MES 300 JOURS DE “PRISE D’OTAGE” par Anne Löwenthal

Ces trois jours de grève, que certain.es (qui étaient sans doute en voyage sur Mars toutes les semaines précédentes, durant lesquelles on a été prévenu.es non stop) appellent indécemment ”prise d’otages”, ce n’est rien à côté de notre quotidien.
300 jours par an, sur certaines lignes, il y a des problèmes : retards, annulation, voitures bondées, chaleur insupportable, froid.
Sans compter les fréquences lamentables, la durée de certains trajets, l’impossibilité d’envisager le train si on a un truc le soir, le coût exorbitant des titres de transports, quels qu’ils soient. Pas la peine de faire le calcul : entre les fois où je dois filer en voiture au boulot faute de train et celles où j’y suis arrivée en retard en train, la SNCB me fait perdre bien plus que 3 jours par an.
Et en plus, elle me maltraite en me faisant voyager dans des conditions inacceptables.
Tout le mois d’août, il y a eu des travaux sur cette ligne. Pour améliorer les choses, nous a-t-on dit. Outre que les alternatives durant ces travaux étaient tellement impraticables que j’ai été (ainsi que bien des compagnons de galère) remise en télétravail pour un mois, on attend toujours les améliorations.
Ici, comme chaque vendredi depuis bien longtemps et comme beaucoup trop d’autres jours, on a droit à ça. On est crevé.es, de mauvaise humeur et il n’est pas rare que certain.es d’entre nous agressent (verbalement, mais pas que) les accompagnateurs et accompagnatrices qui n’y sont pour rien.
Au contraire, ils et elles se battent pour que ça change. Et ils et elles sacrifient une grosse partie de leur salaire pour ça, parce que les indemnités des syndicats sont très loin de le compenser.
Je ne sais pas comment, mais au lieu de leur râler dessus, il faut absolument qu’on les rejoigne dans ce combat.

Anne Löwenthal

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