25 octobre 2025
LES SALARIÉS, LES INDÉPENDANTS ET LES PROFITEURS : UN SKETCH DES MONTY PYTHON par Pascal Masarotti (sur FB)
Bienvenue en Belgique, terre de gaufres, de bières et d’un tour de passe-passe économique digne d’un sketch des Monty Python ! Ici, à coup de caricatures grossières, on a réussi à convaincre une bonne partie des indépendants et PME que leurs galères viennent des chômeurs qui joueraient à Candy Crush avec leurs allocations et des fonctionnaires qui passeraient leurs journées à aligner des post-its. Pendant ce temps, les multinationales, ces gentils colosses aux portefeuilles magiques, siphonnent les aides publiques et paient des impôts aussi épais qu’une feuille de papier à cigarette. Allez, un rappel des chiffres qui piquent !
Scène 1 : Le chômeur et le fonctionnaire, boucs émissaires officiels.
On vous a vendu un scénario hollywoodien : le chômeur, avec ses 1.200 € d’allocations mensuelles (ONEM, 2024), serait en train de ruiner le pays en achetant des croissants au beurre. Et le fonctionnaire ? Avec son salaire brut moyen de 2.800 € (Statbel, 2024), il saboterait l’économie en prenant des pauses-café trop longues. Résultat ? Les indépendants et PME, qui se battent pour payer leurs factures, gobent cette fable et fusillent du regard le voisin qui pointe à l’ONEM. Pendant ce temps, les vrais magiciens de l’évasion fiscale se marrent dans leur jet privé.
Scène 2 : Les multinationales, reines du Monopoly néolibéral.
Pendant que vous, cher plombier ou patron de bistrot, payez 25 % d’impôts sur vos bénéfices (quand il y en a), les multinationales jouent à Fortune 500 : l’édition belge. En 2022, elles ont empoché 4,5 milliards d’euros d’aides publiques (Cour des comptes), sous forme de subsides, exonérations et autres cadeaux fiscaux. Leur impôt ? Parfois moins de 5 % grâce à des acrobaties comptables qui feraient pâlir un champion de gymnastique. Pendant ce temps, votre petite entreprise déclare chaque centime et prie pour ne pas être contrôlée par le fisc. C’est pas du talent, ça, c’est de l’art !
Scène 3 : Les clients des indépendants ? Pas Starbucks, c’est sûr !
Qui va chez le coiffeur du coin, commande une tarte chez le pâtissier local, organise un mariage ou fait réparer son vélo par un indépendant ? Les ménages belges, pardi !
Ils représentent 80 % du chiffre d’affaires des PME (FEB, 2024). Pas les multinationales, qui préfèrent leurs propres filiales ou des contrats juteux à l’international. Alors, quand l’inflation grimpe à 5,6 % (Statbel, 2023) et que les Belges commencent à compter leurs pièces pour acheter du pain, qui souffre ? Vous, l’indépendant, qui voyez vos clients hésiter à prendre rendez-vous. Les multinationales, elles, augmentent le prix de leur café à 5 € et continuent de danser la macarena sur leurs bénéfices au son de leurs slogans marketing.
Scène 4 : La baisse du pouvoir d’achat, un K.-O. pour les petits et les moyens !
Quand les ménages belges serrent la ceinture, les indépendants et PME prennent des uppercuts. En 2023, 1 PME sur 5 a perdu plus de 10 % de son chiffre d’affaires (Unizo). Pendant ce temps, les multinationales, avec leurs marges XXL et leurs profits exportés, rigolent doucement. Une multinationale de la tech, par exemple, a déclaré 9 milliards d’euros de bénéfices mondiaux en 2022, mais en Belgique, elle a payé des impôts équivalents à ce que vous dépensez en essence pour livrer vos colis. Vous devez galérer, ils prospèrent. C’est pas du capitalisme, c’est du stand-up !
Clap de fin : On arrête de viser à côté !
Chers indépendants, chères PME, arrêtez de croire que le chômeur qui achète vos croissants ou le fonctionnaire qui vous demande de réparer sa chaudière sont vos ennemis. Les vrais pros du hold-up, ce sont les multinationales qui raflent les aides publiques, domptent le fisc et vous regardent galérer depuis leurs bureaux vitrés. La prochaine fois qu’on vous désigne un “profiteur”, tournez la tête vers ceux qui signent des deals fiscaux en sirotant un mojito. (Faites gaffe aux torticolis!) Deals fiscaux qu’on ne vous proposera jamais, à vous, malgré votre appartenance indéfectible au tissu local.
Et pour enfoncer le clou :
“Les grandes entreprises et multinationales captent environ 92 % des aides fiscales totales (dépenses fiscales à l’impôt des sociétés et parafiscales), incluant les exonérations pour R&D (déduction pour revenus d’innovation, crédit d’impôt R&D) et les exonérations excess profit (supprimées en 2022 mais remplacées par d’autres niches). Ces aides profitent majoritairement aux multinationales, qui créent peu d’emplois nets par rapport aux PME (seulement 20-30 % des emplois créés, malgré 92 % des subventions).”
Source : Éconosphères (2024), Les aides publiques aux entreprises.
Belle journée !”
Pascal Masarotti (sur FB)


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