LES AIRBNB DU CŒUR

Depuis 2017, Marie a bénévolement ouvert sa porte et sa table à des centaines de migrant·es de passage.
Marie fait partie de ce réseau informel “d’hébergeuses” – car ce sont surtout les femmes qui hébergent – qui s’est construit depuis 2017 à Bruxelles et en Wallonie pour palier à la “politique d’asile” des autorités fédérales belges. A l’absence de politique d’asile, plutôt.

Watermael-Boitsfort. Une petite rue en pente et à sens unique, avec des maisons ouvrières rangées, comme des maisons de poupées, derrière leur jardinet propret et fleuri.
Les domestiques et les prolos du XIXème siècle, qui y logeaient sans doute à l’époque, ont depuis longtemps laissé la place à une population beaucoup plus “middle-class”.
Mais malgré cette inévitable “boboïsation”, ce vieux quartier populaire, en bordure de la Forêt de Soignes, est resté bien vivant, avec son marché du dimanche matin, ses cafés bavards et ses commerces de détail. Comme un village dans la ville.
Je connais Marie depuis la fin des années ’70, quand elle était une des figures connues de la LRT (trotskiste) et des mouvements féministes.
Je savais aussi, par ses “posts” réguliers sur Facebook, qu’elle “hébergeait” aujourd’hui chez elle des migrants de passage. Cerise sur le gâteau, elle est abonnée à l’Asympto ;-).
J’ai voulu en savoir un peu plus sur ces femmes qui ont fait de l’hospitalité un étonnant mouvement citoyen.
Frappe fort!“, m’avait-elle prévenu. J’ai frappé fort, et la bobinette cherra.
Et devant un “café turc” maison, pendant que ses “hôtes” de la nuit dormaient encore à l’étage, voici ce que Marie m’a raconté

Claude: Depuis combien de temps “héberges-tu”, et qu’est-ce qui a provoqué chez toi le “déclic” ?

Marie: Depuis septembre 2017. Au mois d’août déjà, des citoyens s’étaient organisés pour loger les migrants qui dormaient alors tous les soirs au Parc Maximilien, près de la Gare du Nord à Bruxelles. L’objectif était clair : “Plus une femme ne doit dormir dehors dans ce Parc ! “. Ni un jeune, ni un vieux. Le mouvement a rapidement fait tâche d’huile. Début septembre, un info a “fuité” : Théo Francken avait programmé une “rafle” de police pour le 21 septembre. Ils allaient en profiter pour embarquer tout le monde.
Le lundi 18 septembre, j’ai donc sauté le pas. Le soir même, je ramenais chez moi mon premier “réfugié sans-papiers”.
On lui avait dit “La dame te reconduira demain matin au Parc“. J’ai précisé : “Non, non, je le garde jusqu’à la fin de la rafle !“. Et c’est comme ça que je suis tombée dans la marmite.
Ma motivation était d’abord politique : j’avais honte de la politique d’asile de mon propre pays. “Pas en mon nom“. Mais en plus, j’ai redécouvert que l’hospitalité, c’est vraiment une chose agréable. En fait, c’est un truc formidable. Et je n’ai plus arrêté depuis.

Claude : Combien êtes-vous ainsi aujourd’hui à “héberger” à Bruxelles ? Et combien de personnes hébergez-vous ?

La table du petit dej’ est déjà dressée pour ses hôtes de la nuit

Marie: Aucune idée. D’abord parce que le “dispatching hébergement”, qui s’était constitué en 2017 au Parc Maximilien, a pratiquement disparu avec le premier confinement. Peut-être même un peu avant.
Parallèlement, l’équipe d’accueil du Parc a réussi à se “professionnaliser”, avec des emplois rémunérés, et a désormais privilégié la création d’hébergements collectifs – avec l’aide d’ailleurs des autorités bruxelloises. Ce qui me semble une bonne chose.
Il y a la Porte d’Ulysse pour les hommes seuls, la “Sister’s House” pour les femmes seules, et il ne restait donc “plus que” les couples et les femmes avec enfants à placer dans les familles. Je ne sais pas précisément combien nous sommes aujourd’hui.
Mais ce que je sais, c’est que les “hébergeuses” sont principalement des femmes. Quand on avait encore des statistiques sur le sujet, c’étaient même plutôt des “femmes seules”. Ce qui est assez sidérant, puisque la grosse majorité des personnes à héberger, ce sont quand même des hommes.
En tout, il doit y avoir près de 10.000 personnes qui ont “hébergé” au moins une fois à Bruxelles. Pour ma part, je suis aujourd’hui simplement inscrite dans un groupe messenger “chercher relais”, où l’on signale entre nous les offres et les besoins d’hébergement.

Claude: Prenons les choses par un autre bout. Tu as une idée du nombre de personnes que tu as personnellement hébergées depuis 2017 ?

Marie : Depuis août 2018, j’héberge non-stop au moins trois personnes par nuit. Avec des pics qui montent jusqu’à huit, et plus régulièrement jusqu’à cinq.
J’étais en contact avec V., une parlementaire formidable qui logeait tous les soirs cinq ados migrants dans la chambre de ses trois fils, encore aux études, et même dans le divan de son propre salon. Elle avait un grand appartement, mais quand même !
Cet été là, elle m’a confié un gars qui avait une jambe dans le plâtre. Une blessure “typique” (il s’était cassé le talon en sautant d’un camion).
V. voulait prendre quinze jours de vacances à la mer – c’étaient ses seules vacances de l’année. Note qu’elle en prenait quand même certains à mer avec elle, mais pas lui. Elle me l’a “confié”. Et ce gars-là, avec ses problèmes de pied, est resté dix-huit mois chez moi !
Je m’entendais vraiment bien avec lui, et je continuais à accueillir d’autres personnes en même temps. Il était Erythréen, et parlait cinq langues, dont l’arabe et l’anglais ; il me servait donc aussi de traducteur pour tous les autres. Je n’ai pas fait le calcul, mais j’ai dû “faire” 900 nuitées par an.

Claude: 900 ! C’est dingue. Pour un seul soir, ou pour des périodes plus longues ?

Marie : La majorité d’entre eux sont “en try”, comme on dit. Ils essaient juste de “passer en Angleterre”. Ils viennent chez moi deux trois jours, pour récupérer, pour dormir, pour reprendre des forces, et puis le lundi ou le mardi, ils repartent la semaine à Calais pour tenter leur chance.
Une fille m’a dit un jour, je n’avais jamais compté : “… Cela fait neuf mois que je reviens ici chaque week-end !”. Et maintenant, elle est en Angleterre.
Quand ils passent en Angleterre, du moins ceux dont j’ai reçu des nouvelles, ils me disent tous qu’ils ont reçu assez rapidement des papiers là-bas. Cela fait réfléchir. En Belgique, j’ai personnellement conduit quatre personnes à l’Office des étrangers, deux Érythréens, qui ont finalement reçu une réponse positive, et deux Soudanais du Darfour, qu’on a fait poireauter. Réponse négative pour le premier au bout de deux ans. Trois semaines après, il était en Angleterre. Et le second attend toujours. Il est passé par un “statut Dublin”, puis il a dû faire une nouvelle demande. Il en a marre, et maintenant il essaye lui aussi “de passer”.

Claude: Pourquoi la Grande-Bretagne fait-elle figure d’Eldorado pour tant de migrants ?

Marie. On s’est beaucoup posé la question. Pour les anglophones, il y a évidemment la langue. Parfois aussi, ils ont déjà des membres de leur famille qui peuvent les accueillir là-bas. Il y a aussi un aspect administratif très important : si j’ai bien compris, la carte d’identité n’est toujours pas obligatoire en Angleterre. On peut s’y déplacer plus librement. Et puis l’administration y est beaucoup plus décentralisée.
Plus fondamentalement, il y a aussi je crois là-bas un attachement profond aux libertés individuelles et aux droits démocratiques. Si les migrants disent qu’ils sont en danger dans leur pays d’origine, en six mois ou en un an, on leur donne des papiers et ils peuvent travailler. Ils vont peut-être en baver avec des boulots de merde payés des cacahuètes, mais ils peuvent espérer arriver à vivre librement, sans devoir se cacher.
Après, tout n’est pas rose pour autant.
Priti Patel, la très conservatrice Ministre de l’Intérieur, a aligné les déclarations très musclées sur l’immigration : des “vagues artificielles” dans la Manche pour empêcher les traversées en canot, des casernes insalubres pour parquer les migrants en bord de mer, ou même le projet de les envoyer collectivement par avion … au Rwanda ! Mais rien de tout ça n’a pour le moment été mis en œuvre. Le gouvernement anglais avait affrété un avion pour le Rwanda, avec 32 migrants à bord. Les juristes et les militants anglais les ont fait sortir un par un, et pour finir, l’avion était vide ! En Belgique, on en renvoie tous les jours “chez eux” au départ de Zaventem.

Sur le lecteur de CD, un invité surprise

Claude: Tu nous disais que la majorité des hébergeurs étaient en fait … des “hébergeuses”. Comment gère-t-on les relations avec des hommes qui viennent de pays islamiques ou de cultures souvent très “patriarcales” ?

Marie: Les Érythréens sont plutôt orthodoxes. Mais c’est un Égyptien qui m’a très tôt aidé à mieux me situer par rapport à tout ça. Comme je savais qu’il avait des restrictions alimentaires, je lui ai demandé : “Tu es musulman ?”. “Oui”, m’a-t-il répondu, “toi aussi?”.
Et peut-être pour le tester, j’ai répondu : “Non, je suis juive”.
“Bah!” m’a-t-il dit, “c’est tout de même le même dieu!”.
Et voilà, c’était réglé.
Je n’achète jamais de porc. Je n’achète jamais halal. Et c’est bon comme ça.
J’en ai vu quelques uns prier, mais ils sont une infime minorité. En fait, ce sont surtout les orthodoxes qui se signent avant et après les repas.

Claude : Tu ne parles que de gens qui viennent d’Afrique de l’Ouest…

Marie : … de l’Est !

Claude: … D’Afrique de l’Est. J’avais une chance sur deux de me tromper (rires). Pourquoi t’es-tu “spécialisée” dans ces deux pays particuliers ?

Marie : Les Érythréens et les Soudanais sont souvent majoritaires parmi les migrants en Belgique. Mais il y a aussi les Afghans (je n’en ai pas hébergés), les Irakiens (là, j’en ai eu), les Palestiniens (aussi, mais pas beaucoup), les Syriens (…je ne me souviens plus). Et puis, comme on vient souvent chez moi “au bouche à oreille”, ceux qui logeaient chez moi ont invité les autres, et ceci explique sans doute aussi cela.

Claude : L’hébergement est je suppose gratuit. Mais comment vous arrangez-vous pour payer la nourriture ?

Dans un coin du salon, une valise de trente-cinq kilos. Un couple d’Érythréens qui est passé en Angleterre. “Il va falloir que je descende la valise à la cave”.

Marie : C’est moi qui paye. Cela ne me coûte pas très cher, et cela rentre dans le cadre de mon budget, qui est une pension légèrement supérieure à la moyenne, mais qui reste une “petite pension”. Je suis comme ça.
Je cuisine beaucoup de légumes, peu de viande (un repas sur deux) et je ne jette jamais rien. Après, j’ai aussi reçu diverses aides et coups de pouce.
Dans l’ordre chronologique, les “frigos solidaires” (à une époque, toute ma viande venait de là). Puis un réseau de solidarité qui passait par les “Tartes Françoise” (une enseigne assez classe, je n’ai jamais mangé autant de tartes et de quiches !).
Puis une femme qui fait toutes les “fins de marchés” bios et qui m’apporte tous les dimanches une caissette de fruits et de légumes… bios !
Et puis enfin, la dernière aide, qui est toujours là. La commune de Boitsfort a un service d’aides qui s’appelle “Coup de Pouce”, en faveur de projets choisis par vote par les habitants eux-mêmes. Ce projet est régulièrement “élu”, et cela me “rapporte” un ou deux euros par nuitée. Évidemment, cela ne couvre pas l’entièreté de “mes frais”, mais sur un trimestre, cela peut faire un billet de 500, et je ne crache pas dessus.

Claude : Cela doit être étrange, pour ces migrants, de connaître à la fois cette hospitalité solidaire et gratuite, et le racket organisé des passeurs, qui réclameront quelques centaines ou quelques milliers d’euros. (Je vois que Marie réagit). Ce n’est pas ça ?

Marie: Je n’en sais rien, mais ce n’est pas l’impression que j’ai. En Libye, c’est clair, il se passe des horreurs. Et pour passer la Méditerranée, il faut payer, et il y a déjà eu des centaines et des milliers de victimes.
Je me suis retrouvé à une consultation à St-Pierre avec une fille qui avait besoin de soins, et j’ai assisté à sa demande à l’entretien médical. Elle racontait : “Je suis passée par la Libye, je suis une femme, donc… vous savez bien. J’ai été violée”.
C’est systématique. Les femmes sont violées, et les hommes parfois tués. J’ai hébergé un migrant qui avait ainsi perdu son frère là-bas.
Mais à part cela, à vrai dire, je ne sais pas très bien comment cela se passe. Moi, je ne les interroge pas sur leur histoire. En partie, par discrétion. Mais aussi, parce que j’ai du mal à entendre ces récits. J’ai envie de partager avec eux une parenthèse de paix, d’hospitalité et de bienveillance. Pas d’entendre des horreurs qui ne font que nourrir mes propres cauchemars.
Alors, bien sûr, il y a certainement ici et là “des mafias”. Des criminels qui profitent du malheur des autres.
Mais souvent, comme avec les drogués qui sont à la fois consommateurs et dealers, les “passeurs” sont souvent eux-mêmes des sans papiers qui “payent” ainsi leur passage en faisant le guet ou en conduisant une camionnette. Ce n’est pas un monde en noir et blanc avec d’un côté “les salauds”, et de l’autre “les victimes”.

Claude: Cet hébergement quotidien a dû profondément changer ta vie. On perçoit bien tes motivations politiques. Mais qu’est-ce que cela t’a personnellement apporté “à toi” ?

Marie (rires) : Cela m’a sans doute permis de lutter contre le “syndrome du nid vide” !
(ndlr : Marie a une fille de trente ans qui a aujourd’hui quitté la maison).
C’est vrai que j’ai une double motivation. L’une, comme tu l’as dit, est politique ; l’autre est plus personnelle. C’est en effet beaucoup plus gai de vivre dans une maison, entourée de gens sympathiques et avec qui je m’entends bien, que d’y vivre seule ! Je ne cache pas ça.
Bien sûr, tous ne sont pas sympathiques. Mais quand le courant ne passe pas, je m’arrange pour qu’il déménage, sans le jeter pour autant à la rue. Je lui trouve un autre logement. Et puis voilà.
Mais tu sais, l’immense majorité des gens que je loge sont sympathiques et serviables.

Claude : Ils peuvent l’être. Tu les loges et tu les nourris quand même à l’œil (rires).

Marie. Absolument. Et cela induit un certain rapport particulier. Je suis la maîtresse de maison, dans tous les sens du terme. C’est moi qui décide de tout.
Ce qu’on mange, quand on change les draps, quand on nettoie…
Mais à part ça, ils se lèvent quand ils veulent, ils rentrent à l’heure qui leur convient, ce n’est pas mon problème, la porte est toujours ouverte.
Ma fille rentrerait en pleine nuit, même à trente ans, j’aurais les chocottes. Là, ils font vraiment ce qu’ils veulent.
Ce “plaisir de l’hospitalité” mis à part, et pour revenir à quelque chose de plus “politique”, il y a aussi chez moi une volonté certaine de venir en aide aux plus vulnérables.
Or on dénie à ces gens toute dignité, on leur refuse les droits les plus élémentaires.
Les flics les brutalisent souvent de façon éhontée. Ils reviennent chez moi dans des états pas possible, indignés, humiliés, meurtris, furieux.
Plus encore que les vieux, plus encore que les chômeurs, on les traite vraiment comme des sous-hommes, comme des non-citoyens.
Et maintenant, en plus, il y a l’Ukraine. Qu’est-ce que tu crois ? Ils suivent l’actu sur leurs Iphone. Quand ils voient comment sont traitées les réfugiées ukrainiennes – attention, bien sûr qu’il faut les accueillir ! Mais ils voient bien la différence.
Ils voient bien la négrophobie. Moi, je ne parle plus de “racisme”, je parle de “négrophobie”.
Cela exprime mieux le contraste entre l’accueil fait à ces jolies femmes à la peau blanche et aux pommettes hautes, qui nous viennent de l’Est, et puis à ces gars et à ces filles à la peau foncée, plus ou moins foncée d’ailleurs, qui nous viennent du Sud, et qu’on maltraite de façon absolument scandaleuse.
Je vois l’État de droit qui s’effrite, et le premier bloc qui tombe, tu vois c’est la façon dont on traite ces gens-là.

Propos recueillis par Claude Semal le 2 septembre 2022.

 

Si l’hébergement vous tente ou vous intéresse :

http://www.bxlrefugees.be

Et puis, après avoir relu son interview, Marie m’a encore fait parvenir ce petit témoignage. “Tu en fais ce que tu veux“, m’a-t-elle dit. Voilà, je vous le confie.

 

“Apprivoiser sa peur…”

Femme seule, accueillant majoritairement de jeunes hommes: pendant près de 2 ans j’ai eu peur. Peur chaque fois que j’accueillais un “nouveau”.
Pas peur de l’étranger, ni du black, ni rien de tout ça. Peur de l’homme pas encore familier.
On en a discuté entre hébergeuses (la spécialiste, qui a organisé une ou deux réunions de femmes sur ce thème: Anne-Catherine de Nève, tu la trouveras sur FB).
Toutes ne sont pas passées par cette peur, mais je suis loin d’être la seule.
Certaines hébergeuses précisaient qu’elles n’hébergeaient que des femmes, éventuellement des couples. Je n’ai jamais mis cette restriction parce que je savais que les hommes seuls étaient la majorité. Une juriste (50 ans) hébergeuse m’a un jour expliqué qu’un homme seul était plus “à risque” que 2, 3 ou 4 hommes ensemble (je lui en avais amené 4 – parce que je faisais à l’époque aussi “chauffeuse”), qu’en groupe jouait le contrôle social entre eux.
Je n’ai jamais eu de problème. Et un jour, j’ai constaté que la peur avait disparu. J’ai depuis lors la conviction intime que, chez moi, je me fais respecter et obéir “au doigt et à l’oeil”, que je vais maîtriser toutes les situations possibles…
Marie
1 Commentaire
  • Catherine Kestelyn
    Publié à 10:52h, 29 septembre

    Ca fait plus de 3 semaines que ce texte est paru. J’ai eu grand plaisir à être interviewée par Claude. Il me semblait qu’on se comprenait avant que je n’ouvre la bouche.
    Je voudrais pourtant préciser que mon petit addendum ne parle pas, selon moi, de “Maîtriser sa peur”. Mais bien plutôt de la peur ancestrale, atavique, de nombre de femmes pour la violence et les abus des hommes. Je voudrais que même un homme aussi égalitaire et respectueux que Claude S. se sente concerné. Et honteux de cette angoisse vis-à-vis de son sexe, angoisse toujours résurgente, même chez une femme comme moi, qui a mené sa propre barque et s’estime totalement indépendante du “sexe fort”.

Poster un commentaire