19 novembre 2025
FRAPPER LES PAUVRES À TERRE par Christine Mahy (sur FB)
Que ce soit dans les sports de combat, dans la police, mais aussi dans la décence du respect de la vie, lorsqu’une personne est “à terre”, “en principe” on ne frappe pas/plus dessus. “En principe” on l’aide à se relever, on la soutient, on l’accompagne. Il y a des règles qui imposent cela… qui doivent “en principe” être respectées. Sachant évidemment qu’il n’y a jamais à violenter personne, qu’elle que soit la forme.
Que ce soit physiquement, à travers le langage, des symboles, que ce soit à travers des interprétations manipulées par des raccourcis, des montages, de l’intimidation, de la séduction, ce sont toutes des formes de violences, violences aggravées dès lors que les personnes dont il est question sont vulnérabilisées, affaiblies, usées, appauvries ou encore dans la pauvreté durable, victimes d’un enseignement qui n’a pas réussi avec elle, d’une politique du logement sous baxter, de services pour la petite enfance insuffisants, d’emplois inadéquats et parfois appauvrissants, etc. Ce sont des violences aggravées, dès lors que les interviews se fondent sur des connaissances partielles et partiales, la référence à des “analyses” réductrices et régulièrement tronquées, et “imposent” le chemin pour aboutir à la démonstration recherchée par l’intervieweur.
Va-t-on devoir créer une journée “contre la violence sous toutes ses formes faites aux pauvres, aux personnes contraintes d’être allocataires sociales qu’elles qu’en soient les raisons“… Une journée wallonne, belge, européenne, internationale de l’interdiction de cette violence… ! A l’instar de la violence faites aux femmes, faites aux enfants… En sus de la journée mondiale de lutte contre la pauvreté et du travail permanent réalisé ?
La criminalisation inacceptable de la pauvreté s’est déjà enracinée au sein du système institutionnel, et elle est combattue par les acteurs de lutte contre la pauvreté notamment. Ici, maintenant, tous les caps sont dépassés, toutes les décomplexions dans les formes et les propos sont à l’oeuvre… et cela provoque/amplifie des phénomènes de stigmatisation augmentées, de haine encouragée, de relégation aggravée.
Cette violence-là, ajoute de la pauvreté à la pauvreté, de l’exclusion à l’exclusion, de l’isolement à l’isolement, de la peur à la peur, de la dégradation de l’image de soi à la perte de confiance en soi, de la haine à la haine, du délitement des liens sociaux au délitement des liens sociaux… lamentables alimentations des tensions, et des idées les plus brunes ! Si ceux qui agissent comme tel pensent contribuer ainsi à éclairer la société, à alimenter des réponses, ils contribuent à tout le contraire.
Mais bon dieu ! Osez vous attaquer aux personnes “bien protégées” et en costume-cravate, considérées à l’emploi, qui capitalisent l’argent qui devrait être commun, qui réduisent l’emploi au profit des actionnaires, qui vivent grassement de l’endettement des gens, qui optimalisent pour eux et les leurs plutôt que de répartir les ressources et les avoirs, qui captent des masses d’argent public sans contrôle de l’usage de celui-ci en terme de résultats sociétaux, qui favorisent des législations qui augmentent les inégalités de patrimoines, de revenus, d’accès aux moyens publics, …
Démontez la méritocratie mensongère, car personne ne se fait tout seul, le plus milliardaire des milliardaires s’est construit avec les impôt payés par tout le monde, pour sa scolarité, ses études, sa santé, ses déplacements collectifs, pour les zonings, pour les emplois, etc., … et aussi le plus souvent par la capacité de surcapter une série de droits, et puis par l’héritage.
Démontez l’injustice de l’impôt, de la captation des biens, des terres, des services, … Soyez courageux !
Comparez les chiffres engrangés, comparez les conditions de vie, … et l’analyse finale devrait être bien différente, et bien plus juste.
Et puis après osez regarder dans les yeux les personnes jetées en pâtures dans une émission de 30′ ou une page de journal, ou encore 1′ dans un JT ! Des vies caricaturées pour servir une vision de société. N’est-ce pas un appel à dresser toujours plus les gens les uns contre les autres, à attiser la haine et légitimer une violence institutionnelle ciblée ?
Christine Mahy (du Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté) sur FB


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