FROIDEBISE ÉDITE SON MANUEL DE SURVIE (à l’usage des artistes en milieu hostile)

Jean-Pierre Froidebise est un personnage paradoxal. “Guitar hero” escaladant les “charts” avec “Such A Noise” ou troubadour moyenâgeux penché sur son Théorbaster, musicien dopé à toutes les substances toxiques mais plaisantes, devenu anachorète abstinent, il peut prier pour du rire avec trois vaches dans un champ, ou s’arrêter soudain, pétrifié par la splendeur crépusculaire d’un ciel condrozien.
Il a trusté autrefois tous les studios d’enregistrement, fait ronfler les amplis avec Rapsat ou BJ Scott, balancé du blues ou du jazz-rock jusqu’au bout d’une nuit de sueur, avant de composer au retour, à l’aube, quelques superbes ballades en franglais.
Enregistré au Nagra sur la table de ma salle-à-manger, je lui dois le solo final de “Né pour Mourir”, la chanson qui clôturait le spectacle “Odes à ma Douche”. Mais l’asticot manie la plume autant que le plectre.
Il a y a du Montaigne et du Thoreau chez ce serial killer Facebookien, réfugié dans ses vertes campagnes misanthropes, qui nous régale pourtant quotidiennement de ses aphorismes, poèmes, rêveries, coups de gueule, pensées, méditations, petites blagues et haïkus, que l’on feuillette, sans faim mais avec les crocs, comme autrefois “Le Petit Farceur” sur le mur de la cuisine. Au fil des ans, il a ainsi pu rassembler derrière son panache blanc et ses écrits colorés une cohorte toujours plus nombreuse d’aficionados, dont je fais désormais partie, bien qu’il en sabre rituellement quelques dizaines, au gré de sa tolérance et de ses humeurs. Le maître a parfois l’esprit fort proche du chapeau.
Ces fidèles chassés du temple, comme ses présentes admiratrices enamourées, pourront désormais se venger sur la bête, puisque Jean-Pierre vient de publier, évidemment à compte d’auteur, un “Manuel de Survie à l’usage des artistes en milieu hostile”, qui devrait faire la joie de tous les amateurs de littérature, de plaisanteries, de musiques et de Jean-Pierre.
Pour la modique somme de quinze euros, plus trois euros pour les frais d’envoi, vous pouvez ainsi commander directement la chose chez le producteur, agriculture culture même combat, pour vous faire illico pousser un sourire et des cerises aux oreilles.
Allez-y les yeux fermés, je m’engage personnellement à rembourser les éventuels lecteurs et lectrices insatisfaits, mais par pitié, renvoyez-moi au moins le bouquin, que j’en fasse profiter quelqu’un·e d’autre.
Son numéro de compte est BE94 7925 8577 9214, au nom de Jean Froidbise, une plaisanterie orthographique de la banque, sans oublier de mentionner vos propres noms et adresses, histoire de  recevoir endéans la semaine ces 244 pages dans votre boîte aux lettres. Une lecture des quatre saisons qui devrait parfaitement s’adapter à l’été.

Claude Semal, le 19 juin 2021

NB: Je dois à la vérité historique d’avouer que j’écris ce texte pour la troisième fois. Ce qui me gonfle un peu. Et qu’il était meilleur, je pense, dans ses deux premières versions. Mais à chaque fois, au moment ultime d’éditer mon texte, l’article disparaissait comme par magie, annulant quatre heures cumulées de travail. Jean-Pierre Froidebise, qui est notablement en froid avec l’informatique, et qui ne croit notablement pas aux coïncidences, doit ricaner de voir ainsi son “maraboutage” polluer à distance mon propre clavier. Néanmoins, pas de lézard. Comme disait J-P Froidebise dans son dernier message : “La vie est belle!”.

Pas de commentaires

Poster un commentaire