, surtout dans les beaux quartiers, mais pas que.
Je ne sais pas pourquoi cette chanson, que je trouve, je le répète, très réussie, me met pourtant si mal à l’aise. Pourquoi suis-je gêné par le plaisir de son écoute ? Est-ce parce qu’elle ne fait que décrire et que surplomber un mal être social que je ressens profondément mais sans un engagement explicite de sa part ? Est-ce parce qu’elle vient de quelqu’un que l’on qualifiait, selon une terminologie un peu passée, de bobo, catégorie à laquelle je n’ai pourtant jamais eu l’impression d’appartenir compte tenu de ma très petite retraite ? Il y a là la captation d’un état d’esprit que l’on est sans doute nombreux à partager, mais aussi d’une attitude, dans les faits, que l’on n’a pas envie d’avoir. Comme s’il fallait se rendre à cette évidence que rien ne peut changer, que c’est comme ça, qu’il faut s’y faire, qu’il faut se résigner à notre sort, à l’injustice, à tout ce qui nous arrive, même si on n’est pas d’accord avec ce qui se passe. On fume et on attend. On sent bien qu’Alain Souchon, qui a signé il y a quelque mois une pétition contre l’ouverture d’un Carrefour City dans son quartier résidentiel du 6ème arrondissement, nous met tous dans sa poche avec sa poésie mais à y regarder de plus près, on n’y est pas complètement à notre place. Il y a un malentendu entre lui et nous – moi en tout cas – car je n’ai décidément pas la même feuille d’imposition que la sienne.
Pourtant, pour être tout à fait honnête, je ne sais toujours pas pourquoi j’aime tellement les chansons d’Alain Souchon, sa douce nonchalance, la précision de son écriture.
Aurait-il finalement, et pour faire simple, le talent de plaire à tout le monde, mais surtout une empathie avec les couches moyennes ? En écoutant cette chanson d’Alain Souchon, je repensais à cette phrase d’Auguste Comte : « On ne peut pas être à la fois à sa fenêtre et passer dans la rue ».
Sur ce, je vais à la manif.
Bruno Ruiz (sur FB)
dominique dufour
Posted at 11:23h, 20 septembreOUI ? ON NE PEUT ËTRE A SA FENËTRE ET DANS LA RUE
Aujourd’hui , on, peut s’offusquer de tout !
La géopolitique est ..terrifiante , les malheurs sont croissants
En Belgique , la précarité augmente , même avec un boulot on se sent en insécurité .
Nul droit d’être à certains moments ” patraque” il faut performer
Performer financièrement , pas de manière qualitative ( ce mot va disparaitre, il faut performer de manière quantitative….)