SAINT-GILLES, C’EST PAS CAPRI… par Tania Viteri Saenz

Alors, j’ai bien cru qu’on n’y arriverait pas, qu’on allait se retrouver coincés encore un moment dans l’impasse et puis voilà t-il pas qu’à la veille d’un long week-end, je reçois un message providentiel! Un appart qui se libère. Presque parfait, il correspond à ce qu’on espèrerait. Juste un peu plus loin. Je saute, il souffle, nous nous réjouissons!
Eh oui, dans quatre semaines Saint-Gilles c’est fini. Enfin, non parce que quand on a vécu plus de quarante ans quelques part, c’est jamais fini.
Ce quartier, je l’ai dans la peau. J’y ai grandit, aimé, travaillé, traîné. J’ai même cru y mourir un soir de mauvaise lune. Je le connais presque comme une poche trouée. Il y a toujours une surprise dans les poches trouées. Je voulais y rester même si les prolétaires-bohèmes ne sont plus si bienvenus. On préfère les expats, c’est plus chic. J’y ai supporté une proprio complètement barrée, juste parce que je savais qu’après il faudrait partir plus loin.

À Saint-Gilles, on croise toujours quelqu’un au coin d’une rue pour y refaire le monde. Mais mon village chéri se déglingue de partout. À l’image de notre société qui ne tourne pas rond depuis trop longtemps. Et puis, il y a ceux qui ne voient rien parce qu’ils n’y vivent pas vraiment, ils y spéculent. Pour eux, Saint-Gilles, c’est pas leur village.
C’est un Monopoli où l’on vient s’encanailler. J’achète, tu achètes, il achète… et hop un 25m2 à 750€. Les familles, les revenus moyens partent.
Mais si tout le monde s’en va… il reste qui? Un petit tour sur le Parvis, un autre devant la Commune, les réponses sont là.
Alors, un jour j’y reviendrai sûrement. Saint-Gilles, c’est pas Capri. On y revient toujours. Ou peut-être pas… un parc à côté, c’est quand même bien et puis ce n’est pas si loin.
Merci, merci, à tous ceux qui nous on accompagnés pendant ces quelques mois, avec vos petits mots, vos bons plans, vos encouragements. Vous êtes adorables et puis big hup à celui qui fait de nous des futurs locataires comblés, il se reconnaîtra.
Maintenant, va falloir faire des boîtes.

Tania Viteri Saenz (sur Facebook)

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