LA POLICE AU CPAS !? par Bernadette Schaeck

Recevoir une personne… c’est mieux qu’appeler la police !
Suite à notre courrier, elle avait obtenu enfin un rendez-vous avec un Assistant Social (AS), plus de 3 mois après avoir introduit une demande de RI (revenu d’insertion), alors qu’elle se trouvait dans une situation d’extrême précarité.
Soulagement : enfin pouvoir rencontrer un.e AS qui examine sa demande !
Mais quand elle arrive au rendez-vous, l’AS n’est pas là.
Sans explication, sans fixation de nouveau rendez-vous, sans excuses, sans tentative de trouver une solution pour ce jour-là ou un suivant. Elle refuse de partir aussi longtemps qu’elle n’est pas reçue par quelqu’un.e. Elle le dit haut et fort. Ils ont appelé la police. Qui ne lui a pas mis les menottes, mais s’est montrée plutôt compréhensive…

Trois heures après l’heure du rendez-vous, elle a été reçue par un autre AS.
J’ai donné le mauvais exemple“, me dit-elle, un peu culpabilisée d’avoir dû crier pour se faire entendre. Je ne sais pas si cet épisode fera partie des statistiques de violence des usagers établies par ce CPAS. Elle n’a pourtant frappé ni insulté personne.
Pour nous en tout cas, cet épisode fait partie de la longue série de violences institutionnelles dont ce CPAS se rend coupable depuis longtemps.

X X X X X X X

Délivrer un accusé de réception d’une demande… c’est mieux qu’appeler la police !
Une fois encore, mais dans un autre CPAS bruxellois que la semaine dernière, et cette fois pour l’introduction d’une nouvelle demande… la police a été appelée pour évacuer une personne.
Une décision de refus avait été prise en …2023, et “ce serait la même chose cette fois-ci“, lui dit-on à l’ “accueil”.
Pas d’accusé de réception de la demande, donc pas d’enquête sociale, pas de décision par le Comité spécial, pas de notification de la décision, pas de possibilité de recours. Nous trouverons la “parade”.
Mais en attendant, appeler la police pour rendre possible l’illégalité de la non-délivrance d’un accusé de réception d’une demande, c’est fort de café ! Ce recours à la police ferait-il désormais partie du problème du non-recours aux droits ?
Parce que pour se présenter à nouveau dans un CPAS alors que vous avez été refoulé sans motif valable par la police, il faut oser ! Pour continuer à essayer de défendre vos droits quand vous avez été témoin de l’intervention de la police dans les locaux du CPAS, il faut oser ! Le recours à la police ferait-il désormais partie de la criminalisation de la pauvreté ?
Il l’aura, son accusé de réception…
Si nous appelons la police pour qu’il l’obtienne, elle ne viendra pas…
Nous trouverons donc d’autres moyens.
En attendant, ce recours aux “forces de l’ordre” est bien problématique.

Bernadette Schaeck, de l’association de défense des allocataires sociaux.

http://www.adasasbl.be

Pas de commentaires

Poster un commentaire