BOB DYLAN A FOREST-NATIONAL par Cédric Gervy

Donc Bob Dylan à Forest… Déjà, ce concept « sans téléphone » m’a plu d’emblée, tout le monde a reçu une « pochette fermée » avec son téléphone dedans, impossible à ouvrir, et à remettre à la sortie comme les lunettes 3d au cinéma. Premier problème réglé.
Alors le fameux « son dégueu de Forest », ça a été vrai pendant la première moitié du premier morceau, et puis l’ingé son a compris et c’est devenu tout à fait correct. Deuxième problème réglé.
Concert assis, j’étais bien mis, pas trop loin, de toutes façons, aucun décor à l’horizon, rideau de théâtre, batterie, piano droit pour le Zim, 5 musiciens (batteur, deux guitares, basse, dobro/violon. Ce n’est pas la mise en scène qui était comprise dans le prix assez hardcore des places.
Non, ce qu’on a payé, c’est plutôt son… culot. Sa tournée porte le nom de son dernier album, comme tous les vieux groupes qui en fait viennent jouer leur best of plusss une ou deux du dernier. Pas de ça ici, Bob venait défendre son dernier album, dont il a au moins joué 6 morceaux. Ce sont les seuls morceaux que j’ai reconnus tout de suite, magnifiquement exécutés avec sa… belle voix, pas le croassement tant redouté. Parce que c’est ça, depuis que j’avais annoncé tout fier que « j’y allais », j’avais eu droit à toutes les moqueries de « ceux qui l’ont vu un jour il y a … ans » : « courage », « ouille ouille ouille au secours »…
Ici on voyait bien qu’il prenait du plaisir, il était facétieux (remplacer « tonight » par « ce soir », citer « Brussels » au lieu d’une autre ville dans « I Contain Multitudes »)… Oui, parce qu’ici, il défendait un album magnifique, pas de reprises de Sinatra (WTF ???), pas de mauvais album passé inaperçu, ici c’est sans doute son dernier disque, double album de haute tenue, racé, ancré dans cet espèce de blues sépulcral, les musiciens sont au service de sa voix, de son jeu de piano… génial, très jazz (d’habitude c’est une insulte vu comme je n’y connais rien, ici c’est un compliment).
Il a bien joué trois « chansons connues » mais qui ne figureront sur aucun best of : I’ll be your Baby Tonight, complètement transformée, « You Gotta Serve Somebody » et en final (avec solo d’harmonica qui m’a arraché des larmes) « Every Grain of Sand » (tiens tiens, deux chansons sur trois de sa période chrétienne, ça cache sans doute quelque chose…)
Les gens (toutes les générations, super chouette faune, multilingue, beaucoup de néerlandophones, peu de t-shirts à son effigie, on n’est pas à Maiden) sont sortis ravis, je n’ai entendu personne se plaindre qu’il n’avait pas joué Masters of War…
A la sortie, dans le fameux café qui fait le coin, un super duo homme/femme reprenait tous les classiques guitare harmonica, la boucle était bouclée.
Merci Monsieur…

Cédric Gervy (sur Facebook)

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