NOUS LISEZ-VOUS ? par Claude Semal

Nous lisez-vous ? Curieuse question. Si vous avez ces mots sous les yeux, c’est que la réponse est nécessairement positive. Oui mais, comment nous lisez-vous ?

L’application WordPress, sur laquelle je réalise techniquement ce web magazine, et MailChimp, qui expédie chaque semaine nos articles à nos abonné·es, me fournissent à ce propos quelques statistiques étonnantes.
Concernant cet envoi, précisément, vous êtes d’abord un peu plus de 50% à au moins ouvrir notre mail.
Michel, notre « webmaster », qui s’occupe de quelques autres publications numériques, me certifie que c’est un « bon » taux de « pénétration ».
Mais pour ma part, bien que je sois moi-même abonné à plusieurs sites d’information où je mets rarement les pieds, j’ai du mal à m’accommoder d’emblée de la perte d’un lecteur (ou d’une lectrice) sur deux.
Comme si, avant même le début du concert, la moitié de la salle se vidait…
Cela serait dû, parait-il, à nos nouvelles habitudes de lecture.
Submergés d’infos et de pubs en continu, nous ne lisons plus : nous picorons, zappons, tik-tokons et crollons, d’un pouce distrait. Soit.
Mais avant de me résoudre à mon nouveau statut de vermisseau numérique gesticulant sur les écrans pour quémander la grâce de votre bec, vérifiez toujours si notre pétulant envoi hebdomadaire n’a pas malencontreusement échoué dans la poubelle de vos spams…

Plus surprenant à mes yeux : une fois cette première porte poussée, vous êtes une majorité à ne lire qu’un seul article – généralement, l’article en « une ».
Je ne m’en plains pas outre mesure, puisque c’est généralement moi qui le signe. Mais ma signature n’est pas suffisante pour attirer automatiquement votre regard.
La semaine passée, vous avez par exemple été cinq fois plus nombreux à lire mon interview en « une » sur les « clowns à l’hôpital » que mon interview sur le coup d’État du 11 septembre au Chili.

Irène Kaufer, qui avait cofondé l’Asympto avec  Michel Boudru et moi-même, avait elle aussi un fidèle « fan club » de lectrices (et de lecteurs) qui la suivait depuis ses chroniques dans « Politique », « Axelle », ou sur son propre blog.
Sa mort laisse évidemment un trou immense dans notre mini rédaction, trou que je serais bien en peine de pouvoir boucher ou remplacer. Son humour, son humanisme, son féminisme, son bilinguisme, sa liberté d’esprit, son expérience politique et syndicale,… sans oublier ses célèbres points d’ironie, nous manquent cruellement et continueront à nous manquer. C’est comme ça. Il me faut « faire avec ».

Parmi les pages les plus lues, depuis la création de l’Asymptomatique, il y a d’ailleurs d’autres signatures que celles d’Irène ou de moi-même – surtout lorsqu’elles rentrent en résonnance avec un sujet d’actualité ou une certaine sensibilité militante.
Par exemple, « Adrien et nous, face à nous-mêmes » (par Laurence Dudek, 3450 vues), « Je démissionne de la Commission Artiste » (par Émilienne Tempels, 2950 vues) ou encore l’excellent dossier de Gwenaël Breës : « Good Move ou Bad Move » (2570 vues).
La championne toutes catégories reste Anne Löwenthal, qui, avec son article sur « Les Morts du Carnaval », avait comptabilisé près de trente mille vues !
Toutes ces contributions ont toutefois en commun d’avoir été publiées « en libre lecture » et d’avoir beaucoup tourné sur les réseaux sociaux (alors que pour lire les chroniques d’Irène ou de moi-même, il fallait et il faut s’y abonner). Ce qui m’amène à dire un mot sur le rôle particulier de Facebook dans notre développement… et dans les difficultés que nous rencontrons actuellement.

Durant les premiers mois de l’Asymptomatique, j’avais initié, sur Facebook, un cercle vertueux qui a dynamisé notre développement (à ce jour, 1250 abonnements).
Je « boostais » (pour dix ou vingt euros l’article) la diffusion de nos chroniques sur ce réseau social, à destination de publics « ciblés », et presque mécaniquement, je recevais en retour deux ou trois abonnements qui finançaient, et cette publicité, et les frais de fonctionnement du journal.
Mais depuis la tentative de coup d’État trumpiste sur le Capitole, le règlement publicitaire de Facebook a profondément changé, et les publicités pour des sujets « sociaux et politiques » sont désormais interdites.
Je ne comprends toujours pas pourquoi, dans ce cas, je dois régulièrement subir les pubs racistes du Vlaams Belang dans mon fil d’actualité (je suppose que ce n’est ni le même budget, ni le même niveau de décision), mais en ce qui nous concerne, c’est « no way ».
Je peux certes encore « promouvoir » des sujets généraux comme la culture ou le bivouac en forêt, mais pas ce qui concerne « directement » le social ou la politique.
Non seulement on me le refuse, mais depuis cette rentrée scolaire, je suis même « puni » d’une diffusion restreinte de notre page « Facebook » pour avoir proposé au « boosting »… un article sur la hausse des prix !
Ce qui est d’autant plus absurde que les 5000 « ami·es » qui me suivent sur Facebook le font précisément pour avoir de mes nouvelles – et parce qu’ils et elles partagent (en gros) « mes idées ».
Mais il est vain de discuter avec un algorithme, qui plus est en anglais, et impossible de parler vraiment à quelqu’un. Bref. Si l’un·e de vous a des connaissances particulières en cette matière, je suis preneur de vos conseils, et même d’une discussion approfondie sur le sujet.

Mais revenons à notre rédaction. Je suis particulièrement heureux d’accueillir dans l’Asympto les chroniques de Marie Wiener, Bernadette Schaeck, Hugues Lepaige et Gwenaël Breës, sans compter ceux et celles qui, plus ponctuellement, nous confient leurs textes – comme Pierre Gillis et Bernard Hennebert cette semaine.
Sur l’hébergement des migrants, le fonctionnement des CPAS, les luttes urbaines ou la gauche italienne, ils et elles apportent un point de vue toujours original et documenté.
Dernier venu dans la rédaction, VOSKE et sa langue de vipère amènent un peu d’humour dans ces colonnes, et semblent vouloir fidéliser un lectorat.
Vous ne le connaissez pas encore ? Courrez-y : avec EVRAS et l’Église de France, il s’est un peu lâché cette semaine.

Car tout cela n’a de sens, chère lectrice et cher lecteur, que si tout ceci vous intéresse et/ou vous amuse. C’est le cas ?
Alors, partagez nos chroniques et interviews sur les « rézozozios » (vous avez des boutons dédiés à cette fonction à la fin de chaque article).
Parlez de l’Asympto autour de vous – particulièrement à ceux et celles qui, précisément, ne fréquentent pas les réseaux sociaux.
Et abonnez-vous et réabonnez-vous – toujours à prix libre et toujours partir d’un euro par an.
Ou devenez même mécènes – en offrant des abonnements aux anniversaires et aux fêtes à toutes celles et à tous ceux qui pourraient en profiter (pour dix euros, cela vous fera dix cadeaux de Noël ! Elle n’est pas belle, la vie ?).

Voilà, c’est dit.
À la semaine prochaine !

Claude Semal le 29 septembre 2023.

Nos coordonnées bancaires : Asymptomatique / Théâtre du Chien Ecrasé
IBAN: BE61363124807617 BIC/SWIFT : BBRUBEBB

2 Commentaires
  • Christine Robinson
    Publié à 10:46h, 02 octobre

    Me concernant je lis tous les articles etant abonnée, chaque semaine le lendemain du jour où je les recois.
    Je n’ai plus Facebook qui m’a dégoûté zu moment des innondations à Liège.

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