LE JOUR DU JARDINAGE SANS CULOTTE

Nous sommes le 6 mai 2023.
Bonne fête aux Prudence, aux Prudentia et aux Prudy. N’oublions pas non plus les Prude. Même si ce prénom est rare, il existe. Le prénom Prude est classé en 94 639ème position des prénoms donnés. On estime qu’il existerait au moins 300 personnes dans le monde portant ce prénom, ce qui représente environ 0,001% de la population.

Autre chose.

Espérons pour les Prude que leur prénom est sans effet sur leur caractère et ne les contraint pas à une pudeur excessive, car ce 6 mai 2023, comme chaque premier samedi de mai, c’est la journée mondiale du jardinage nu.

Jardinièr·es se rendant au travail des champs.

Si vous aimez désherber, bêcher, semer, tailler, planter, et si le temps le permet, faites donc l’expérience de jardiner dans le plus simple appareil. Pour vous occuper de votre bout de nature, mettez-vous donc en habit de nature. C’est un plaisir simple à la portée de tous, ça ne coûte rien, c’est amusant, c’est sain, c’est sensuel. Votre corps et votre jardin vous remercieront.
Vous pouvez faire cela seul.e, mais c’est également sympa de jardiner nu.e avec des amis ou en famille. Attention toutefois !
Rien dans la loi belge n’interdit la nudité en public, mais l’outrage public aux bonnes mœurs constitue une infraction (article 385 du code pénal).
Le hic, c’est que la notion de bonnes mœurs n’est pas définie par la loi, mais laissée à l’appréciation souveraine du juge.
Un conseil pour éviter les emmerdes : jardiner nu, oui mais chez vous et surtout à l’abri des regards.
Le monde est rempli de culs-bénits qui ne supportent pas les culs au naturel.
Des voisins peuvent vous voir et vous signaler à la police. Dans certains cas, les flics vous embarqueront. Un PV sera éventuellement rédigé pour exhibitionnisme. Le parquet décidera ensuite si l’infraction doit être classée ou non. Les habitués de la nudité en public vous diront que l’affaire est souvent sans suite. L’expérience n’en est pas moins désagréable.

Photo Lola Russian

Un peu d’histoire… On pourrait croire que cette idée de jardiner nu n’est qu’une invention récente de bobos rêveurs. Il y a de cela, mais le jardinage nu a pourtant ses lettres de noblesse, et un riche passé.
Dans un essai de 1953 intitulé « La nudité dans les croyances populaires de l’Ozark », l’ethnologue Vance Randolph raconte qu’au début du XXe siècle, dans le Missouri, il n’était pas rare de voir dans un champ, juste avant l’aube, « un homme et une femme complètement nus, se pourchassant l’un l’autre comme des lapins ». Il semble que cette pratique était censée faire pousser le maïs en hauteur.
Après avoir interrogé des centaines d’anciens de la région, Randolph a compris que beaucoup d’entre eux pensaient que certaines cultures poussaient mieux si les personnes qui les semaient étaient nues.
Randolph a ainsi découvert un certain nombre de rituels de culture Ozark impliquant la nudité. Au cours de l’un d’eux, les graines de lin étaient semées par des fermiers nus chantant “Jusqu’à mon cul, et plus haut encore !
À la fin du XIXe siècle, un groupe d’Indiens installés dans le Tennessee a créé la ‘’Pomona Settlement’’, une exploitation des vergers qui n’a pas manqué d’attirer l’attention des habitants de la région lorsqu’on apprit que les femmes du groupe se levaient “tôt matin pour danser nues dans les vergers, dans l’espoir que la danse aiderait à la culture des pommes“.

Habillée, c’est bien aussi (photoJ-L Piret)

Plus récemment, l’encouragement au jardinage nu est apparu dans diverses publications. Certains horticulteurs contemporains de renom ont suggéré que la nudité avait sa place dans le jardinage, notamment comme un moyen sûr d’identifier les microclimats d’un jardin, et donc les meilleurs endroits pour cultiver différentes plantes : « Déshabillez-vous en plein été et promenez-vous dans votre jardin. Que l’air soit calme et qu’il fasse nuit. Vous sentirez immédiatement les différentes températures sur votre peau. Ce sont les microclimats que vos plantes doivent observer ».
L’horticultrice de la ‘Smithsonian Institution’ explique ainsi aux jardiniers qu’il faut surtout tenir compte de la température du sol, et moins de celle de l’air, pour décider quand planter certaines plantes annuelles. Son conseil : faire le “test du sol nu”. « Semez les annuelles de saison chaude lorsque vous pouvez vous asseoir confortablement sur le sol avec vos fesses nues. »
On voit par là, que le jardinage nu mérite bien sa journée mondiale.
Si le temps le permet, profitez donc à fond de cette journée de printemps. Si vous ne vous êtes pas levé assez tôt pour danser avant l’aube et courir nu·e avec votre bien-aimé·e, prenez un moment ce soir pour vous déshabiller et repérer les microclimats de votre jardin. N’hésitez pas à tenter le “test du cul nu“.
Si tout cela ne vous amène pas des légumes plus gros, des fruits plus juteux et des fleurs plus colorées, cela ajoutera certainement de la joie de vivre à votre jardinage.

En ville… Si vous n’avez pas de jardin (et même si vous en avez) et que l’envie vous prends de traverser Bruxelles tout.e nu.e à bicyclette, participez donc à la Cyclonudista annuelle, le 17 juin prochain. Des dizaines de cyclistes traverseront la capitale entièrement nus. L’idée est d’attirer l’attention sur l’insécurité des cyclistes, la pollution et l’envahissement de l’espace par la bagnole.
Rendez-vous : le 17 juin 2023, à 14h00, au départ du Square Frère-Orban.
Un peu de poésie pour clore ce chapitre :
« Douce, saine et immobile nudité de la nature ! -Ah si la pauvre humanité des villes pouvait te connaître ! La nudité est-elle indécente ? Non, c’est votre pensée, votre sophistication, votre peur, votre respectabilité qui est obscène. Il est des moments où nos vêtements ne sont pas seulement pénibles à porter, mais sont eux-mêmes indécents. Peut-être que celui ou celle à qui la griserie libre et exaltante de la nudité dans la nature n’a jamais été accessible n’a pas vraiment su ce qu’est la pureté, ni ce qu’est vraiment la liberté, l’art ou la santé. » (Walt Whitman)

Tout à fait autre chose.

L’anniversaire du jour, c’est celui du chanteur auteur-compositeur-interprète Yvan Dautin qui fête aujourd’hui ses 78 ans, puisqu’il est né le 6 mai 1945.
Son vrai nom, c’est Yvan Autain. Il est le papa de Clémentine Autain, députée de La France Insoumise et ancienne porte-parole de Jean-Luc Mélenchon. Elle est une figure importante du Front de Gauche. Lui reste toujours un irréductible anar. Sur les idéaux, sur les grandes lignes de convictions, il et elle sont d’accord. Elle fait de la politique, il fait de la poésie. Elle est active et dynamique, il est paresseux et rêveur. Elle passe souvent à la télé, lui jamais. Elle est très médiatique, il est très oublié. Yvan Dautin était déjà atypique de son temps, un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre. Aussi, on ne va pas attendre qu’il soit mort pour en parler et se souvenir de lui.

André Clette (1)

On écoute Yvan Dautin :
« Les mains dans les poches sous les yeux »
C’est par ici : →

Et un autre pour faire bon poids : « Le Pape est un couillon… »

C’est par ici : →

PS : Pour le jardinage nu, faites gaffe quand même : il peut y avoir des tiques…

(1) Portrait d’André Clette : L’ENCYCLOPÉDISTE DU CALENDRIER

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