C’EST VOUS QUI LE DITES par toi, elle, nous, vous et eux

L’ÉTÉ DE TOUS LES DANGERS par Rudy Demotte (sur sa page FB)

LES FEUX DE FORÊT NE SONT PAS LES SEULS À RAVAGER L’EUROPE.
Cet été, nous avons eu les yeux rivés sur les flammes. Les incendies géants, attisés par le
dérèglement climatique, ont ravagé l’Espagne, la France, le Portugal, la Grèce, l’Italie. Mais pendant que les pompiers combattent les forêts en feu, un brasier bien plus sournois couve : celui des tensions internationales. Un incendie militaire. La Russie menace d’étendre les terres brûlées de l’Ukraine, et pendant ce temps, -l’ancien- allié US retire les seaux d’eau. Les braises se propagent. L’Europe improvise des pare-feu, mais les barils de poudre s’accumulent aux frontières. Et ce feu-là – explosif- ni Canadairs ni lances à eau n’y suffiront.

BONS BRASIERS DE MOSCOU
Ne l’oublions jamais : c’est Moscou qui a craqué les premières allumettes, d’abord en 2014, en annexant la Crimée. Puis en 2022. L’invasion de l’Ukraine. Trois ans plus tard, Poutine menace ouvertement que « toute troupe occidentale [même en force de Paix] en Ukraine sera une cible légitime ». Son porte-parole Peskov renchérit : les Européens « ne peuvent absolument pas garantir la sécurité de l’Ukraine ».
Autrement dit, l’incendiaire accuse les pompiers d’être inutiles mais aussi d’être pyromanes.

TRUMP, LE POMPIER QUI RETIRE L’EAU
À ce moment précis, l’Europe aurait besoin de renforts, de certitudes, de garanties cimentées. Et que fait Trump ? Il rackette l’Europe par des contrats militaires aux clauses léonines. Et aujourd’hui, 5 septembre, il fait encore mieux. Il coupe les programmes militaires qui consolidaient le flanc oriental de l’OTAN – la Baltic Security Initiative et le programme Section 333. Il dégarnit la région qui fait précisément l’objet de la menace géopolitique la plus sérieuse. Comme si, face à un feu de forêt, on décidait de vider les réservoirs d’eau avant l’assaut des flammes.

L’EUROPE, ENTRE EXTINCTEURS ET FOURNAISE
Ce 4 septembre, la France a réuni 26 pays pour bâtir une force de garantie. L’Union européenne met sur la table 150 milliards d’euros pour sa défense, l’OTAN relève son seuil de dépenses à 5 % du PIB. On improvise des pare-feu, on aligne des extincteurs. En France, un courrier – révélé par la presse – indique qu’on mobilise des hôpitaux pour soigner des centaines de blessés dès 2026. Mais pendant qu’on tente déjà de préparer l’après-incendie, Trump déboulonne les vannes des lances à eau et Poutine souffle sur les braises.
L’eau que voudrait verser Trump à une autre destination, plus explosive.
Le « pacificateur rêvé », l’homme qui se veut prix Nobel de la Paix, verse de l’eau sur le carbure.

UN MULTILATÉRALISME EN CENDRES
La remise en cause du multilatéralisme est totale. Les États-Unis, qui de prétendaient jadis garants de la sécurité collective, se transforment en facteur de chaos. Un chaos créé de toutes pièces. L’Europe, sommée d’assumer seule, improvise des digues à la hâte. La Russie, elle, jubile : la mèche est allumée, la poudre est versée, et la scène est prête pour l’embrasement. Nous savons, hélas, ce qu’il advient de ces poudrières.
Henri Barbusse l’avait écrit dans son roman « Le Feu » en 1916 :« La guerre est un incendie. Elle ne laisse que des cendres et des ombres. Elle brûle les hommes comme du bois mort. »
Voilà le spectre qui se dresse aujourd’hui devant nous. Une terre de cendres et d’ombre. Nos fantômes passés n’ont-ils pas hurlé assez fort?

Rudy (sur sa page FB)

AILLEURS ET ICI par Nordine Saidi (sur la page FB)

« Allez-y ailleurs, dégagez »… Combien de fois on nous l’a crachée en pleine figure ?
Sous mille formes : « Rentre dans ton pays », « Rentre chez toi », « Ici, ce n’est pas ton pays ».
Moi, chaque fois qu’on m’a dit « rentre chez toi », j’ai obéi. Je suis rentré… à Anderlecht.
Là où je suis né. Là où j’ai grandi. Là où je paie mes factures. Là où je vie. Mon pays, c’est ici. Pas dans vos fantasmes coloniaux.
Et c’est ça qui vous rend malades : Qu’un Arabe, qu’un Marocain, qu’un musulman, ose répondre avec calme et mépris. Qu’on ne baisse plus les yeux. Qu’on ne se justifie plus. Qu’on prenne vos insultes et qu’on vous les renvoie en pleine gueule.
Alors, quand Saliha Raiss dit à ces racistes : « Si ça ne vous plaît pas de voir des femmes voilées, des Arabes, des musulmans, de vivre à Molenbeek, alors allez-y ailleurs, dégagez ! »
elle ne fait que dire à voix haute ce que nous ressentons depuis toujours. Car depuis 60 ans, ce sont vos bouches qui nous hurlent « dégage » — dans les rues, les écoles, les bureaux, les journaux. Mais quand une femme marocaine ose vous dire « dégage »… Soudain, c’est un scandale d’État. Soudain, le MR crie au séparatisme.
Soudain, Elon Musk s’en mêle, comme si la survie de la Belgique dépendait de 20 secondes de vidéo CapCut. C’est pathétique. C’est grotesque. C’est humiliant — mais pas pour nous. Pour vous. Car vos « rentre chez toi » ne sont que des prières désespérées face à une évidence : Nous sommes chez nous. Et vous êtes coincés avec nous.

Quand Saliha dit « Allez-y ailleurs, dégagez »… Ce n’est pas contre « les Belges ». Ce n’est pas une généralisation. C’est dit clairement, honnêtement, sincèrement : aux racistes.
Si vous ne supportez pas les femmes voilées dans vos rues, si la simple idée d’un Arabe ou d’un Noir voisin vous étouffe, si vous crachez sur les sans-papiers, les migrants, les Rroms, les réfugiés, les musulmans, si pour vous la Belgique se résume au tampon « Bon Belge Bien Blanc » — ce label porcin, imaginaire, brandi comme un brevet de supériorité raciale —
alors oui : dégagez ! Car nous, on ne vous dit pas de disparaître.
On ne vous dit pas de « rentrer chez vous ». On vous dit simplement : si vous refusez de vivre avec nous, personne ne vous retient. Allez-vous-en. Voilà la différence : Les racistes veulent nous effacer — Marocains, Arabes, musulmans, Rroms, Noirs, migrants. Nous, nous vous tenons un miroir. Si vous ne supportez pas la vraie Bruxelles, alors changez de trottoir, changez de quartier, changez de pays si ça vous chante. Et ça, ça vous rend fous. Parce que pour une fois, ce n’est pas nous qui plions.
C’est vous qui êtes face à votre propre haine. Et vous le savez : nous sommes chez nous.
À Anderlecht. À Molenbeek. À Saint-Josse. À Charleroi. Partout. Alors oui.
Si ça vous ronge de nous voir vivre, aimer, prier, élever nos enfants et exister à Bruxelles…
Allez-y ailleurs, dégagez !

Nordine Saidi (sur sa page FB)

DEUX ANS ! par Etenne Rentlo (sur FB)

Deux ans qu’après avoir acheté cette tarte brésilienne chez un artisan j’en ai rempli les narines de ce gendre idéal pathétique qui n’est idéal que pour Tonton Facho.
730 jours à me féliciter quotidiennement de ce petit geste qui n’a rien changé sinon de transformer ce monsieur en ce qu’il est déjà : un clown agité comme un poulet sans tête.
Deux ans à découvrir que chaque jour qui passe a son lot de recul démocratique et que la nuance est elle-même battue en brèche par ce prestidigitateur de la vérité.
Ah il est fort le poulet ! convaincre des pauvres qu’ils seront plus riches si d’autres sont plus pauvres qu’eux…
L’émancipation par le travail qui tend vers l’asservissement, toujours renforcer la classe sociale des travailleurs pauvres en leur faisant croire que la classe moyenne (?) est à leur portée.
S’il s’agit de nuance, cette marionnette brune se transforme en indigent intellectuel (la formule n’est pas de moi (qui à la réf.?)) l’énergie qu’il met à simplifier les débats à l’absurde pourrait remplacer un réacteur nucléaire. Ma conviction que Dieu n’existe pas est renforcée quand je l’entends, Dieu ne laisserait pas faire ça…
Quant à lui, il corrompt la notion de laïcité/neutralité, il la tord pour provoquer les réflexes les plus abjects, il l’utilise comme propagande raciste. Son mépris de l’humanité est insupportable, classer, diviser, cliver à coups de kékés, de carapils, de wokistes, d’islamochauchistes, d’assistés, d’islamistes, …
Mépriser chaque jour avec force ce qui fait le peuple et notre société : la diversité.
L’homme est une brute, s’empoignant au bord du terrain, agressant des manifestants, menaçant ouvertement. Les politiciens ne sont que des hommes, n’ont-ils plus, depuis peu, un certain devoir d’exemplarité ? Avant, il y avait la justice, elle avait raison, par principe. Avant il y avait la science à laquelle on faisait confiance pour approcher la Vérité. Avant les journalistes dérangeaient, forcément, mais chacun voyait une forme d’équilibre pour servir son opinion. Avant, la politique était en charge de la cohésion sociale. Avant, il y avait un respect hiérarchique dans les conventions et règles internationales et une solidarité à les soutenir.
C’était avant, maintenant la science, la justice, le travail journalistique, la Convention des Droits Humains sont réduits à des opinions…. balayées sans démonstration quand elles ne servent pas le pouvoir.
Les graines du fascisme ont toujours été là, GlouB est le grand jardinier qui les fait fructifier pour en semer toujours plus … Ignoble artisan de la peur, fossoyeur de la démocratie, destructeur de notre société on te voit ! Moins de boucherie, plus de pâtisserie !

Etenne Rentlo (sur sa page FB)

« LE MONDE », GARDIEN DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE ? par Sébastien Fontenelle (sur Blast)

Le 21 août 2025, Le Monde, quotidien dit de référence, publie un article de son journaliste « politique » Olivier Pérou qui évoque notamment les universités d’été de La France insoumise (LFI) – les Amfis.
Pérou est le co-auteur (1) d’un livre à charge sur LFI paru au mois de mai 2025, La Meute, qui dès son titre animalise donc le parti insoumis et le présente, entre autres gracieusetés, comme un mouvement sectaire – ce qui lui a bien évidemment valu d’être acclamé par le commentariat dominant, où la détestation de la gauche est inversement proportionnelle aux indulgences concédées à l’extrême droite.

Dans son article du 21 août, ce journaliste engagé écrit que « Le Monde a été empêché de participer » aux Amfis « en raison d’un refus d’accréditation du mouvement de Jean-Luc Mélenchon ». Il ne précise cependant pas que c’est à lui, personnellement, que La France insoumise, considérant après la publication de La Meute qu’il est de parti-pris, a refusé de délivrer une accréditation.
C’est Jérôme Fenoglio, directeur du quotidien, qui se charge d’apporter ce renseignement, dans un encadré au ton courroucé où il soutient que « Le Monde est empêché d’assister à l’université d’été de La France insoumise (LFI), du 21 au 24 août à Châteauneuf-sur-Isère (Drôme), près de Valence, en raison du refus par la direction de ce mouvement d’accréditer notre journaliste, Olivier Pérou, chargé, avec Sandrine Cassini, du suivi des partis de gauche, dont LFI. » Le patron du Monde explique : « La direction de LFI explique cette mesure par le fait qu’Olivier Pérou est cosignataire d’un livre publié récemment qui lui a fortement déplu. » Puis de conclure : « Nous apportons notre soutien à notre journaliste, nous avons toute confiance dans le sérieux et le professionnalisme d’Oliver Pérou et de Sandrine Cassini, qui continueront à couvrir les partis de gauche, dont LFI. Nous ne transigerons pas sur notre liberté de choisir nos journalistes pour couvrir rubriques ou événements, qui fait partie intégrante de notre indépendance éditoriale. »

Une information importante

Problème : il manque, dans le papier de Pérou comme dans l’encadré signé par Fenoglio, une importante information. Car en effet : il est parfaitement exact que La France insoumise a refusé d’accréditer un journaliste qui ne fait nul mystère de la très vive hostilité que lui inspire ce parti. Mais il est en revanche faux et pour le moins très fallacieux de soutenir que Le Monde aurait été « empêché » de participer aux universités d’été des insoumis – qui ont au contraire précisé, dans un communiqué, que s’ils refusaient d’accréditer Olivier Pérou, « la rédaction » de son journal restait « tout à fait la bienvenue pour couvrir cet événement ».
En d’autres termes : Le Monde aurait fort bien pu envoyer aux Amfis, plutôt que celui qui a fait dans La Meute la démonstration de la profonde aversion que lui inspire la gauche insoumise, un ou une autre journaliste.
Mais le journal « de référence » fait au contraire le choix de ne pas couvrir ces universités d’été dont l’accès ne lui était donc nullement interdit – pour mieux se poser en victime d’une odieuse attaque contre la liberté de la presse.
Non sans quelque succès, puisque les sociétés des journalistes (SDJ) de plusieurs médias – dont celle de Blast – cosignent quelques heures plus tard, avec la SDJ du Monde, un communiqué discrètement corporatiste dénonçant « un coup de semonce pour toute (la) profession » journalistique, soutenant qu’ « il n’appartient pas aux partis politiques de choisir les journalistes qui assistent à leurs réunions, meetings, congrès, conférences de presse » et autres « universités d’été », et appelant pour finir ces « partis politiques à respecter les fondamentaux de la vie démocratique, dont ils sont l’un des piliers ». Une telle posture présente quelques avantages, dont le moindre n’est pas qu’elle permet de suggérer que les journalistes du Monde sont d’intraitables gardiens desdits « fondamentaux de la vie démocratique » – et en particulier de la liberté de la presse.

Éthique et déontologie

Problème : cette liberté ne se réduit évidemment pas au droit de bénéficier d’une accréditation pour tel ou tel événement, politique ou autre. Mais dans une époque où la presse et les médias souffrent d’un grave discrédit amplement justifié par leurs manquements répétés aux grands principes que les journalistes invoquent si volontiers, la suggestion que leur indépendance serait mise à mal par le refus d’accréditer un journaliste – mais non le média qu’il représente – permet bien sûr d’occulter quelques vérités dérangeantes, dont la rédaction de Blast a bien conscience.
Comme celle-ci, par exemple : La France insoumise fait depuis plusieurs années l’objet d’une campagne de dénigrement qui va bien au-delà des critiques légitimes pouvant lui être adressées, et dans laquelle Le Monde prend toute sa part.
De fait : certains journalistes du « quotidien de référence » donnent parfois l’impression d’oublier que leur liberté, assurément primordiale, ne va pas sans quelques obligations – dont celles, distinctement énoncées dans la « charte d’éthique et de déontologie » du Monde, de « respecter la vérité » et de « ne jamais confondre le métier du journaliste avec celui du propagandiste ».

Car depuis plusieurs années, ces sermonnaires s’obstinent à suggérer que La France insoumise, formation banalement sociale-démocrate, serait un parti extrémiste – en la classant régulièrement avec le Rassemblement national, parti cofondé par un ancien Waffen SS, dans une seule et unique catégorie désignée par ces deux mots lourds d’inquiétants sous-entendus : « Les extrêmes. »
Cette désignation, pour ce qui concerne LFI, est erronée – comme l’a rappelé le Conseil d’État dans une décision datée du 11 mars 2024 stipulant que les insoumis font partie d’un bloc de gauche distinct de l’extrême gauche.
Mais il est permis de supposer, petit un : que cette appellation a contribué à minimiser, en le relativisant, l’ultraïsme du Rassemblement national – formation dont le Conseil d’État a rappelé dans la même décision qu’elle se situait bien, quant à elle, à l’extrême droite.
Et, petit deux : que Le Monde, en répétant faussement que La France insoumise était une organisation extrémiste, a aussi élargi la brèche dans laquelle s’engouffre désormais la droite dite « républicaine » pour psalmodier à l’unisson du très réactionnaire ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau que cette gauche représente « la première et la pire menace politique aujourd’hui ».

Militants propalestiniens

D’autre part, il arrive aussi que Le Monde se montre moins prompt à s’émouvoir d’atteintes – bien réelles – à la liberté de la presse. Le 1er juin dernier, Yanis Mahmdi, journaliste à Blast, s’est embarqué pour un reportage à bord du Madleen, voilier humanitaire dont l’équipage espérait forcer le blocus illégal imposé par Israël à la bande de Gaza, et à bord duquel se trouvait aussi un reporter d’Al Jazeera.
Dans la nuit du 8 au 9 juin, ce bateau a été illégalement arraisonné par l’armée israélienne dans les eaux internationales – et Yanis a été, comme les onze autres membres de l’équipage, arrêté illégalement, puis incarcéré illégalement en Israël.
Le Monde, qui savait bien sûr que deux journalistes se trouvaient à bord du Madleen, a dans un premier temps rendu compte de cet acte de piraterie en ces termes choisis : « Le voilier Madleen, qui tentait de rallier la bande de Gaza avec une douzaine de militants propalestiniens de diverses nationalités à son bord, dont l’activiste écologiste suédoise Greta Thunberg, l’eurodéputée Rima Hassan et cinq autres Français, a été intercepté par des commandos marine israéliens, dans les eaux internationales. »
Plutôt que de dénoncer pour ce qu’elle était cette gravissime atteinte à la liberté de la presse – perpétrée par surcroît par une armée qui depuis deux ans a tué à Gaza plusieurs centaines de journalistes, palestiniens pour l’essentiel : l’élan premier du journal « de référence » a donc été de présenter les reporters qui se trouvaient à bord du bateau comme des « militants » (2).

Doubles standards

En somme, quand un journaliste de Blast s’embarque pour un reportage sur l’abominable supplice auquel sont soumis depuis 2023 les Palestiniens de Gaza : Le Monde considère a priori qu’il s’agit d’un « militant » – désignation évidemment dépréciative, et qui, lorsqu’elle a été formulée, exposait Yanis, alors détenu par une armée qui tue régulièrement des journalistes en les présentant comme des activistes, à de graves dangers.
Mais quand un collaborateur du Monde chargé de couvrir notamment l’actualité de La France insoumise corédige un livre chargeant ce parti de tous les péchés : il ne doit, selon son employeur, surtout pas être considéré comme un militant, mais comme un irréprochable journaliste – et les insoumis qu’il présente comme des chiens de « meute » sont sommés de lui faire bon accueil.
On voit par là qu’il n’y a pas que sur sa liberté de choisir ses journalistes que le journal « de référence » ne transige pas – et que cette fière détermination s’applique tout aussi bien à sa liberté de choisir ses doubles standards.

Sébastien Fontenelle (dans sa chronique de « Blast »)

(1) Avec Charlotte Belaïch, qui travaille quant à elle pour Libération.
(2) Quelques jours plus tard, la société des journalistes du Monde a signé un appel de Reporters sans frontières et Blast exigeant la libération immédiate de Yanis – qui a finalement été relâché le 16 juin au matin.

LETTRE OUVERTE À EMMANUEL MACRON par Sophie Tlk

Pour rappel plus de 640 000 Palestiniens ont été déplacés de force à Gaza depuis le mois de mars 2025. 1,5 millions vont être jetés dans un camp de concentration faussement nommé “ville humanitaire”, 100% des Gazaouis sont menacés par la famine. 85 000 tonnes de bombes ont été larguées sur ce territoire de 360 km2 [trois fois la superficie de Paris] entre octobre 2023 et décembre 2024. Plus de 90 % des infrastructures ont été détruites et près de 70 % des zones agricoles ont été rasées. Une étude publiée dans le journal scientifique The Lancet estimait déjà en juillet 2024 le nombre total de morts à 186 000. On serait donc a minima autour de 200 000 morts, soit 8 à 10 % de la population de la bande de Gaza.
Et non, Monsieur Macron, je ne reprendrai plus le chiffre “officiel” faux de 53000 morts qui vous arrange tant. L’armée israélienne tire sur les Gazaouis qui tentent désespérément d’accéder à l’aide alimentaire et arrêtent dans les eaux internationales des civils apportant de l’aide humanitaire. Netanyahou est SOUS MANDAT D’ARRÊT DE LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE et vous, vous continuez de vendre des armes à Israël : je n’insisterai jamais assez sur ce point.

Lorsque Israël a bombardé l’Iran tuant et blessant des centaines de civils, vous aviez déclaré qu’Israël avait le droit de se défendre et que la France lui viendrait en aide. Israël commet des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité contre quatre pays et un génocide. Les pays agressés ont le droit de se défendre. Assez de votre révisionnisme et de votre négationnisme !
Monsieur Macron : vous avez menti, vous avez continué de vendre des armes à un État génocidaire, vous réitérez votre soutien à ce même État en lui apportant le soutien militaire de la France pour mettre encore plus de sang sur nos mains déjà maculées. Vous êtes définitivement entré dans l’Histoire comme le complice de crimes contre l’Humanité aux côtés d’un État terroriste.

Vous avez pris la parole sur la reconnaissance de l’État Palestinien reprenant les mêmes conditions abjectes énumérées par le Ministre des Affaires Étrangères, Jean-Noël Barrot au mois de juin. Alors je vous ici adresse les mêmes remarques. Que suppose un État Palestinien démilitarisé ? Démilitariser : priver une zone, un pays de sa force militaire. Cela suppose qu’en cas de colonisation illégale d’Israël – qui vient de voter l’annexion de la Cisjordanie – en cas de bombardements, la Palestine sera dans l’incapacité de se défendre, cela lui sera interdit. Tout mouvement ou tentative de se défendre sera taxé de “terrorisme”, très pratique pour criminaliser un peuple. Apparemment le “droit de se défendre” n’est autorisé que pour Israël et peu importe s’il est l’agresseur depuis 1948.

Vous avez maintes fois insisté lourdement sur la sécurité de l’État agresseur mais pas sur la sécurité des Palestiniens qui se prennent entre 100 à 150 bombes par jour, qui ont vu 90% des infrastructures de Gaza détruites, qui meurent d’une famine provoquée sciemment et méthodiquement par un blocus du gouvernement israélien, qui subissent un génocide et un nettoyage ethnique. Si vos conditions mortifères et révoltantes quant à a reconnaissance de la Palestine sont mises en place, Israël pourra continuer de piller, coloniser, bombarder tout en étant protégé ; ces conditions sont l’assurance de l’achèvement du projet de nettoyage ethnique. C’est exactement ce que veulent les dirigeants européens et Netanyahou. Reconnaître un État Palestinien vous assure juste d’avoir le beau rôle dans les livres d’Histoires.

Mais nous n’avons que trop bien compris votre politique du “en même temps”.
Mais nous n’oublierons pas. Nous n’oublierons pas les ventes d’armes et de matériel militaire sans discontinuer à Israël, nous n’oublierons pas les déshumanisation systématique des Palestiniens par vous et vos gouvernements successifs, nous n’oublierons pas les mensonges issus directement de la propagande israélienne et relayés par des politiques et journalistes serviles.

Sophie Tlk (sur sa page FB)

ACTUALITÉ par Bernard Hennebert

Michel De Maegh (MR) : son patron lui a interdit hier d’aller à un débat à la RTBF.
Mon avis. Hélas, certains de nos médias aiment la connivence avec les hommes politiques.
C’est un secret de Polichinelle ! Je pense que les directions de nos médias ont beaucoup trop de connivence avec les lobbies et tout particulièrement avec les hommes politiques. Or, elles pourraient supprimer cela facilement, et donc protéger leur personnel (les journalistes) et aussi leurs usagers, en étant simplement plus strictes. Cela serait peut-être difficile à mettre en place au début mais cela deviendrait vite une « pratique normale ». Je trouve anormal que le personnel de la RTBF puisse accepter un coup de téléphone où un homme politique veut un changement de texte dans un article publié.
La règle est simple et devrait être respecté par tous : si on n’est pas d’accord avec le contenu d’un article, on envoie par écrit une demande de droit de réponse. C’est une règle pour tous les citoyens. Le reste est de la connivence qui peut nuire au travail difficile du journaliste. L’actualité a montré que pareille règle n’existe pas ou n’est pas appliquée.

Il y a tout une série d’autres règles à mettre en place pour éviter les magouilles des lobbies. Et ainsi favoriser le travail d’investigation. Chaque fois qu’un médias paraît, il devrait indiquer, à propos de chaque acte journalistique (un reportage, par exemple) les noms des personnes qui ont refusé de répondre à une interview ou une enquête.
Le public a le droit de savoir (mais beaucoup de gens du métier n’aiment pas que le public sache, c’est cela qu’il faut ici dénoncer pour que cela change). Car si le public sait, et si celui qui refuse une interview a conscience que le public va savoir, ce « cachotier » sait que cela va faire mauvais genre… et, beaucoup plus souvent, il va devoir accepter l’interview pour pas faire mauvais genre. Qui y gagne ? Le journaliste qui mène l’enquête et bien sûr les usagers des médias…
Mais quand on sait à qui appartiennent économiquement divers médias, on comprend que beaucoup d’entre eux ne souhaitent pas du tout que toutes les vérités, toutes les réalités soient établies et communiquées aux citoyens.
Mon idée est-elle originale ? Absurde? Je ne suis pas seul à penser ainsi .
Dans sa rubrique hebdomadaire « Médiatique » intitulée « L’interview, art de l’esquive » publiée par Libération le 5 décembre 2003, Daniel Schneidermann proposait déjà le même chose (sans effet, hélas) : « Pourtant, l’esquive la plus efficace est encore de ne pas accorder d’entretien. Pourquoi les journaux ne publieraient-ils pas, chaque jour, la liste des interviews qu’on leur a refusées? ».

Bernard Hennebert (sur sa page FB)

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