NOUS SOMMES LE 12 AOÛT

Nous sommes le 12 août 2022.
Aujourd’hui, nous fêtons les Clarisse. Si vous devez sortir, observez le ciel. Au besoin, munissez-vous d’un parapluie car « s’il pleut à la sainte Clarisse, c’est souvent comme vache qui pisse ».

Cléopatre et l’aspic (ou alors c’est François Hollande et sa chaîne de moto).

Le 12 août est un jour tout en contraste, du bruit et du silence, de la fureur et du bonheur, de la mort et de la vie… comme tous les jours, quoi.
C’est le 12 août de l’an 30 avant J.-C. que Cléopâtre VII, reine d’Égypte de 51 à 30 av. J.-C. se donne la mort en se faisant porter un panier de figues contenant deux aspics venimeux.

Dans la même région du monde, mais beaucoup plus tard, c’est encore un 12 août, en 1099, que peu après avoir enlevé Jérusalem aux musulmans, le chef des croisés Godefroid de Bouillon complète son succès en écrasant l’armée égyptienne à Ashkelon (ou Ascalon). Violence déplorable, certes mais, au moins, de cette ville, les croisés ramèneront en Occident… l’échalote (du latin « ascolonia cepa », qui signifie « oignon d’Ascalon »). Ascalon, au pays des Philistins, aujourd’hui Israël.

C’est encore un 12 août, en 1813 cette fois, que l’empereur d’Autriche François Ier, sous l’influence de Metternich, déclare la guerre à l’empereur des Français Napoléon Ier. Détail piquant, François Ier d’Autriche est le beau-père de Napoléon. Dans ses écrits, Napoléon l’appelle « papa François ». Leurs querelles de familles feront quand même pas mal de morts…

Moins dramatique, mais quand même un peu, signalons que c’est le 12 août 1954 que naissait François Hollande. Sa famille a probablement estimé qu’il s’agissait d’un heureux événement…

Rappelons que c’est le 12 août 1961 que les autorités de la République démocratique allemande (RDA) entreprenaient à Berlin la construction d’un mur séparant leur zone, sous occupation soviétique, des zones sous occupation américaine, anglaise et française.

Dans la nuit du 12 au 13 août 1961, des policiers et des ouvriers dépavent à la hâte les accès routiers entre Berlin-Est et Berlin-Ouest. Ils tendent des barbelés, creusent des fossés et entament la construction d’un mur en béton. Dans le même temps, les liaisons ferrées sont aussi coupées. Dans les jours et les semaines qui suivent les autorités est-allemandes parachèvent le travail en murant les fenêtres et les portes des constructions situées sur la ligne de démarcation. Le mur dit « de la honte » court sur 43 km à Berlin et sur 112 km dans les autres parties de la RDA, mettant une touche finale au « rideau de fer ». Le gouvernement de l’Allemagne de l’Est entend bien empêcher ses ressortissants de fuir vers Berlin-Ouest et, au-delà, vers la République fédérale allemande. Il faut dire que, depuis la scission entre les deux Allemagnes, en 1949, pas moins de 3 millions de personnes, soit 20% de la population de la RDA, sont passés à l’ouest. Le mur va démontrer son efficacité de ce point de vue. De sa construction à sa chute, le 9 novembre 1989, on évalue à 5 000 seulement le nombre de personnes qui parviendront encore à passer au risque de leur vie… 239 échoueront et seront abattues par les garde-frontières.

Plus réjouissant :

Le 12 août 1999, à Millau (Aveyron), José Bové et ses amis de la Confédération paysanne « démontent » un « restaurant » McDonald’s.
Cette action symbolique de désobéissance civile visait à dénoncer la « malbouffe », résultat d’une agriculture productiviste et d’une mondialisation indifférente aux spécificités culturelles. Elle s’inscrit dans le combat des agriculteurs qui refusent la surproduction et le règne d’une alimentation sans goût. L’ambition est claire : produire mieux, lutter contre la désertification des campagnes et préserver les ressources naturelles. José Bové sera condamné à trois mois de prison ferme.
Consolation : le néologisme « malbouffe » entrera dans les dictionnaires en 2000.

Tout autre chose…

John Cage (au centre) avec Merce Cunningham et Marion North

Le 12 août 1992, décédait à New York, le compositeur, poète et plasticien américain, John Cage, à l’âge de 80 ans. Professeur, chercheur, essayiste, plasticien, compositeur, directeur musical, poète, etc., cet anarchiste, comme il se définissait lui-même, a marqué d’une façon indélébile durant 50 ans l’histoire mondiale de l’Art et de la musique.
Ses expérimentations sonores destinées à « abolir la frontière entre l’art et la vie » l’amèneront à subvertir les instruments. On lui doit l’invention des « pianos préparés », où le pianiste doit insérer de manière précise entre certaines cordes du piano des objets divers comme des boulons ou des gommes servant à en transformer le son, avec pour effet de bousculer les notions acoustiques qui nous font différencier le bruit du son musical. Cage composera de nombreuses pièces pour piano préparé dont les Sonates et interludes où l’on retrouve notamment l’influence d’Erik Satie.
Le son électronique et électro-acoustique lui ouvre ensuite un nouveau champ de recherches et d’expérimentations. Influencé par le Dadaïsme et des artistes comme Marcel Duchamp, il introduit la notion de hasard, faisant de la musique comme les surréalistes faisaient de « l’écriture automatique ». Il est également l’auteur de plusieurs livres, dessins, gravures, etc.
Quatre ans avant John Cage, le 12 août 1988, mourait, à 27 ans, le peintre, artiviste, musicologue et compositeur américain, Jean-Michel Basquiat (né le 22 décembre 1960).
Autant John Cage est connu comme musicien, autant Jean-Michel Basquiat est connu comme peintre. Pourtant, l’un et l’autre entretenaient une relation double avec la peinture et la musique. Ainsi, au début des années 80, le peintre Basquiat faisait partie du groupe expérimental Gray, une formation musicale inscrite dans le mouvement « no wave », typique de l’underground new yorkais. Comme la peinture de Basquiat, la musique de Gray multiplie les influences et explorations sonores : hip-hop, sons d’ambiances, sons industriels, minimalisme, post-punk, guitares jazzy, ‘spoken word’, ou pop.
Basquiat et le groupe Gray ont en partage avec le compositeur John Cage, un univers d’expériences non-conformistes. Ainsi, Cage travaille les sons mais également le silence. Il est l’auteur de 4’33”, un morceau classique qui consiste à mettre en valeur le silence durant 4 minutes et 33 secondes.

André Clette

 

 

John Cage’s 4’33”
C’est par ici : →

Ce slide show de Jean Michel Basquiat avec le Velvet Underground dure 3secondes de plus, mais il y a du son…
Basquiat- Heroin- Velvet Underground
C’est par ici : →

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