LE TCHAD, LE LION, WATERLOO par Marie Wiener

A l’automne 2019, j’ai hébergé une famille tchadienne (la maman et ses deux ados) et un Soudanais. Ils parlaient entre eux en arabe, s’exprimaient en anglais et français avec moi, et on s’entendait très bien. Début novembre, je leur ai proposé une excursion au Lion de Waterloo.

Nous sommes partis vers 13h, à quatre : Kylian, Henry, Sissi et moi. 32 ans, 18 et 16 (et moi). D’abord fleurir la tombe de ma mère, du côté de Braine-l’Alleud. Puis Waterloo.
Waououhhh ! Toute mon enfance, on m’a bassinée avec Napoléon et le champ de bataille, non loin duquel mes parents avaient construit leur maison, non loin duquel j’allais à l’école. J’ai dû monter quelques fois sur la butte. Mais je n’étais jamais venue depuis la restauration des installations en 2015.
Eh bien, j’ai dû admettre qu’ils ont bien fait ça. Les entrées sont chères, mais on en a eu pour notre argent. Sous la rotonde, le Panorama, resté intact je crois, donc un peu poussiéreux mais toujours impressionnant. Puis les 226 marches de la butte : vent et soleil en ont fait une véritable expédition. Et j’ai toujours aimé ce grand paysage assez préservé, très peu bâti, pour moi pas du tout la «morne plaine» de Victor Hugo. Ensuite, ils ont tous insisté pour qu’on explore à fond le musée, qu’on aille voir le film. OK, OK… Passionnés, tous.
A l’aller dans la voiture, j’avais vérifié ce que savaient ces amis africains (les enfants sont scolarisés en français): «Waterloo…? Heu, heuhh… Bonaparte!!» (Henry) Yes! La date de la bataille, ça n’est évidemment pas si net. J’explique que la Belgique a de tous temps été le champ de bataille de l’Europe, y compris lors des deux guerres mondiales. C’était quand, les guerres mondiales ? Eh bien, Sissi n’a pas mis pas longtemps à répondre : «1939 – 45 et… 1918 ?»

Une reconstitution “pour du vrai” en 2011

Donc, après avoir vraiment tout vu (la maquette de la guillotine, les portraits des grands hommes de la Révolution française, les cartes des différentes guerres napoléoniennes, les costumes, les armes… ah les sabres étincelants!!), nous sommes allés prendre un café dans le bel établissement juste en face.
Puis il nous restait encore la possibilité de visiter la ferme d’Hougoumont : une balade à travers champs, de 1,2km dans chaque sens. OK? Oui, nous nous mettons en route. La lumière a un peu baissé, mais le vent nous fouette bien de face. A la ferme, nous sommes les seuls touristes. J’ignorais le rôle clé qu’a joué cette bâtisse, QG de Wellington. Nous sommes rentrés, poussés par le vent cette fois. Le soir était tombé, la butte était illuminée.
Retour à Bruxelles.
J’ai garé dans ma rue et Sissi m’a embrassée chaleureusement en descendant de voiture: «Merciiii, Mamiiii, pour cette belle après-midi !

Marie Wiener, hébergeuse *

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