FEMMES LIBRES, MÊME EN ÉTÉ!

A peine rentrée de vacances, je découvre sur Facebook une série de témoignages :
Ma fille et moi rentrons d’avoir pris un verre dans le parc – toutes les deux en robe et jupe – une voiture passe fenêtre ouverte – le conducteur siffle. …
Je roulais à vélo, tranquille, en jupe, une voiture se met à me coller….
Je rentre chez moi, il y a ce type qui me propose d’aller boire un verre, je dis non, poliment, il se met à me suivre.. 

N’en jetez plus !
Et pire encore, sur les fils de discussion, des gars qui disent qu’eux, ça ne les dérange pas d’être sifflés, que c’est un compliment, que les femmes devraient être flattées qu’on les trouve belles… (surtout les vieilles, au-dessus de 30 ans, quoi).
Le harcèlement de rue, c’est en toute saison, mais l’été, ça explose. C’est qu’on est davantage dehors, et puis, pensez donc, la température monte, pulls et pantalons retournent au placard, voilà qu’on aperçoit une cuisse, une épaule, un nombril, qui sait! La faute au réchauffement climatique, c’est sûr!
Parmi les femmes, il y en a aussi que “ça ne dérange pas”. Certaines disent même “apprécier”. N’empêche qu’il y a toutes les autres, qui ne savent pas trop comment réagir, qui se sentent mal à l’aise, ou même agressées, et qui en viennent à restreindre leur propre liberté, en évitant certaines endroits, en renonçant à s’habiller comme elles en auraient envie… Dilemme pour les mères aussi, comme l’explique si bien Céline : “Maintenant avec une fille pré ado, je dois aussi malheureusement lui inculquer cette prudence, tout en faisant attention à ne pas restreindre sa liberté – c’est vraiment des questions difficiles : hors de question de lui dire comment s’habiller, mais hors de question aussi de lui faire prendre des risques qu’elle ne mesure pas encore bien…”

“Policière-appât”

À Liège, la zone de police a voulu innover pour combattre le harcèlement de rue, délit peu poursuivi faute de preuves. Les agents ont recours à une “policière-appât” , qui se promène en civil avec une oreillette lui permettant d’alerter des collègues qui la suivent et qui peuvent immédiatement interpeller un éventuel fautif et lui dresser un PV.
Une bonne idée ? Est-ce bien le rôle de la police de “provoquer” un délit pour pouvoir le sanctionner? Et comment se sentira l’ “appât” après avoir dû subir interpellations et insultes tout au long de la journée de travail? Par ailleurs, l’explication qui accompagne l’opération montre qu’en matière de liberté des femmes, on n’est pas sorties de l’auberge (ni du commissariat): la police prend soin de préciser que “à chaque opération, la tenue est validée par le magistrat compétent. La policière en civil se promène vêtue correctement et pas de manière aguicheuse. Plutôt en pantalon donc“. Une femme en jupe serait donc, aux yeux de la police, “aguicheuse”? Qu’elle n’aille pas se plaindre après… Drôle de message envoyé aux femmes !
D’un autre côté, il ne faut pas non plus que les femmes se couvrent “trop”, au risque de susciter d’autres soupçons… Entre “aguicheuse” et “islamiste”, leur tenue est en tout cas bien surveillée.

Ben non, les gars, “siffler” n’est pas un compliment, suivre une femme dans la rue n’est pas un hommage à sa beauté, s’acharner à lui parler quand elle vous a dit “non” n’est pas une forme de “séduction” .
Et si vraiment vous êtes perdu, l’asbl Garance a concocté pour vous ces “8 astuces pour parler aux femmes dans l’espace public“.
En vous souhaitant un bel été à toustes.

Pas de commentaires

Poster un commentaire