
14 juin 2025
USA : VERS LA DICTATURE par nous, vous, elles et eux.
LA TYRANNIE EN MODE BÊTA par Rudy Demotte (sur Facebook)
Chronique d’une démocratie en train de mourir
« If they spit, we will hit. » (S’ils crachent, nous les cognerons) – Donald J. Trump, 9 juin 2025.
C’est par cette punchline de vaudeville martial que Donald Trump a commenté l’envoi de 700 marines à Los Angeles. Pas contre un cartel, pas pour une catastrophe naturelle. Contre… des manifestants. Américains. Civils. Dans leur propre ville. Bienvenue dans l’Amérique 2025 : un décor de western, un président en uniforme imaginaire, et une démocratie prise en otage par le show télévisé du ressentiment. Cette fois, ce n’est plus du “law and order”. C’est du désordre organisé, mis en scène par un homme qui rêve de devenir sa propre série Netflix : « L’Homme ‘fort’ avec les faibles », saison II.
Los Angeles : théâtre d’opérations
Le 8 juin, dans une décision aussi brutale qu’illégale, Trump a ordonné la fédéralisation de la Garde nationale de Californie, sans l’accord du gouverneur Gavin Newsom. Puis il a fait déployer des troupes actives du Corps des Marines, chose inédite depuis… toujours, pour un État américain non insurgé. Et pourquoi ? Officiellement, pour faire face à une prétendue « invasion de criminels et d’étrangers illégaux ».
Dans son post sur X, Trump parle de : « A once great American City, Los Angeles, invaded and occupied by Illegal Aliens and Criminals… swarming and attacking our Federal Agents… We will liberate L.A. from this Migrant Invasion. » Le tout avec l’enthousiasme d’un général soviétique entrant dans Budapest, mais sans constitution, sans base légale, et sans consentement des autorités locales. Le gouverneur Newsom a immédiatement saisi la justice fédérale, dénonçant « une violation frontale du fédéralisme américain ». Et pour cause : l’Insurrection Act n’a même pas été invoquée. Juste… du tweet en guise de décret. C’est donc officiel : la séparation des pouvoirs n’a plus de sens. On gouverne à la menace, au fantasme, au déploiement de troupes. Un coup d’État à bas bruit, sans tanks, mais avec des marines dans les rues de Compton. Tout cela, pour masquer ses ridicules péripéties avec Musk, ses fanfaronnades sur la politique douanière et son discrédit économique.
Ce que l’on voit… et ce que l’on ne voit pas
Ce déploiement spectaculaire n’est pas une réponse à une crise. C’est une production médiatique, scénarisée depuis Mar-a-Lago comme une revanche contre le réel. À la manœuvre : Trump, bien sûr, mais aussi J.D. Vance, vice-président ventriloque, et surtout un obscur conseiller revenu des enfers de Los Angeles — frustré, réactionnaire, obsédé par l’idée que la ville incarne tout ce qu’il hait : métissage, désobéissance, justice sociale. On connaît cet homme. Il hante les marges du pouvoir trumpien comme l’ombre d’un script de Todd Field.
Un ancien libertarien transformé en croisé post-républicain. Il rêve d’une revanche idéologique sur le “wokisme urbain” et d’un retour à un ordre où l’État s’identifie à la force brute. Dans ses notes internes, il appelait à “réinvestir la souveraineté au niveau fédéral, par l’image et la punition”. C’est chose faite. Los Angeles devient le décor de cette contre-révolution performative.
Trump ou le retour du Condottiere
À ce stade, Trump ne rappelle plus Mussolini – c’est trop facile. Il incarne une autre figure : celle de Gabriele d’Annunzio, le poète-guerrier qui s’empara de Fiume en 1919 avec une troupe d’exaltés pour y instaurer un régime “légalement illégal”. Une sorte de laboratoire du fascisme : discours incendiaires, uniformes, hymnes, populisme viriliste, mépris du droit. D’Annunzio appelait cela “la régénération nationale par la transgression”. Trump, lui, l’appelle “Making America Great Again”. Même logique : l’État n’est plus une structure de droit, mais un théâtre de domination.
Une dérive identifiée, documentée, nommée
Cette séquence n’est pas une exagération journalistique. Des spécialistes du fascisme comme Jason Stanley (auteur de How Fascism Works) ou Ruth Ben-Ghiat (Strongmen) l’ont annoncé :
« Le proto-fascisme commence quand le langage de la guerre remplace le langage du droit. Quand l’ennemi devient une catégorie intérieure. Quand la force est mise en scène comme justice. »
C’est précisément ce qui se passe. Maintenant, je vous invite à descendre dans la profondeur et examiner ensemble comment cette mise en scène de la force brute vient couvrir un pillage social programmé (Medicaid, SNAP, aide sociale), la construction d’un panoptique numérique légal (Executive Orders sur les drones), et l’attaque frontale, après celle sur les magistrats étasuniens, contre le droit international (sanctions contre des juges de la CPI).
Trump, démolisseur. Incendiaire du New deal.
« Ce n’est pas un président. C’est un contremaître de l’Histoire, embauché pour démolir la démocratie à la pelleteuse. »
Il ne suffit pas d’envoyer des marines pour dominer. Il faut aussi détourner l’attention pendant que l’on démantèle. Et c’est là que Trump excelle. Pendant que l’Amérique regarde des camions militaires entrer à Los Angeles, une autre opération est en cours – invisible, technocratique, létale. The Big Ugly Bill (la grande moche loi) : voler les pauvres pour graisser les millionnaires.
Même, Elon Musk – pourtant mécène de la bête – l’a qualifié de “disgusting abomination”. Ce “Big Ugly Bill” que Trump pousse au Sénat n’est rien d’autre qu’un braquage à ciel ouvert de l’État social.
• 600 milliards de coupes dans Medicaid sur 10 ans,
• 10,3 millions d’Américains privés d’assurance santé,
• Des conditions de travail obligatoires pour les plus précaires — alors que 64 % des bénéficiaires adultes travaillent déjà,
• Et tout cela pour financer des baisses d’impôts pour les plus riches, à grand renfort de dette. Eux qui n’en ont pas besoin
Le CBO l’a chiffré. Ce n’est plus une politique : c’est un autodafé du New Deal. Une purification par l’austérité, où les plus vulnérables servent de combustible à la vanité fiscale des élites.
Et pendant que ça passe ? Les marines, les drones, les juges étrangers sanctionnés. Le vacarme de la force couvre le silence des pertes sociales.
Une architecture technologique de la surveillance permanente
Le 7 juin, pendant que l’on commentait le clash Trump–Musk ou les heurts de Compton, la Maison-Blanche publie six « Executive Orders ». Remarquons au passage que Trump contourne le Parlement en utilisant la technique des décrets présidentiels.
Deux d’entre eux mériteraient à eux seuls une alerte rouge.
Le premier : Unleashing American Drone Dominance ( débrider la domination US de surveillance par drones)
• Surveillance aérienne hors champ visuel, sans pilote, sans mandat,
• Drones policiers dopés à l’IA, capables de suivre, identifier, croiser,
• Dérégulation massive pour exporter cette technologie aux régimes “alliés”.
« Routine Beyond Visual Line of Sight operations will be permitted. Law enforcement and Homeland Security will benefit. »
(Les opérations de drones hors champ visuel deviendront courantes. Cela représentera un atout majeur pour la police et la sécurité nationale).
Les drones deviennent la garde prétorienne numérique du régime. Invisibles, silencieux, légaux. Quand la police ne viendra plus, c’est le ciel qui viendra à vous.
Le deuxième Restoring American Airspace Authority (rétablir l’autorité US dans les airs)
Que permet ce texte ?
• Surveillance des journalistes, manifestants, citoyens,
• Criminalisation de tout usage non autorisé de drones,
• Accès en temps réel aux données d’identification pour le département de la justice,
• Intégration directe dans les groupes de travail antiterroristes.
Il ne s’agit pas ici de logistique. Il s’agit d’un modèle pour un espace aérien autoritaire.
Éradiquer les contre-pouvoirs : la guerre contre la CPI
Le 5 juin, Trump sanctionne quatre juges de la Cour pénale internationale. Leur crime ? Avoir osé lancer des mandats contre Netanyahou et autoriser une enquête sur les crimes américains en Afghanistan.
« The ICC claims absolute discretionary power to investigate our citizens and those of our allies. This will not stand. » – Marco Rubio, secrétaire d’État
Le message est limpide : la justice s’arrête à la frontière de l’immunité impériale. Ceux qui osent enquêter seront écrasés, isolés, réduits au silence.
Et pendant ce temps : Trump éructe la rhétorique du mépris
• “Newscum” (pourriture) pour désigner le Gouverneur de Californie, Gavin Newsom,
• “Vermin” pour les journalistes,
• “Poison in our blood” pour les migrants,
• “If they spit, we will hit”, tweeté à 00h16.
Ce langage n’est pas outrancier. Il est structurant. Il est ce que Jason Stanley appelle la sémantique de l’épuration : remplacer le discours démocratique par le vocabulaire du dégoût. Quand on parle comme un tyran, on agit comme un tyran.
La dernière ligne de défense
Ce que nous vivons n’est pas une crise démocratique. C’est la tentative, à ciel ouvert, de remplacer la démocratie par un régime de punition, de propagande et de brutalité. Et ce qui tombe d’abord sur les plus vulnérables — migrants, pauvres, journalistes, opposants – tombera bientôt sur tout le monde.
Quand les brutes prennent le pouvoir
Ce qui se joue à Los Angeles n’est pas un accident. C’est une mise en scène. Une stratégie. Un piège.
« Looking really bad in L.A… BRING IN THE TROOPS!!! » ( ça foire à Los Angeles… Lâchez les troupes!!!) – Donald Trump, Truth Social, 9 juin
Pas d’appel à l’apaisement. Un ordre. Et autour de lui, la meute obéit.
• Kristi Noem, secrétaire à la Sécurité intérieure,
• Marco Rubio, exécutant diplomatique,
• Stephen Miller, idéologue xénophobe,
• Pete Hegseth, secrétaire à la Défense par servilité,
• Tom Homan, le “border czar” prêt à arrêter des gouverneurs élus.
Le gang est en place. Et nous, nous regardons le théâtre se construire.
« La civilisation, c’est arrêter la brutalité. Chaque fois que les forts brutalisent les faibles, c’est toujours le même scénario : attiser la peur, exploiter la misère, suspendre le droit, entretenir la violence. »
Le trumpisme n’est pas une exception. C’est une matrice.
Le même logiciel que Poutine, que Netanyahou, que les autocrates de Hongrie, d’Inde, ou du Brésil d’hier.
Et ce logiciel se diffuse. Il s’exporte. Il s’installe.
À celles et ceux qui protestent encore, aux USA.
« Manifestez. Mais pacifiquement. Ne soyez pas provoqués. Filmez tout. Montrez l’Amérique à elle-même. »
Ne devenez pas les figurants de son autoritarisme scénarisé.
Soyez les témoins. Soyez la preuve. Merci de votre courage. Nous vous soutenons.
Ce mot que les autocrates et protofascistes détestent.
Nous n’avons plus de luxe du silence. Plus d’illusions. Plus de temps.
Mais il nous reste le mot qu’ils haïssent. Le mot qu’aucune armée, aucun drone, aucun décret ne pourra faire taire : « Non! ».
par Rudy Demotte (sur FB)
LE DÉNI FRANÇAIS par Sophie Tlk (sur Facebook)
Montée de la dictature aux USA…
Aux USA, la police et l’armée vont chercher les migrants, même légaux, chez eux pour les déporter.
Le DOGE a supprimé 260 000 emplois et dans certains médias français, plutôt que de parler de la précarité grandissante, des licenciements illégaux et non-justifiés, des suppressions budgétaires de programmes de prévention de maladies graves, on préfèrera axer le discours sur « Musk a réalisé seulement 175 milliards de dollars d’économies sur les 1000 milliards prévus » – comme si l’échec de cette politique inhumaine ne résidait que dans l’objectif mortifère fixé par les deux autoritaristes.
Trump a aussi posé un ultimatum scandaleux aux scientifiques : bannir tout un lexique environnemental et social de leurs travaux sous peine de voir leurs financements supprimés. Et alors que, comme chaque matin, je réalise ma revue de presse, je tombe sur une séquence lunaire dans l’émission “C ce soir”.
Frédéric Martel, journaliste est interviewé. Et voilà ce qu’il déclare : ” aux USA il y a des contre pouvoirs […] Les américains n’ont pas élu un dictateur […] Trump c’est pas Poutine ou Xi Jinping”. Une vision très occidentalo-centrée qui consiste à ne voir les dictatures qu’en Russie ou en Chine et à être dans un déni profond lorsque la dérive dictatoriale concerne une puissance occidentale. Oui il y a des contre-pouvoirs aux USA… MAIS avec lesquels Trump se torche allègrement.
Rien que cette semaine j’en suis à trois témoignages de personnes qui ont fui les États-Unis. Si ce journaliste, lui, voit les contre pouvoirs, lorsque vous vivez là bas, c’est d’abord la peur qui domine votre vie. Même si vous êtes français et immigré LÉGALEMENT.
Concernant les “expulsions de migrants” aux États-Unis.
Dans cette guerre contre l’immigration, l’allié de Trump est le ICE : Immigration and Customs Enforcement. L’administration Trump s’est affranchi du cadre légal : oui vous avez bien compris, elle ne respecte pas la loi. “Elle passe outre les décisions des juges, expulsant les migrants avant que le juge du tribunal de l’immigration saisi du dossier puisse rendre un avis. Y compris des migrants en situation régulière ou encore des enfants, nés aux États-Unis et donc Etats-uniens.”
Citons l’exemple de Kilmar Abrego Garcia, présent lui LÉGALEMENT sur le sol des États-Unis. “Arrêté à la mi-mars dans le Maryland, sans motif, il a été immédiatement transféré dans un centre pénitentiaire salvadorien en dépit d’une décision contraire d’un juge fédéral.” Rappelons aussi qu’une personne peut être migrante de manière complètement légale aux USA et qu’il suffit à l’administration Trump de faire sauter son visa étudiant ou de travail ou qu’elle fasse partie des vagues de licenciements pour mettre fin à son statut légal et in fine être expulsée. “De plus, le président Donald Trump a décidé d’imposer une nouvelle interdiction discriminatoire d’entrée sur le territoire américain pour les ressortissant·es de l’Afghanistan, de l’Érythrée, de la Guinée équatoriale, d’Haïti, de l’Iran, de la Libye, du Myanmar, de la République du Congo, de la Somalie, du Soudan, du Tchad et du Yémen ainsi qu’une interdiction partielle pour les personnes originaires du Burundi, de Cuba, du Laos, de la Sierra Leone, du Togo, du Turkménistan et du Venezuela.”
Depuis 4 jours, Los Angeles se révolte. Face aux arrestations et déportations opérées illégalement par l’administration Trump, la population américaine rentre en résistance contre les viols répétées de la Constitution américaine.
Kidnapping de femmes et enfants, enferment des individus en situation régulière au motif de leur origine, sans mandat d’arrêt, sans aval d’un juge. La réponse de Donald Trump face à ces actes de Résistance : la répression.
“Le Pentagone vient d’annoncer qu’il fédéralise 2000 soldats supplémentaires de la Garde nationale de Californie, portant le total à 4000 soldats, en plus des 700 Marines en service actif envoyés à Los Angeles. Il s’agit d’une occupation militaire, pas d’une mesure de sécurité publique.” Un hélicoptère de combat a également été filmé en basse altitude au dessus de Los Angeles. La police ira jusqu’à tirer au LBD sur une journaliste australienne en plein direct.
Le 8 juin, Trump a demandé l’arrestation du gouverneur de Californie, le démocrate, Gavin Newson. Et l’ensemble de ces éléments constitue une dérive dictatoriale selon le New-York Times.
Concernant la guerre contre “le wokisme“.
Derrière ce mot que Trump utilise à tort et à travers se cache en réalité : l’antiracisme, l’écologie, les sciences, la santé, l’éducation, les droits des femmes et des personnes LGBTQ+, les faits historiques. En atteste ses actes. Il a posé un ultimatum scandaleux aux scientifiques : bannir tout un lexique environnemental et social de leurs travaux sous peine de voir leurs financements supprimés. Cette censure touche aussi les ressources LGBTQ+ et la santé publique. Dans les 8 000 pages internet effacées par l’administration Trump il y a les données de santé publique : des informations sur les vaccins, les soins aux anciens combattants, les crimes de haine, la recherche scientifique, un millier d’articles classés dans la catégorie « prévention des maladies chroniques ». 1 000 pages du département de la Justice ont aussi été nettoyées, « comprenant notamment un article sur la violence dans les relations amoureuses entre adolescents » (Le Point, 4 Février).
Donc cher Monsieur Martel, en s’affranchissant du cadre légal, de la Constitution, des droits humains : oui, Trump agit comme un dictateur.
Sophie Tlk (sur Facebook et dans le Club de Médiapart)
USA : LA BANALITÉ DU MAL par François Perl (sur Facebook)
Ces derniers soirs, le ciel de Los Angeles semble trop bas pour être celui d’une démocratie. Des soirs où le bruit des hélicoptères et la rumeur des sirènes couvrent les murmures de la vie. Où les rues ne sont plus des lieux de passage mais des champs de contrôle.
Quelque chose s’effondre là-bas. Quelque chose d’ancien, de précieux, de fragile. Un modèle californien de tolérance qui s’est noué dans les interstices des lois fédérales. Une règle non écrite d’accueil et de reconnaissance implicite d’un des droits humains les plus fondamentaux : celui de traverser, sans entraves, les frontières et de s’installer. Un autre rêve américain en somme.
Trump ne fait plus campagne, il annonce une purge. Il mobilise une force spéciale pour expulser des millions d’hommes, de femmes, d’enfants, qui n’ont pour seul tort que celui d’espérer un lieu où vivre. Il appelle cela l’ordre. Il appelle cela l’Amérique. Il y’a, désormais, plus de soldats de l’US Army à Los Angeles qu’en Irak .
À Los Angeles, ce ne sont plus des arrestations, ce sont des rafles. Ce ne sont plus des policiers, ce sont des miliciens. Ce ne sont plus des migrants, ce sont des cibles.
Trump a lancé sa campagne de terreur, et comme souvent dans l’histoire, elle commence contre les plus précaires, les invisibles, les exilés. Mais qu’on ne s’y trompe pas : ce qui se joue là-bas dessine l’ombre portée de ce qui pourrait s’installer ici. À visage plus feutré, plus légaliste peut-être. Avec les mêmes logiques de déshumanisation.
Ce qui est à l’œuvre aujourd’hui aux États-Unis, c’est la banalité du mal de Arendt à l’état pur : cette façon de faire fonctionner la machine répressive sans haine apparente, au nom de la loi, de l’ordre, de la sécurité.
Ce qui est expérimenté en Californie, c’est la Belgique dont rêve De Wever, Francken et Bouchez : fichiers biométriques, enfermements administratifs, expulsions expéditives, zones de non-droit pour les droits humains. La frontière devient un laboratoire autoritaire.
Nous ne pouvons plus nous contenter de détourner le regard au prétexte que c’est loin.
La géographie n’est plus un refuge. Ce qui se teste là-bas s’exporte ici.
Et si l’histoire ne se répète jamais à l’identique, elle bégaie parfois avec une voix bien connue.
Alors, pour une fois, regardons ce qui se passe à temps. N’attendons pas que la honte devienne la norme.
François Perl (sur Facebook)
LOS ANGELES : ÉCOUTEZ L’INTÉGRALITÉ par Arnaud Ruyssen (sur Facebook)
Los-Angeles : des parents arrêtés, dans une école primaire, alors qu’ils assistent à la cérémonie de remise de diplôme de leur enfant… Des rafles il n’y a pas d’autres mots – sur des parkings où les travailleurs sans papiers viennent habituellement chercher du boulot pour la journée… Tout ça opéré par les agents de ICE (l’agence de l’immigration et des douanes) qui débarquent cagoulés, avec des gilets pare-balle à bord de pick-up banalisés…
De agents qui interviennent expressément dans des lieux publics pour ne pas s’encombrer du mandat judiciaire nécessaire dont ils ont besoin pour aller arrêter ces personnes chez elles. Ce qui se passe à Los Angeles est glaçant… et le déploiement complètement disproportionné de milliers de militaires rajoute à un climat qui rappelle des heures sombres de notre histoire. Et le mot qui revient le plus souvent chez les habitants de Los Angeles aujourd’hui (même chez ceux qui ne sont pas issus de l’immigration) c’est… la peur!
On a pris le temps de raconter tout ça dans le PODCAST « Les Clés » au départ de témoignages de Belges qui vivent sur place et avec notre correspondante Aviva Fried. Vraiment, je vous conseille de prendre le temps d’écouter l’intégralité.
Arnaud Ruyssen (sur Facebook)
Pour écouter l’émission : http://Lémission : https://auvio.rtbf.be/media/les-cles-les-cles-3350363
ON SE SOUVIENDRA par Rafik Chekkat (sur Twitter)
On se souviendra longtemps que des ministres français ont eu des mots plus durs envers la #FlotilleDeLaLiberté qu’envers le génocide en cours à Gaza.
QU’ÊTES-VOUS EN TRAIN DE DEVENIR ? par Marine Tondelier (sur Twitter)
Franchement ça vire ici au harcèlement contre Rima Hassan.
J’ai lu depuis des jours des commentaires d’une violence inouïe….
Contre une action non-violente à laquelle elle a contribué avec l’équipage de la #FlotilleDeLaLiberté.
Mais pourquoi une action non violente, quoi que vous en pensiez, suscite un déferlement de haine pareil ?
Ah j’oubliais. C’est une action de soutien au peuple palestinien. Un peuple en proie à un génocide en cours mais ça ça vous émeut moins que ce que vous pensez de l’équipage du Madleen.
@emma_ducros, en une heure, vous avez fait 5 tweets pour organiser la campagne de cyberharcèlement à l’encontre de Rima. 5 tweets. En une heure.
Vous avez le droit de ne pas être d’accord sur le fond ou sur la forme. C’est la vie. C’est la démocratie. Je ne le suis pas toujours non plus. Mais franchement la Flotille De La Liberté vous paraît donc plus choquante, vous obsède donc plus que ce qu’il se passe à Gaza ? Sérieusement ? Au point de faire 5 putains de tweets niveau cour de récré en une heure ?
Prenez du recul sur ce que vous êtes tous en train de devenir.
J’espère que vous aurez la lucidité un jour de ressentir un moins un peu de honte et le courage de vous excuser.
Ça m’étonnerait. Mais vous devriez.
Marine Tondelier (sur Twitter)
IMAGINE par Sophie Tlk (sur Facebook)
Un pays est en train de commettre des crimes contre l’humanité, un nettoyage ethnique et une colonisation illégale depuis 1948. Il bloque l’aide humanitaire à tout un peuple et lorsque certains tentent d’y accéder : son armée les assassine. Là, un petit bateau avec 12 civils part de ton pays en toute légalité pour apporter de l’aide humanitaire aux populations ciblées, conformément au Droit international et au droit maritime. Ils se font arrêter dans les eaux internationales par l’État coupable de crimes contre l’humanité.
Et puis là, imagine : tous les journalistes et éditocrates des médias mainstream de ton pays reprennent en cœur la propagande du pays colonialiste et se liguent contre les membres du bateau en véhiculant des fake news. Certains prétendent que les civils ont violé le territoire du pays en question, qu’ils ont choisi de rester en prison en refusant de “signer leur expulsion”, et omettent volontairement de dire qu’en réalité ils ont refusé de signer un document fallacieux stipulant qu’ils reconnaissaient être entrés illégalement sur le territoire. (Coucou TF1 INFO ).
Imagine, ces mêmes médias se mettent à les ridiculiser en les appelant “smiley yacht”, “la croisière s’amuse” (coucou Causeur.fr ) et à ironiser leur arrestation et leur prise en otage en titrant “le spectacle est terminé” (coucou BFMTV ) ou “les pirates médiatiques” (coucou Libération ). Ces mêmes éditocrates et journalistes qui n’ont pas montré – ou si peu – les photos des soldats génocidaires se prenant en selfie tout sourire avec les jouets des enfants qu’ils ont assassinés ou les sous-vêtements des femmes dont ils salissent la mémoire. Imagine que tous ces médias donnent régulièrement la parole à l’ambassadeur du pays génocidaire et au porte parole de son armée.
Ce serait complètement fou que nous vivions dans un tel pays si servile et complaisant avec un État criminel… mais imagine.
“ARABE” EN FRANCE, JE RÉSUME par Sylvain GRANDSERRE (sur Twitter)
Une arabe seule :
séparatisme.
Avec d’autres :
communautarisme.
Avec moi :
entrisme.
Qui travaille :
vole un emploi.
Au chômage :
profite.
Parle :
prosélytisme.
Se tait :
Taqîya.
Manifeste pour Gaza :
lâche.
Va là-bas :
Coup de pub.
Soutien à #RimaHassan et toute la Flottille !
LE SINGE ET LE PUTOIS par Bruno Ruiz (sur Facebook)
Hier en attendant à l’arrêt du bus, il y avait un vieux jongleur avec un sac dans lequel il avait du matériel de jonglage. Il devait être en pause sans doute de sa prestation au feu rouge. Quand je me suis assis à côté de lui il puait l’urine et la vieille sueur. Il m’a fait une grimace et il m’a dit : “t’as une gueule de singe toi !” Ça m’a fait marrer. Je lui ai répondu : “Non. D’un âne. Je suis plutôt un âne. On est tous des animaux. Toi par exemple t’es plutôt un putois.” Il se l’est fermé jusqu’à l’arrivée du 44. Les gens sont vraiment malheureux. C’est terrible cette solitude, cette agressivité, toute cette désespérance…
La toujours intéressante émission de Mourad Guichard sur “Le Media-TV” – chaîne “alternative” à laquelle on peut s’abonner.
L’édito de Blast : un journaliste de Blast toujours détenu en Israël (mise en ligne 13 juin) :
Philippe Malarme
Posted at 19:47h, 14 juinIl faut lire le discours de Gavin Newsom. A imprimer dans les livres d’école du futur. S’il y a encore des écoles…
https://www.nytimes.com/2025/06/10/us/newsom-speech-transcript-protests.html?smid=url-share&smid=nytcore-android-share