
12 septembre 2025
C’EST VOUS QUI LE DITES par toi, lui, elles et vous
Une banderole de la manif de dimanche passé à Bruxelles. Photo Véro Vercheval, que nous remerçions.
L’ULTRAGAUCHE par Erick Auguste (sur FB)
Qu’est-ce que c’est devenu simple d’être de l’ultragauche.
Il fallait crier « Vive la révolution armée du peuple » pour être de l’ultragauche. Il fallait interdire d’interdire, lancer des pavés en gueulant « Vive Mao », kidnapper le PDG d’une grosse boîte pour le faire cracher au bassinet, lui faire dire « A mort les bourgeois”, en appeler à Bakounine et à la bande à Bonnot, pour être de l’ultragauche.
C’était du boulot d’être de l’ultragauche. N’était pas de l’ultragauche qui voulait. C’était du genre sportif ! Courir vite, savoir se bastonner, avoir des planques un peu partout pour échapper aux flics, et parfois même se balader avec un flingue au cas où. C’était ça être de l’ultragauche !
Mais aujourd’hui, si tu n’es pas Macron ou Retailleau, si tu n’es pas Hollande ou Faure, Wauquiez ou Lecornu, Royal ou Borne, Le Pen ou Bayrou, allez hop ! Tu es de l’ultragauche ! Ben oui ! Car avec le glissement à droite de la société française, avec même l’extrême-droitisation de la société française, ils vont bientôt traiter la CFDT de syndicat d’extrême-gauche.
Qu’y a-t-il d’extrême à réclamer une retraite à 60 piges ? Qu’y a-t-il d’extrême à demander aux ultra-riches de mettre un peu plus la main à la poche (Quel extrême-gauchiste que ce Roosevelt!) ? Rien ! Que dalle ! Même la CGT est de plus en plus traitée d’extrême-gauchiste ! Ouarf ! Tu filmes un flic qui gifle un jeune sans aucune raison, tu montres que le seul tort de ce jeune, c’est d’avoir une tête d’arabe, et hop ! Tu es de l’ultragauche !
Tu es pour les 35 heures ? Tu réclames un SMIC permettant tout simplement de vivre ? Tu es de l’ultragauche !
Tu jettes un œil sur les propositions de LFI, sur son programme, et tu t’aperçois qu’il y a quarante ans, ces propositions et ce programme auraient été qualifiés de sociaux-démocrates. Mais aujourd’hui, o putain de moine ! Mélenchon encore pire que Pol Pot ! Tu brandis un drapeau palestinien ? Extrême-gauchiste, soutien du Hamas, antisémite, graine de terroriste ! Alors que tu n’as fait que ton boulot d’humain.
L’autre jour, j’étais à une soirée et au cours d’une discussion, j’ai juste fait remarquer que TOTAL ne payait pas (ou très peu) d’impôts en France…et hop ! J’étais l’extrême-gauchiste de la soirée ! Le Ravachol du Neuf-Trois !
Aujourd’hui, tu veux être sur la liste de l’ultragauche ? C’est de plus en plus simple ! Tu te pointes à l’Amicale des locataires, tu fais remarquer que l’ascenseur est trop souvent en panne, et hop ! Bienvenue dans l’ultragauche !
Erick Auguste (sur FB)
QUI A INSPIRÉ TYLER ROBINSON ? par « Occupy Democrats » (sur FB).
Dernières nouvelles : le monde de MAGA passe en mode panique alors que la grand-mère de l’assassin soupçonné de Charlie Kirk, Tyler Robinson, révèle que toute sa famille est un MAGA hardcore. Le récit républicain s’est effondré en un temps record…
« Mon fils, son père, est républicain pour Trump. La plupart des membres de ma famille sont républicains. Je ne connais personne qui soit démocrate », a déclaré la grand-mère du suspect Debbie Robinson au Daily Mail.
« Je suis juste tellement confus. [Tyler] est la personne la plus timide Il ne m’a jamais parlé politique du tout », a-t-elle ajouté.
The Daily Beast a rapporté que les deux parents de Robinson sont des républicains enregistrés qui détiennent des permis de chasse. Ils semblent être des cacahuètes conservatrices ordinaires.
Après l’assassinat de Kirk, les républicains se sont précipités pour blâmer les démocrates. Donald Trump a pointé du doigt la « gauche radicale » et les influenceurs MAGA, dont Donald Trump Jr., ont joyeusement embrassé le faux récit selon lequel le tireur était transgenre. Nous savons maintenant que le tireur présumé était un homme mormon blanc de 22 ans originaire de l’Utah. Il semble de plus en plus probable qu’il était un partisan d’extrême droite du nationaliste blanc Nick Fuentes. Les gravures sur les balles trouvées semblent être des références à des memes populaires dans le mouvement “groyper” de Fuentes.
Les groypers méprisaient Charlie Kirk parce qu’il n’était pas assez de droite à leur goût et ils croient qu’il a vendu le mouvement “America First”.
Une balle a été gravée avec la phrase « Hé fasciste ! Attrapez ! ” mais il ne semble pas être un message “antifa” de gauche comme l’avaient initialement déclaré les républicains. Au lieu de cela, il semble être une référence à un slogan satirique dans le populaire jeu vidéo Helldivers 2. Les jeux vidéo sont une pierre angulaire cruciale de l’étrange vision du monde de Groyper, ainsi que la misogynie et le racisme.
Dans les jours à venir, nous en apprendrons sans doute plus sur ce tireur tordu et ses croyances haineuses, mais nous ne pouvons pas laisser les républicains s’enfuir sans assumer la responsabilité de leurs mensonges Hier, ils promettaient maintenant la guerre civile. Maintenant qu’il semble que le tireur était l’un des leurs, ils veulent passer à autre chose.
Nous devons les tenir responsables. Le tireur n’est pas transgenre, n’est pas démocrate, et n’est pas un immigré. C’est un homme blanc instable qui a accès aux armes à feu. Le problème de la violence armée américaine est un problème républicain.
« Occupy Democrats » (sur FB).
UNE GUERRE CONTRE LE SAVOIR par Renaud Maes (sur FB)
La normalisation de Charlie Kirk, c’est la normalisation de son mode opératoire. La base de son action, c’était de menacer très directement des universitaires en dressant des listes et en incitant au harcèlement contre elleux. Les conséquences ont été dévastatrices pour de nombreux et nombreuses collègues.
Alors que tout indique que l’assassinat de Charlie Kirk est le produit d’une idéologie raciste encore plus radicale, le déchaînement actuel contre des universitaires “progressistes” ou “wokistes” (y compris en Europe) accusé·es d’avoir fomenté, soutenu, provoqué, insuffisamment condamné, ce meurtre politique contribue à l’attaque générale et systématique de la liberté académique.
C’est une guerre contre le savoir qui est déclarée, et les politiques qui saluent la mémoire de Kirk comme “modéré”, les médias qui normalisent ses discours et ses méthodes, toustes participent de la même dynamique.
Renaud Maes (sur FB)
En commentaire du « post » de Renaud Maes :
(Stéphane Sven Vanden Eede/ sur FB) Au moment où j’ai appris sa mort, je ne sais pas pourquoi, me sont revenus le déclenchement du massacre de la St Barthélémy ; ou les suites de l’incendie du Reichstag. Comme un basculement qui sert à propos les menées sombres…. Pierre Rosenvallon, ce midi sur France Inter interprétait l’intervention médiatique de Trump à-propos de Kirk comme « une forme d’appel à la guerre civile ».
(Stephan Van den Zegel / sur FB) Ce qui est étonnant c’est que si tout le monde évoque l’aspect “Incendie du Reichstag”, personne ne pense à la nuit des longs couteaux… en relisant attentivement que ce fasciste de Kirk développait on peut constater qu’il n’était pas le trumpiste parfait et que c’était (malheureusement) un type d’une certaine indépendance et intelligence, avec une aura qui aurait pu remettre en cause certaines déviations de la cause… (un des rares « magas » capables de faire cela…) et comme il était l’influenceur phare et que Turning Point USA n’était pas une petite structure (une sorte « d’organisation de jeunesse ») il allait tôt ou tard faire de l’ombre aux vrais tireurs de ficelles… Attention… je ne dis qu’il y a complot… et je n’évoque pas non plus les dissensions récente Kirk/Netanyahu…je dis simplement que ça tombe à pic… tant pour passer à la vitesse supérieure et amener à la loi martiale (avant les élections à New-York) que pour faire de l’ordre dans le leadership du fascisme américain.
93% DES MEURTRES SONT COMMIS PAR DES SUPRÉMACISTES BLANCS par Florence Gérard
Aux Etats-Unis, l’extrême droite est impliquée dans 93 % des meurtres extrémistes
Aux États-Unis, depuis 2005, 371 meurtres ont été perpétrés par des groupes « extrémistes ».
9 l’ont été par des groupes « d’extrême-gauche ».
15 par des organisations « islamistes ».
Le “reste”, soit 347 meurtres, sont liés à des organisations d’extrême-droite.
Pour l’écrasante majorité de ces derniers, il s’agit des œuvres de suprémacistes blancs…
Florence Gérard (sur FB)
LE SUPRÉMACISTE ET LA LIBERTÉ DES ARMES par Sophie Tlk (sur BF)
Assassinat de Charlie Kirk : les mots et les silences des médias dominants.
J’ai beau lire la presse française quotidiennement, les journalistes continuent toujours de me surprendre… et de me consterner. Charlie Kirk, militant trumpiste, a été assassiné. La presse française aurait pu titrer que Kirk était un suprémaciste qui considerait tous les musulmans comme des terroristes et tous les noirs comme des assassins de blancs, un homophobe qui appelait à lapider à mort les homosexuels, un misogyne qui voulait abroger les droits des femmes et les soumettre aux volonté de leur mari, un raciste qui appelait à tirer sur les migrants, un pro-Israel qui niait l’existence de la Palestine et deshumanisait les Palestiniens, un pro-arme qui considérait que les meurtres par arme à feu sur le territoire américain étaient un «compromis raisonnable» pour préserver la liberté (les familles des victimes de tueries doivent apprécier l’ironie de la situation). Mais non. Que nenni. Nombre de nos médias mainstream ont fait le choix de ne pas mettre en avant le suprémacisme de Charlie, et ont donc préféré le qualifier de ” conservateur”, ou “influenceur”, ou “porte-drapeau de la jeunesse pro-Trump”, ou encore de reprendre les termes de Trump “Martyr de la liberté” (sic). Fatigue.
Et il ne faut pas prendre à la légère les choix des mots et des silences de la presse. Ces silences qui evitent soigneusement de décrire la violence de cette caste conservatrice et le suprémacisme d’un homme qui, plus que quiconque, incitait aux meurtres des musulmans, des noirs, des homosexuels, des migrants. Oui, Kirk incitait aux meurtres de millions de personnes. Ce journalisme bourgeois qui fait mine d’ignorer la bascule fasciste aux USA alors que Trump militarise le territoire, multiplie les rafles et que des juges viennent de légaliser le contrôle au faciès basé sur la couleur de peau et l’accent. Dans leurs accroches, leurs chapeaux ou titres d’articles, les éditocrates et journalistes ont fait le choix de rapporter les propos de Trump accusant la “gauche radicale” d’avoir contribué à son meurtre. Je cite le titre du Parisien : “La Gauche est le parti du meurtre » : comment l’assassinat de Charlie Kirk, un proche de Trump, ravive les plaies de l’Amérique.” Dès qu’il s’agit d’accuser la gauche ou “les wokes” des sept plaies d’Égypte et de la fin des temps, nos éditorialistes sont au garde-à-vous, excités comme des puces. Alors non, je ne sais pas qui a tué Charlie mais il est tout de même étonnant de rapporter les propos d’un idiocrate ne possédant aucune preuve de ce qu’il avance et de surcroît sans y apporter un minimum de nuance, la presse n’a aucune obligation d’en faire un titre ni une affirmation.
Que cela soit les tentatives d’assassinats de Trump – dont l’une commise par un jeune Républicain – en passant par la prise d’assaut du Capitole par des trumpistes en 2021, assaut qui a causé la mort de quatre personnes dont un policier, pour finir par l’assassinat de Charlie Kirk le 10 septembre : les États-Unis sont en proie depuis 2016 “au pire cycle de violences politiques depuis les années 1970.” Et c’est sous cet angle que les médias de masse, s’ils faisaient correctement leur travail d’information, devraient analyser le meurtre de Kirk. Pas accuser aveuglement la gauche, pas invisibiliser la cruauté de Charlie mais analyser cette violence politique systémique enracinée dans la culture américaine et légitimée par le second amendement de la Constitution qui “reconnaît la possibilité pour le peuple américain de constituer une milice pour contribuer « à la sécurité d’un État libre », et il garantit en conséquence à tout citoyen américain le droit de détenir des armes”. Rappelons que Donald Trump a gracié ses partisans condamnés ou accusés de violences lors de l’assaut du Capitole dès sa prise de pouvoir en janvier 2025 : une légitimation pure et simple de la violence politique. En dehors de tout cadre légal, Trump déploie sur le territoire américain les pratiques politiques les plus violentes : rafles de migrants et d’immigrés légaux sans l’accord des juges, garde nationale armée dans les villes démocrates, menaces d’arrestation de ses opposants politiques. Kirk est mort des suites d’une violence politique instaurée et perpétrées par son propre camp.
Kirk justifiait le droit de porter une arme à feu non seulement par la Constitution, mais aussi par la Bible : un droit issu de la volonté de Dieu. Et je terminerai par cette citation de feu Charlie : « En fait, je ne supporte pas le mot empathie. Je pense que l’empathie est un terme inventé, New Age, qui fait beaucoup de mal. » Si l’on ecoute ce “martyr de la liberté” alors on peut conclure que SON Dieu a voulu sa mort… et là tout de suite, mon empathie s’est fait la malle conformément à ses dernières volontés. Ni je pleure, ni je ne célèbre. Amen.
Sophie TLK (sur FB)
TÉLÉ RASSEMBLEMENT NATIONAL par Philippe Duval (sur Twitter)
Cette semaine le Rassemblement National a battu le record absolu d’invitations télé. Ce soir au journal de 20h il y a même Marine sur la 1 et Jordan sur la 2. Du jamais vu.
LA FLOTILLE DE 2010 par Soledad Kalza
J’étais ce dimanche avec Radio Air Libre pour revenir sur ma participation à la flottille et au Mavi Marmara en 2010, qui s’est soldée par la mort de 11 personnes et la déportation des militant.e.s en Israel. L’occasion de pointer la responsabilité et la complicité des médias et d’amorcer une réflexion sur la démocratisation des moyens de production médiatique.
(j’ai pas eu le temps de le raconter à l’antenne mais je vous le mets ici en sccop, qu’a fait la RTBF quand après s’être tue pendant des semaines alors que nous lui envoyions des communiqués pour l’alerter sur le fait que nous étions menacées par Tsahal en eau internationale ? Une fois qu’il y a eu des morts et des déportations, elle est rentrée dans mon appartement et m’a demandé si j’avais un drapeau palestinien afin de l’accrocher au mur et faire une déclaration devant lui – oui en mode « communiqué martyres » – j’ai refusé… je leur ai donné mes images tournées là bas et ils les ont montées en mode Martine à Istamboul avec ses deux copines “magrébines”, faisant de moi une jeune ingénue blanche tombée par hasard au mauvais endroit au mauvais moment, sans aucune valeur ni pensée politique, puisqu’ils avaient pris mes mots pour les jeter dans la poubelle de leur rédaction)
https://radioairlibre.net/emissions/radio-free-gaza/apres-la-flotille-quest-ce-quil-y-a/
HÉRITAGES par Tony Demonte (sur FB)
Le MR et Les Engagés ont décidé de diminuer les droits de succession en 2028… et de creuser ainsi un peu plus la dette des wallons au profit des plus riches.
Cette mesure peut paraître très sympa à première vue, mais il faut savoir qu’elle coûtera, selon les prévisions, un minimum de 700 millions €/an à la Wallonie.
On pourrait penser qu’on va tous s’y retrouver car, comme contribuable, ce que me coûtera ce manque à gagner pour la Wallonie sera compensé par la diminution d’impôt sur mon héritage.
Sauf que, pour que j’y gagne quelque chose, il faut déjà que mon parent ait quelque chose à me léguer. Sans quoi je serai mis à contribution pour compenser les 700 millions perdus et la réforme ne m’apportera rien.
Mais pire, c’est que même si j’hérite de quelque chose, je n’éviterai pas le piège habituel du gouvernement MR-LE : les petits n’y gagneront rien ou peu et les plus riches y gagneront beaucoup…
Trois projections :
– Un parent en ligne directe lègue 150.000€ à ses 3 enfants. Pour chacun de ceux-ci, l’impôt restera le même et donc ils ne gagneront pas un cent avec la mise en œuvre de la réforme.
– Un parent laisse à ses 3 enfants 150 millions€. Chacun de ceux-ci va gagner 7.500.000€ avec la nouvelle réforme.
– Quelqu’un laisse à un ami 150 millions € en héritage. Celui-ci va gagner 60 millions€ après la réforme
C’est clair que cette mesure favorise surtout les plus nantis.
Pour le reste, cette mesure va creuser encore un peu plus la dette publique wallonne et les inégalités économiques et sociales.
Au moins, ne soyons pas dupes !
Que vous ayez hérité de rien ou de peu, lorsque vous devrez raquer pour les 700 millions perdus (via des augmentations de TVA, des augmentations de redevances, l’augmentation de la fiscalité communale… ou du sabrage dans les politiques publiques), rappelez-vous que ceux qui vous demanderont de cracher au bassinet sont les mêmes qui ont délibérément décidé de creuser la dette wallonne au profit des plus nantis.
par Tony Demonte
DOCTEUR TRUMP FOLAMOUR OU LA TENTATION DE L’ABÎME par Rudy Demotte
Hier, 11 septembre, Donald Trump s’est fendu d’un commentaire lunaire. L’intrusion de drones russes dans l’espace aérien polonais. ? « Peut-être le résultat d’une erreur de la part de la Russie. » Une erreur, dit-il, comme on parle d’un colis mal livré par Amazon. Varsovie, elle, n’y a vu qu’un acte délibéré, coordonné avec une offensive massive sur l’Ukraine. Le Premier ministre Donald Tusk, lui, parle sans ambages d’« agression », et son ministre Sikorski de « synchronisation méthodique ». C’est ici que la mémoire collective nous rattrape: le président des États-Unis qui minimise une provocation militaire, c’est l’écho parfait de Docteur Folamour (1964), le film de Stanley Kubrick. Dans ce chef-d’ œuvre de satire noire, un président balbutie au téléphone avec son homologue soviétique: « Allô, Dimitri? Ne sois pas fâché… » Alors que la planète s’apprête à partir en fumée. Chez Kubrick, la farce annonce l’apocalypse. Chez Trump, la désinvolture face. aux drones russes n’est pas du cinéma: elle est la mise en pratique d’un scénario où la gravité est toujours relativisée, jusqu’au ridicule.
LA MUSIQUE LANCINANTE D’UNE INDULGENCE
Il ne s’agit pas d’un accident rhétorique. Depuis des années, Trump caresse Moscou dans le sens du poil. À Helsinki en 2018, il choisit Poutine contre ses propres services de renseignement:
« Le président Poutine a dit que ce n’était pas la Russie. Et je ne vois pas pourquoi ce serait [elle]. »
En 2022, au moment où les chars russes franchissaient la frontière ukrainienne, il saluait la manœuvre:
« Poutine est très malin. Il déclare une grande partie de l’Ukraine indépendante… c’est génial. »
En 2024, il fit frissonner l’OTAN:
« Si un pays de l’OTAN ne paye pas, je l’encouragerais [Poutine] à faire ce qu’il veut. »
C’est la logique du comptable, appliquée à la sécurité collective: que Moscou punisse les mauvais élèves, puisqu’ils n’ont pas réglé leur facture. Comme si l’article 5 de l’Alliance atlantique se réduisait à une quittance impayée.
L’ANCHORAGE D’ALASKA: LE DÉCOR DE LA DÉRAISON
Août 2025, sommet d’Anchorage. Dans cette ville frontalière, presque un bout du monde, Trump met en scène la grande négociation. Poutine exige la reconnaissance de ses conquêtes – Donbass, Kherson, Zaporijjia – et Trump relaie ces demandes aux Européens et à Zelensky comme s’il s’agissait d’un simple projet de contrat. Le Financial Times rapporte:
« Le Kremlin a exigé que tout le Donbass, Kherson et Zaporijjia soient reconnus comme russes. Le président Trump a présenté ces points aux Européens comme une base de discussion. »
Quelques jours plus tard, Trump publie une photo de lui avec « son ami » Vladimir, et commente la beauté de ce cliché fraternel. Tout cela, alors même qu’il dynamite l’équilibre stratégique du monde et pousse ses alliés au bord du précipice. C’est la mécanique du déni: sourire à la caméra pendant qu’on démonte les étais de la maison commune.
Et l’on se souvient de cet autre épisode, tout aussi édifiant: après avoir téléphoné à Poutine, Trump déclare devant les caméras qu’il avait eu « une belle conversation », qu’il y avait eu « des progrès », et que des rencontres allaient suivre. Le combiné rouge de Kubrick a changé de couleur, il s’affiche désormais en direct sur les réseaux sociaux. Comme dans le film, où le président tente de rassurer son interlocuteur soviétique d’une voix faussement apaisante, Trump installe la comédie des négociations comme si le simple fait d’appeler Vladimir suffisait à désamorcer la tragédie en cours.
UNE CONSTANTE: LA FARCE AU SEUIL DU GOUFFRE
Le fil rouge est clair:
-minimiser (les drones deviennent une « erreur »),
-admirer (Poutine est « malin »),
-menacer ses propres alliés (les mauvais payeurs « méritent » la foudre russe),
-scénariser des “deals” qui sont en réalité des capitulations masquées.
La politique étrangère de Trump est un théâtre d’ombres, où l’on croit éviter la tragédie en la jouant comme une comédie. Mais derrière les sourires et les photos “magnifiques”, Moscou engrange les dividendes: du temps, de l’espace, de l’ambiguïté.
Kubrick, dans Docteur Folamour, terminait son récit sur un cavalier hurlant de joie, chevauchant la bombe nucléaire jusqu’à l’explosion finale. Nous y sommes presque. Trump a remplacé le chapeau de cow-boy par sa cravate rouge, mais la cavalcade est la même. Et nous voilà, spectateurs malgré nous, conviés à ce rodéo sur la bombe, avec pour seul commentaire du maître de cérémonie: « C’est peut-être une erreur… »
Et si je poussais le cynisme jusqu’au bout, je dirais que prononcer une telle phrase un 11 septembre n’est pas seulement indécent, mais stupéfiant: par analogie, si les Twin Towers de New York avaient été à Kiev plutôt qu’à Manhattan, Trump aurait sans doute expliqué qu’il s’agissait d’une erreur de navigation de la part des pilotes.
Rudy Demotte (sur sa page FB)
MORMON, PRO-TRUMP, TRES À DROITE ET PRO-ARMES par Mr Mondialisation (sur FB)
Épisode 2 – On sait désormais que le tueur de Charlie Kirk, Tyler Robinson, est un blanc cisgenre issu d’une famille mormone active au sein de l’Église locale, républicaine, pro-Trump, très à droite et pro-armes.
L’homme de 22 ans s’est rendu de lui-même sur les conseils de ses parents. Tyler aimait la chasse et allait tirer sur des animaux en forêt, ce qui lui a donné l’expérience nécessaire pour son méfait. Il avait critiqué Charlie Kirk ouvertement devant sa famille. Rien n’indique une quelconque affiliation à gauche ; c’est tout le contraire. « Quand je l’ai connu, lui et sa famille, ils étaient comme des irréductibles de Trump » témoigne une ancienne amie de classe. Le père explique qu’il s’est encore plus radicalisé ces dernières années.
Bien que les autorités ne souhaitent pas le confirmer (pour l’instant), les indices montrent qu’il avait une appartenance à droite encore plus radicale que Charlie Kirk. À savoir que Charlie Kirk avait plusieurs ennemis à l’extrême droite radicale, qui estiment que Kirk n’était pas assez radical et noyautait le projet “fasciste” en permettant le débat d’idées avec la gauche.
Ce qui est très curieux, c’est que tous les indices indiquent que le tueur n’avait aucune sympathie envers les démocrates. Deux douilles – non utilisées – ont été retrouvées sur le sol avec des inscriptions qui semblent antifascistes (« Bella ciao »), selon les autorités. Les inscriptions sont décrites comme confuses et contradictoires. On pense qu’il pourrait s’agir d’une tentative volontaire et calculée d’incriminer la gauche pour ce meurtre et ainsi accélérer les plans de l’extrême droite radicale.
L’enquête est toujours en cours et, pourtant, les républicains sont déjà en roue libre depuis deux jours : ils politisent ce meurtre, accusent “la gôche” tout en restant silencieux sur une nouvelle tuerie de masse qui vient d’avoir lieu dans une école. Pas un mot, pas une condoléance, pour les enfants assassinés. Les larmes sont réservées à une figure de l’extrême-droite qui a voué sa vie à la haine des autres.
Surfant sur les sentiments des gens, tirant des généralités grossières, le camp de Trump menace désormais d’éradiquer la gauche américaine une fois pour toutes par tous les moyens nécessaires. Les mots utilisés par les officiels dans les médias sont d’une violence extrême et ne laissent place à aucune nuance. Certains parlent du « Reichstag » tant espéré par Trump pour accélérer sa prise de pouvoir totale et l’usage de la violence normalisée contre ses opposants politiques.
Dans tous les cas, les États-Unis sont plongés plus que jamais dans une grande confusion, et la violence est désormais leur pain quotidien. Pour rappel, cette année seulement, le pays compte déjà 309 fusillades de masse ! Soit plus d’une fusillade de masse par jour, beaucoup dans des écoles. Plus de 300 morts depuis le début de l’année. Pas de quoi faire sourciller un républicain : ceux-ci estiment que ces fusillades ne doivent pas être politisées…
Mr Mondialisation (sur FB)
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