NOUS SOMMES LE 29 SEPTEMBRE

Nous sommes le 29 septembre 2022.
C’est la Saint-Michel ! Bonne fête donc à tous les Michel, les Michèle, Michelle, Michaël, Mickey, Miguel, Mike, Mikhaïl et Misha…
On dit saint Michel patron (entre autres) des naturistes et des boulangers. J’en ignore absolument la raison mais, qu’à cela ne tienne, réjouissons-nous pour nos amis boulangers naturistes.
Bon anniversaire aussi à tou·te·s celleux qui se sont marié·e·s ce jour-là. L’ange Haamiah veille sur vous. Vous avez du bol ! Les experts en angéologie sont formels : cet ange gardien est l’incarnation même de l’amour. Haamiah exalte et sublime les passions. Il unit les cœurs et assure à ses protégés une histoire d’amour exceptionnelle tout au long de leur vie. C’est même écrit dans «Femme actuelle» !

Le 29 septembre 1902,
Il y a 120 ans, Émile Zola mourait, à l’âge de 62 ans.
L’auteur de “L’assommoir”, “Nana”, “Au bonheur des dames”, “Germinal”, ” les Rougon-Macquart “, “Histoire naturelle et sociale d’une famille sous le second Empire” … décède dans sa chambre à coucher, asphyxié par de l’oxyde de carbone à cause du mauvais tirage de sa cheminée.
Le bruit court alors que le romancier a été assassiné, victime de son engagement en faveur de Dreyfus. Le journal catholique « La Croix » insinue qu’il se serait suicidé. La police conclut cependant que la cheminée a été bouchée accidentellement par des gravats à l’occasion de travaux pendant l’été.
En 1927, avant de mourir, un certain Henri Buronfosse, ancien couvreur, fumiste et ramoneur, membre d’une ligue nationaliste, aurait avoué avoir délibérément bouché la cheminée d’Émile Zola.
Né à Paris en 1840, Émile Zola a passé sa jeunesse à Aix-en-Provence où il se lie d’amitié avec Paul Cézanne. Il côtoie, entre autres, Camille Pissarro, Auguste Renoir, Édouard Manet.
À 22 ans, employé comme commis dans la librairie de Louis Hachette, il découvre le monde de l’édition. Il écrira alors ses premiers articles et collabore avec de nombreux journaux.
Après la guerre de 1870, il devient journaliste parlementaire. Il commence à écrire les romans et deviendra le « romancier de la condition ouvrière ».
Plus tard, Zola s’investira en politique. En 1895, indigné par la dégradation du capitaine Dreyfus, il dénonce dans trois articles publiés par ‘Le Figaro’ les campagnes de presse contre la République et les Juifs. Convaincu que le véritable coupable de l’affaire Dreyfus est le commandant Esterhazy, lequel sera acquitté à l’unanimité le 11 janvier 1898, Zola publie deux jours plus tard dans ‘L’Aurore’ l’article « J’accuse ». Condamné à un an d’emprisonnement et à 3 000 francs d’amende, il doit quitter la France le 18 juillet 1898. À son retour, en 1899, il sera radié de l’ordre de la Légion d’honneur.

À ses obsèques, le 6 octobre 1902, c’est peu dire que l’ambiance était lourde. Pour contenir la foule sur le chemin du convoi, on déploie l’armée. « Comment ? » s’indignent certains, « utiliser ainsi nos militaires pour défendre le cercueil d’un traître ? ». Certains journaux avaient appelé d’ailleurs à jeter Zola, même pas dans la fosse commune, mais dans la « fosse d’aisance ».
On craint l’émeute, mais des mineurs de fond, venus tout exprès de Denain, forment une haie de part et d’autre sur le passage du corbillard et l’escortent au cri de « Germinal ! Germinal ! »
Les cendres de Zola seront transférées au Panthéon en 1908, après une bataille politique mouvementée. L’écrivain Maurice Barrès, figure de proue du nationalisme franchouillard, attaque : « Messieurs, on nous demande 35 000 francs pour porter Zola au Panthéon. Je crois que nous n’aurons jamais une meilleure occasion de faire des économies. » (Applaudissements sur les bancs de la droite)
Après un chapelet d’échanges homériques, Jaurès aura le dernier mot : «La gloire de Zola, son honneur, c’est de n’avoir pas conçu l’art à la façon de M. Barrès, comme une sorte d’étang mélancolique et trouble, mais comme un grand fleuve qui emporte avec lui tous les mélanges de la vie, toutes les audaces de la réalité.» (Applaudissements sur les bancs de la gauche)
Les anti-dreyfusards sont vaincus mais la rancœur sera tenace. On trouve, par exemple, sur le site des archives d’Émile Zola ( http://www.archives-zoliennes.fr/ ), des flopées de caricatures passablement ordurières et antisémites, ainsi qu’une collection de chansons aux titres évocateurs : «As-tu vu Zola ? Ah ! La sale bête ! Y s’est tiré des pattes !» ; «Levée de Cannes, Conspuez Zola» ; «Vive l’armée ! À bas Zola !» ; «Les tribulations de Boule-de-Juif» …
Je ne saurais mieux terminer ce billet qu’avec ce propos d’Émile Zola : «Des jeunes gens antisémites, ça existe donc, cela ? Il y a donc des cerveaux neufs, des âmes neuves, que cet imbécile poison a déjà déséquilibré ? Quelle tristesse, quelle inquiétude pour le XXe siècle qui va venir».

Cherchons donc refuge dans l’art…

Le 29 septembre 1997 à Manhattan, décédait le peintre Roy Lichtenstein, à l’âge de 74 ans.
Un des artistes incontournables du Pop art américain. Ses œuvres s’inspirent fortement de la publicité, de l’imagerie populaire de l’époque, ainsi que de la bande-dessinées américaine. Il décrira lui-même son style comme étant «aussi artificiel que possible». Certains diront qu’il est un courant d’art à lui tout seul.

Bien avant cela, un autre peintre, lui aussi en rupture avec les conventions de son époque, serait né le 29 septembre 1518. Sans certitude, mais c’est la date la plus souvent donnée pour la naissance de Jacopo di Robusti, dit Le Tintoret (Il Tintoretto), peintre vénitien de la Renaissance. En voilà un qui a une sacrée pêche. Couleurs puissantes, énergie du mouvement, expressivité, maîtrise technique, usage des perspectives inversées et des raccourcis, vastes mouvements de foules… Il aura drôlement cassé les codes. Le tournant décisif, c’est «Miracle de l’esclave», cette toile destinée à la «Scuola Grande di San Marco». Elle dépeint un épisode de la légende de saint Marc, descendu du ciel pour sauver l’un de ses fidèles au moment où celui-ci est soumis à la torture. Le saint surgit du ciel pour fondre sur les malfaisants, avec la fougue d’un avion de chasse dans un tableau de Lichtenstein. La perspective et le mouvement sont ébouriffants. Et lui, il n’a même pas eu besoin d’écrire WHAAM !, BANG ! ou SHAZAM ! sur ses toiles !

Une dernière chose avant de se quitter…
Le 29 septembre 1989 décédait, à l’âge de 70 ans, l’auteur-compositeur-interprète français Georges Ulmer. Il est né en 1919 à Copenhague, mais en raison de difficultés financières sa mère eut la mauvaise idée de s’installer en Espagne. Fuyant le Franquisme, il ira s’installer en France. Après-guerre, il connaîtra le succès avec « Pigalle ». À sa sortie en 1946, la chanson fait scandale et est interdite de diffusion à la radio. On se demande bien pourquoi.

On l’écoute
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