12 décembre 2025
C’EST VOUS QUI LE DITES par toi, vous, elles et eux
TRANCHE DE VIE : J’AI PÉDALÉ DANS LA SEMOULE par Delphine Verstraelen (sur FB)
Un mercredi soir sur la Terre. À la salle de sport.
Un p’tit Monsieur d’une soixantaine d’années pédale à côté de moi, écouteurs sur les oreilles.
Jusque-là, tout va bien.
Enfin, je préférerais pédaler dehors, mais bon, les horaires, la météo…
Je suis contente de prendre du temps pour moi. Loin du bruit du monde.
À contempler le ciel à travers la fenêtre devant moi.
À faire le vide, doucement, nécessairement.
Puis cet appel.
Qu’il reçoit.
Je n’entends que ce qu’il répond puisqu’il a ses écouteurs.
Je perçois néanmoins le non-verbal et cette énergie qui le quitte.
Et puis ses larmes, CES larmes !
Je m’autorise un :
– Je ne veux pas être indiscrète, mais, est-ce que tout va bien ?
Il me répond :
– Oui, oui, merci de vous en inquiéter ! Ça va, ça va !
– Ok ! Courage.
…
Comme il n’y a jamais de hasard…
Dans l’ascenseur qui nous mène en même temps au parking :
– En fait, non, ça ne va pas. J’ai senti que votre question était sincère, je me dis que je vous dois une réponse sincère. Je ne veux pas abuser de votre temps, mais, est-ce que je peux vous balancer ce que je n’arrive à dire à aucun de mes proches ?
– Sauf si ça prend plus de 5 minutes 😉 …
– Merci ! Je ne suis pas un grand parleur, mais j’ai besoin de déposer !
– Ok. Je vous écoute !
– Ma femme est décédée il y a 3 ans. Ça a été très compliqué sa fin de vie. Tous les traitements que nous avons essayés n’étaient pas remboursés.
En plein traitement, j’ai perdu mon boulot. Restructuration. La boîte dans laquelle je bossais depuis plus de 30 ans a décidé de délocaliser parce que la main-d’œuvre était moins chère.
Je ne sais pas si elle serait toujours en vie si j’avais pu continuer à payer son traitement.
Ce que je sais, c’est que mon fils qui faisait des études universitaires a choisi de les arrêter pour bosser et soutenir financièrement. Il a accepté plein d’intérims en dessous de ses compétences, bossé des heures et des heures au détriment de sa santé à lui.
Si je suis inscrit dans cette salle de sport, c’est parce que ma fille et lui, se sont cotisés pour m’offrir ça comme cadeau à Noël l’an dernier.
Pour que je me relève ! Que je prenne soin de moi !
Mon fils vient de m’annoncer ce qu’il sait depuis quelques semaines : papa, ne t’inquiète pas, je suis viré du chômage ! J’ai arrêté mes études, j’ai toujours bossé, mais pas dans les contrats qui conviennent …ça va aller !
…
– Vous vous sentez comment ? La question est un peu conne, j’avoue.
– La question n’est pas conne. Elle est trop rarement posée. Mal, impuissant, dévasté de ne pouvoir protéger mes propres enfants. Peu confiant pour la suite …
Bref. J’ai pédalé aujourd’hui. Pas que dans la semoule.
Dans ce monde qui part en couille, même quand on essaie de s’en éloigner.
WAUQUIEZ : UN IDIOT INUTILE * par Irène Bonneau (sur FB)
En plus de manger beaucoup aux frais du contribuable et de couper les crédits à la création artistique et aux institutions culturelles, Laurent Wauquiez est idiot.
Avec sa commission anti-LFI où il n’a pas osé paraître, le voilà qui a offert à Jean-Luc Mélenchon une causerie retransmise par 5 chaînes de télévision. Il a parlé de sa maman, d’Averroès et de Boniface VIII, des Émirats Arabes Unis et du Qatar, de l’unité de la nation face au terrorisme, de la laïcité qui est neutralité de l’État pour garantir la liberté religieuse. Il n’a pas récité “La Rose et le réséda”, c’est dommage.
Je me souviens d’époques où on avait le droit d’être à gauche, où on trouvait normal de laisser s’exprimer un ou des partis de gauche, en tous cas lorsqu’ils étaient de type bourgeois-parlementaire. Cette situation est révolue.
La critique du capitalisme, même lorsqu’elle avance – c’est le cas de LFI – sous une forme gentiment social-démocrate (rétablissement des services publics, politique du pouvoir d’achat, lutte contre les violences policières, respect du droit international, etc) n’est plus tolérée. Le capitalisme dans sa phase militaro-fasciste est décidé à faire taire les positions qui auraient relevé, il y a dix ans encore, d’un “humanisme” (comme dit Méluche) élémentaire.
Au temps du fascisme, l’antifascisme est suspect. Au temps du racisme, l’antiracisme est douteux. Se dire de gauche est louche. Se battre contre un génocide est tout à fait extrémiste et baroque. Et si un journal du soir s’alarme de la persécution des juges de la Cour Pénale Internationale, on trouve que c’est un geste éditorial courageux.
C’est dire le chemin parcouru par la régression hurlante…
Et dans ce contexte, c’est la force de Mélenchon d’avoir l’air ringard : ces effets de manche de sénateur radical-socialiste, ces références d’instituteur 3ème République – on se croirait dans Pagnol, dans “Merlusse”, où celui dont on dit qu’il est si méchant apporte en secret les cadeaux de Noël aux enfants des pauvres. Je ne travaille pas dans un institut de sondage (financé, en sous-main, par les Émirats arabes unis), mais je dirais : +5% pour LFI après ça.
WAUQUIEZ VERSUS MELENCHON : VICTOIRE DE LA VÉRITÉ par Marc Arnaud * (sur FB)
(Ma réaction à chaud)
Wauquiez le fourbe a voulu tendre un piège : il a construit un autel.
Il faut un talent particulier pour rater un coup politique avec autant de panache. Samedi, Laurent Wauquiez n’a pas seulement échoué, il s’est exposé. Il a voulu la chasse, il a offert la scène. Il rêvait d’un homme acculé, il a fabriqué un orateur souverain. Il espérait la chute, il a lancé l’envol. C’est toujours la même tragédie chez ces stratèges à moustache invisible : ils confondent la ruse avec la rouerie, et la politique avec un mauvais jeu de société où l’on triche ouvertement en croyant être malin.
Wauquiez voulait faire comparaître Mélenchon comme on convoque un prévenu. Il l’a reçu comme on reçoit un professeur qui connaît le programme mieux que la classe, les surveillants et le proviseur réunis. Le petit marquis de la droite dure, entouré de ses sbires au regard soupçonneux et au carnet vide, s’imaginait déjà savourer l’instant où “ça va déraper”. Il n’a récolté que des phrases ciselées, des rappels historiques, des évidences constitutionnelles et, surtout, ce que cette droite ne supporte plus : de la hauteur.
La scène avait quelque chose de cruel. À mesure que Mélenchon parlait, on voyait les mines se figer, les certitudes se ratatiner, les regards chercher désespérément une prise. Impossible. Pas une faute, pas une hésitation, pas un faux pas. Juste un homme qui transforme une tentative d’abattage en démonstration de légitimité. Et face à lui, des élus réduits au rôle de figurants nerveux dans leur propre guet-apens.
Les médias qui rêvaient d’un naufrage ont encaissé le choc comme on avale un citron entier. On attendait le clash, on a eu la maîtrise. On guettait l’incident, on a servi la cohérence. On espérait l’embarras, on a diffusé une leçon.
Alors ils ont fait ce qu’ils savent faire quand la réalité devient trop dangereuse : détourner les yeux, tordre les titres, bricoler l’angle, tenter de transformer une débâcle en “séquence controversée”. Le problème, c’est que tout le monde avait vu. Et quand tout le monde a vu, la manipulation devient une farce.
Ils voulaient démonter LFI sur des soupçons cousus de fil blanc. Ils ont surtout mis à nu leur propre nudité intellectuelle. À force d’agiter le mot “danger” sans jamais exhiber de faits, ils ont rappelé à quel point ce mouvement est devenu, pour eux, une obsession maladive. Ils cherchaient à salir, ils ont lavé. Ils voulaient fragiliser, ils ont consolidé. Ils espéraient révéler une menace, ils ont démontré une utilité. Celle d’un mouvement qui, quand on l’attaque sur le terrain le plus vaseux, répond encore avec les armes les plus solides : le droit, l’histoire, la République.
Et Wauquiez, dans tout ça ? Wauquiez restera comme celui qui, par calcul minable, a offert à son adversaire l’un de ses plus beaux moments politiques. Ce n’est pas une erreur, c’est un service rendu. Le problème, quand on veut piéger un lion avec une logique de charognard, c’est qu’on finit souvent dévoré par sa propre scénographie.
Ce qu’ils n’avaient pas prévu, c’est que cette commission deviendrait un miroir. Et dans ce miroir, on a vu une droite fébrile, obsédée, à court d’idées, tentant de se refaire une santé morale en traquant des fantômes. Et on a vu, en face, un homme qui répondait sans haine, sans trembler, sans se justifier, parce qu’il n’était pas en position de faiblesse. On a vu, surtout, un mouvement qu’ils voulaient disloquer et qui est ressorti plus lisible, plus audible, plus légitime. Alors oui, ce dimanche matin a un goût particulier.
(…)
(* titre de la rédaction)
Le toujours excellent Sébastien Fontenelle (sur Blast) :
UN « ACCORD » SCANDALEUX par Pierre Galand (par mail)
L’accord présenté par la Commission von der Leyen adopté par le Conseil Européen relatif aux expulsions de migrants est scandaleux.
Déshumanisant : Les migrants ne sont plus que des chiffres et des encombrants.
Hypocrite : Les pays tiers qui serviront de récipiendaires pour les expulsés sont sensés respecter les droits humains et le droit international dont, texto : “le principe de non refoulement”.
Sécuritaire : les migrants sont nécessairement suspects, renvoyables à merci, emprisonnables avec des peines exceptionnelles et dissuasives. Il n’est pas fait mention de leur droit à être défendus.
Écœurant : Les pays membres exécuteront les expulsions dictées par d’autres pays membres y compris non démocratiques. C’est une traque humaine au nom de ” l’Ordre européen au retour”.
JE SUIS UNE SALE CONNE par José Perez
Quand les mots dépassent la fonction. L’incident de samedi soir, où Brigitte Macron a qualifié de manière injurieuse les militantes ayant interrompu le spectacle d’Ary Abittan, n’a rien d’anecdotique. Non parce qu’un “coup de sang” serait inédit en politique, mais parce qu’il révèle un décalage profond entre celles et ceux qui occupent les hauteurs institutionnelles et le mouvement social qui, depuis des années, tente de faire entendre la réalité des violences faites aux femmes.
Il ne s’agit pas ici de juger les méthodes de #NousToutes — chacun peut débattre du bien-fondé d’une action coup de poing dans une salle de spectacle. Mais la réponse qui a suivi mérite, elle, d’être interrogée avec sérieux.
Une Première dame n’est pas une spectatrice ordinaire : elle porte, qu’elle le veuille ou non, un rôle moral, symbolique, parfois même pédagogique. Ses mots ne restent jamais cantonnés aux coulisses. Ils deviennent publics, politiques, et finissent par façonner la perception de mouvements entiers.
Or, employer une insulte sexiste pour disqualifier des militantes féministes n’est pas une maladresse sans conséquence. C’est banaliser un vocabulaire qui participe, depuis toujours, à la délégitimation de la parole des femmes lorsqu’elles dérangent. C’est réduire un désaccord politique à une attaque dégradante. C’est, enfin, envoyer un signal inquiétant : celui que la colère légitime face aux violences sexuelles peut être reléguée au rang d’importunité, de nuisance, de perturbation “qu’il faudrait faire sortir”.
L’enjeu dépasse donc la personne de Brigitte Macron. Ce qui se joue ici touche à la cohérence d’un pays qui se prétend en avance sur l’égalité. On ne peut pas, d’un côté, soutenir la lutte contre les violences faites aux femmes, et de l’autre, disqualifier grossièrement celles qui la portent dès qu’elles s’invitent dans un espace jugé “inapproprié”.
La démocratie ne se nourrit pas de silence poli. Elle se nourrit de contradictions, de débats, parfois de heurts — mais certainement pas d’injures. Il aurait été possible de condamner une méthode sans humilier celles qui l’emploient. Il aurait été possible d’écouter avant de disqualifier. Il aurait été possible, surtout, de se souvenir qu’une parole institutionnelle n’est jamais anodine.
Dans une période où la confiance envers les représentants de l’État s’effrite, il n’est pas trop tard pour réparer ce faux pas. Cela commence par reconnaître que l’on ne peut exiger la dignité dans le débat public tout en s’en affranchissant soi-même.
A ce titre, je suis aussi une SALE CONNE !
José Perez, 09/12/2025
LA BOÎTE À TARTINES VIDE par Tony Demonte (sur FB)
Au JT de RTL, La Ligue des Familles (re) tire la sonnette d’alarme : Valérie Glatiny maintient un subside pour les repas gratuits dans les écoles accueillant des enfants en situation de précarité. Sauf que le subside passe de 3,7€/ repas à … 43 cents.
Bref, la cloche de la fédération Wallonie Bruxelles sonne le retour des boîtes à tartines vides… Et la ministre présidente dira qu’on préserve l’avenir avec ça ? Les Engagés, pas de problème avec ça ?
LA CULTURE MISE EN BIÈRE par Platforme Pentagone (sur FB)
Et tandis que la Ville de Bruxelles décide de fermer la Centrale, on trouve au budget, coincés entre l’achat d’agrafeuses et de calculatrices…
𝟭.𝟲𝟬𝟬.𝟬𝟬𝟬€
𝗣𝗿𝗶𝘀𝗲 𝗱𝗲 𝗽𝗮𝗿𝘁𝗶𝗰𝗶𝗽𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗩𝗶𝗹𝗹𝗲 𝗱𝗮𝗻𝘀 𝗹𝗲 𝗰𝗮𝗽𝗶𝘁𝗮𝗹 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗥𝗲́𝗴𝗶𝗲 𝗕𝗼𝘂𝗿𝘀𝗲
(𝗽𝗹𝘂𝘀 𝗰𝗼𝗻𝗻𝘂𝗲 𝘀𝗼𝘂𝘀 𝗹𝗲 𝗻𝗼𝗺 𝗱𝗲 𝗕𝗲𝗲𝗿 𝗧𝗲𝗺𝗽𝗹𝗲, 𝗰𝗲 𝗙𝗟𝗢𝗣 𝗮̀ 𝗹𝗮 𝗴𝗹𝗼𝗶𝗿𝗲 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗯𝗶𝗲̀𝗿𝗲 𝗶𝗻𝗱𝘂𝘀𝘁𝗿𝗶𝗲𝗹𝗹𝗲 𝗮𝘂𝗾𝘂𝗲𝗹 𝗣𝗵𝗶𝗹𝗶𝗽𝗽𝗲 𝗖𝗹𝗼𝘀𝗲 “𝗰𝗿𝗼𝗶𝘁” 𝘁𝗼𝘂𝗷𝗼𝘂𝗿𝘀 𝗳𝗲𝗿𝗺𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁)
On se souvient qu’après un an d’exploitation, la Ville avait renfloué les caisses (à sec) du Beer Temple et qu’en avril de cette année, elle avait ouvert une ligne de crédit de 1,5 million d’euros afin de pouvoir boucler son budget ordinaire et payer les salaires des employé.es de ce “musée”.
CHERE BRIGITTE MACRON par Sophie Tlk (sur FB)
Chère Brigitte Macron.
Vous avez traité de “sales connes” les féministes qui ont interrompu le spectacle d’Ary Abittan, jugeant leur action “radicale”. Laissez-moi vous expliquer, dans cette brève lettre, ce qu’est la violence radicale de ce système patriarcal.
La violence radicale du patriarcat c’est lorsque la police retrouve sur le lieu d’un viol une serviette maculée du sang de la victime, c’est lorsqu’un médecin constate des lésions anales et vaginales très graves, c’est lorsque sont constatées des séquelles psychologiques, c’est lorsque son agresseur admet les violences et qu’il bénéficie d’un non-lieu grâce à notamment votre avocat, madame Macron, et la complaisance de la justice.
La violence radicale du patriarcat c’est lorsque 99% des auteurs condamnés pour des affaires de violences sexuelles sont des hommes, c’est lorsque 82% des personnes décédées à la suite de violences conjugales sont des femmes, c’est lorsque 86% des plaintes sont classées sans suite, c’est lorsque seulement 6% des violeurs sont condamnés par la justice selon le ministère de la justice.
La violence radicale du patriarcat c’est lorsqu’un Président de la République – qui a fait croire que les violences faites aux femmes seraient “la grande cause de son quinquennat” – apporte son soutien en direct à un violeur en le nommant “monstre sacré du cinéma” et en balayant d’un revers de main la parole des victimes.
La violence radicale du patriarcat c’est lorsqu’un couple présidentiel est près à toutes les bassesses misogynes pour séduire une extrême-droite adepte de la culture du viol.
Notre radicalité n’égale toujours pas celle de la violence du patriarcat ou de votre indécence Madame Macron. Mais on va y travailler pour que la honte passe dans votre camp. Et je préfère être une “sale conne” plutôt qu’une vile petite bourgeoise ne sachant exister qu’à travers le regard de prédateurs sexuels.
Cordialement,
Sophie T.
« L’Œil de Moumou », la toujours intéressante émission de Mourad Guichard sur Le Media-TV (chaîne d’infos à laquelle on peut s’abonner !).
Je ne connais pas personnellement Zakia. Mais je publie régulièrement ses réflexions dans cette rubrique, car sa pensée me semble toujours très structurée, enracinée à la fois dans l’histoire de la gauche et dans celle de l’écologie – comme pouvait l’être celle d’un René Dumont. Cela me semble aujourd’hui d’autant plus précieux que cela renvoie aussi, par un cruel jeu de miroir, au gloubi-glouba idéologiquement informe de certain·es de ses collègues « écologistes » – dont l’explosion en plein vol de l’ex-direction bicéphale d’ECOLO me semble être l’un des effets collatéraux (C.S.).
NOS FONDAMENTAUX VERTS * par Zakia Khattabi Abtoy (sur FB)
Je lis partout qu’Ecolo doit revenir au fondamental vert, alors voilà :
Il ne s’agira pas de rétrécir notre horizon au strict environnemental. Revenir au vert, c’est réaffirmer que la crise climatique exige de relire et d’interroger radicalement l’ensemble nos choix collectifs.
L’écologie est une clé de lecture. Une boussole. Une matrice de transformation. La considérer autrement, c’est la réduire, la vider de sa force politique. Et c’est précisément un risque : que le choc électoral nous pousse à dépolitiser ce qui, par essence, est un projet politique global. Lorsque certains affirment « revenons au vert », j’entends trop souvent « restreignons-nous à l’environnement ». Comme si la pollution, la perte de biodiversité ou la neutralité carbone pouvaient se penser sans regarder en face et dénoncer les rouages économiques et financiers qui les fabriquent.
On ne combat pas le dérèglement climatique en ignorant le modèle productiviste qui l’alimente. On ne protège pas les générations futures si l’on refuse de nommer les mécanismes extractivistes qui épuisent les sols, les corps et les territoires. Et on ne crédibilise pas une transition écologique en laissant croire qu’elle pourrait se déployer à l’intérieur d’un système financier qui rémunère d’abord la destruction plutôt que la préservation. Ce n’est pas être « trop à gauche » que de dire cela. C’est simplement être écologiste.
L’écologie politique porte, depuis son origine, une critique du capitalisme : un système qui confond croissance et progrès, rendement et bien-être, exploitation et prospérité. Cette critique n’est pas un supplément idéologique, elle est une condition de crédibilité. Comment pourrions-nous prétendre répondre à la crise environnementale si nous en ignorons le moteur ?
Les temps que nous vivons nous invitent à revenir non pas à un vert tiède, mais à un vert profond, cohérent, assumé. Celui qui dit que la lutte contre le dérèglement climatique est consubstantielle à la lutte contre les inégalités. Celui qui comprend que la solidarité n’a de sens que si elle intègre la justice climatique. Celui qui refuse de choisir entre social et climat.
Alors oui, revenons au vert. Mais au vert politique, qui assume d’être une force transformatrice.
Au vert qui porte une vision du monde.
Au vert qui affirme que la sobriété n’est pas la punition des classes populaires, mais la responsabilisation de celles et ceux qui consomment sans limites.
Au vert qui dit clairement que pour changer la trajectoire du climat, il faut changer les structures du pouvoir économique, financier.
Au vert qui affirme que la prospérité doit se redéfinir, que la santé dépend d’une planète habitable, que l’économie doit redevenir un outil au service du vivant.
Et cela ne fait pas de nous des extrême-gauchistes. Cela fait pleinement, résolument et crédiblement de nous des écologistes !
(*titre de la rédaction)
LE VIVANT SE DÉFENT par Matthieu Thonon (sur FB)
Vu hier soir. Au début j’ai eu un peu peur, croyant regarder le film d’un youtubeur en mal de reconnaissance. Que nenni ! Vincent Verzat a été présent sur les grandes luttes écologiques de ces dernières dix années en Europe de l’Ouest, caméra et micro au poing, de la construction de l’autoroute A69 aux méga-bassines de Sainte-Soline, en passant par de nombreuses et diverses ZAD. Entre combat pour le “vivant” et amour de l’image, ce reportage essentiel nous rappelle, une fois de plus, combien notre monde capitaliste mortifère n’est pas la seule issue pour l’humain. Bravo d’ailleurs à tous les défenseurs des friches, des forêts et du sauvage !
Et c’est “gratuit, sans pub, pour tout le monde et pour toujours”. A regarder et partager :
LE NUAGE par Jean-Pierre Froidebise (sur FB)

Pour ma grande amie Chantal De Wilde, disparue il y a deux ans, ce texte qu’elle aimait.
Étrange réflexion qui me vint
il y a tout juste un an ce matin
sur un chemin de campagne
où il n’y avait strictement personne à part moi …
et un lapin.
Cette obsession humaine de la survivance après la mort,
de la réincarnation, de la métempsychose
n’a en réalité aucune raison d’être.
Nous savons depuis longtemps que l’eau
de cette planète ne se renouvelle pas,
c’est toujours la même depuis toujours.
Or nous savons également que le corps humain est constitué
d’à peu près 65% d’eau… qui retourne forcément à la nature
lorsque nous mourrons.
J’ai ressenti une joie tout-à-fait particulière en me disant
que nous sommes RÉLLEMENT de l’eau,
et moi qui aime tant les ruisseaux,
le brouillard, la rosée matinale,
jusqu’au petit crachin,
à la neige et à la drache nationale,
moi qui ai passé plus des deux tiers de mon existence
à contempler les nuages
et à regarder la pluie tomber,
j’ai subitement réalisé que ce sont bel et bien
des particules de mes ancêtres,
de tous les êtres ayant vécu sur cette terre
depuis la nuit des temps
que je regarde flotter dans l’atmosphère,
que je vois couler dans les rivières,
et qui me tombent joyeusement sur la tête
jusqu’à ce que je les rejoigne à mon tour
au plus profond des nappes phréatiques
et au plus haut des cieux.
Moi aussi, un beau jour je serai un nuage…
Quelle belle journée.
Soyez heureux.
TOP 10 : UNE RÉVOLTE FRIQUÉE ET BLING-BLING ? * par Bruno Ruiz (sur FB)
Comme promis, revenons sur le personnage qui hante les extraits des textes relevés dans les dix artistes les plus vendus de Deezer.
Il est remarquable de constater que, comme nous l’avons analysé précédemment, non seulement il existe un mimétisme d’écriture, mais ces textes dessinent tous à peu près un même personnage récurrent.
Ce personnage vit dans les quartiers chauds des grandes cités industrielles, au milieu des dealers quand il ne l’est pas lui-même. Il est armé ou veut l’être. Il veut gagner beaucoup d’argent surtout pour l’exhibition d’un paraître : fringues de marques, voitures de luxes, maisons de milliardaires avec « piscine à débordement » (le fin du fin !), entourés de belles femmes souvent vénales. Une sorte de paradis bling bling. Il cherche à obtenir à n’importe quel prix tous ces signes extérieurs de richesses qui suffisent à son désir d’être riche. Car il faut être riche ou le paraître pour être respecté par la société politique et policière. C’est là un horizon indépassable. Ici, nulle revendication d’un autre monde, d’une autre société. Juste avoir le droit de bénéficier de celle qui existe déjà et que rien ne pourra changer en particulier par le vote, par l’exercice d’une quelconque démocratie, d’une justice. Le buzz constitue ici un marqueur tangible de la réussite. L’école et l’université ne servent à rien. Le seul refuge pour un espérance humaine est dans la « prière de maman ».
Ainsi tout est lié, imbriqué. Le héros de ces textes préfère être riche plutôt qu’heureux. Il s’invente une soi-disant contre-culture avec des valeurs qui se veulent construites contre la société dominante mais qui, à y regarder de près, sont presque les mêmes. Le consumérisme est acté sans jamais être remis en cause. Aucun autre mode de société ne peut exister en dehors de celui dans lequel il vit. On demeure dans le constat permanent. Le terrorisme idéologique du marché (car c’est bien là qu’il se trouve surtout) conditionne son rapport au monde. L’espérance humaine ne peut trouver refuge que dans la religion, surtout quand elle sert elle-même de levier politique.
Mais ce qui est le plus surprenant, c’est le désir d’identification d’une jeunesse qui pourtant n’a rien à voir avec cette vision des choses. D’où vient cette fascination pour le « borderline », pour une marginalité qui n’est presque jamais la sienne ? Pourquoi un tel attrait des jeunes, souvent des couches moyennes, pour ces légendes un peu sublimées d’une geste de banlieue ? Tout se passe comme s’il fallait donner un visage à cette révolte adolescente, qu’il fallait qu’elle soit incarnée par une parole particulière, une musique, des postures sociales, culturelles, identifiables facilement. Ainsi, c’est la puissance du consumérisme qui construit une révolte artificielle en même temps qu’elle canalise et contrôle celle qui pourrait l’être vraiment.
(* titre de la rédaction)
QUAND « L’HORECA ENGAGE » par Tony Demonte (sur FB)
L’HORECA embauche et ne trouve personne qu’ils disent !
Voilà l’expérience très récente de Manu dans l’HORECA :
Manu était comptable et a été licenciée.
Elle a cherché en vain un emploi dans sa partie. Mais deux ans, ça passe vite…
Elle a ensuite entamé une formation dans un métier en pénurie mais l’a abandonnée car le nombre d’heures et le type de stage ne permettait pas le report des droits en matière de chômage.
Prête à tout, sans que le FOREm ne l’y invite, elle se présente pour un emploi de plongeuse dans un restaurant.
Ce qui aurait pu être un CDI s’est révélé être un contrat saisonnier de 50 jours maximum/an.
Bref, il faudra attendre chez elle qu’on lui sonne quand on en a besoin, possiblement plusieurs fois par jour étant donné la possibilité d’horaires coupés.
L’emploi en lui-même est horrible : Pas d’accueil, juste la rencontre avec le bac à vaisselle ; un travail démesuré car le lave-vaisselle est en panne ; management brutal, on lui reproche même d’utiliser trop d’eau chaude, il faut juste que la vaisselle ait l’air propre.
Elle n’a pas donné suite à l’essai, la première raison étant que l’hyper flexibillité de ce contrat fait qu’il ne peut pas être complété par un autre contrat. Et le saupoudrage des prestations ne lui éviterait probablement pas de reporter son exclusion du chômage.
La réalité d’aujourd’hui est qu’elle n’a pas intérêt à ce que l’ONEm sache son renoncement. Car elle risquerait une sanction.
Peut-être faudrait-il consigner ce genre d’expérience merdique dans un grand livre noir. Pour construire un mur d’injustice de la réforme du chômage.
Au cas où un journaliste souhaiterait mettre en avant cette expérience, je crois que la personne concernée serait d’accord de témoigner, sous réserve d’anonymat…
JE SUIS COMMUNISTE par Sofia Boutrih
(suite à l’accord PCF-LFI en Seine Saint Denis)
“Depuis plusieurs jours, je fais face à une vague d’attaques d’une violence inouïe sur les réseaux sociaux : insultes, humiliations, attaques sexistes, propos racialisés, et même des insinuations diffamatoires d’antisémitisme.
Ces dérives ont explosé après la publication d’un message de Pierre Lacaze, dirigeant national du PCF, exprimant publiquement son désaccord avec l’accord municipal conclu en Seine-Saint-Denis.
Ce désaccord politique a malheureusement servi de déclencheur.
Dans les heures qui ont suivi, un déferlement de haine personnelle s’est abattu sur moi.
On m’a traitée de « communautariste », de « renégate », on m’a dit que je « n’étais pas à ma place », on m’a prédit le chômage, on a méprisé mon travail de directrice de la Fête de l’Humanité, et on a laissé circuler des propos sexistes, paternalistes et humiliants.
Et l’inacceptable a été franchi lorsqu’on m’a accusée d’être un danger pour les « compatriotes juifs ».
Ces propos sont graves, dangereux et totalement contraires aux valeurs du mouvement communiste.
Je veux le dire clairement : ce qui se passe n’a plus rien à voir avec le débat politique.
C’est une attaque ciblée contre une femme engagée, issue de l’immigration, responsable d’un événement majeur pour le Parti. Et c’est précisément parce que je suis une femme, parce que je viens d’un quartier populaire, parce que je dirige la Fête de l’Humanité, que certains se permettent aujourd’hui de me renvoyer « à ma place ». Je refuse cela de toutes mes forces.
Je suis communiste.
Je suis directrice de la Fête de l’Humanité.
Je suis élue locale.
Je suis de Saint-Denis.
Et je ne laisserai personne m’intimider, m’humilier ou m’utiliser comme exutoire à des tensions internes.
J’interpelle donc solennellement la direction nationale du PCF à condamner ces attaques, ces propos sexistes, racistes et diffamatoires, et à rappeler fermement que notre parti ne peut devenir le terrain de ce type de violences.
Je ne leur demande pas de se prononcer sur l’accord municipal. Je leur demande de défendre la dignité d’une militante, la protection de toutes les femmes engagées, et l’intégrité de notre débat politique.
Je continuerai à me battre pour l’unité de la gauche, pour les classes populaires, pour la jeunesse, pour la justice sociale, et pour toutes celles et ceux qui refusent la haine.
Je ne me tairai pas.
Je ne reculerai pas.
Et je me réserve le droit d’exercer toute action en justice.
Sofia Boutrih
Cheffe de file PCF pour les municipales 2026 à Saint-Denis


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