25 octobre 2025
LES « RADARS » ET LES « SANS DROITS » par Bernadette Schaeck
Celles et ceux qui “sortent des radars” ?!?
A propos des chômeurs en fin de droit en allocations d’insertion en 2015, ou de ceux qui le seront à partir du 1er janvier 2026 et plus tard, on les nomme souvent comme ceux qui “sortent des radars”.
A savoir qui n’auront ni emploi, ni revenu d’intégration, ni autre allocation sociale.
Laissons les radars contrôler les automobilistes en infraction.
Et à propos de toutes ces chômeuses et tous ces chômeurs en fin de droits, parlons de « personnes sans droits ». Parce que c’est ça, la réalité, ils et elles se retrouvent sans aucun droit propre, et ça n’a rien à voir avec les radars…
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Votre demande sera traitée dans les 30 jours !?! Sur un accusé de réception daté du 3 mars 2025, il est indiqué : “Votre demande sera traitée dans les 30 jours qui suivent la date du présent accusé de réception et la décision sera prise dans le même délai par le Comité du service social”. 7 fois 30 jours plus tard, la décision n’est toujours pas prise.
Voilà le genre de situations que nous rencontrons.
La Commission des affaires sociales débat actuellement des “compensations financières” qui seront accordées aux CPAS suite à la réforme du chômage. Je ne parviens pas à trouver le temps de vous les résumer et les commenter. Un CPAS qui n’est pas capable de traiter les demandes actuellement – pour diverses raisons – n’est absolument pas prêt à traiter les demandes qui afflueront à partir du 1er janvier. Mais de ça, l’Arizona n’en a rien à f…..
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Il m’écrit : “Sans votre aide, mon dossier n’aurait jamais été accepté. Ils veulent que des gens comme moi restent éternellement dans la pauvreté et ne puissent jamais accéder à l’échelle sociale. Mais je ne permettrai pas que cela arrive”. Suivent ses remerciements, que j’accepte, en toute humilité, et convaincue que, sans aide, beaucoup de personnes ne parviennent pas à faire valoir leurs droits. Sa volonté “Je ne permettrai jamais que cela arrive“, solidarité totale évidemment. Mais c’est terrible, ça, que des personnes soient convaincues (à tort ou à raison) qu’un CPAS veuille qu’elles restent éternellement dans la pauvreté.
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Un vent mauvais souffle sur les CPAS. Ou plutôt sur leurs usagers ! Je n’ai aucune prétention statistique, évidemment. Je ne connais que les situations individuelles des personnes qui nous contactent pour défendre leurs droits, et celles qui nous sont décrites par les services sociaux et associations diverses qui sollicitent notre aide pour tenter d’assurer ces défenses individuelles. De ce que je constate, c’est comme si des CPAS (pas tous, mais beaucoup) prennent les devants. Prennent des décisions de plus en plus restrictives et répressives.
Indiquent que, hors de preuves de recherche très active d’emploi, hors d’acceptation de formation aux métiers en pénurie, hors d’acceptation de contrats article 60 quels qu’ils soient, “c’est mort”. Menace ou réalité de retrait du revenu d’intégration.
Si c’était déjà le cas, il me semble évident que c’est de plus en plus répandu.
Si les associations, les syndicats, les organismes d’éducation permanente… ne s’organisent pas pour défendre les droits des usagers des CPAS, c’est une hécatombe en perspective.
Je ne cherche pas les like. J’essaie d’alerter. Je prends par ailleurs plusieurs initiatives hors Facebook. Mais je ne suis rien. C’est juste de la lucidité. Que tous ceux et toutes celles qui pensent pouvoir faire quelque-chose – individuellement ou collectivement – pour que les usagers des CPAS ne soient pas plus encore qu’avant la réforme du chômage isolés, inorganisés, sans défense, prennent les initiatives qu’ils/elles peuvent.
Bernadette Schaeck de l’Association de Défense des Allocataires Sociaux
Contact : www.adasasbl.be


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