QR CODE MODE D’EMPLOI

En ces temps de crise sanitaire prolongée, qui est malheureusement en train de tourner en crise prolongée de la démocratie, il faudrait, parait-il, restaurer la confiance dans la parole des autorités publiques.
Et on peut certes comprendre qu’elles s’émeuvent du discrédit dont elles souffrent, notamment en ce qui concerne le domaine de la santé publique.
Il faudrait peut-être toutefois pour cela qu’elles arrêtent de nous mentir avec un aplomb qui frise parfois l’insolence.
Personne n’a oublié la spectaculaire déclaration du Premier Ministre Alexander Decroo, après le comité de concertation du 18 septembre dernier : “L’épidémie est en train de devenir une épidémie des non-vaccinés. La situation à Bruxelles n’est plus ni acceptable, ni tenable” (RTBF, 18/9/2021).
Politiquement, l’objectif de Decroo était limpide : préparer la population à accepter la généralisation du QR code et du Covid Safe Ticket.
Le problème, c’est que cette déclaration repose sur un demi-mensonge. Pour ne pas dire un mensonge tout court.
Car au même moment, l’organisme officiel Sciensano annonçait devoir interrompre “la publication du nombre d’hospitalisation selon le statut vaccinal” car le nombre de patients “au statut vaccinal inconnu” (NDLR : plus de 80%) rendait impossible “de participer à des extrapolations nationales correctes“.
Cette situation étant, selon le même institut, liée “à une chute de la participation des hôpitaux belges à la surveillance clinique hospitalière” (voir document ci-dessous).
Autrement dit, Alexander Decroo se targuait d’une prétendue évolution “alarmiste” des chiffres des malades non-vaccinés… au moment même où son institut officiel avouait ne plus pouvoir lui en fournir !

Capture d’écran du site de Sciensano le 22/09/2021

Or quand ils étaient encore partiellement disponibles, c’est-à-dire au trimestre précédent, ils indiquaient une proportion stable de 25/30 % de vaccinés contre 70/75 % de non-vaccinés (1).
Ce seul motif aurait pu, en principe, convaincre les personnes à risque de se faire vacciner. Nonobstant la question des effets secondaires (2), il semble en effet scientifiquement acquit que la vaccination fasse sensiblement baisser les risques d’hospitalisation et de complications graves.
Même si certains chiffres israéliens mettent paradoxalement un bémol à ce bel optimisme (3).
Pour imposer dans l’urgence la généralisation du COVID SAFE TICKET, le gouvernement a pourtant préféré inventer une épidémie de “non vaccinés”, et diviser un peu plus la population avec un système de QR code profondément discriminatoire.
A l’heure du bilan, pas sûr que son image ne sorte fort grandie de cette nouvelle entourloupe sanitaire.

Claude Semal 19 octobre 2021

(1) Avec une proportion de “vaccinés” parfois même … en hausse (ce qui est mathématiquement cohérent avec la hausse de la vaccination : avec 100% de la population vaccinée, 100 % des admissions hospitalières le seraient paradoxalement aussi !). En Israël, le premier pays à avoir été massivement vacciné, il y avait début juillet, dans certains hôpitaux, trois personnes vaccinées sur cinq malades hospitalisés avec une forme grave du COVID 19 (“Libération”, 6 août 2021) (3).

(2) Effets secondaires d’ailleurs sous-estimés. Mon fils ayant fait une forte réaction “grippale” à sa vaccination (nez qui coule, maux de tête, toux profonde), je peux témoigner de l’impossibilité de déclarer la chose à qui que ce soit en Belgique. Aux Pays-Bas, où une telle procédure a semble-t-il été mise en place, les “effets secondaires” signalés des vaccins sont dix fois supérieurs à ceux de tous leurs voisins.

(3) https://www.liberation.fr/checknews/covid-19-est-il-vrai-que-la-majorite-des-personnes-hospitalisees-en-israel-sont-vaccinees-20210809_DNY3EN73LBFFJB7CUTWTYCFTUI/

1 Commentaire
  • Semal
    Publié à 08:06h, 22 octobre

    En fait, les choses sont encore pires que ce que j’écrivais. Selon la RTBF (21/10), ce sont 50% des gens aujourd’hui hospitalisés en Belgique qui sont vaccinés. Ce chiffre n’est pas “anormal” en soi (compte tenu, comme indiqué dans l’article, du pourcentage important de gens vaccinés dans la population). Mais cela souligne d’autant plus combien l’expression “épidémie de non-vaccinés” était profondément malhonnête.

Poster un commentaire