LES LECONS DU DOCTEUR ZIZI

BAM ! (Belgian Alternative Media) est un de ces nouveaux médias nés de la crise du COVID. Un peu trop systématiquement « anti max anti vax » à l’origine, du moins à mon goût, BAM ! s’est progressivement imposé comme un réel vecteur de contre-information, dans ses reportages comme dans ses tables rondes, en initiant notamment quelques débats passionnés et passionnants. La récente interview du docteur Martin Zizi fait partie de ces moments précieux.

 
Ce biophysicien est pourtant un homme du sérail : ancien directeur du département épidémiologie du Ministère de la Défense, ancien président du Comité d’éthique, professeur de physiologie à la VUB et à la KUL, l’homme sait visiblement de quoi il parle quand on chuchote le mot « virus » à l’oreille des seringues. Il a été interviewé par Eddy Caekelberghs à la RTBF, et il a son rond de serviette dans les cartes blanches de « La Libre » ou du « Vif / L’Express ».
Esprit libre, pédagogue brillant, à l’ironie assassine (quand on s’appelle Zizi, y a intérêt !), il a abordé quelques notions essentielles à la compréhension du moment que nous traversons.

1. Le SARS-2 est une « zoonose ».
Je pensais que cette caractéristique exprimait l’origine de la maladie (chauve-souris ou pangolin). Mais cela signifie aussi que le virus du COVID-19 loge chez des dizaines d’autres espèces animales. Chien, chat, belette, lapin, veau, vache, cochon, furet, … poétiquement rebaptisées « réservoirs ». C’est une très mauvaise nouvelle pour nous.
Car si on a pu éradiquer les virus de la « polio » et de la variole, c’est parce qu’ils ne « colonisaient » jamais que les êtres humains. Face aux vaccins, ces sales bestioles n’avaient pas de « zones de repli ». Ici, ces « réservoirs » à coronavirus » seront toujours prêts à relancer de nouvelles contagions.

2. Le SARS-2 est un mutant.
En un an, le SARS-2 a muté 15.000 fois, en engendrant une quinzaine de « variants ».
Les « variants » sont des mutations suffisamment importantes pour affecter la virulence, la reproduction ou la contagiosité du virus. Or certaines de ces mutations échapperont probablement au ciblage d’une vaccination unique. Comme pour la grippe, il faudra donc adapter le vaccin tous les ans, ou se faire annuellement vacciner contre plusieurs « variants ». A l’aulne de ces deux constats, l’objectif « zéro COVID » semble donc une pure cornichonnerie. Il va falloir « vivre avec ».

3. Chaque virus a son seuil de morbidité et de contagion.
Les virus sont en permanence présents autour de nous. En Europe du Nord, par exemple, entre 30 et 66% des gens ont du staphylocoque doré sur la peau.
Mais chaque maladie a son seuil de morbidité et de contagion, et le nombre de virus nécessaires pour provoquer une infection varie énormément d’une maladie à l’autre.
Pour l’hépatite B, c’est dix virus. Pour le SIDA, c’est mille particules virales. Pour le SARS-2, c’est 1.000.000 de virus par millilitre. Pour évaluer la dangerosité et la « contagiosité » d’une maladie, il faut évidemment tenir compte de ces différences d’échelle.

4. Les tests PCR sont faussés et inadaptés à un « testing » de masse.
Si on prend une marge de sécurité, en divisant par exemple ce chiffre par dix, personne ne peut donc être malade du COVID (ou contagieux) en dessous de 100.000 virus par millilitre. Or le principe du test PCR est « d’amplifier » plusieurs fois les données initiales, pour en tirer des conclusions sanitaires.
Pour déceler ce seuil de 100.000 virus, 23 ou 24 cycles « d’amplification » sont nécessaires et suffisants.
Or en France et en Allemagne, ils furent poussés à 38, et en Belgique, à une trentaine. Résultat ? Une quantité impressionnante de « faux positifs », puisqu’ils expriment la présence de quelques unités du virus, là où il en faudrait 100.000 pour atteindre le seuil de morbidité. Comme si on vous déclarait : « Vous avez de la fièvre », parce que votre thermomètre est passé de 36,8 à 36,9 degrés.
On retrouve peut-être ici nos fameux « asymptomatiques », ces « positifs » qui sont « malades sans être malades ».
Selon le docteur Zizi, les tests PCR devraient donc être réservés aux « tests de confirmation » pour établir scientifiquement un diagnostic « COVID-19 ». Mais pour un « testing » de masse, les tests « antigéniques » seraient beaucoup plus adaptés.
Sur le principe des « tests de grossesse » (en remplaçant l’urine par une goutte de sang), ils vous donnent en effet un résultat immédiat, sur la table de la cuisine, au prix de cinq ou dix euros. Alors que les tests PCR prennent trois ou quatre jours, et sont facturés 50 euros pièce par les labos !
« Si je dis ça, je vais me faire tuer par tout le monde », avait prévenu le professeur Zizi, comme surpris par sa propre audace. Par tout le monde, … je ne sais pas. Mais par les labos, très probablement !

5. On a remplacé la médecine par la logistique.
Mais le docteur Zizi est surtout remonté contre les politiques sanitaires gouvernementales. « Aplatir la courbe des infections ne fait pas une politique de santé. Cela sert juste à ventiler les morts dans le temps ».
Martin Zizi ne comprend pas non plus pourquoi, dès le début, on a mis « la première ligne médicale » à l’arrêt (les médecins de famille et les maisons médicales).
Et pourquoi, au lieu de soigner les gens, on leur a dit de rester enfermés chez eux !
Je peux en témoigner aujourd’hui encore : j’ai fait un COVID il y a deux mois, et on ne m’a même pas prescrit une aspirine !
« Si j’avais dû conseiller le gouvernement », précise le professeur, « J’aurais fait exactement l’inverse : j’aurais renforcé cette première ligne de soins, en la formant, en lui donnant des budgets et des équipements ». Et en établissant des protocoles médicamenteux.
Car à défaut, on a remplacé les médecins de famille par les services d’urgence des hôpitaux, où les malades débarquent souvent dans une phase aigüe de la maladie, beaucoup plus longue et plus difficile à soigner.
Après quoi, au nom de ces services hospitaliers débordés, on a mis des pays entier à l’arrêt. Tout cela est parfaitement absurde.

6. On a remplacé de vrais médicaments par un hypothétique vaccin.
Très tôt dans la pandémie, le vaccin a été avancé comme seule porte de sortie à la crise sanitaire. Des sommes colossales ont été investies en ce sens, tant par les pouvoirs publics que par le secteur privé. Quand la presse parlait d’un médicament, c’était le plus souvent… pour dire qu’il ne fonctionnait pas !
Or il existe plusieurs médicaments antiviraux efficaces contre le COVID-19, même si aucun protocole « de référence » ne semble encore s’être imposé dans le monde.
Pour sa part, le docteur Zizi préconise l’usage de l’Amadantine (utilisée contre la maladie de Parkinson, légal en France et en Allemagne), combinée si nécessaire à l’Ivermectine (un médicament antiparasitaire connu), le tout associé à un antibiotique puissant pour éviter les surinfections bactériennes.
Le virus SARS-2 invite en effet souvent des bactéries dans ses bagages. Aux urgences en Italie, entre 35 et 66% des patients arrivaient en détresse respiratoire, suite à des pneumonies bactériennes profondes !
Or en refusant de traiter plus tôt ces malades par antibiotique, « parce que c’est un virus », on revient en fait en1918, avant l’invention de la pénicilline, quand les maladies respiratoires étaient encore souvent mortelles.

7. Une maladie « de vieux ».
On le sait, comme le virus de la grippe, le COVID-19 cible prioritairement les personnes vulnérables comme les gens âgés et ceux atteints de comorbidité (surpoids, hypertension, diabète, etc…). Au-dessus de 80 ans, il y a de 4 à 6 % de décès. Dix fois moins en dessous de 60 ans. Un cas sur 100.000 en-dessous de 40. Et trois cas sur un million en-dessous de 20.
C’est donc sur les malades les plus âgés qu’auraient dû prioritairement se concentrer des soins. Or on a fait exactement l’inverse. On a laissé les vieux mourir sans traitements, coupés du monde, isolés dans les maisons de repos. C’est la première dramatique erreur du gouvernement dans la gestion de cette crise.

8. Une maladie mystérieuse.
Il y a enfin une certaine catégorie de patients dont le système immunitaire semble étrangement déficient face au SARS-2. Il aide en effet le virus à entrer dans les cellules, plutôt que de s’en protéger. C’est évidemment une catastrophe, et cela débouche très vite sur une détresse respiratoire aigüe.
Autre énigme médicale, le COVID « forme longue », qui continue à provoquer des troubles physiologiques graves, dont une intense fatigue, plusieurs mois après le début de la maladie, et cela, alors même que la charge virale initiale semble avoir pratiquement disparu.

9. Vaccination et immunité de groupe.
Le docteur Zizi est un partisan de la vaccination. Il rappelle l’éradication de la polio et de la variole. Ou le vaccin contre la rougeole, qui évite les 2 à 3% d’encéphalites, aux conséquences parfois lourdement handicapantes.
Mais face à un virus mutant, si la vaccination peut être une réponse efficace, elle montre aussi des failles. Car si tout le monde a été immunisé avec le même produit vaccinal, si l’un ou l’autre variant échappe au vaccin, il le fera sur toute la planète entière. « On va toujours courir derrière le virus ».
C’est pourquoi, on peut parallèlement continuer à jouer partiellement la carte de l’immunité “naturelle” de groupe, plus lente et plus risquée, mais aussi plus solide, car elle s’adapte “naturellement” à l’émergence de nouveaux variants. Le vaccin, c’est une seule clé. L’immunité de groupe, ce sont des milliers de petites clés différentes.
Je retranscris ici les paroles du professeur Zizi, que ce passage avait particulièrement mis en verve :
« Il est utile pour cette raison de toujours garder un peu d’immunité de groupe. Un ancien collègue à moi, le docteur Gala, l’avait dit publiquement, et il s’est fait tuer. Or il se fait que c’est un bon médecin, un bon chercheur, et il avait raison. Mais on s’est écrié : « C’est un néonazi ! Il veut laisser mourir les Belges ! ». Et le Ministre Van-de-Pantalon a osé dire : « Ce type est fou, il ne sait pas ce que c’est une courbe exponentielle ».
Moi je répondrai à ce ministre de façon très claire : « Vous avez appris à compter en cachant de l’argent, vous avez appris les tables de multiplication à l’Unif, vous divisez très bien la population, mais là, il est temps de faire une soustraction quelque part. Il y a un moment où il faut arrêter d’être bête. Et donc : le médecin avait raison, le politique avait tort, mais c’est le politique qui a convaincu, parce que c’est lui qui passe à la télévision ».
Quand aux tranches de la population à vacciner, il convient pour lui d’examiner à chaque fois la balance risques / bénéfices.
Pour les personnes âgées, la vaccination lui semble s’imposer de soi : « Entre une mortalité de 4%, et un risque vaccinal de 1 pour mille, je choisis évidemment le vaccin ».
Mais pour la même raison, la vaccination lui semble inutile pour les plus jeunes, qui pourront toujours de plus être soignés par médicament : « Si j’ai un risque de 1 sur un million, et la même proportion de risque vaccinal, je dis non merci ».

10. Les nouvelles technologies de vaccination.
Quand on lui parle de vaccin à ARN-messager, son œil de chercheur s’allume. La nouvelle technologie utilisée lui semble un outil extraordinaire pour combattre à l’avenir certains cancers. Mais pour le COVID-19, il est plus dubitatif. « On a mis les vaccins sur le marché en brûlant tous les feux rouges, sans avoir réalisé une Phase III complète. La Phase III est en train de se dérouler grandeur nature. Pour ma part, je m’attends à ce qu’une partie des gens sous vaccin développent des problèmes auto-immunitaires ».
Le climat engendré par la campagne de vaccination l’inquiète aussi beaucoup. « Ce n’est plus le scientifique qui parle, c’est le citoyen ». Il relève ce paradoxe orwellien : « Au nom de la solidarité, on a divisé la population. Pourquoi on a fait ça ? ».

11. Le marché des vaccins : le nouvel Eldorado.
Si on vaccine le tiers de la population mondiale, cela représentera un marché de 100 milliards. Si on vaccine tout le monde plusieurs fois pas an, ce sera un budget entre 500 et 1000 milliards. « Si je suis un fonds de pension, je lâche tout de suite mes positions dans le pétrole et j’achète tout ce qui concerne les vaccins ».
Oui, cela fait beaucoup d’argent sur la table. Et beaucoup d’argent sous la table.
Merci Professeur pour ce cours magistral.

Claude Semal, le 12 mai 2021.

1 Commentaire
  • Manu Berquin
    Publié à 16:03h, 13 mai

    Je n’ai pas regardé cette interview pour protéger ma santé mentale, ayant déjà lu plusieurs textes du Dr Martin Zizi, qui se présente comme le CEO d’une société de la Silicon Valley travaillant sur des identifiants biométriques pour des paiements en ligne et autres applications techniques. Il est donc assez éloigné d’un suivi médical de patients.
    Malgré tous ses beaux titres, ce médecin n’est visiblement pas à jour dans ses connaissances sur les traitements du covid, ni sur les traitements des maladies courantes d’ailleurs (on ne traite pas une laryngite, une trachéite par antibiotiques : c’est inutile et ça crée de la résistance aux antibiotiques pour quand on en a réellement besoin).
    De très nombreuses études ont été menées et ont démontré qu’il n’y a pas de traitement médicamenteux qui permette de se débarrasser du virus. Seules quelques molécules permettent d’atténuer les effets de l’inflammation et ne sont utiles que dans certaines situations.
    Il ne connaît visiblement pas l’activité de la première ligne. Elle aurait été à l’arrêt ? Nous n’avons jamais autant travaillé. Déterminer le degré d’urgence pour chaque appel en organisant une disponibilité 24/7, conseiller, rassurer, suivre à domicile ou par téléphone les patients atteints sérieusement et non hospitalisés, assurer des soins palliatifs, gérer les prescriptions et résultats de tests, les quarantaines, continuer vaille que vaille le suivi des pathologies chroniques et non-covid…
    Une pratique de médecine générale n’est pas aménagée pour recevoir des malades contagieux tout en protégeant les patients chroniques et fragiles: pour cela il faudrait une double entrée, deux salles d’attente, des cabinets différents pour contagieux et non contagieux, des équipements en quantité. Ce ne serait possible que pour de très grosses pratiques, soignant des milliers de patients, qui ne sont plus à taille humaine.
    En sous-entendant que les soignants privent les patients de traitements efficaces, c’est toute une profession qu’il insulte.

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