16 décembre 2025

C’EST VOUS QUI LE DITES par toi, vous, eux et elles.

UNE VIOLENCE SOCIALE INÉGALÉE par Anne-Catherine Lacroix (sur FB)

Chaque vendredi depuis deux mois, la CSC fait deux séances d’info pour les personnes qui seront prochainement exclues des allocations de chômage et d’insertion. Chaque semaine, ils et elles sont entre 100 et 350 à venir à chaque séance.
Ce vendredi et vendredi dernier, j’ai rejoint le syndicat pour co-présenter ce qu’il va arriver, les droits possibles, avec un focus sur le droit au revenu d’intégration du CPAS.
Pendant 20 ans, j’ai fait de l’aide juridique individuelle mais aussi des séances d’information collectives sur les matières chômage et travail.
Pendant 20 ans, j’ai entendu et écouté dans mon bureau des personnes dans des ennuis jusqu’au cou. Par contre, je ne m’étais jamais retrouvée devant autant de personnes qui sont toutes réunies dans une salle car toutes menacées de la même chose, une exclusion dans les semaines à venir et, à l’heure d’aujourd’hui, aucune solution pour faire face.
En les regardant, j’arrêtais pas de me dire ….
…. « on y est, c’est demain put… ces exclusions »
…. et je repensais aussi à Christine Mahy qui disait qu’elle craignait que des personnes sans emploi se fassent du mal
… et je me disais que jamais Mr Clarinval n’assumerait de venir face à autant de personnes bientôt sans emploi et, pour bon nombre, sans ressources.
Comme beaucoup d’autres, je trouve ce gouvernement d’une violence jamais égalée en termes de politiques « sociales » (elle n’en ont plus que le nom).
Comme beaucoup de mes collègues, j’en ai reçu, au cours de ma carrière, des personnes dont je craignais ce qu’elles pourraient faire en sortant de mon bureau ou les heures qui allaient suivre.
Comme beaucoup, je constate aussi chaque jour qu’il ne s’agit que de politiques d’appauvrissement qui ne servent que le seul but d’asservir et de mettre à genoux les travailleurs et travailleuses sans emploi, et ensuite, celles avec emploi.
Ce jour, comme la semaine dernière, les mines étaient serrées, les oreilles hyper attentives et les sourires logiquement quasi absents: pour certains, des projets de reconversion via une reprise d’études, avortés, pour d’autres le constat d’un droit à un revenu d’intégration sociale impossible, pour d’autres encore, un projet d’installation comme indépendant qui n’est pas assuré d’être soutenu par le CPAS, pour d’autres encore la fin d’une activité indépendante complémentaire, pour d’autres encore la fin d’une allocation de garantie de revenus, ou d’un travail ALE, etc.
Que la Cour Constitutionnelle suspende cette réforme qui ne réforme rien sauf si réforme signifie faire crever de faim, perdre une allocation de garantie de revenus, un travail ALE, un statut d’indépendant complémentaire, ne pas pouvoir terminer des études ou faire disparaître des radars.
Ce gouvernement a pondu une « réforme » sans même aucune maîtrise sérieuse des interactions entre droit du travail salarié, statut social de l’indépendant, droit de la sécurité sociale et droit de l’aide sociale. A ce niveau de pouvoir, c’est inadmissible. Dans une entreprise privée, on parlerait de licenciement.

MA REVUE SANS PRESSE par Mehdi Kassou (sur FB)

J’ai pas fait de revue de presse mais je suis très étonné de ne pas voir Ahmed Laaouej faire la une de toute la presse francophone avec la vidéo qu’il a publié il y a quelques jours.
Il y révèle en effet des informations qui n’étaient (à priori) pas publiques jusqu’ici sur le contenu des négociations et surtout sur certaines des raisons de ce blocage qui dure maintenant depuis près de 550 jours .
En plus des exclusives connues (sans la NVA, sans la Team Ahidar, etc), on y apprend que le MR poussait pour la suppression de 3000 postes dans la fonction publique, pour 40% de coupes dans les dans les moyens aux asbl de premières lignes, pour 100.000.000€ de coupes dans le budget des communes… etc, etc,…
En résumé, un massacre à la tronçonneuse aux conséquences dramatiques pour la région et celles et ceux qui y vivent, survivent et travaillent.
Honnêtement, cette (quasi?) absence de traitement médiatique est sidérante.
On parle quand même d’un chef de parti qui met sur la table des éléments politiques majeurs, qui éclairent enfin (en partie) ce qui a paralysé et paralyse toujours la Région. Et pourtant… rien. Silence radio. Comme si tout ça n’avait aucune importance, comme si l’avenir de 1,2 million de Bruxellois·es pouvait se négocier dans l’ombre sans que personne ne s’en émeuve.
Je ne comprends pas comment une information d’une telle portée démocratique ne secoue pas plus que ça le paysage médiatique. Parce qu’au fond, ce n’est pas seulement une vidéo partisane, c’est un révélateur de ce qui se joue réellement derrière les portes closes.
Un révélateur des choix politiques que certains sont prêts à imposer aux bruxellois•es. Un révélateur, aussi, du gouffre qui existe entre les discours de façade et la réalité des négociations. Et si personne n’en parle, alors parlons-en nous.
Parce que l’avenir de Bruxelles mérite mieux que le silence. Et parce que la démocratie, la vraie, n’existe pas sans transparence.

IL Y A UN HIC ! par Patrick Placentino (sur FB)

Il y a un hic dans l’hagiographe unanime de la presse pour Bart De Wever.
Petit rappel: Drieu Godefridi a rejoint la N-VA et en a été candidat aux élections de 2024.
Drieu n’est jamais économe de conseils glissés à l’oreille du chef lorsqu’il s’agit de leaders autoritaires, il en a même fait des livres et en a aussi été un des correspondants préférés.
Une presse qui ânonne que De Wever a la stature d’un homme d’état sans vérifier de quel état il s’agit ni de la singularité du service rendu, ça ressemble à du travail de chauffeur de salle qui encourage le public à applaudir énergiquement sans rien y connaître à la mise en scène.

par Jo (dessins de presse)

AURORE BERGÉ, VOUS ÊTES DANGEREUSE. par Sophie Tlk (sur FB)

Chère Aurore Bergé,
Un attentat antisémite a eu lieu à l’autre bout du monde faisant 15 morts et 42 blessés. Mais vous avez passé de longue minutes à établir un lien entre LFI, la gauche et le terrorisme islamiste qui a sévi à Bondi Beach, à 17000 kilomètres. De longues minutes de mensonges, de stigmatisation et d’essentialisation. Et finalement très peu de temps à parler des victimes, à vous émouvoir, si ce n’est pour les instrumentaliser afin de criminaliser toutes les personnes s’opposant à la politique israélienne.
Nous ne parlons pas de génocidaires à propos des juifs chère Aurore. Vous : oui.
Nous parlons de génocidaires à propos des dirigeants israéliens, de l’armée israélienne et de tous les dirigeants des puissances étrangères complices notamment au travers d’accords commerciaux et de ventes d’armes.
Nous ne faisons pas d’amalgames mais vous oui.
Essentialiser les personnes de confession juive – comme vous le faites – en les assimilant à un État commettant des crimes contre l’humanité est antisémite.
Nombre de juives et de juifs ne se reconnaissent pas dans la politique colonialiste et criminelle menée par Israël. Vos éléments de langage directement empruntés à la Hasbara – propagande – du gouvernement israélien sont dangereux et placent une cible dans le dos de toutes les personnes de confession juive et de tous ceux qui dénoncent les massacres quotidiens des Palestiniens par les dirigeants et l’armée d’Israël.
Que faites-vous des voix juives qui s’élèvent contre le génocide ? De Tsedek en passant par l’UJFP, les juifs décoloniaux en Belgique, les juifs orthodoxes en Cisjordanie et à New-York, l’organisation Jewish Voice for Peace : tous ont manifesté et pris la parole contre la politique criminelle d’Israël. Ils sont antisémites eux aussi ? Complices de l’attentat de Bondy Beach ?
Non. Définitivement non.
Netanyahou, son gouvernement et son armée ont tué au moins 70 000 Palestiniens, ils ont rasé 90% du territoire, Gaza compte le plus grand nombre d’enfants amputés par habitant au monde. Et non Aurore, les juifs du monde ne sont pas responsables de cela.
Vous avez instrumentalisé 15 morts et 42 blessés dans un discours puant la récupération politique. Votre discours est dangereux. Vous êtes dangereuse.

PETITE MISE AU POINT par Bruno Ruiz (sur FB)

Je n’ai pas lu le livre de Nicolas Sarkozy et je ne le lirai pas. Je me suis juste amusé, comme beaucoup ici avec talent, à parodier son livre qu’il n’a très probablement pas écrit lui-même. Par cette parodie, j’essaie d’en rire comme je peux car, (dois-je vraiment l’expliciter ?), le fait d’écrire un livre en si peu de temps juste avant les fêtes me met dans une grande colère, et je préfère rester dans l’humour car je pourrais très vite exprimer des choses qui dépassent ma pensée.
Petite question : les droits de ce livre vont-ils être reversés aux associations de détenus ?
Que les grandes chaînes d’information se fassent le relai de cette opération qui décrédibilise la justice, me met hors de moi. Doit-on le rappeler, les faits sont là : Nicolas Sarkozy, est un délinquant récidiviste condamné définitivement par la justice à un an d’emprisonnement dans l’affaire Bygmalion, relative à des irrégularités financières dans sa campagne présidentielle de 2012. En dehors de ce dossier, le nom de M. Sarkozy a été cité ces dernières années dans de nombreuses affaires politico-financières, qui ont abouti à deux autres condamnations, plusieurs non-lieux et des enquêtes toujours en cours. S’apitoyer sur son sort (au premier degré), c’est participer à cette propagande d’enfumage autour de son livre, propagande entretenue par les grands médias aux services de leurs propriétaires qui préfèrent jouer sur l’émotionnel plutôt que de rendre compte de faits avérés.
Vous allez dire (sans doute à juste raison) que je participe moi aussi au succès de ce livre en me moquant (plutôt gentiment) de son probable contenu. En vérité, je ne fais que sauver ma peau en essayant d’éloigner l’idée de me pendre, tant le paysage politico-médiatique actuel me donne la nausée. Je vous souhaite à tous un bon dimanche.

« L’œil de Moumou », l’excellente émission de critique des médias de Mourad Guichard, sur Le Media TV, auquel on peut (on doit) s’abonner :

CÉLINE , SARKOZY ET LA LITTÉRATURE par Bruno Ruiz (sur FB)

Il y a des gens malhonnêtes, de mauvaise foi, qui ne reconnaîtront jamais que certains de leurs actes doivent être punis par la loi. Même si on leur met sous les yeux les preuves indiscutables de leur culpabilité, ils finissent par croire eux-mêmes les circonvolutions rhétoriques et les contorsions tordues de leurs avocats.
Jamais ils ne reconnaitront que ce qu’ils ont fait n’est pas bien, car de toute façon, ils n’ont jamais eu tort. Quand les faits sont trop accablants, ils invoquent l’injustice qui leur est faite, le complot de forces obscures, l’incompréhension de la Justice et de son instrumentalisation politique. La technique est éprouvée, c’est celle de l’enfumage. Ils se transforment en victime pour éviter les vraies questions qui fâchent.

C’est le cas bien sûr, vous l’aurez deviné, de Nicolas Sarkozy. Sa stratégie de défense l’a déguisé en innocent médiatique, mettant en avant l’émotionnel d’un large public plus fasciné par l’image d’un ancien Président de la République que l’on met en prison que par celle d’un homme condamné pour escroqueries avérées. On attendra je pense longtemps ses excuses auprès des familles des morts du DC10 dont il est indirectement le responsable.
Tout cela n’est pas nouveau.

Je regardais il y a quelques jours sur la plateforme de France Télévision un documentaire très intéressant sur la vie de Louis-Ferdinand Céline.
Voilà un homme qui écrivit trois pamphlets antisémites d’une rare violence. Par ailleurs, on a les preuves irréfutables aujourd’hui de ce qu’il fut, non pas un collaborateur mais un collaborationniste, c’est à dire un homme qui défendait les thèses nazi de l’extermination. À la Libération, il s’arrangea pour ne pas être inquiété par la justice française d’alors. A la fin de sa vie, il participa à un entretien avec Pierre Dumayet dans lequel il expliquait que c’était lui qui était une victime sans preuve, lui l’immense écrivain persécuté, victime de jalousies littéraires. Dans ses propos, aucun repentir, aucun reniement des pamphlets, pas l’ombre d’une excuse à l’égard des familles de Juifs déportés et exécutés en masse. Rien qu’un pauvre génie incompris de tous.
La différence cependant que je fais personnellement entre ces deux individus, c’est que l’un fut un immense écrivain.

X X X

J’aime bien ce site, et j’aime bien ce que raconte ce mec. Quelques précisions ici sur le financement d’un tel « média Youtube », et sur les motivations de ses auteurs. La démarche me semble sincère, intéressante et originale ;-).

Il n’y a pas que Trump qui fabrique des réalités alternatives. Enquête sur un mensonge « officiel » à la tête de l’état français.

L’ARIZONA AU QUOTIDIEN par Bruno Marin (sur FB)

Dans l’épicerie solidaire et participative de l’EPI, en fonction d’une grille barémique, vous pouviez bénéficier de plus ou moins de réductions sur les produits. Cela va devoir changer.
En ce qui me concerne cela ne changera rien puisque je paie déjà le prix plein.
Par contre, pour les chef.fes de ménage avec des enfants et des revenus limités, cela va tout à fait changer la donne. La jeune femme du magasin reprend : « le gouvernement nous a signifié qu’une partie de notre subside allait être coupé à partir du 1er janvier 2026 ».
Elle a l’air désolé.
Ces gens de l’Arizona (quel nom inapproprié pour la Belgique, ça commençait mal), et les gens du Mr “ne me sont rien” , pour paraphraser Annie Ernaux qu’ils, elles n’ont évidemment pas lue, et vraisemblablement ne liront jamais. Quelle remarquable femme de lettre, au passage!
Récemment, à la boucherie de mon quartier(un synchronisme?, chez Gaston pour ne pas le citer, bonne marchandise et super accueil) une amie qui travaille maintenant dans le secteur culturel au quartier Place Sainte Catherine, me fait savoir que ce même « Gouvernement » (quand on arrive à un tel degré de bêtise il est légitime de s’interroger sur le sens actuel de ce mot) a arrêté un subside important qui soutenait l’accès à la culture au sein de tous les CPAS du pays !
J’écarquille les yeux, j’ai du mal à l’avaler celle-là.
L’art et la culture (au sens de cultiver une terre intérieure) et les rencontres suscitées par ces leviers essentiels, sont ce qui m’a permis de construire une vie qui me parait digne. Je pense aux autres, aux jeunes, et j’enrage …

La toujours intéressante revue de la semaine d’Antoine Léaument (député LFI)