J’AI LOUPÉ LE JOURNAL par Cédric Gervy

Ah merde, j’ai loupé le journal
Je ne saurai pas tout ce qui va mal
Ces gens bien que pourtant on juge
Et que Eupen a battu Bruges

C’est comme s’ils nous prenaient la main
Pour nous emmener sur le chemin
Mais on est comme les rats du conte
Ils veulent nous noyer en fin de compte

J’entendrai pas ce qu’a dit Zemmour
Ou autre grand méchant du jour
Et ces lois votées dans notre dos
On est tous comme Quasimodo

J’aurais pu trouver meilleure rime
Pour atténuer la déprime
Faut s’attendre au retour de flamme
On a déjà brûlé Notre Dame

Les morts connus secouent la toile
Les autres ça nous est égal
Les hommages, les profils en noir
On était les copains des stars

On y va de nos anecdotes
Des selfies comme si on était potes
Mais ça durera quelques heures
En fait jusqu’à ce qu’un autre meure

Oh fuck trop tard pour les infos
Midi six à l’autoradio
J’ai juste eu les publicités
Leurs slogans débiles en anglais

Pas eu ce reportage de fond
Avec cette voix, avec ce ton
Comme s’ils parlaient à des enfants
Mais même pour eux c’est insultant

Y a cette phrase que j’aime encore bien
« On est toujours le con de quelqu’un »
Mais quand je regarde à la ronde
Je dois être le con de plein de monde

Après ils trouveront bien autre chose
Pour nous rallier à toutes leurs causes
La peur, l’angoisse qu’on entretient
Et ces voitures qui foncent sans frein

On fait des minutes de silence
On a perdu foi en la science
Mais on regardera quand même
Et c’est finalement ça le problème

Le même réflexe tous les matins
Voir si hier est pire que demain
La lumière au bout du tunnel
Elle devient chère comme le diesel

Un jour ou l’autre, on en rira
Mais j’espère qu’on sera toujours là
Parce que vu les titres du jour
Va nous falloir beaucoup d’amour

Y a cette phrase que j’aime encore bien
« On est toujours le con de quelqu’un »
Mais quand je regarde à la ronde
Je dois être le con de plein de monde

Cédric Gervy

Cédric Gervy est belge et a fait ses classes sur scène et sur disque au sein de plusieurs formations humoristiques, garage ou expérimentales (Tongue 5, Poor Little Things, Silentsaturn, …). Grâce à cela, il a côtoyé une multitude de genres, d’ambiances et de styles de publics. D’ailleurs certaines des chansons humoristiques que Cédric joue toujours (Il Faut Savoir, Poisson d’Avril, Mir-Laine, …) trouvent leur origine à cette période. Elles furent créées dans le groupuscule culte et synthé toc “KFI”, un trio délirant de gaillards de moins de 20 ans à l’époque. Fort de ces expériences diverses il développe son propre projet à partir de 1994, de front avec ses groupes de l’époque, et fait d’entrée la première partie de Sttellla pour un concert dans sa région. Son activité en solo va progressivement devenir sa principale sur le plan musical.
Il a développé une attitude de scène, entre théâtre et personnage rock déjanté, qui lui confère un statut “à part” dans la chanson francophone. A la croisée des chemins entre Daniel Hélin, Thomas Fersen, Renaud, Sttellla, ou Brel, Georges Brassens, Bruno Coppens, pour tout ce que ces influences peuvent apporter comme eau à son moulin, Cédric a construit son univers propre, entre absurde, comédie, jeux de mots et improvisation musicale.
(WIKIPEDIA)

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