LA MORT DE SOUROUR NE PEUT SE RÉSUMER À UN FAIT DIVERS par ses collègues du PAC.

Sourour Abouda a perdu la vie dans la nuit du 11 au 12 janvier dernier, dans les locaux de la police (Rue Royale 202A – 1000 Bruxelles) alors qu’elle avait été interceptée plus tôt dans la nuit sur la voie publique.
Les circonstances de son décès sont floues et interpellantes : que s’est-il passé entre sa mise en cellule et le lendemain matin, où son corps sans vie a été retrouvé ? Des raisons officielles sont évoquées par les autorités, mais font l’objet de questionnements par l’avocate de la famille de Sourour.
Dans un passé récent, deux jeunes hommes ont également perdu la vie dans ce même commissariat et des enquêtes sont en cours.
Voici le texte que ses collègues de Présence et Action Culturelle viennent de rendre public, ainsi qu’un appel à la solidarité pour défendre sa famille et sa mémoire. Merci de le diffuser autour de vous. (L’Asympto)

 

LA MORT DE SOUROUR NE PEUT SE RÉSUMER À UN FAIT DIVERS par ses collègues du PAC.

« Je m’appelle Sourour. Ça veut dire sourire ! ». C’est très souvent par ces quelques mots que Sourour Abouda entrait en contact avec les gens. Elle avait rejoint le mouvement Présence et Action Culturelles il y a un peu plus de 3 ans et y avait directement trouvé sa place. Une place de chaleur, d’écoute, d’aide spontanée pour tout le monde.
Quiconque l’ayant un jour croisée dans nos locaux ne pouvait être que touché par sa générosité, son sourire communicatif, son insatiable volonté de venir en aide aux autres.
Elle avait toujours une attention pour chacun·e et était profondément attachée aux relations humaines positives, constructives et motivées par de meilleurs lendemains. Une grande place qui est désormais terriblement vide.

Dans une association telle que Présence et Action Culturelles, nous sommes souvent bien plus que des collègues. La qualité de nos relations – animées et intenses – est une richesse de notre mouvement et un aspect que nous soignons au quotidien. Et le deuil que nous devons entamer aujourd’hui est terrible. Il nous faudra autant prendre le temps d’accuser le coup que de prendre soin des un·es et des autres, encore un peu plus que d’habitude.

La disparition de Sourour représente pour nous une double peine. Cela fait en effet quelques années que nous sommes régulièrement mobilisé·es dans des dossiers liés aux violences policières. Des combats qui s’avèrent par nature déjà compliqués quand il s’agit de cas concernant des personnes inconnues. Mais quand il s’agit d’une collègue, c’est un traumatisme.

A la profonde tristesse et à l’horreur qui découlent de cette tragique affaire s’ajoute la colère. La colère contre un système, qui s’octroie le droit de vie ou de mort en fonction de la couleur de votre peau ou du nom de famille que vous portez. Questionner les mécanismes qui mènent aux violences institutionnelles et imaginer des moyens de lutter contre ce phénomène fait partie de l’ADN de notre mouvement.
La lumière devra être faite sur les évènements qui ont précédé le drame et sur le degré de responsabilité des autorités de police. Nous ne lâcherons donc rien. Comment pourrait-il en être autrement ?

Depuis le moment où nous avons appris la douloureuse nouvelle, nous demeurons en contact constant avec les proches de Sourour, afin de les soutenir autant que nous le pouvons dans cette épreuve que personne ne souhaiterait vivre.
Sa disparition laissera un grand vide au sein de notre mouvement mais son humanité et son énergie resteront gravées parmi toutes les personnes qui ont pu faire sa connaissance.

Sourour était par ailleurs très engagée politiquement et était militante au sein de différentes associations de défense des droits des femmes. Elle élevait par ailleurs seule son fils, Allan, âgé aujourd’hui de 19 ans.
Ce dernier va devoir entamer un nouveau chapitre de sa vie, bien malgré lui. Afin de le soutenir dans cette terrible épreuve, le mouvement Présence et Action Culturelles a lancé une cagnotte solidaire. Cette initiative permettra également d’épauler la famille de Sourour dans toutes les démarches et procédures liées à son décès.

Plus que jamais, nous ne cesserons de le répéter : la police est censée protéger la population. On ne peut, sous aucun prétexte, perdre la vie dans un bâtiment sous la responsabilité des forces de l’ordre.

Ses collègues de PAC

• Pour participer à la cagnotte solidaire : https://www.leetchi.com/c/soutien-a-allan-abouda-et-sa-famille
• Il vous est également possible de participer à cette cagnotte en effectuant un versement sur le compte du mouvement Présence et Action Culturelles (BE84 8777 9458 0159), en précisant en communication “Justice pour Sourour”.

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