02 novembre 2023

PETITE MISE AU POINT par Delphine Verstraelen (sur sa page Facebook)

Petite mise au point que j’vais faire la plus courte possible (cet éternel dilemme entre la nécessité de communication courte sur ce réseau et les raccourcis qui vont bon train si ce n’est pas assez précis) ;-).

J’reçois presque tous les jours, comme ce soir, des messages privés, perdus au milieu des urgences du terrain et (heureusement) de mes messages vraiment privés qui font du bien …
Il m’est humainement impossible, et probablement inutile de répondre à tous ces messages pour la plupart agressifs.
Mais puisque derrière la colère, il y a parfois de la tristesse ou de l’incompréhension qui n’ont pas trouvé d’autres moyens de s’exprimer, et qu’au-delà des messages purement racistes, il y a trois « thèmes » que je retrouve de façon récurrente, j’prends trois minutes pour y répondre :
– « Comment est-ce que je peux rester joyeuse et faire des blagues alors qu’il y a tant de drames dans le monde ? »
Rassurez-vous, j’pleure souvent, peut-être autant que je ris d’ailleurs, j’use parfois du sarcasme pour ne pas sombrer. Je suis convaincue que notre joie est notre plus grande puissance, c’est une de mes manières de résister. Si je sombre aussi, qui pourrais-je encore aider ?
– « Vous ne réagissez pas, c’est donc que vous acquiescez ! »
Pas forcément et de trois choses l’une :
– Je ne suis ni une journaliste, ni une personnalité publique, encore moins une personnalité politique, je n’ai donc aucune obligation de réaction …
– Dans ce monde à la tendance à la réaction émotionnelle et immédiate, c’est plutôt une bonne nouvelle que je ne réagisse pas avant d’avoir vérifié et recoupé des sources. Malgré ça, parfois, peut-être que j’me plante …
– Je ne suis pas toujours connectée (bah oui, j’ai une vraie vie, ce soir par exemple, je peignais les contre-marches de mes escaliers, en commençant par le bas, ce n’est certes pas la technique professionnelle recommandée, mais ça aide à prendre de la hauteur ;-).
Puis l’éternelle et lassante question :
– « Pourquoi vous n’aidez pas d’abord Nos S.D.F.»
Moi et toutes les personnes du terrain, nous aidons TOUTES les personnes Sans Domicile Fixe, mais nous sommes ravis qu’ils aient des amis comme vous qui preniez soin d’eux.

(Si votre raccourci de pensée est une façon maladroite de nous exprimer que l’aide sociale vous concernant est défaillante et injuste, parce que c’est une réalité à prendre en compte : dites-le).

Prenez soin de vous, ne nous trompons pas de combat.

Delphine Verstraelen (sur sa page Facebook)