
08 mai 2025
C’EST VOUS QUI LE DITES par toi, lui, nous et eux.
MON ANGE DE L’INTERMARCHÉ par Stéphane Sven Vanden Eede (sur FB)
Mon ange du jour s’appelle Mustapha. Il tient une caisse à l’Intermarché de la place de la Monnaie. Et voilà que j’y perd mon GSM. Il se coupe en quatre pour le retrouver, me passe sa connexion pour que je le repère via mon portable. Oui… il est bien dans ce bâtiment aux dix, vingt ou trente magasins… Il garde mes affaires, je fais le tour. Bredouille.
Je dois y aller… un bus pour Toulon m’attend (21h de route les gars…). J’attrape la connexion wifi du Flixbus de Paris qui poireaute avant le mien. Entretemps, à deux km de là, Mustapha a retrouvé l’engin ; téléphoné aux enfants, à l’épouse ; il va essayer de me retrouver à l’arrêt de bus. Finalement, je le récupérerai à mon retour, sagement rangé dans son tiroir de l’Intermarché. Avec des gens, des anges comme ça, tous ceux – toutes celles que j’ai déjà croisé et dont j’ai frôlé les ailes, l’Arizona peut sévir dix années encore, il ne nous soumettra pas.
OBJETS PERDUS par Nounours William (sur X-Twitter)
Vu l’utilisation intensive qu’on en faisait nous n’avons plus de téléphone fixe. Il servait uniquement à chercher les GSM.
SILENCE, ON RATONNE par Mousta Largo (sur FB)
À la lumière de ces derniers jours, il faut bien se rendre à l’évidence : ce qui s’est passé à Molenbeek s’apparente bel et bien à des ratonnades — ciblées, assumées, dirigées contre des Arabes et des musulmans. Des groupes de hooligans sont descendus avec une intention claire : casser de l’Arabe, comme ils le disent sans honte.
Mais au-delà de ce constat glaçant, un autre me révolte encore davantage : le silence. Le silence de certains milieux dits éclairés. Le silence de personnes qui se présentent comme progressistes, engagées, critiques — mais qui, face à ces violences racistes, n’ont eu aucun mot, aucune réaction, aucune indignation. Ce silence, lui aussi, est une forme de violence. Il interroge. Il dérange. Et il faudra bien, un jour, le briser.
ILS ONT DÉFENDU LEUR QUARTIER par Bernard De Vos Dumont (sur FB)
Cette image d’une mère de Molenbeek qui donne à boire à un néo-nazi est admirable. Mais le message sous-jacent l’est moins. C’est un peu comme si l’image de cette maman devait racheter celles des jeunes se défendant des brutalités commise par les hooligans affiliés au club de Bruges. De la bonté et de la générosité pour effacer les violences et la prétendue faute des jeunes…
En réalité, il n’y a aucune faute. Les agresseurs étaient clairement identifiés comme des néo-nazis, venus à Molenbeek pour casser de l’arabe ou du musulman. La police était aux abonnés absents. Ils se sont défendus. Seuls. Ils ont défendu leur quartier. Leurs familles. Leur peau. Voilà tout.
La même police annonce plus d’une soixantaine d’arrestations. Après avoir laissé défiler une centaines de brutes épaisses , après n’avoir rien fait pour les empêcher d’organiser des ratonnades en règle et commettre les pires violences dans des quartiers racisés, il sera intéressant de compter combien d’entre eux auront été inquiétés par la police et figureront parmi les personnes arrêtées…
J’exprime ici toute ma sympathie pour les victimes . Et mon soutien aux habitant.es des quartiers concernés.
MOLENBEEK SOLIDARITÉ par Nordina Saidi (sur Facebook)
Il est peut-être encore « trop tôt » pour certains politiciens ou analystes pour se prononcer. Il est peut-être encore, selon eux, nécessaire d’« attendre les résultats de l’enquête ». Mais pour celles et ceux qui vivent à Bruxelles, à Molenbeek, pour les habitants du quartier Maritime, pour les commerçants, pour la jeunesse marocaine, pour les musulman·es visé·es, ce qui s’est passé ce dimanche 4 mai 2025 est clair. Il ne s’agit pas d’un simple « débordement de supporters » ou de « tensions post-match ». Ce que nous avons vu, ce sont des rafles racistes menées par des groupes organisés de néo-nazis, en plein cœur de Bruxelles, à Molenbeek.Pas besoin d’attendre 24 heures pour nommer l’évidence : c’était une expédition punitive. Une opération ciblée, planifiée, contre une population perçue comme ennemie, étrangère, indésirable.
Ce qu’on appelle aujourd’hui des « supporters du FC Bruges » ont parcouru les rues de Molenbeek sans encadrement policier, sans dispositif de prévention, sans le moindre contrôle. Comment se fait-il qu’un groupe si massivement mobilisé ait pu entrer dans une commune à majorité musulmane, racialement stigmatisée, déjà sous surveillance constante, sans le moindre encadrement ? La réponse est politique. Ce n’est pas un oubli. Ce n’est pas une défaillance. C’est une complicité structurelle.
Ces dernières années, Molenbeek a été criminalisée, essentialisée, caricaturée comme un foyer du mal. Depuis les attentats de Paris et Bruxelles, les discours sécuritaires ont construit ce quartier comme un « territoire à reconquérir ». Et dans ce contexte, permettre à des hooligans identitaires et suprémacistes blancs de s’y déchaîner sans contrôle, ce n’est pas une anomalie : c’est une continuation. Une logique coloniale d’expédition punitive menée par procuration. Des commerçants ont été violemment agressés. Du mobilier urbain a été détruit. Des passants isolés ont été attaqués. Les témoignages sont accablants et convergents : les néo-nazis cherchaient à provoquer, agresser, humilier. Et tout cela s’est fait dans un climat d’impunité, sous le regard d’un État qui ferme les yeux, voire, ouvre la voie.
La fabrication de l’ennemi.
Il faut s’attendre dans les heures qui viennent à une offensive médiatique inversée : ce ne sont pas les néo-nazis qui seront mis au centre du récit, mais les jeunes marocains qui auront osé riposter, se défendre, résister. On parlera de « vengeance », de « violences communautaires », de « chaos urbain ». On pointera la jeunesse marocaine de Molenbeek comme l’origine du désordre. Ce récit-là est déjà prêt. Il a déjà servi.
Comme lors des affrontements entre jeunes marocains et hooligans israéliens pendant Ajax – Maccabi, ou comme lors des révoltes urbaines qui ont suivi des violences policières, le projecteur sera braqué non pas sur les agresseurs, mais sur la résistance populaire.
Les chaînes d’info recycleront les images de jeunes en capuches, en les extrayant de leur contexte. Les politicien·nes de droite – et d’extrême-droite – dénonceront « l’échec de l’intégration », « la culture de l’excuse », « les zones de non-droit ». Et la boucle sera bouclée.
Une répétition du silence d’État
Ce qui s’est passé aujourd’hui est dans la droite ligne de l’assassinat d’Aboubakar Cissé, ce jeune musulman tué en pleine prière dans une mosquée en France il y a quelques jours. Là aussi : silence d’État. Silence médiatique. Et comme d’habitude, c’est dans le silence que le racisme tue.
Ces meurtres, ces attaques, ces rafles, ne sont pas des anomalies. Ce sont des expressions logiques et concrètes de la suprématie blanche européenne. Ce sont les prolongements de politiques racistes, d’infrastructures répressives, d’un apartheid qui ne dit pas son nom mais qui organise le territoire, les discours, les affects.
Une jeunesse qui résiste.
Face à cette violence, une partie de la jeunesse marocaine de Molenbeek a résisté. Elle ne l’a pas fait par plaisir. Elle ne l’a pas fait par goût de la violence. Elle l’a fait parce que l’État ne la protège pas. Elle l’a fait parce que la police n’était pas là pour repousser les agresseurs, mais pour encadrer les agressés. Elle l’a fait parce que dans ces moments-là, résister, c’est survivre. C’était une résistance politique. Une défense populaire. Une levée spontanée contre une attaque ciblée. Une communauté s’est dressée, non pas contre des supporters de football, mais contre l’extrême-droite, contre la terreur raciste, contre la lâcheté des institutions. Contre la violence, oui. Mais surtout contre le racisme.
Bien sûr, nous déplorons toutes les violences. Personne ne se réjouit de scènes de chaos dans les rues. Mais toutes les violences ne se valent pas. Il y a une différence fondamentale entre l’agression raciste et la riposte antifasciste.
Il y a une différence entre semer la peur, et défendre les siens. Mettre tout sur le même plan, c’est nier les rapports de pouvoir. C’est blanchir les agresseurs. Ce qui s’est passé à Molenbeek n’est que le symptôme d’un système raciste européen, qui laisse proliférer les groupuscules néo-nazis, qui criminalise les quartiers populaires, et qui nie à une jeunesse racialisée le droit même à la légitime défense.
Solidarité active avec Molenbeek.
Nous affirmons ici notre solidarité pleine et entière avec les habitants de Molenbeek, avec la jeunesse qui a résisté, avec les familles musulmanes qui ont eu peur. Nous refusons le récit qui va inverser les rôles. Nous refusons le silence sur les causes. Nous refusons la criminalisation de la dignité.
Il est temps de dire haut et fort : ce ne sont pas des supporters. Ce sont des milices néo-nazies. Ce ne sont pas des « débordements ». Ce sont des attaques coordonnées. Ce ne sont pas des réponses disproportionnées. Ce sont des actes de résistance. Et face à cette violence raciste, notre devoir est d’organiser la riposte politique, solidaire, antiraciste, populaire. Molenbeek ne sera pas seul.
GLouB ET LA FABRIQUE DE LA HONTE par Daniel Tanuro (sur FB)
Le capitalisme est vraiment un système étonnant de souplesse et d’inventivité. En Chine, les jeunes sans emploi sont tellement culpabilises que certains paient 6 euros par jour pour faire semblant de travailler dans une entreprise qui ne fait rien d’autre… que permettre aux chômeurs de faire semblant de travailler. France Info donne la parole à Danyi Wu, 21 ans, qui fait tout pour que ça ait l’air vrai : “Je prends des photos de mon environnement de travail, ma famille me demande tout le temps ce que je fais, je peux leur donner une preuve”.
Là ou il y a un besoin insatisfait, il y a un marché, n’est-ce pas? En trainant les chômeurs, les chômeuses (et autres victimes de la course au profit) dans la boue, GLouB ne créera pas un seul emploi. Ce n’est pas son but. Par contre, il crée de la honte et du mépris. Du coup, il pourrait augmenter le PIB en permettant l’apparition d’une catégorie d’investisseurs capitalistes, sur le modele chinois: les exploiteurs du marché de la honte. Leur business? satisfaire le triste “besoin” des pauvres de cacher leur pauvreté. Outre les exploiteurs de la honte des sans-emploi, on aurait aussi les exploiteurs de la honte des malades de longue durée, ou les exploiteurs de la honte des femmes contraintes toute leur vie au temps partiel, ou les exploiteurs de la honte de celleux qui n’ont “pas bien étudié” à l’école…
Politique fiction? Certes, on n’en est pas la. Mais la logique de GLouB est bien celle-la: une société sans solidarité, ou les riches se pavanent sans limite, fiers de leur richesse – comme si cette richesse était la marque de leur supériorité naturelle; et ou les pauvres, honteux de leur pauvreté -comme si cette pauvreté était le juste châtiment pour leurs péchés – se cachent pour ne pas incommoder les riches… En se contentant d’espérer devenir “employables” un jour. Espoir d’esclaves. Misère et misère morale. “Oui not’ bon maître, oui not’ monsieur”, comme chantait Jacques Brel… Avec en plus, par rapport au 19e S, la catastrophe climatique que les riches ont provoquée et que les pauvres prennent en pleine gueule…
Comme Trump son maître, GLouB à l’art orwellien de présenter les choses à l’envers. “La gauche aime tellement les pauvres qu’elle en fabrique”, a-t-il dit le premier mai. Quelle insulte, quel.mépris, quel culot dans le mensonge! La réalité est que GLouB hait tellement les pauvres qu’il en fait des monstres. La réalité est que, à travers cette stigmatisation des pauvres, c’est la solidarité et la dignité de la classe ouvrière qu’il attaque. Car tout travailleur, toute travailleuse peut tomber dans la pauvreté un jour – il suffit de perdre son emploi.
Avec GLouB, on en revient à “la classe dangereuse” du 19e S. La classe ouvrière qu’il faut pouvoir mater, à coups de fusils si nécessaire. Lutter contre l’Arizona, c’est beaucoup plus que lutter contre des mesures d’austérité: c’est lutter contre la montée du projet autoritaire et des “idées” fascistes dans le bloc bourgeois.
UNE HEURE DANS LA VIE D’UN ISLAMOPHOBE par Sophie Tlk (sur X-Twitter)
3 mai. 8h20. Éric N. se réveille en sursaut, en sueur. Il a rêvé qu’il était grand-remplacé. Il a rêvé d’une société sans islamophobie, sans racisme, où les groupuscules néonazis et identitaires ont été dissous. Assis dans son lit, il se remémore avec horreur la scène où il est poursuivi dans la rue par Jean-Luc Mélenchon, Sandrine Rousseau et un islamogauchiste-wokisto-éco-terroriste. Quel cauchemar ! Il enfile ses chaussons Isotoner et se dirige vers son percolateur.
8h40. Comme chaque jour, Éric N. allume son ordinateur et va immédiatement rejoindre sa communauté sur X. Ce petit monde de racisme, de violence et de misogynie le rassure. Ce monde de la post-verité où circulent autant de fake news que de mots inventés par des abrutis perdus entre la haine et l’ennui. D’ailleurs, le dernier mot tendance à l’extrême-droite nous vient du journal le Figaro. Ils ont abandonné le terme “islamogauchisme” qui faisait trop penser au terme “judéo-bolchévisme” inventé par les nazis, ils parlent maintenant d’islamo-wokisme pour cacher leur racisme, leur islamophobie, leur homophobie, leur transphobie, leur misogynie. Éric garde ce mot dans un coin de sa tête pour un futur tweet plein de “génie » et de “profondeur”, se dit-il.
8h50. Mais depuis quelques jours, Éric est emmerdé. Sur toutes les chaînes, on parle d’un crime islamophobe, de haine des musulmans, d’un attentat terroriste ayant visé un fidèle dans une mosquée. Éric ne supporte pas l’idée que l’on puisse humaniser ces “individus”, il ne supporte pas le mot “islamophobie” parce qu’après tout, pour lui et les siens, haïr les musulmans est un droit, une nécessité et il ne faudrait pas que les citoyens comprennent que l’islamophobie tue. Éric peut toujours compter sur le Ministre de l’intérieur et des cultes pour nier les attentats racistes et islamophobes.
Bruno Retailleau qui, comme à son habitude après une semaine parsemée d’actes racistes et islamophobes, décide de dissoudre un collectif antifasciste et Urgence Palestine qui dénonce le génocide en cours et les crimes d’Israël. Oui, un musulman a été tué dans une mosquée, le meurtrier a filmé l’agonie de sa victime en prononçant la phrase suivante “je l’ai fait… ton Allah de m*rde”. Juste avant il avait prononcé ces mots : “Je vais m’attaquer à la mosquée ? ” Puis, une fois sur place, devant la mosquée Khadidja de La Grand-Combe, Olivier H. lâche : “Il est noir, je vais le faire.”
Il voulait tuer, il a choisi une mosquée et a ciblé un musulman noir. Mais la Procureure de Nice ne voit ni l’acte terroriste, ni l’acte islamophobe, ni l’acte raciste. Simplement un malheureux hasard et “une fascination morbide” pour reprendre ses termes.
9h15. Éric est content. Il vit dans le “bon pays”. Ce pays où un ministre et une procureure sont prêts à nier l’évidence dès lors qu’un attentat meurtrier concerne les musulmans. Éric sait que tout ceci n’est que foutaises… car il connaît la définition de “terrorisme”, il sait ce qu’est la haine raciale et religieuse. Il sait que, si ce même crime avait eu lieu dans une église ou un synagogue, le parquet antiterroriste aurait été immédiatement saisi. Oui, Éric vit dans le bon pays, celui de la déshumanisation des personnes de confession musulmane, de leur vivant jusqu’après leur mort. Il vit dans le “bon pays” où des personnes dénonçant le génocide des Palestiniens, elles, sans n’avoir jamais commis aucun crime, sont poursuivi pour apologie du terrorisme.
3 mai. 9h18. Éric exulte. Il va écrire un tweet “intelligent et “profond” pour exprimer sa joie suite à l’annonce de la Procureure.
Il veut narguer et clouer le bec des musulmans et des “islamo-wokisto-gauchiasses”. C’est ainsi qu’après 2 minutes de réflexion intense, la bave aux coins des lèvres, à 9h20 précisément, il twitta : ” Caramba, encore raté !” agrémenté d’un lien vers un article du journal d’extrême-droite le JDD.
Oui, tous les islamophobes sont heureux et crient leur joie indécente sur les réseaux. Et cette joie “Caramba” est tout de même une manière bien étrange de vouloir nous prouver qu’Aboubakar Cissé n’est pas la victime d’un meurtre islamophobe.
LA CHAISE VIDE DE GAZA par Bernard De VOS DUMONT (sur FB)
Jour pour jour, ça fait deux mois aujourd’hui que plus aucun camion d’ aide humanitaire n’a pu entrer dans Gaza. Les gazaouis en sont réduits à fouiller les poubelles. Des milliers d’ enfants sont littéralement affamés. Israël utilise la famine comme une arme de guerre.
Chez nous, ce mardi 29 avril, en Commission des relations extérieures du Parlement, les représentants des partis de l’Arizona ont choisi la politique de la chaise vide. La Commission avait à son ordre du jour plusieurs propositions sur le sujet. Dont une en vue de reconnaître l’Etat palestinien.
Même la présidente était absente. Tout débat a du être ajourné. Et toute initiative politique qui aurait pu contribuer, même très modestement, à sortir de cet enfer qui s’éternise, est retardée. Malgré l’extrême urgence.
Rien ne paraît utile. Face à l’ampleur du désastre tout paraît futile et dérisoire
Mais ne rien faire n’est plus une option.
J’ai adressé une lettre à la Présidente de la Commission . Elle est ci-dessous. Vous pouvez la recopier si le coeur vous en dit. Ou vous en inspirer. Et l’envoyer à votre tour pour faire savoir votre colère.
Madame la Présidente de la Commission des relations extérieures du Parlement,
Je vous écris en tant que citoyenne, profondément bouleversée et indignée par le silence assourdissant et l’inaction persistante de notre Parlement face à la famine dramatique qui s’installe à Gaza.
La politique de la chaise vide que vous avez pratiquée ce dernier mardi, ainsi que tous les membres de la majorité Arizona, alors que plusieurs propositions concernant ce terrible dossier étaient sur la table, en constitue une nouvelle démonstration.
Chaque jour, des images insoutenables nous parviennent : des enfants, victimes innocentes, meurent de faim sous les yeux du monde. Cette tragédie humanitaire, reconnue et très largement documentée par de nombreuses organisations internationales, dont les Nations Unies, devrait susciter une réaction immédiate, forte et sans équivoque de la part de nos Institutions.
Notre Parlement est censé incarner les valeurs de justice, de solidarité et de respect des droits humains. Il reste pourtant trop largement muet. La commission que vous présidez devrait en être l’aiguillon de décisions courageuses qui auraient pu résulter des propositions qui auraient du être débattues mardi dernier.
Je m’interroge sur cette inertie. Comment rester spectateurs quand des milliers de vies, notamment celles des enfants, sont menacées par l’indifférence et les blocages politiques ? Comment justifier cette inertie alors qu’il ne s’agit plus d’un conflit politique, mais d’une urgence humanitaire criante ?
Je vous exhorte, Madame la Présidente, à faire entendre une voix claire et résolue : une voix qui réclame un cessez-le-feu immédiat, l’ouverture sans entrave de l’aide humanitaire, et des mesures concrètes pour sauver ces enfants qui n’ont rien demandé.
Je vous remercie de l’attention que vous avez bien voulu accorder à cette lettre. J’espère ardemment que vous saurez impulser une réaction à la hauteur de l’enjeu moral et humain que cette tragédie impose.
Veuillez agréer, Madame la Présidente, l’expression de ma considération distinguée.
À envoyer à Madame la Présidente de la Commission des relations extérieures du Parlement : els.vanhoof@dekamer.be
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