BAYROU : LE MÉPRIS DES FEMMES par Antoine Trupiano Remille

Bayrou a eu un comportement sexiste et viriliste.
Il a fait preuve d’une violence, d’un mépris, face à une commission majoritairement conduite par des femmes politiques (PS, Renaissance). Il a joué au mâle dominant et au professeur devant des députées si patientes.
L’attention médiatique est centrée contre le co-rapporteur de la Commission d’enquête Paul Vannier. Lors de son audition, Bayrou a tout autant ciblé la co-rapporteuse macroniste Spillebout, la présidente PS de l’Education Fatiha Keloua-Hachi, que la témointe Gullung. Bayrou méprise ouvertement les fonctions de la Présidente de la Commission. Il ne lui a pas transmis les pièces qu’il va projeter et s’en vante même : ” Je n’avais pas envie“. La Présidente répond calmement à ses remarques : “Je trouve que vous allez très loin”.

La co-rapporteuse macroniste Spillebout pose des questions très précises. Il l’ignore et ponctue ses interventions de moqueries à son encontre, comme celle-ci : “Votre interprétation est un tout petit peu sur-ajoutée“.
Puis, Bayrou traite la lanceuse d’alerte Gullung d’affabulatrice, d’être “dérangée“. Certains macronistes osent le mot que Bayrou a envie de dire : “une hystérique“. Cela rappelle le rapport de 1996 qui fait porter la responsabilité à la professeure et dédouane Bétharram. Il banalise aussi des violences à Bétharram en parlant de “méthodes un peu dures“, comme un risque de perte d’audition en 1996. Surprise, la Présidente souligne que ce sont des violences prohibées. Il ne se corrige pas et lui explique l’Histoire, comme à une enfant.
Ainsi, Bayrou joue au mâle dominant face à Vannier. Et il se prend pour un professeur violent face aux femmes politiques présentes. Face à une élue, il n’hésite pas à lui enseigner le sens du terme omerta, pourquoi cela ne s’applique pas ici, même si c’est une spécialiste du sujet.

De plus, la légitimation de Bayrou sur la claque donnée à un jeune enfant inconnu en 2002 est un recul sur la lutte contre les violences faites aux enfants. On va retenir que cette violence est à normaliser, est celle d’un “bon père de famille”, une “tape”. Cette audition est dérangeante, “pénible” à vivre selon la Présidente Keloua-Hachi. Accusé par des témoins d’avoir entretenu l’omerta, un homme puissant a imposé pleinement sa domination devant une Commission d’enquête.
Plusieurs fois, la co-rapporteuse macroniste Spillebout se retient encore et encore et encore. Elle finit par un recadrage à la fin sur le travail “extrêmement sérieux” de la Commission d’enquête avec Keloua-Hachi, Vannier, et se dit “blessée” par les attaques de Bayrou.

En outre la vision des soutiens de Bayrou est effrayante, comme le dessin de Plantu dénoncé comme sexiste. La co-rapporteuse macroniste Spillebout a assuré son rôle à égalité avec Vannier, mais elle est représentée comme fragile, manipulée. Tandis que la Présidente Keloua-Hachi qui a osé répondre à Bayrou serait une nazie, mais attention ce n’est pas la cheffe.
Bayrou a eu cette prétention d’un homme blanc privilégié intouchable. Cette prétention est tout à fait fondée. Un homme à peine condamné comme Bedos peut être reçu dans tous les médias avec tous les éloges. Le gouvernement Macron telle la ministre Médael l’ont défendu. Le monde médiatique se range derrière un grand Bayrou contre un Procès stalinien. Un Bayrou si “violent” dans son comportement, qui minimise les violences contre les enfants. Bayrou a certainement contribué à banaliser un peu plus les violences quotidiennes, triste exemple.

Antoine Trupiano Remille (sur facebook)

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