QUAND LE PRÉSIDENT S’ENGRAISSE SUR LE CPAS par Bernadette Schaeck

Les revenus du président du CPAS d’Uccle « dépassent les plafonds admis ».
Mais son CPAS contrôle ses bénéficiaires « au carré ».
Stefan Cornelis (c’est son nom), en cumulant la rémunération de président du CPAS, de conseiller communal OPEN-vld (libéral flamand) et de chef de cabinet du ministre régional du budget, dépasse les plafonds admis, à savoir une fois et demi la rémunération d’un parlementaire.
Un bon petit pactole ! Ce n’est pas admis, mais c’est admis quand même, comprenne qui pourra.
Ce qui est particulièrement scandaleux, c’est que ce CPAS exige systématiquement – et illégalement ! – depuis de longues années les extraits de compte bancaires des demandeurs et des bénéficiaires de Revenu d’Intégration (RI).
En dépit des rapports d’inspection qui, systématiquement, rappellent que cette pratique est illégale (en 2016, en 2017 et en 2020 – en 2018 et 2019, il n’y avait pas eu d’inspection).

En 2020, extrait :
« Comme lors des inspections précédentes et comme cela a déjà fait l’objet de discussion avec vos services et vous-même, l’inspection a pu constater que votre centre exige de la part du demandeur de produire l’ensemble de ses extraits de comptes bancaires afin d’examiner son droit potentiel. L’examen du droit doit tenir compte des ressources présentes au moment de la demande ; il n’est pas légalement prévu de tenir compte des ressources « passées » ; dès lors seul peut être demandé l’extrait (compte courant/éventuel compte d’épargne) du jour de la demande et non pas des trois mois qui précèdent la demande. Le DIS est un droit et le CPAS ne peut émettre un jugement de valeur sur les dépenses du demandeur dans les mois qui précèdent sa demande ».
La seule inspection depuis 2016 qui n’a pas fait l’objet d’une remarque à propos des extraits de compte est celle de 2022. Lassitude de l’inspection ? Camouflage par le CPAS ? Allez savoir. Par contre, ce qui est certain c’est que ce CPAS continue malgré tout à exiger les extraits de compte. Pas gêné, Monsieur le Président ?

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Voilà Pâques, je vais donc marcher sur des œufs…
Un cumul de problèmes dans cette situation. A propos desquels, par crainte que la situation soit identifiable, je vais en dire le moins possible.
Il a de gros problèmes psychologiques, plus précisément psychiatriques. Il “se fait tout petit” dans les couloirs de l’institution. Il a peur du conflit qui le rend anxieux.
Il n’y a que des irrégularités dans le traitement de son dossier. Pire, des menaces injustifiées de lui retirer le RI (Revenu d’Intégration), ce qui accentuent évidemment son anxiété .
Il est convenu que nous le soutiendrons en “backstage”. L’informer, le conseiller, le soutenir. Et que nous n’interviendrons auprès du CPAS qu’en cas d’absolue nécessité, avec son accord évidemment.
Les CPAS ne cessent de dire que leurs bénéficiaires rencontrent de plus en plus souvent des problèmes de santé mentale. Ce serait bien que certains d’entre eux n’en rajoutent pas une couche ! C’est pourtant ce que nous avons constaté à de nombreuses reprises. Les enquêtes tatillonnes et les suspicions d’office fragilisent encore plus les plus fragiles.

par Bernadette Schaeck, de l’association de défense des allocataires sociaux

Contact : http://www.adasasbl.be

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