NAGER SANS EAU par Pascale Fonteneau

La vie ne se range pas comme un tiroir. Certains s’y emploient pourtant avec acharnement. La mine grise, l’air grave, réunis autour d’une table ou penchés sur un clavier, ils imaginent sans arrêt des systèmes uniformes et compliqués pour « manager » tout et n’importe quoi. Sur le papier l’initiative est parfois louable, mais beaucoup semblent ignorer des réalités vieilles comme le monde. Celles des humeurs matinales. Celles des imprévisions hivernales. Ou celles des chaussettes perdant leur binômes dans la machine à laver. Observables depuis la nuit des temps, ces mystères sont soudain réduits à des équations et des proportionnelles. Quelques chiffres consignés en tout petit par ces « certains » censés nous faciliter la vie, mais qui, surtout, confortent des théories très théoriques. C’est moche, mais c’est ainsi. Aussi, sans être pessimiste (quoi que), arrivera forcément le jour où, par souci d’économie, on recommandera l’apprentissage de la natation sur des schémas et des tutos. Sans mettre le pied dans l’eau. Au secours.

Pascale Fonteneau (sur sa page Facebook)

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