NOUS SOMMES LE 1er AOÛT

Nous sommes le 1er août 2022.

La période des soldes est terminée. Vous pouvez à nouveau faire vos courses à l’aise sans avoir à vous bagarrer pour la dernière console de jeux ou le dernier sous-tif.

Statue de Gandhi à Manchester

Le 1er août 1920
Voilà 102 ans, Gandhi lançait une campagne de désobéissance civile pour l’indépendance de l’Inde. Il donne le signal du mouvement par une lettre au vice-roi des Indes à qui il renvoie les nombreuses décorations et titres d’honneur obtenus pour ses différentes missions humanitaires en qualité d’ambulancier en Afrique du Sud.
« Ce n’est pas sans chagrin, écrit-il, que je renvoie [ces médailles] », mais, continue-t-il, « je ne puis conserver ni respect ni affection pour un gouvernement entaché d’immoralité et d’injustices… Il faut l’amener au repentir… »
La tactique de la Non-coopération avait été soigneusement établie et programmée : 1°.Abandon de tous les titres et fonctions honorifiques ; 2°. Non-participation aux emprunts du gouvernement ; 3°. Grève des tribunaux et des hommes de loi et arrangement des litiges par arbitrages privés ; 4°. Boycott des écoles du gouvernement par les étudiants et les familles ; 5°. Boycott des Conseils de Réformes constitutionnelles ; 6°. Non-participation aux réceptions du gouvernement et à toutes fonctions officielles ; 7°. Refus de tout poste civil et militaire ; 8°. Préparation de l’indépendance et organisation d’une Inde nouvelle, capable de se suffire à elle-même.
La campagne de « non-coopération » sera largement suivie dans de toutes les couches de la société indienne, mais au moment où le mouvement atteint son apogée, des affrontements violents surviennent dans certaines régions. Craignant que ces violences ne ruinent toute son œuvre, Gandhi arrête la campagne. Il est arrêté pour subversion en 1922 par le gouvernement britannique et libéré en 1924.

Tout autre chose.

Torquemada

Le 1er août 1492
Il y a 530 ans, tandis que les indiens (d’Amérique, ceux-là) sont sur le point de découvrir Christophe Colomb, Ferdinand et Isabelle rejettent les Juifs hors de l’Espagne.
À mesure que le pouvoir chrétien s’est affirmé et que la présence musulmane indépendante se réduisait jusqu’à l’intégration, à la couronne catholique de Castille, de tous les territoires « reconquis », les mesures de pression se sont renforcées contre les Juifs en terre chrétienne. Diverses actions sont entreprises pour convertir les Juifs au christianisme, sous l’influence du grand inquisiteur Torquemada. On observera, en effet, la conversion d’un certain nombre de Juifs, mais la majorité d’entre eux choisissent l’exil
On ne leur donne guère de temps pour liquider leurs affaires. Pour rendre encore plus difficile aux Juifs la vente de leurs biens et de leurs immeubles, Torquemada interdit aux chrétiens tout commerce avec eux. Dès avant juillet, on a fait proclamer qu’aucun Juif ne peut emporter de l’or, mais on autorise leurs vêtements et leurs bagages. Les futurs exilés tentent de négocier leur or en soieries et en fourrures. Les joyaux sont confisqués par les conseils urbains, par les Inquisiteurs ou par des intermédiaires peu scrupuleux. Les Juifs seront fouillés au moment de l’embarquement.
La première destination des Juifs d’Espagne est le Portugal, d’où ils seront bientôt expulsés également. De nombreux autres choisissent l’Italie et les côtes nord-africaines principalement le Maroc et l’Algérie. Et l’on constate que la Méditerranée n’a pas attendu les migrants du XXIème siècle pour être un vaste cimetière.
Dans « La Vallée des Pleurs » (1560), Joseph Ha-Cohen, donne cette description : « Les juifs s’en allèrent où le vent les poussa, en Afrique, en Asie, en Grèce et en Turquie. D’accablantes souffrances et des douleurs aiguës les assaillirent, les marins génois les maltraitèrent. Des créatures infortunées mouraient de désespoir pendant leur route : les musulmans en éventrèrent pour extraire de leurs entrailles l’or qu’elles avaient avalé pour le cacher. Il y en eut qui furent consumées par la peste et par la faim. D’autres furent débarquées nues par le capitaine du vaisseau dans des îles désertes. D’autres encore vendues comme esclaves dans le port de Gènes… »
En cette année 1492, l’Espagne catholique à toutes les raisons de s’enorgueillir. Plus sont écartés les ennemis de Dieu et de l’Espagne, plus la croix triomphe. Sous peu, elle sera plantée sur les rivages d’Amérique.

Encore tout autre chose

Le 1er août 1875, a vu la naissance, à Paris, de François-Henri Jolivet, poète ouvrier, chansonnier pacifiste et libertaire.
Issu d’un modeste ménage ouvrier, il devient livreur (avec une charrette à bras), et c’est en parcourant les rues de Paris qu’il compose ses premières chansons. À 17 ans, il commence à se produire sur scène, puis rejoint le groupe de chansonniers révolutionnaires « La Muse Rouge ». Il participe aux fêtes ouvrières à la « Vache Enragée » de Montmartre, et aux rendez-vous pacifistes de « La Patrie Humaine », etc. Dans les années 20, il fréquente le « Musée du Soir » créé par Henry Poulaille qui préfacera un recueil de ses « Chansons Sociales et Satiriques » (édité en 1956). Encouragé par Edith Piaf, il se produira encore dans les cabarets de Montmartre jusqu’à la fin de sa vie, le 31 octobre 1955.
Je n’en ai pas trouvé une seule interprétation enregistrée, pourtant, ça a l’air de valoir le coup. Si quelqu’un possède ça, qu’il le partage tout de suite ou se taise à jamais !

« PAPIERS A CUL »
« Un jour souffrant et tout pâle
D’une colique autoritaire,
Je me suis servi de mon livret militaire.
N’allez pas m’accuser ici
De façon trop peu délicate,
Ils usent à peu près ainsi
De leurs traités, les diplomates.
” (…) »

André Clette

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