DU FASCHO-CAPITALISME 3.0 par Gwen Breës

Times of Israël

Conflit de religion ? Combat pour la libération des otages ? Guerre contre le terrorisme ?
Encore des mots, toujours des mots, rien que des mots…
La réalité est un brin plus triviale : c’est un nettoyage ethnique doté d’un joli pactole immobilier. Du fascisme capitaliste 3.0.
Ce n’est pas une surprise, car à force de voir défiler des projets appelés « Gaza 2035 », « Riviera », « Aurora » ou « GREAT », on avait compris ce qui se trame.
Pour reprendre une énumération déjà écrite dans un précédent texte : villes gérées par IA, jetons numériques, port en eaux profondes, îles artificielles, zones franches ultramodernes, resorts de luxe, zones industrielles « intelligentes », autoroutes rebaptisées aux noms de monarques du Golfe, hommage à Elon Musk, et même, pour plaire à Trump, des terrains de golf sur le littoral.
Mais c’est toujours plus éclairant quand c’est dit sans fard par un responsable en fonction. Le ministre israélien Bezalel Smotrich a ce mérite : il ne s’encombre pas des chichis habituels — vous savez : le droit international, les conventions humanitaires, et toutes ces futilités…
Et voilà que cet après-midi, il a déclaré tranquillement que la bande de Gaza est une « mine d’or immobilière » (« a real estate bonanza ») et qu’il est en pourparlers avec les États-Unis sur la manière de se partager le pactole après la « guerre ».
« Nous avons investi beaucoup d’argent dans cette guerre. Nous devons voir comment nous allons diviser le territoire en pourcentages », a-t-il précisé — ajoutant, pour qui ne l’aurait pas vu venir, que « la démolition, première étape de la rénovation de la ville, est déjà terminée. Il ne nous reste plus qu’à construire ».
Au moins, c’est dit.
Les déclarations de Netanyahu, jurant la main sur le cœur qu’Israël n’occuperait pas Gaza et en confierait la gestion à des « forces arabes » ? Évaporées.
Les incantations des inconditionnels d’Israël invoquant sans cesse le droit de se défendre, la guerre existentielle, le Hamas ou les otages ? Balayées.
Du flan. Des balivernes. Du remplissage. Une énorme perte de temps qui a servi à couvrir un massacre de masse, doublé d’une annexion coloniale en vue d’une vulgaire opération immobilière.
À tous ceux qui ont participé à ça : taisez-vous à jamais !

Gwen Breës sur sa page FB et dans l’Asympto, avec l’aimable autorisation de l’auteur.
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(Source : Times of Israel)

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