L’HEURE DE LA RETRAITE par Bernard Cotroux, enseignant.

A tou(te)s mes étudiant(e)s
En disant au revoir à mes derniers étudiants officiels, c’est à tou(te)s mes étudiant(e)s depuis quarante ans que j’adresse ce mot…
De Woluwe à Ixelles, de l’Université européenne à la 4ème menuiserie de Wavre, de la première Latin à Leuze au Bachelier agricole (techniques agricoles ? je ne sais plus) à Soignies, de Henri La Fontaine (CAP, Educateurs, et autres) et Jean d’Avesnes à Mons, du Collège Cardinal Mercier à Braine-l’Alleud au Collège Sainte-Marie de Saint-Ghislain, des Aide-soignant(e)s et Aides familial(e)s, Auxiliaires de l’enfance, Techniciens compta, Techniciens informatique et CESS de la Promotion sociale de Leuze, aux CAP, porteurs et non-porteurs du CESS et à ceux porteurs d’un diplôme supérieur (jadis), aux Bacheliers en Informatique de Gestion, en Comptabilité à Tournai, du Collège Notre-Dame de Tournai à l’IPES Tubize (où je donnais … néerlandais !), des infirmières psychiatriques de Sainte-Anne à Mons, aux Techniques et Professionnelles (je ne sais plus lesquelles !) de Charles Deliège à Binche, à tous ceux dont je ne me souviens pas sur le moment tant il y en a, à ces milliers de personnes qui m’ont appris mon métier de pédagogue au moins autant que je leur ai enseigné des matières mais aussi des attitudes, tenté de transmettre des valeurs et d’éveiller certainement (je ne peux pas m’en empêcher), et jusqu’aux adultes dans des institutions privées, le moment est donc venu de dire au revoir.
J’atteins ce mois-ci l’âge canonique de la pension en Belgique. Je quitte avec tristesse mais aussi avec soulagement un monde qui se transforme en brutalisant encore et à nouveau les étudiants et les enseignants, pour me consacrer plus à mes aspirations artistiques et littéraires pour autant que ma santé me le permette.
La main sur le cœur, je m’incline devant vous qui avez été mes véritables enseignants.
Et je salue mes collègues, parmi lesquels je compte je crois quelques ami(e)s.
Et puis aussi ceux qui furent mes enseignants et mes formateurs, de l’école maternelle à l’université et plus tard encore.
N’oubliez pas tous autant que vous êtes de résister à ce qui veut vous conformer, vous déchiqueter, vous utiliser. Dessinez votre propre chemin autant que vous le pouvez.
Au plaisir de vous recroiser, comme le chante Mouloudji, «quelque part n’importe où »…

Bernard Cotroux. Enseignant. Mai 2023.

(sur sa page Facebook, au nom de Dran Xu II)

Pas de commentaires

Poster un commentaire