Le débunkage du docteur Manu Berquin: CECI N’EST PAS UN DÉBAT

Le gouvernement vient de prolonger jusqu’au premier avril, sans aucun débat parlementaire, la suspension de plusieurs de nos libertés fondamentales. Mais ce qui enflamme les réseaux sociaux, c’est un objet virtuel, libre et gratuit, un docu-fiction qui n’a jamais tué, ni volé personne, et que personne n’est obligé de regarder : « Ceci n’est pas un complot ».

Le gouvernement vient de prolonger jusqu’au premier avril, sans aucun débat parlementaire, la suspension de plusieurs de nos libertés fondamentales (réunion, manifestation, travail). On peut comprendre les raisons sanitaires qui le motivent. Mais pourquoi maintenir ce carcan sur nos libertés publiques ?
Le citoyen lambda se retrouve ainsi coincé entre un virus qui menace sa santé et une suspension de l’état de droit qui menace ses libertés.
On a ainsi vu récemment, à Bruxelles, les forces de l’ordre réaliser la prouesse d’embastiller deux fois plus de personnes que de manifestants.
Avec, en prime, un petit tabassage raciste à la prison d’Etterbeek.
Le COVID-19 a bon dos.
Parallèlement, et c’est une première dans l’Histoire de Belgique, 20000 avocats flamands et wallons ont interpellé le gouvernement pour s’inquiéter du recours systématique à des arrêtés ministériels pour imposer les « mesures Corona ». Alors même qu’un « gouvernement de plein exercice » dispose pourtant « d’une majorité à la Chambre ». Les avocats s’inquiètent ainsi de « cette érosion de l’état de droit », tout en constatant « de grandes disparités dans l’application des sanctions ».
Voilà bien une situation qui pourrait tisonner nos indignations, mobiliser nos énergies, rassembler nos forces.
Or pas du tout.
Ce qui enflamme les réseaux sociaux, c’est un objet virtuel, libre et gratuit, un docu-fiction financé par ses souscripteurs, un film qui n’a jamais tué, ni volé personne, et que personne n’est obligé de regarder : « Ceci n’est pas un complot ».
En sommes-nous vraiment là ? A dénoncer la paille virtuelle qui nous picote et nous dérange, plutôt que la poutre maîtresse qui nous écrabouille l’existence ? Les « chips pixels » ont-ils définitivement écrasé sur nos écrans les «frites pickles » de la réalité ?

En présentant « Ceci n’est pas un complot » dans l’Asympto, je pensais « avoir fait le taf ». Donner mon avis (positif mais critique), publier l’avis franchement critique d’un journaliste impliqué (le texte d’Arnaud Ruyssen) et donner le point de vue du réalisateur. Bref, poser le cadre d’un possible débat d’idées.
Comme citoyen, comme artiste ou comme journaliste, je n’ai en effet jamais estimé que mon rôle était de vous dire ce que vous devez penser. Mais de partager quelques outils d’analyse qui permettraient à chacun de penser par lui-même.
Les débats autour du COVID-19 sont toutefois tellement clivés, les parti-pris tellement enracinés, la peur de se tromper tellement présente, que le simple fait de sortir d’une pensée binaire, de ne pas brandir les « éléments de langage » de « son camp », vous fait aussitôt passer pour un roploplo-comploto.
En 24 heures, j’ai ainsi été confronté cinq ou six fois, sur les réseaux sociaux, à des réactions qui, pour un esprit libre, sont proprement hallucinantes.
Comme de démolir un documentaire en affirmant ne pas vouloir le regarder. Ou de condamner un article sans même prendre la peine de le lire.
En reculant devant moi, horrifié·e, comme si j’étais un témoin de Jéhovah vampire et lépreux carillonnant le dimanche matin à la porte d’un Ami de la Morale Laïque hémophile.

Bon, c’est vrai. J’aime bien les (gentils) pirates, les Zorro frondeurs, les francs-tireurs de la pellicule. Mon jugement, en regardant « Ceci n’est pas un complot », a-t-il été altéré par ce côté « rebelle », Covid contre Goliath, KissKissBank contre BigPharma? C’est possible. Luke et Irène m’assurent qu’ils ont dû appeler un exorciste pour me désenvouter. Pour me rassurer, j’ai regardé l’émission une seconde fois (oui, je sais, je suis héroïque). Je n’ai pas vraiment changé d’avis, ni sur ses supposées qualités, ni sur ses visibles défauts. Mais je savais que pour ces derniers, d’autres que moi se chargeraient d’empiler les charges et les munitions.
Dans son édition du 10 février, le quotidien Le Soir a ainsi consacré une pleine page à démolir le film. Et c’est grand, une page du Soir. La question est pourtant réglée dès le début en deux lignes : « Hold-Up et Ceci n’est Pas un Complot reposent sur les mêmes bases ». On parle ici du financement du film, mais la phrase se lit évidemment à double sens. Voilà donc un article 100% à charge, ce qui est amusant (?) pour un journal qui reproche à ce documentaire son « manque d’objectivité journalistique ». Un grand classique du genre : fais ce que je dis, pas ce que je fais.
Dans le même papier, Emmanuelle Damblon, prof de rhétorique à l’ULB, déroule l’analyse suivante : « Aucune séquence n’est en soi véritablement problématique, c’est l’assemblage qui donne un tout qui n’a que les aspects d’un documentaire ».
C’est presque une périphrase de ce que j’avais moi-même écrit : « Chacun des chapitres est convaincant et bien documenté. Le terrain devient plus glissant lorsque le documentaire tisse entre eux des liens de causalité ».
Parmi les quinze intervenant·es du documentaire (Le Soir en cite « une dizaine », mais on n’est pas à 50% près), seule l’anthropologue Jacinthe Mazzocchetti a exprimé dans la presse son (res)sentiment d’avoir été « manipulée » par le réalisateur. Cette spécialiste du « complotisme » peut toutefois être rassurée sur un point : sa condamnation de ce mouvement passe parfaitement à l’antenne. Mais on peut comprendre son courroux de s’être fait embarquer, à l’insu de son plein gré, sur un rafiot dont la caque sent un peu trop la chloroquine.

Marius Gilbert, lui aussi, a logiquement pris ses distances avec un documentaire qui contredit un peu trop ouvertement ses propres convictions vaccinales. «De très nombreuses molécules, y compris celles que cite le documentaire, ont été évaluées et utilisées chez nous», m’a écrit Marius dans un courriel, «et jusqu’à présent aucune n’a donné des résultats convaincants. Les vaccins sont aujourd’hui le seul instrument pharmaceutique ayant démontré quantitativement une efficacité permettant de changer la donne». Et il poursuit : «La question de savoir comment on fait, collectivement, pour contrer une maladie qui se propage par contact. La vision que je défends depuis des mois, c’est que cela doit se faire en expliquant les choses, et par l’engagement participatif des acteurs. Mais de tout cela, rien, pas une piste de solution, pas une proposition, pas d’antithèse, juste une charge indistincte contre les médias, les experts et les politiques, autour d’une intention aux contours flous».

C’est entendu : Bernard Crutzen n’est donc ni médecin, ni épidémiologiste. Et s’il maîtrise bien les codes du « documentaire grand public », ce qui lui vaut quand même plus d’un million de vues en une semaine, il ignore visiblement les subtiles balises intellectuelles du politiquement correct. Sinon, il n’aurait jamais choisi, pour illustrer ses propos, les stéthoscopes de deux foldingues américaines, dont les visages et les blouses blanches sont devenus deux des « marqueurs » internationaux du complotisme made in USA.

« L’Asymptomatique » a heureusement la chance d’avoir, parmi ses premiers abonnés, le docteur Manu Berquin. Manu fut la première à proposer sur les réseaux sociaux un « debunkage » complet de « Ceci n’est pas un complot ».
Médecin généraliste dans une maison médicale, Manu a bien sûr écrit son texte à la lumière de sa propre expérience et de ses propres convictions médicales.
Avec son autorisation, et en la remerciant, nous publions ci-dessous cette analyse complète, en complément et contrepoint de tout ce qui a déjà été dit et publié à ce sujet, ici comme ailleurs.

Claude Semal, le 12 février 2021.

Le « debunkage » du docteur Manu Berquin

En tant que médecin généraliste en maison médicale, j’ai regardé « Ceci n’est pas un Complot » avec attention et je désire exprimer mon profond désaccord avec le message général qui y est formulé.

Je partage pourtant une grande partie des constats tels que :

0 Le sous-investissement des soins de santé depuis des décennies

0 La mondialisation et les délocalisations qui rendent le système très fragile

0 Le sensationnalisme des médias

0 La gestion catastrophique de la crise par nos gouvernants

0 La gestion catastrophique de la communication autour de cette crise (culpabiliser au lieu d’encourager)

0 Les conflits d’intérêts avec le secteur pharmaceutique et financier

0 Dans toutes les décisions, la primauté à l’économique au détriment du familial, social, psychologique, culturel, éducatif

0 Le développement d’un état policier

0 Le non-respect de la confidentialité des données par Sciensano (déjà bien avant le covid), et l’absence de débat démocratique concernant les bases de données et leur utilisation

D’autres constats auraient mérité d’être mentionnés :

0 L’origine environnementale de cette pandémie, et des probables suivantes

0 L’absence totale d’imagination des gouvernants sur la gestion du confinement, se limitant à ouvrir/fermer sans demander l’avis du secteur associatif, pourtant plein d’idées, en particulier par rapport aux jeunes

0 Les aides (insuffisantes) apportées à certaines catégories de la population en fonction de leur statut (salarié, indépendant) et l’oubli de tous ceux ne rentrant pas dans les cases (artistes, travailleur.ses du sexe, sans-papiers…)

0 L’absence de redistribution des richesses, qui aurait permis de rendre la crise supportable par tous

Mais surtout, le film comporte un grand nombre de contre-vérités, de désinformations, soit directement soit en évoquant ou en donnant la parole à des personnes non dignes de confiance.

Quelques exemples :

0          Minute 14 : « ici des médecins américains se regroupent pour expliquer qu’il ne faut pas céder à la panique et qu’on peut guérir du COVID » :

0  L’une d’entre eux, Stella Immanuel, pense que de nombreux problèmes gynécologiques (endométriose, infertilité, fausse-couches) sont liés à des rêves dans lesquels la femme a fait l’amour avec un démon, ou que de l’ADN d’extraterrestres est couramment utilisé en médecine (1)

0   Une autre, Simone Gold, a participé à l’invasion du Capitole le 6 janvier et n’a pas trouvé cela illégal (2)

0          Minute 15 : « c’est en France que l’opposition sera la plus médiatisée, portée par des professionnels comme (…) Raoult » :

0   Les études de Raoult sur la chloroquine n’ont aucune rigueur scientifique. L’une n’a été que « pré-publiée » dans une revue, l’autre n’a été accessible que sur le site de Raoult et dans une revue dont l’un de ses collaborateurs est le rédacteur en chef. D’innombrables critiques sont parues sur internet dont certaines assez accessibles (3)

0   La publication dans une revue scientifique n’est pas toujours un gage de qualité. La revue « Asian Journal of Medicine and Health », qui a publié un article en soutien aux thèses de Raoult,  est connue comme une revue prédatrice, publiant n’importe quoi pour se faire de l’argent. En témoigne le canular sur les trottinettes, publié par cette revue sans relecture (4)

0          Minute 31, sur le document de l’OMS « WHO Information Notice for IVD Users » : « le testing de masse devient alors peu fiable ». « Le test PCR devrait être réservé au patient qui présente des symptômes cliniques, c’est-à-dire s’il est malade ». « Cette publication est cruciale ». Le document de l’OMS date de décembre 2020 et a été mis à jour depuis. Ni dans la version 1 (5), ni dans la version 2 (6) je ne trouve ces recommandations contre le testing de masse ou le fait de réserver la PCR à des patients symptomatiques.

0          Minute 43 : « la technologie de l’ARN messager, encore jamais testée à grande échelle » : Un vaccin est généralement mis sur le marché après avoir été testé sur 3000 à 6000 personnes. Le vaccin Pfizer a été testé sur 22.000 personnes (comparé à 22.000 n’ayant pas reçu le vaccin) (7) ; le Moderna sur 15.000 personnes (comparé à 15.000 n’ayant pas reçu le vaccin) (8).

0          Minute 47, sur les alternatives aux vaccins : « il y a la recherche de l’immunité collective, comme l’a tentée la Suède » : cette tentative a été un échec (9,10). Sur la vitamine D, l’artémisia, la chloroquine : de nombreuses études n’ont pas réussi à prouver leur efficacité (11, 12, 13, 14)

0          « l’agence fédérale du médicament a déconseillé l’utilisation de la chloroquine par les généralistes » : en effet, en mai 2020 l’efficacité n’étant pas prouvée, elle était réservée à des études sérieuses et bien menées, qui ont été stoppées faute d’efficacité. En mars-avril, elle était utilisée largement dans les hôpitaux parce que l’on croyait encore à une efficacité à ce moment et c’est dans ce cadre que des médicaments ont été envoyés au Congo.

Fin 2020, il était devenu évident que la chloroquine n’a pas sa place dans le traitement du COVID et les hôpitaux sérieux ne l’utilisent plus (15)

0          Minute 55 «le chef des urgences se gardera bien de rappeler que chaque année en fin d’automne, les hôpitaux sont débordés par différentes pathologies respiratoires » : la saturation de la 2ème vague était sans commune mesure avec celle constatée habituellement en automne (16). Les épidémies respiratoires habituelles ne provoquent pas la fermeture de services hospitaliers entiers.

0          Minute 57 : « le seuil épidémique pour la grippe est d’environ 150 cas malades/jour » : la mortalité chez les patients hospitalisés pour la grippe est 3x inférieure à celle du covid (17)

La gravité du COVID est minimisée :

0          Minute 6 : « 99,83% de la population belge n’est pas morte du virus » : sachant que la population est de 11 millions, quel pourcentage est-il significatif selon vous ? 5% = 550.000 ? 10% = 1,1 million de morts ??

L’impression générale après avoir vu le film est que le COVID n’est pas si grave, qu’il existe des traitements, et que le vaccin est inutile et dangereux. Ce n’est peut-être pas un complot (quoique…) mais ce florilège de désinformation me met en colère.

Le vaccin est présenté comme une protection individuelle, nulle part n’est évoquée la vaccination collective et solidaire. Je cite une lettre de la Fédération des Maisons Médicales (18): « Notre modèle de soins met l’individu au centre et nous croyons à la responsabilisation du patient. Nous essayons quotidiennement de ne pas imposer mais de proposer (cf. les initiatives autour du patient partenaire). Or, dans le cadre de la vaccination, l’individu passe après la collectivité. La vaccination est un acte collectif et solidaire. Elle a permis le recul des maladies infectieuses de sorte qu’aujourd’hui, certaines ne nous apparaissent plus comme dangereuses. Ce recul n’a pu se faire qu’à travers différentes campagnes de vaccination collective. Le bénéfice personnel est moindre, c’est le paradoxe de la vaccination. Se vacciner collectivement pour protéger les plus faibles. Se vacciner collectivement pour espérer sortir de cette crise. Le modèle de soins défendu dans nos maisons médicales passe par la prévention et la prise en charge de la communauté. Nous défendons un système de soins basé sur la solidarité. Dès lors, pour nous, cette campagne de vaccination s’inscrit bien dans nos objectifs. »

Pour rappel, il y a 3 alternatives pour répondre à l’épidémie telle qu’elle est actuellement :

  1. Ne rien faire, déconfiner tout et attendre l’immunité collective, au prix de :

o   Une estimation de 70.000 morts du COVID (19)

o   Des centaines de milliers de personnes souffrant de covid long, séquelles respiratoires, cardiaques, neurologiques (20)

o   Un nombre difficile à calculer de décès et de maladies, les patients ne pouvant être pris en charge en raison de la saturation des hôpitaux

o   Des soins de santé KO

  1. Continuer à confiner/déconfiner en fonction des chiffres pendant des mois ou des années, en attendant l’immunité collective, aux prix de souffrances psycho-sociales intenses et d’une récession économique grave
  2. Compter sur la vaccination d’un grand nombre pour enfin sortir de cette crise, malgré les incertitudes liées à l’efficacité à long terme des vaccins, en mesurant la balance bénéfices/risques. Mon choix est fait.

Docteur Manu Berquin

Références :

(1)    https://www.washingtonpost.com/technology/2020/07/28/stella-immanuel-hydroxychloroquine-video-trump-americas-frontline-doctors/
(2)    https://www.washingtonpost.com/investigations/simone-gold-capitol-riot-coronavirus/2021/01/12/d1d39e84-545f-11eb-a817-e5e7f8a406d6_story.html?fbclid=IwAR3nNN6gwqdpXDMwCpE9zEfJD2L82Yn_kRMoUhqbQuHhDxxKHCBhKu13xpw
(3)    https://www.pauljorion.com/blog/2020/03/29/hydroxychloroquine-et-coronavirus-comment-apprecier-la-valeur-des-resultats-de-didier-raoult-par-alexis-toulet/?fbclid=IwAR1oddWBHCGixo1qw9BErP2ieS8VdayfI4famqFcjqhjnj8brLHTrQ6gifc
(4)     http://www.mimiryudo.com/blog/2020/08/le-meilleur-article-de-tous-les-temps/
(5)    Je n’ai pas retrouvé la version 1 sur le site de l’OMS mais elle est lisible ici : https://www.miragenews.com/who-information-notice-for-ivd-users/
(6)    https://www.who.int/fr/news/item/20-01-2021-who-information-notice-for-ivd-users-2020-05
(7)    https://www.ema.europa.eu/en/documents/overview/comirnaty-epar-medicine-overview_en.pdf
(8)    https://www.ema.europa.eu/en/documents/assessment-report/covid-19-vaccine-moderna-epar-public-assessment-report_en.pdf
(9)    https://www.youtube.com/watch?v=FE1ELFU6hzs
(10) https://www.theguardian.com/world/2020/dec/20/as-covid-death-toll-soars-ever-higher-sweden-wonders-who-to-blame
(11) https://prescrire.org/fr/203/1845/58744/0/PositionDetails.aspx
(12) https://www.cbip.be/fr/gows/3493
(13) Artemisia Spp. Derivatives for COVID-19 Treatment: Anecdotal Use, Political Hype, Treatment Potential, Challenges, and Road Map to Randomized Clinical Trials (nih.gov)
(14) https://prescrire.org/fr/3/31/60726/0/NewsDetails.aspx
(15) Charlotte Martin, épidémiologiste à St Pierre, aucun conflit d’intérêt, lors des journées de recyclage de l’AMUB (association des médecins issus de l’ULB), décembre 20
(16) https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/10/27/covid-19-quatre-questions-pour-comprendre-la-saturation-des-hopitaux_6057568_4355770.html
(17)   https://presse.inserm.fr/la-covid-19-entraine-3-fois-plus-de-deces-que-la-grippe-saisonniere/41795/
(18)  https://drive.google.com/file/d/1DfAIlzgfinDMmETVO_a9tvkS8iTHc52k/view
(19) estimation, les nombres calculés en fonction de l’immunité atteinte actuellement et le nombre de morts, ils varient entre 50.000 et 90.000 morts pour la Belgique. https://www.lalibre.be/planete/sante/confinement-ou-immunite-collective-en-belgique-on-denombrerait-entre-1600-et-80-000-morts-5e70d43d9978e201d8c0446a
(20)  Covid long : des études sont menées actuellement à l’OMS et au KCE (centre fédéral d’expertise belge). Les estimations varient fortement, le syndrome du covid long n’étant pas encore défini avec précision. Les études déjà publiées évoquent entre 10 et 50% de covid long chez les patients ayant eu un covid symptomatique (même léger), 87% de covid long chez les patients ayant été hospitalisés : Long-COVID: An evolving problem with an extensive impact | Mendelson | South African Medical Journal (samj.org.za)  , How and why patients made Long Covid (nih.gov) , Persistent Symptoms in Patients After Acute COVID-19 (nih.gov)

 

 

 

 

 

6 Commentaires
  • D'une Certaine Gaieté
    Publié à 00:01h, 16 février

    Belle mise au point dont je partage plusieurs points de vue 😉
    Y’a juste un truc qui passe moyen… vous défendez que de “subtiles balises intellectuelles du politiquement correct” n’aurait pas laissé passer “deux des « marqueurs » internationaux du complotisme made in USA”.
    Ces fameux marqueurs participent quand même à la mouvance de l’extrême droite états-unienne et on aurait tord de banaliser ça… ça fait, comment dire, bouger le curseur dans le mauvais sens et ça libère la parole raciste, on a vraiment pas besoin de ça. Maintenant, il peut aussi être passé complètement à côté de son sujet, je le lui demanderais si je le croise

    et évidemment merci au docteur Berquin ès Debunkage pour le boulot. Ici aussi y’a un truc qui chipote et, en tant que lecteur de l’assymptomatique, j’espère qu’il pourra me répondre :

    (sortez vos flingues)

    c’est le point sur l’hydroxychloroquine

    “Fin 2020, il était devenu évident que la chloroquine n’a pas sa place dans le traitement du COVID et les hôpitaux sérieux ne l’utilisent plus”.
    Entre-nous, (on parle pas science ici mais de psychologie), qui oserait encore travailler sur la molécule?

    Comme j’y pige que dalle, je vous épargnerai mon avis sur l’efficacité du produit mais juste une question pour la route : le 26 août, Sciensano publie un papier affirmant “que le traitement par une faible dose d’ hydroxychloroquine tel qu’il fut prescrit dans les hôpitaux belges était associé à une mortalité hospitalière moins élevée que les patients n’ayant pas reçu ce traitement. Cette étude est publiée dans la revue scientifique «International Journal of Antimicrobial Agents».” (https://www.sciensano.be/fr/coin-presse/association-entre-hydroxychloroquine-et-mortalite-des-patients-covid-19-hospitalises-en-belgique).
    Sciensano conclut que “Nos observations coïncident également avec d’autres études observationnelles réalisées dans le monde et soulèvent de nouvelles hypothèses sur les mécanismes anti-inflammatoires associés au bénéfice potentiel de l’hydroxychloroquine.”

    Soyons de bons compte, le fait que Raoult lance son “fin de partie” le printemps dernier n’a pas aidé à populariser le produit mais quand même… Et sans remettre en question la nécessité vaccinale, y’a un truc quasi mystique, c’est cette furie quasi hystérique dès qu’on parle d’HCQ. Même si l’efficacité est plus que limitée, mais qu’elle a permis de sauver des vies, et qu’elle n’est pas particulièrement nocive si bien dosée, qu’avons-nous à perdre à l’utiliser en attendant mieux?

    Dans le même ordre d’idée, vous le savez peut-être, l’Institut Pasteur de Lille travaille sur un traitement et se disait prêt il y a moins d’un mois pour rentrer dans la phase 3… grâce à des dons privés ! Le Comité de pilotage national des essais thérapeutiques français vient de leur refuser ce mardi le label de « priorité nationale de recherche », mécanisme qui aurait assuré un coup d’accélérateur et qui au contraire les rétrocède en phase 2 (plus cruel que le foot).
    https://www.ouest-france.fr/hauts-de-france/lille-59000/traitement-anti-covid-19-pas-de-label-pour-l-institut-pasteur-de-lille-les-recherches-vont-ralentir-7152349

    je ne sais pas quoi penser, à part que ça nourrit la théorie de la compote

    Joel Napolillo, mandaye de luxe à l’asbl D’une Certaine-gaiete
    https://www.entonnoir.org/2021/02/11/ceci-nest-pas-une-critique/

    • Manu Berquin
      Publié à 21:42h, 16 février

      Bonjour,

      Pour votre question sur l’HCQ en Belgique: voici ce qu’en dit le dossier de la Libre d’il y a quelques jours (j’envoie le dossier complet par PDF à qui me donne son email):

      “Elle est morte et enterrée”, lance d’emblée Stéphane De Wit, chef de service
      des maladies infectieuses au CHU Saint-Pierre. C’est peu dire que l’hydroxychloroquine,
      médicament utilisé pour traiter certaines maladies
      auto-immunitaires comme la polyarthrite rhumatoïde, a déçu. Parce qu’elle représentait
      un espoir, notamment pour “gérer l’inflammation et la réponse immunitaire
      des patients”, dixit le professeur Pierre Coulie, immunologue à l’Institut
      de Duve et professeur à l’UCLouvain.
      En conséquence, l’hydroxychloroquine a donc été “abondamment utilisée en
      Belgique lors de la première vague, sur base de travaux préliminaires chinois et de
      l’équipe marseillaise (IHU) (du fameux professeur Raoult, NdlR)”, observe Jean-
      Cyr Yombi, professeur de médecine (UCL), spécialiste des maladies infectieuses
      et tropicales. “Les résultats de l’étude observationnelle belge sur près de 8 000 patients
      ont conclu à une réduction de 25 % de la mortalité, mais, avec les nombreux
      biais que comporte ce type d’étude, nous ne pouvons pas tirer des conclusions…”
      “Le monde médical doit faire son autocritique”
      “On s’est fait un peu avoir”, tranche pour sa part l’anesthésiste-réanimateur
      Laurent Jadot, spécialisé en maladies infectieuses (CHC Monlégia, Liège). Une arnaque à laquelle la Belgique n’a pas échappé, recommandant d’abord le médicament, notamment pour les patients hospitalisés et sous oxygène, avant de
      se raviser suite aux résultats d’études plus poussées. “Les grandes études bien contrôlées telles que Recovery (anglaise) et Solidarity (OMS) ont conclu que l’hydroxychloroquine a eu peu ou pas d’effet sur les patients hospitalisés atteints de Covid-19, que ce soit pour la mortalité globale, l’instauration de la ventilation mécanique et la durée de l’hospitalisation”, embraye Jean-Cyr Yombi.
      “Les seules études bien faites qui ont pu être analysées il y a quelques mois ne montrent
      aucun bénéfice que ce soit pour le traitement de la maladie, en prévention ou
      pour éviter l’évolution vers une forme sévère. Là-dessus le monde médical doit faire
      son autocritique”, conclut Laurent Jadot.”

      Et sinon, je suis allée voir votre site, il est vraiment intéressant !

      • D'une Certaine Gaieté
        Publié à 00:13h, 18 février

        Merci pour votre réponse, j’irai lire le dossier de la Libre à l’occasion. Mais bon, entre nous, des vocables comme “pas sérieux”, “on s’est fait avoir” ou “morte et enterrée” semble plus relever du règlement de compte que de la science. J’ose croire que lors d’une urgence sanitaire, on expérimente pour trouver un traitement, on se trompe, ou au mieux on trouve un remède intermédiaire qui permette de trouver mieux. Et même si une méta-analyse ou une étude observationnelle comporte de nombreux biais, et même si (je lache un chiffre au pif), le baisse de létalité avait été de 10%, en pleine crise où on a aucun traitement, il est criminel de ne pas avoir utiliser ce traitement. On aurait trouvé une meilleur molécule maintenant? j’entends parler de la Dexamethazone. Tant mieux évidemment, mais faut-il cracher dans la soupe et qualifier de “pas sérieux” un institut sans imaginer qu’il aurait permis d’avancer? Un institut qui a pratiqué le dépistage massif dès la première heure, qui a alerté très tôt sur les problèmes de coagulation, qui a testé un antibiotique afin de réduire l’hospitalisation dans un contexte de saturation, qui a séquencé les premiers variants en septembre dans l’indifférence ou l’incrédulité générale… Je trouve que la science ne sort pas grandie quand j’entends des médecins parler d’auto-critique, insinuant d’une certaine manière que nous serions arrivés à une qualité de soin parce que nous n’écoutons plus les recommandations de l’IHU. C’est d’autant plus risible, que j’ai vu une capsule de la RTBF tout à l’heure qui fait le point sur les traitement en Belgique (https://www.facebook.com/rtbfinfo/videos/3836499103037366/). La façon dont ils prennent en charge les patient.es, la qualité des soins, etc. Vous remplacez l’HCQ par la Dexamethazone, et j’ai l’impression de voir une vidéo de Raoult d’il y a 6 mois (l’arrogance en moins 😉
        Je travaille actuellement pour l’Entonnoir sur une analyse de la politique sanitaire en Belgique avec un statisticien de l’Uliege et une responsable santé en com’ en maison médicale. j’aimerai beaucoup discuter avec vous des recommandations que vous faites en prélude au debunkage de notre blockbuster national. Puis-je vous contacter via votre Facebook messenger? Voici en tout cas mon mail, jnapolillo@certaine-gaite.org. En vous remerciant.

  • Semal
    Publié à 09:29h, 14 février

    Je publie ce commentaire de Claire Kuneben sur Facebook. Excellente analyse du Docteur Berquin, aussi sur le site de la Maison Médicale Antenne Tournesol. Je recommande à tous ceux qui veulent passer un moment hilarant de lire l’annexe 4 (il y a une traduction française). Il s’agit un article (bidon) préparé par des médecins belges qui, pour démontrer le caractère non -sérieux de la revue où publie Raoult, y ont fait paraitre un article sur l’usage de la chloroquine dans… les accidents de trotinette! Proposé par le Belgian Institut for Education & Technology (le BITE, qui n’existe pas, on l’avait compris), cet article dingo est bel et bien, paru, dans la revue, (qui ne relit rien) oui oui oui! A le lire, on a hurlé de rire….

  • dominique dufour
    Publié à 12:51h, 13 février

    Le commentaire du Dr Berquin est parfait j’y adhère totalement Dr DUFOUR D

  • Nelly Lesire
    Publié à 09:57h, 13 février

    Merci Claude, je pense qu’il fallait cette mise au point ! Quel travail !!!

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