
15 octobre 2025
C’EST VOUS QUI LE DITES par toi, vous, elles et eux.
MANIFESTATION NOCTURNE par Edgar Szoc (sur FB)
Cette nuit, j’ai profité d’une insomnie pour organiser une manifestation “Non, Georges-Louis Bouchez n’est pas une raclure de pelle à merde“. J’étais tout seul à tourner autour du pâté de maisons. Ça veut dire que 11 825 550 Belges trouvent que oui, il en est une. (Même ma maman)
MERCI EDGAR, MERCI NOUS par Franco Altamura (sur FB)
Les hommes blancs réactionnaires voient leur modèle libéral et capitaliste à bout de souffle et ils paniquent. Alors, évidemment, quand plus de 150.000 personnes descendent dans les rues (il faut toujours regarder l’ampleur d’une manifestation dans le contexte historique d’un pays. Et là, la jauge est énorme !), ils paniquent encore plus de voir disparaître leurs petits pouvoirs, leurs petits privilèges, leur fameux modèle idéal qui n’est plus qu’une chimère.
Alors ce soir, éteignez vos télés, ils vont tenter de minimiser, de nier.
Ils vont s’entêter, comme en France, aux USA, en Israël… La seule option qui leur reste est le fascisme et l’autoritarisme. Mais toi, aujourd’hui, tu étais du bon côté de l’histoire, du côté de la solidarité, de l’empathie, de notre humanité. Et leurs discours haineux et rires nerveux n’y changeront rien. Le peuple ne se laisse pas faire et il l’a démontré avec force aujourd’hui : MERCI.
150.000 par Felipe Van Keirsbilk (sur FB)
Nous étions 150.000 (sans compter les milliers de collègues bloqués dans les trains).
Les flics en civil ont nassé et cognés gratuitement.
Si vous n’étiez pas là, ne commencez pas avec vos commentaires sur les “casseurs” : j’y étais, on était paisibles, on voulait juste passer, ils nous ont balancé des grenades gratuitement : la police de Bruxelles a choisi de créer la violence.
Mais nous étions 150.000, on va sortir de ce désert de l’Arizona
UN FAUX « RAISONNEMENT » DU MR par Benoit De Vos Dumont (sur FB)
Bertrand Henne à propos du MR qui a « entendu la voix des 5 millions de Belges qui ont travaillé ce 14 octobre » : “Avec ce raisonnement, Dehaene aurait dit après la marche blanche de 96 : « J’ai entendu le signal des 9 700 000 belges qui n’ont pas manifesté pour protéger les enfants des criminels pédophiles. » Dans l’argumentaire politique, cette idée d’une « majorité silencieuse » est certainement l’un des arguments le plus faux et le plus faible.” Pas mieux !
THE DAY AFTER par François Brabant (sur FB)
J’allume la radio ce matin à 7h55. Ça parle de l’aéroport de Charleroi. Ah ? Au lendemain d’un événement social et politique majeur, la plus grande manifestation (hors marche blanche) depuis quarante ans, je m’attendais à des réactions, des analyses, des développements. Pas un soutien à l’action syndicale, la question n’est pas là, mais un traitement journalistique rigoureux, contradictoire, à la mesure de l’événement. J’attends donc les titres du journal de 8h. Cinq titres. Aucun d’eux n’évoque la manifestation d’hier. Dont acte.
Je ne sais pas s’il faut y voir la crainte des journalistes de la RTBF d’être à nouveau perçus comme « trop de gauche », ou si ce choix obéit à d’autres ressorts. À mes yeux, c’est en tout cas un curieux parti pris journalistique.
Je ne blâme personne. Je sais à quel point il est difficile de travailler à chaud. Je sais que la sélection de l’information relève d’un exercice d’arbitrage délicat, souvent ingrat.
Cela illustre en tout cas ce qui est pour moi un trait récurrent dans le fonctionnement médiatique : la difficulté de rendre compte du mouvement social.
Plusieurs éléments solides accréditent le chiffre de 140 000 à 150 000 personnes présentes hier à Bruxelles (sans compter toutes celles – et j’en connais – qui n’ont pas pu s’y rendre en raison des trains complètement saturés au départ de plusieurs gares belges). Une mobilisation considérable, hors-normes, totalement inédite dans la Belgique du XXIe siècle. Et après quoi ? Rien du tout. Le lendemain, tout continue comme si rien n’avait eu lieu. Le flux des hot news s’écoule presque comme à l’accoutumée.
Par contre, vous pouvez en être sûr, si une poignée d’énergumènes avait incendié à coups de cocktails molotov quelque bâtiment emblématique, on en aurait parlé pendant trois jours. Les personnes qui ont manifesté hier ne sont pas idiotes, elles aussi aboutissent à cette même observation, et cela accroît leur désarroi, ou leur colère.
Que ça arrange les partis au pouvoir de diffuser cette fiction (rien d’important n’a eu lieu le jeudi 14/10), je peux le comprendre. Mais que les grands médias y souscrivent, c’est plus étonnant.”
L’ŒIL DU SI CLOWN : POUR LE DROIT DE MANIFESTER par Bernard Masuir
Du droit à la manifestation. L’œil du cyclone. L’œil du si clown… La manifestation se déroulait bien comme le bitume du boulevard qui remonte vers le haut de la ville sous nos pieds légers. Bonheur, s’il en est, et sentiment citoyen de se sentir au cœur de ces milliers d’âmes rassemblées pour défendre des droits que les élus actuels sensés nous défendre et représenter, détricotent sans vergogne ou sans émotion.
Plaisir de voir que tous les secteurs sensibles et meurtris se mobilisaient en exprimant de droit leur inquiétude et leur mécontentement : enseignement, santé, culture, aide aux personnes, la liste est longue et j’en oublie.
Puis au milieu de ce chœur mobilisé, une banderole : celle des clowns à l’hôpital.
J’avais endossé le rôle du porte-drapeau pour cette association et bien sûr tout le secteur des intervenants artistiques en milieu de soin, un peu fier de Catherine qui porte et fait rayonner le projet et l’activité depuis plus de trente ans. Et puis dans cette ambiance citoyenne, l’étincelle sidérante dans sa fulgurance.
Un groupe d’activistes-violents apparaît et casse à quelques mètres du cortège.
Violence naissant certainement de la colère enfouie plus ou moins loin en chacun d’entre nous. Violence qui n’a pas d’autre réponse que celle des forces de l’ordre.
Et vient pétard d’artifice puis vient dans la seconde une pluie de lacrymogènes des forces de l’ordre. On essaie de fuir le foyer belliqueux et vite aux abris, on se protège derrière un bus stationné… et les activistes-casseurs-violents aussi.
Nous voilà encerclés par des forces de l’ordre en nombre dans l’œil du cyclone.
Fulgurance des activistes qui ont vite fait de se « fondre » dans la foule en ôtant leurs habits noirs et jetant toute pièce à conviction sous les bus.
C’est violent, insupportable, des personnes tombent en état de choc. On évacue les enfants pris innocemment comme tous dans la tourmente. Je vous passe l’heure figée, bloquée, pétrifiée, ahurie, jusqu’au moment où je décide, sentant un peu de sable se poser au fond de cette mer tempêtueuse, de trouver un chemin dans cette boîte de sardine pour aller parler aux forces de l’ordre.
– Non, non et non vous ne pouvez pas sortir.
– Nous devons sortir, nous sommes des manifestants, des comédiens, il y a des personnes qui se sentent mal.
– Non
– Si ! laissez-nous nous en aller, vous vous trompez de cible, nous désirons continuer de droit la manifestation.
C’est tendu, angoissant et désespérant mais finalement ça passe, on nous libère enfin…
Être au mauvais moment au mauvais endroit…
Certes mais la violence n’est pas une solution. La manifestation, oui pour exprimer un mal être et une colère. L’acte violent, non ! Sa réponse n’est que violence.
Et nous avons, nous, les êtres humains bien d’autres moyens pour rester dignes et faire société.
Bernard Massuir pour la paix, la vie et aujourd’hui, les clowns à l’hôpital.
Photo : une banderole dans la tourmente.

Charlotte Renwa Trio
PETITE PROF QUE JE SUIS… par Charlotte Renwa
(Valérie Glatiny, c’est cadeau. Et fais passer à ta clique… tant qu’à parler de nous, essayons de comprendre de qui et de quoi on parle…)
Haaaaaa oui. Tu vois mes congés en même temps que les congés de mes enfants. Certes. C’est cool. Mais laisse-moi te raconter…
Je t’invite à plonger avec moi dans mon merveilleux métier.
Sache tout d’abord que mes premières années à temps plein ne vont pas compter pour ma pension. Ho, si, si, j’étais en classe. Tous les jours. Mais j’avais un contrat APE. C’est con hein.
Soit. Nous disions donc.
J’arrive généralement 40min en avance. Ça me permet de croiser les collègues, de parler de Trublion ou Bavarda et de savoir comment ça se passe dans d’autres cours. Puis, je peux aussi croiser ma direction pour certaines questions relatives aux sorties par exemple.
(T’arrives aussi avec autant d’avance au bureau? Genre déjà pour bosser?)
Viennent mes premières heures de la journée.
Entre l’élève non lecteur et celui qui réussirait sans problème en dehors du spécialisé, faut jongler… les différences de niveaux sont lunaires et faut se débrouiller avec ça.
Je te raconte qui pète la gueule à qui? Qui n’a pas pu dormir à cause du parent alcoolo qui a encore foutu le bordel durant la nuit? Ou le gamin, rempli de colère, qui craque et qui t’explique que ça fait 5 ans qu’il ne gère plus sa colère, depuis la mort de son père? Sans parler de celui qui raccroche un peu avec l’école après plusieurs années de déscolarisation suite à la mort brutale de sa maman sous ses yeux?
Ha! La sonnerie de la récréation! Je note vite où j’ai réussi à arriver… C’est la pause!
Mais bon, soit tu surveilles dans la cour car il n’y a pas assez d’éducateurs dispos à ce moment-là, soit tu causes – encore – de tes élèves avec tes collègues… pas vraiment une pause quoi. Elle dure 10min la pause. Promis, si tu dois faire pipi, ça passe très vite.
Et c’est reparti pour un tour… Puis, viennent tes heures de fourche.
Alors tu vas voir tes élèves en cours pratiques, tu échanges encore avec tes collègues pour pouvoir créer tes cours en fonction des options de tes élèves.
Alors tu crées tes cours. En fonction de l’option maçonnerie ou restauration. Non, y a pas de liens, cherche pas. Faut juste faire preuve d’inventivité et être bien raccord avec ce que les gamins font dans les ateliers pour rester à la page… Comme on dit…
Tu en profites pour faire une permanence à la porterie histoire d’aider les éducateurs en sous-effectif. Tu vois? Je ne suis pas en classe, mais, en fait, j’ai pas arrêté.
Bon, avec tout ça, je n’ai pas encore corrigé… Mais, avant, je dois aller vérifier un truc dans le dossier PIA de certains élèves. Et préparer la venue du stagiaire. À nouveau, cherche pas, y a pas de lien. Juste la faculté d’avoir un cerveau en pop-corn pour sauter d’une tâche à l’autre.
OK, reprise des cours. Y a une élève qui fait un malaise. Et dans le couloir c’est Chicago. Mais, en même temps, Fantoma est là, c’est la première fois qu’elle vient à ton cours et faut lui créer son cours, faire son évaluation diagnostic, mettre les autres au travail et aller voir s’il ne faut pas aider à calmer Diabolino dans le couloir.
Purée. 29.3 degrés dans la classe. On va crever. Faudrait ouvrir les fenêtres mais dans le spécialisé ça s’ouvre jamais en grand. Trop dangereux, tu vois ? Il va être 15h45. Je suis là depuis 7h45. Dans ma peau de prof. J’ai pas encore arrêté de parler de mes élèves, de mes cours, de l’autre tarée de mère qui a pété la gueule à un de nos gamins. J’ai pas encore corrigé, j’ai seulement pu noter des idées de nouvelles leçons pour les restos et pour les maçons. Les flics sont devant l’école. Faut rassurer les gamins. Les retenir 10min de plus. Histoire de vérifier que c’est pas trop Chicago dehors.
D’ailleurs, on a réunion pour le Plan de Pilotage à 16h. Bon, je corrigerai après la mise au lit des filles. Puis je remplirai les dossiers de mes élèves avec toutes les compétences réalisées.
Puis je pourrai commencer à mettre en forme cette nouvelle idée de leçons sur la littérature Ouvrière. Et après je pourrai… ha non, il est 22h30 et je dois dormir.
Le reste ça sera pour demain…
***
Alors, je ne dis pas que c’est absolument tous les jours pareil. Pourtant. Nos journées de profs, ben ça ressemble souvent à ça… J’avoue, j’ai pas compté mes heures.
Mais. Tracasse. Elles sont largement faites. Largement!
***
Je t’ai pas encore parlé de la gorge nouée parce que Poucinette va enfin être placée en internat et qu’elle va peut-être enfin trouver un peu de structure après toutes ces années passées entre la drogue et l’alcoolisme des parents. Parce que, tu sais quoi? Faut avoir un cœur plus grand que soi pour faire ce métier. Et que, de facto, la misère sociale tu te la manges dans la gueule fois 8000. Même après avoir fermé la porte de ta classe, ils te suivent chez toi, dans ton cœur, ces jeunes. Du coup, si je te vois, même de loin, venir critiquer mon métier et mes collègues, sois certain que je ne vais pas te louper..
LES MENSONGES DU MR par Raoul Hedebouw (sur FB)
Un nouveau jour, une nouvelle série de contre-vérités que le MR publie sans aucun scrupule. Cette fois, dans une publicité dans tous les journaux francophones. Sous le slogan « Toutes les manifestations sont autorisées, surtout celle de la vérité », le MR propage une série de distorsions, de demi-vérités et de purs mensonges sur la politique gouvernementale.
Voici un fact checking des 5 déclarations du MR et des faits qu’ils préfèrent ignorer.
1. Selon le MR, c’est faux qu’il y a de l’argent pour la défense mais pas pour nos pensions. Le fait est que ce gouvernement décide de dépenser 34 milliards € supplémentaires en armes tout en économisant sur nos pensions. Lors du sommet de l’OTAN en juin, la Belgique s’est même engagée à augmenter encore ses dépenses militaires jusqu’à 5 % du PIB, ce qu’on appelle la norme Trump.
Investir dans les armes et économiser sur les pensions est un choix politique. D’ici 2070, les dépenses de pensions augmenteraient de 2 % du PIB, ce qui serait impayable selon le MR. Mais augmenter les budgets de la défense de 2 % sur dix ans c’est tout à fait possible.
2. Le MR affirme que « 100% des travailleurs qui bossent la nuit garderont 100% de leur prime de nuit dans les mêmes conditions. ». Alors pourquoi le gouvernement réduit-il la période de nuit dans la distribution et le commerce ? Pour les périodes entre 20 h et minuit et entre 5 h et 6 h du matin, les nouveaux contrats ne bénéficieraient d’aucune prime. Les syndicats ont déjà averti que les salariés du commerce alimentaire risquent de perdre jusqu’à 350 €. Cette mesure ne touchera pas seulement les nouveaux employés : les employeurs préféreront embaucher des travailleurs moins chers ce qui exercera une pression sur l’ensemble des salariés. Jusqu’à présent, le travail de nuit était interdit par la loi et autorisé uniquement dans des circonstances exceptionnelles. Cette interdiction a donné aux syndicats un moyen de pression pour exiger des primes supplémentaires lors des négociations collectives. Le gouvernement souhaite désormais lever complètement cette interdiction, ce qui rendrait beaucoup plus difficile la négociation des primes pour le travail de nuit.
3. Contrairement à ce que M. Bouchez a laissé entendre tout au long de la campagne, les travailleurs ne recevront pas 500 € nets supplémentaires et il continue à maintenir ce propos. Mais même le ministre des Finances, Jan Jambon (N-VA), le nie. Selon ses propres calculs, les gens recevront environ 100 € en… 2029. Pendant ce temps, ce gouvernement bloque nos salaires, chipote avec l’index, casse nos pensions, s’attaque à nos primes et envisage même un saut d’index et une hausse de la TVA ! Ainsi, la promesse selon laquelle « Le travail doit être mieux rémunéré » s’est complètement évaporée…
4. Le MR affirme qu’ « À partir de 2027, les travailleurs pourront partir à la pension dès 63 ans sans malus, à condition d’avoir au moins 35 années de travail à mi-temps et 7020 jours de travail.». En réalité, la retraite anticipée n’est possible qu’après 42 ans de carrière et tout le monde n’atteint pas cet âge à 63 ans. De plus, pour éviter le malus pension, seuls les « jours de travail effectifs» sont pris en compte. En cas de maladie (de longue durée), d’un accident du travail ou en formation.. les travailleurs ne peuvent pas comptabiliser ces jours. Toute personne prenant sa retraite à 62 ans sans remplir les conditions requises perdrait un quart de sa pension. Selon les calculs du Comité d’étude sur le vieillissement, une femme sur deux et un homme sur quatre risquent de se voir infliger une pénalité.
5. Enfin, le MR affirme que nos salaires ne sont pas bloqués. L’arrêté royal du gouvernement De Wever-Bouchez (voir photo en commentaire) prouve le contraire : pour la période 2025-2026, les augmentations salariales sont bloquées à 0,0 %. Le MR tente de duper les citoyens en prétendant que l’indexation est maintenue. Or l’indexation automatique des salaires n’est ni une augmentation de salaire ni une augmentation du pouvoir d’achat. Il s’agit simplement d’un ajustement (insuffisant) des salaires à la hausse des prix. Or le gouvernement a bloqué les salaires pour les deux prochaines années. Sa promesse de « Le travail doit mieux rémunérer » reste lettre morte.
Toutes ces distorsions, demi-vérités et mensonges éhontés prouvent une chose : le gouvernement est sous pression. Il subit la pression d’en bas. Selon les derniers sondages, le gouvernement n’a plus de majorité au parlement. C’est pourquoi il est important que mardi, nous soyons tous présents à la grande manifestation syndicale à Bruxelles.
N’hésitez pas à partager ce message. Déjà pour mettre les points sur les « i ». Et pour obliger le gouvernement à reculer.
Raoul
QUAND ON COUPE LES VIVRES À CEUX (CELLES) QUI TIENNENT ENCORE DEBOUT par Rudy Demotte (sur FB)
Depuis mon retrait, je parle rarement de politique intérieure belge. En effet, je consacre mes réflexions à la démocratie internationale, à ce monde qui vacille sous le poids des replis autoritaires et des inégalités planétaires.
Mais ces dernières semaines, j’ai reçu des messages directs, des témoignages bouleversants de jeunes et de femmes en détresse. Des mères seules, des personnes en formation, des chômeurs épuisés. Et face à cette réalité, je ne peux pas me taire. Je me sens dans l’obligation morale de dire quelque chose.
Mon sentiment ? Il y a des décisions qui ne font pas de bruit, mais qui blessent profondément un pays. On appelle ça une “réforme”. En réalité, c’est un couperet.
Depuis la mi-septembre, des milliers de personnes en Belgique ont reçu une lettre de l’ONEM les avertissant qu’elles allaient être radiées du chômage dans les mois à venir. Pas parce qu’elles trichent, pas parce qu’elles refusent de travailler, mais parce qu’elles ne rentrent plus dans les cases d’un système devenu sourd à la réalité des vies. Souvent, ce sont des femmes seules, des jeunes en formation, des travailleurs licenciés qui essaient simplement de se relever. Et pendant que certains parlent d’“efficacité budgétaire”, c’est un pan entier du pays qu’on pousse doucement vers le vide.
LES PREMIÈRES LETTRES SONT DÉJÀ ARRIVÉES
Oui, les lettres sont déjà là. Des milliers de personnes ont ouvert leur boîte aux lettres pour y trouver un avertissement froid, administratif : dans quelques mois, leur allocation s’arrêtera. Ces messages, reçus depuis la mi-septembre, continueront d’arriver tout au long de l’automne. À partir de novembre, d’autres vagues suivront. On appelle cela une réforme “progressive”. En réalité, c’est une peur étalée dans le temps. Chaque semaine, d’autres familles découvriront qu’elles vont perdre ce qui leur permettait encore de vivre dignement.
CEUX QUI SE BATTENT SONT LES PREMIERS PUNIS
Parmi ceux qui ont reçu ces lettres, beaucoup font tout pour s’en sortir. Stéphanie, 25 ans, a repris des études pour décrocher un vrai métier. Sa formation n’est pas reconnue : résultat, avertissement reçu, radiation annoncée. Anne, 42 ans, mère seule avec deux enfants, suit une formation pour retrouver un emploi stable. Trop longue, pas “prioritaire” : même sort. Ces femmes ne demandent pas la lune. Elles veulent juste une chance. Elles ne se plaignent pas, elles essaient. Et pourtant, c’est sur elles que la machine s’abat. L’une d’elles m’a confié cette phrase terrible : « On dirait qu’ils veulent qu’on se vende un peu, d’une manière ou d’une autre. » Quand une jeune femme en vient à dire cela, c’est qu’elle n’a plus rien à quoi se raccrocher. Elle comprend que la société la pousse dans un coin sombre, là où tout se marchande : le temps, la dignité, parfois même le corps. Et cette idée, à elle seule, dit tout ce qu’on est en train de détruire.
LES MÈRES SEULES : PILIER INVISIBLE ET PREMIÈRE CIBLE
Les mamans solo sont les grandes oubliées de cette réforme. Ce sont elles qui cumulent tout : emploi à temps partiel, enfants à charge, horaires impossibles, solitude et fatigue. Elles font tourner la maison, gèrent les factures, les repas, les devoirs, les angoisses, sans jamais s’arrêter. Et quand elles perdent leur allocation, ce n’est pas seulement leur compte en banque qui s’effondre : c’est leur équilibre. Elles se retrouvent à devoir choisir entre le frigo et la crèche, entre payer le loyer et acheter des chaussures aux enfants. Elles renoncent aux soins, à la formation, parfois au chauffage. Certaines cachent leur détresse pour ne pas qu’on leur retire la garde de leurs enfants. D’autres acceptent des petits boulots au noir, des heures impossibles, ou des arrangements qu’elles n’auraient jamais envisagés avant. Ces femmes, ce sont les piliers discrets du pays. Celles qui se lèvent avant l’aube, qui s’occupent de tout, qui ne demandent qu’un peu d’air. Et c’est sur elles qu’on tape d’abord. Une société qui fait cela ne réforme pas : elle se renie.
NOTRE ÉTAT SOCIAL : UN VIEUX TOIT QU’IL FAUT RÉPARER, PAS ABATTRE
Le welfare state, notre État social, n’est pas une charge à réduire. C’est un vieux toit qu’on répare à chaque génération. Et si on commence à arracher les tuiles une à une, il ne nous abritera plus quand viendra l’orage. La Belgique a mieux résisté que d’autres pays parce qu’on a choisi de protéger les gens. Quand les travailleurs sont soutenus, ils continuent à consommer ; les commerces tournent, les entreprises gardent leurs clients, les villes vivent. C’est du bon sens : quand on aide ceux qui peinent, tout le monde y gagne. Mais quand on leur retire le peu qu’il leur reste, tout s’effondre. Moins d’allocations, c’est moins d’achats, moins de repas, moins d’espoir. C’est l’économie locale qui s’étiole, les solidarités de quartier qui s’épuisent, les visages qui se ferment. Ce qu’on appelle “faire des économies” revient, en vérité, à appauvrir tout le monde.
LE CONTRAT SOCIAL TRAHI
On ne construit pas une société sur la peur de tomber. On la construit sur la promesse que, si l’un tombe, les autres tendront la main. C’est ce pacte moral qui a fondé notre sécurité sociale, et qu’on est en train de trahir au nom d’une froide efficacité. Responsabiliser, ce n’est pas punir. Couper une allocation, ce n’est pas créer un emploi. C’est fabriquer une honte, une dette, une solitude. C’est planter la peur dans les foyers modestes et appeler cela du courage politique.
UN PAYS QUI OUBLIE SA BASE
Je n’ai jamais opposé l’entreprise à la solidarité. Je crois au travail, à l’initiative, à l’audace. Mais je sais aussi que rien ne tient sans justice sociale. L’économie, ce n’est pas une équation : c’est la vie des gens. Quand on s’en prend à la base – aux ménages modestes, aux mères seules, aux jeunes qui veulent apprendre – on ne fait pas des économies, on creuse sa propre tombe. Car ce sont ces gens-là qui font vivre le pays : ils achètent local, ils réparent, ils s’entraident, ils tiennent debout. Quand tu les prives de moyens, c’est tout le pays qui s’affaiblit.
RAPPELONS-NOUS POURQUOI ON A INVENTÉ LA SOLIDARITÉ
La sécurité sociale est née pour éviter que la misère devienne la norme. Elle n’a jamais été un cadeau, mais un contrat. Chacun contribue selon ses moyens, chacun reçoit selon ses besoins. C’est ce qui nous distingue d’un monde où tout se vend, même la dignité. Si demain des femmes doivent choisir entre nourrir leurs enfants et payer leur chauffage, entre se former et garder un toit, alors nous aurons échoué. Et ce jour-là, on ne pourra pas dire qu’on ne savait pas. Parce que les signes sont là, clairs, criants, et qu’ils parlent d’une seule voix : ce pays est en train de perdre le sens de sa propre humanité.
Rudy
L’ARNAQUE EST TOTALE par Jean-Pierre Pinon (sur FB)
Le deal Lecornu /PS démasqué par Lecornu lui-même au Sénat cet après-midi, je le cite:
« il n’y a pas d’abandon de la réforme des retraites». L’arnaque est totale.
Le PS ne s’est pas fait berner comme j’entends dire ici ou là, mais il a délibérément négocié avec Lecornu ses mensonges en espérant que personne ne s’aperçoive de la méthode employée pour faire avaler cette couleuvre au peuple.
Heureusement que la France insoumise, ses dirigeants et ses députés ont pu démasquer les mensonges relayés par la caste médiatique.
Le président de la commission des finances, notre camarades Éric Coquerel a joué à cet égard un rôle très important en expliquant le chemin parlementaire puisque c’est le projet de financement de la sécurité sociale qui portera cette fausse suspension mais à la condition de voter l’ensemble des mesures de régressions sociales, inconnues depuis plus de 20 ans, qu’il y aura dans ce PLFSS (projet de loi de financement de la Sécurité Sociale).
Jean-Pierre Pinon
PANIFOUS : UN VRAI/FAUX « SOCIALISTE » DANS LE GOUVERNEMENT LECORNU II par Antoine Trupiano Remille (sur X Twitter)
Panifous est ministre chargé des relations avec le Parlement.
Malgré son élection avec le soutien de la Macronie en 2022 et son hostilité au NFP, il a été élu avec l’étiquette PS en 2024
Soutien de la loi Duplomb, le nouveau ministre Panifous était notamment présent aux rencontres de Bram de Delga en septembre.
Entouré de Glucksmann, Cazeneuve, Guedj et Faure, Panifous était un invité célébré par toute cette prétendue gauche, qui pouvait dire tout le mal possible de LFI.
Proche de Cazeneuve, Delga et opposant à la NUPES, Panifous est élu en 2022 avec le soutien de la Macronie contre la NUPES (2e circo de l’Ariège).
Depuis, Panifous rend bien aux Macronistes ce soutien, en votant différents de leurs textes, comme la controversée loi Duplomb.
Depuis 2022, le PS de Faure dit que Panifous serait suspendu pour ses actes dissidents…
… sauf qu’il a signé la motion de Mayer-Rossignol-Hollande-Delga en 2023, voté au Congrès.
C’est encore la même situation que l’ex ministre Rebsamen
Que dire de telles magouilles ?
En 2024, Delga et les hollandistes imposent même la candidature de Panifous avec l’étiquette PS. Or, il a clairement partagé son opposition au programme NFP et ne veut pas de cette coalition. LFI choisit de ne pas présenter de candidature, car c’est une circo PS dans le NFP.
Le service du PS Panifous auprès de la macronie a atteint son paroxysme lors de son vote favorable à la loi Duplomb en 2025. Figure de la Confédération paysanne de l’Ariège, Christophe Gouazé est incisif : “Il nous a mis un sacré coup de poignard dans le dos.”
Pour ne pas déranger la Macronie, Panifous est abonné à la lâcheté de l’abstention ou l’absence depuis longtemps.
Sur le projet de loi portant des mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat, Panifous a été aux abonnés absents. Sujet essentiel pour les Français, le sort des étudiants précaires n’intéresse pas le député de Delga. Sur la proposition du repas à un 1€ pour les étudiants du 9 février 2023, Panifous était absent. Regrettable… il manquait seulement 2 voix pour aider les étudiants et étudiantes… Le 4 avril 2023, Panifous s’abstient sur la proposition de loi visant à protéger les logements contre l’occupation illicite. Cette loi est une fragilisation du droit au logement, à laquelle toute la NUPES s’était évidemment opposée, rappelons-le.
Panifous sert la Macronie. Après Lombard, Rebsamen (Macroniste/PS depuis 2017), Méadal, c’est Panifous. Le PS continue à envoyer ses réseaux au gouvernement. À défaut d’une entrée encore trop coûteuse électoralement au gouvernement, le PS garde des liens très ambigus avec son ancien ministre Macron.
La chronique de l’excellent Sébastien Fontenelle sur le site « Blast » (abonnez-vous !)
LA FRANCE VENDUE À LA DÉCOUPE par Patrick Champagnac (sur FB)
Dans sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale , une petite phrase du premier ministre Sébastien Lecornu est passée inaperçue, lorsqu’il a dit ” nous avons trop d’emplois de services, pas assez d’emplois industriels “.
Faut-il rappeler à Sébastien Lecornu que si il n’y plus d’emplois stables et pas assez d’emplois industriels c’est parce qu’il n’y a plus d’usines, plus d’industries. C’est parce qu’ “Ils ” ont vendu la France à la découpe !
Depuis 2012, sous les présidences de Hollande et surtout de Macron ( ex ministre de l’Économie de Hollande ) , de nombreuses grandes entreprises françaises ont été vendues à des groupes étrangers, bien qu’il n’existe pas de chiffres officiels consolidés pour l’ensemble de la période. En 2014, par exemple, 474 entreprises françaises ont été rachetées par des investisseurs étrangers, soit une hausse de 32 % par rapport à 2013 .
Voici quelques-unes de ces entreprises françaises vendues à l’étranger :
– Alstom énergie ( Numéro 1 mondial des turbines pour les réacteurs nucléaires) vendue à l’américain General Electric.
– Arcelor ( leader mondial de l’acier ) vendue à l’indien Mittal Steel
– Pechiney ( leader mondial de l’aluminium) vendue au canadien Alean
– Sanofi Opella, vendue à un fonds d’investissement américain.
– Alcatel Lucent, vendu aux finlandais Nokia après suppression de 600 emplois en France.
– Les Chantiers navals de l’Atlantique, vendus aux Norvégiens Aker Yards puis aux Coréens STX Shiplreilding puis à l’Italien Fincantieri
– Lafarge, numéro 2 mondial du ciment, vendu au Suisse Holcim
– Le Club Med vendu à la Chine.
– Rossignol numéro 1 du ski, vendu à l’Américain Quick Silver.
– Yoplait vendu à l’américain General Mills
– Teisseire spécialiste des boissons non alcoolisées vendu au britannique Brituic
– Amora Maille spécialiste de la moutarde vendue au géant néerlandais Unilever
– Parfums Marionnaud vendu aux Chinois après suppression de 800 emplois en France.
– L’aéroport international de Toulouse vendu aux Chinois., puis revenu dans le giron après l’avoir racheté aux chinois .
– Latécoére, spécialiste historique de l’aéronautique , vendue au fond d’investissement américain Sear Chlight Capital Partner qui détient aujourd’hui 66 % du capital. Une partie des activités de Latécoére a été délocalisée au Mexique et en République Tchèque après plusieurs centaines de suppressions d’emplois en France.
– Omnic, encore un fleuron français , spécialiste des semi-conducteurs pour l’industrie spatiale et les télécoms , vendu aux américains .
– Heico, spécialiste des équipements pour l’industrie spatiale, Telecoms, médicale etc vendu aux américains pour 453 millions d’euros.
– Exxelia ( spécialiste des composants pour l’aérospatiale et le médical ) vendue aux américains.
– Technip, fleuron de l’ingénierie pétrolière, vendue à l’américain FMC
– Adit, ( intelligence économique) vendue au Canadien Sagard.
-Proxinvest( spécialiste du conseil de vote ) vendu à l’américain Glass Lewis
– Plüm (fournisseur d’énergie) vendu aux britanniques Octopus Energy.
– Reden Solar ( spécialisé en photovoltaïque) vendu à un consortium d’investisseurs australiens, allemands et canadiens.
– Segault ( spécialisé dans les robinets industriels ) vendu à l’américain FlowServe
– Ascoval ( aciérie ) vendue au groupe britannique British Steel Limited, puis à Liberty Steel, puis racheté par l’allemand Saarstahl AG.
– Vencorex vendu au chinois Wanhua entreprise chimique chinoise spécialisée dans les produits plastiques avec comme à chaque fois les brevets et procédés industriels de ce fleuron de l’industrie chimique française. 2000 postes de salariés en aval et 6000 en amont sont menacés en France .
EtcEtc. Au total, ce sont plus de 1600 entreprises françaises qui ont été vendues à l’étranger, beaucoup à des fonds de pensions américains. 138 en 2024. Une trentaine en 2025 à ce jour.
Cette liste non exhaustive montre que le mot souveraineté a depuis bien longtemps perdu toute résonance dans notre pays , que le mot a été scandaleusement vidé de son sens, dévoyé par nos présidents de la République . Faut pas s’étonner également qu’il n’y a plus de PME en France , beaucoup d’entre elles travaillaient pour ces fleurons de l’industrie française . Là aussi les conséquences sur l’emploi et nos finances publiques sont lourdes, cela signifie moins d’entrées de TVA, puisque moins de consommation et moins de cotisations sociales et patronales. Aujourd’hui comme hier ” ils ” vont nous demander de payer leurs erreurs et de nous serrer la ceinture.
Patrick Champagnac
ILS SONT LA CORRUPTION par Bernard Crutzen (sur FB)
Ils ne sont pas corrompus, ils sont la corruption. Cette phrase de Juan Branco lui vaut toutes sortes d’attaques, des plus frontales aux plus lâches. J’ai pu assister ce mercredi, pendant près de 9 heures d’audience, à la tentative du barreau de Paris de le radier de l’Ordre.
Le jeune avocat a été défendu avec brio par des confrères, certains venus tout spécialement d’Afrique, et consœurs. La défense était stupéfaite par la faiblesse des charges qui pesaient contre lui. Un procès probablement organisé par le pouvoir dont Juan Branco ne cesse de dénoncer les dérives dans ses prises de paroles et ses écrits.
Branco fut de nouveau brillant aujourd’hui, ramenant les débats sur ce qu’il fait de mieux : la défense d’une humanité trahie par des élus à la botte d’oligarques qui les propulsent au pouvoir. Une audience mémorable qu’il fut malheureusement interdit de filmer.
Verdict le 10 décembre. Si Branco est suspendu, la justice française perdra son avocat le plus téméraire, et le peuple français son plus ardent défenseur.
Photo : la rencontre de Juan Branco avec Maître Ciré Cledor Ly, un ténor du barreau de Dakar, devant ma caméra la veille de l’audience.
PS : Je conseille à tout journaliste qui se respecte de lire « Crépuscule » (2019) dont la lecture un peu fastidieuse est récompensée par des révélations stupéfiantes sur l’ascension d’un certain Emmanuel, avec la complicité avérée d’une presse française devenue propriété des plus grands patrons de l’hexagone
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