
07 mai 2025
LE (MAUVAIS) EXEMPLE DE WOLUWÉ-SAINT-LAMBERT par Bernadette Schaeck
Austérité dans les CPAS : La commune de Woluwe-Saint-Lambert donne le mauvais exemple !
Le Conseil Communal a voté le 22 avril la dotation au CPAS de Woluwe-Saint-Lambert.
La dotation communale est un des financements des CPAS. Elle était censée éponger le déficit du CPAS, mais ça fait longtemps qu’elle est fixée en fonction de critères budgétaires. La dotation du CPAS de Woluwe-Saint-Lambert, parmi les plus basses (1,9%) sera augmentée de 4,9%. Elle restera très basse.
La charge supplémentaire que représenteront les chômeurs en fin de droit à partir de 2026 est anticipée, non par une augmentation de la dotation communale, mais par une cure d’austérité : suppression du service d’aide à domicile, révision à la baisse des aides sociales (aides médicales et pharmaceutiques, aides énergie, aides au logement…), augmentation des tarifs dans la maison de repos (déjà largement inabordables un peu partout !)…
Le CPAS de Woluwe-Saint-Lambert, dirigé par Les Engagés – montre la voie qui sera suivie par d’autres villes et CPAS pour compenser les mesures Arizona, dont les fins de droits aux allocations de chômage et d’insertion : suppression de services, privatisations, augmentation du coût des services existants, augmentation des taxes communales.
Le CPAS de Woluwe-Saint-Lambert n’est pas le plus pauvre ni celui qui a le plus de bénéficiaires.
Il n’est pas celui qui a le plus de chômeurs de longue durée sur son territoire.
On peut se douter de ce que d’autres CPAS prendront comme mesures d’austérité.
L’Arizona prétend ne pas imposer d’impôts nouveaux, mais elle les reporte sur les entités locales.
La « logique du marché » est à l’œuvre : les services seront réservés à ceux qui savent les payer.
Pour les autres, ce sera le désert social de l’Arizona.
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” Madame n’a pas su se retenir ».
Après 80 h de débats et auditions sur le CPAS d’Anderlecht, ce qui revient encore et toujours, c’est ce reportage de la VRT et des auditions de cinq AS (Assistants Sociaux) à huis clos devant la Commission fédérale des affaires sociales. Un des « témoignages » d’AS dans le reportage PANO, que j’ai déjà cité, est un des plus révélateurs : « Ils sont tous séparés, hein. Les couples, c’est incroyable. Mais ils font quand même encore tous des enfants. Soi-disant, c’est des petits accidents, ils ne les ont pas voulus. Je suis venu, et Madame, elle n’a pas su se retenir.” Tout cela pour bénéficier chacun du taux chef de famille.
Le reste est à l’avenant : les usagers sont assimilés à des fraudeurs/ profiteurs.
Le même AS (ou un autre, ce n’est pas clair) se plaint du fait que des décisions de refus (pas d’octroi) soient modifiées par le Comité spécial. Il se plaint aussi amèrement aussi que le Comité écoute avant tout les usagers mais pas l’AS et la police (!).
Il déplore que des aides sont accordées beaucoup trop facilement, que le CPAS est une “passoire”. Il évoque l’effet d’attraction que représente la facilité d’obtenir une aide au CPAS d’Anderlecht (!) précisant toutefois qu’il n’est pas certain).
Leur CPAS n’est pas celui que nous connaissons… Au menu du jour : contacter ou recontacter plusieurs usagers qui sont sans revenus au CPAS d’Anderlecht depuis des mois.
Par Bernadette Schaeck de l’Association de Défense des Allocataires Sociaux
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