TAPEZ : “VACCIN”

Pour être désigné comme le « mot de l’année 2020 », la compétition est rude : entre corona, virus, (dé)confinement, geste-barrière… et bien sûr asymptomatique (qui devrait l’emporter haut la main).

Mais en ce qui concerne 2021, le vainqueur est déjà connu : ce sera « vaccin ».

Tiens, imaginons que vous vouliez vous informer à son propos, à l’ancienne, c’est-à-dire dans un livre. Votre libraire indépendant·e étant un peu pris·e de court pour vous conseiller sur ce sujet trop pointu, vous allez chercher des infos sur un site non pas généraliste comme Go… ni exploiteur comme Am…., mais (en principe) spécialisé en bouquins, disons la Fnac.

Et là, surprise ! Si vous tapez « vaccin », on vous propose d’affiner votre recherche avec des mots-clé : « mensonge et propagande ». Comme vous ne vous sentez pas une âme de complotiste, vous passez outre.

121 titres vous sont proposés (de quoi meubler vos soirées d’hiver), avec ce samedi matin (car ça peut changer) en tête « La vérité sur les vaccins » de l’inévitable Didier Raoult (toujours se méfier quand on vous annonce « la vérité sur »). Suit un apparemment plus neutre « Immunisés ? Un nouveau regard sur les vaccins », qui a reçu un prix du magazine Lire. Mais ensuite, c’est la rumba : « De la toxicité des vaccins », « Ce qu’on nous cache de leurs effets indésirables » et la crème du top, « Vaccins, un génocide planétaire ? » avec ce commentaire (si jamais vous pensiez que le point d’interrogation annonçait un démontage des arguments antivax) : « Ce titre peut vous surprendre, voire vous choquer. Mais en lisant ce livre vous en comprendrez le bien-fondé et sortirez du conformisme de la peur. Vous comprendrez à quel point vacciner est un acte dangereux et toxique ».

Responsabilité sociale

C’est Tristan Mendès France qui a levé le lièvre dans une chronique sur France Inter du 4 décembre et qui m’a donné envie de fureter côté belge.

Certes, explique-t-il, « tous ces résultats ne sont pas le fait de la Fnac mais de l’algorithme qu’utilise la Fnac pour trier les réponses qui sont proposées aux consommateurs. Ces algorithmes sont en fait des formules mathématiques compliquées auxquelles on n’a évidemment pas accès, parce que ça relève du secret commercial. Et ces algorithmes déterminent automatiquement la liste et l’ordre de présentation des ouvrages considéré comme pertinent pour une recherche spécifique. » Mais « à partir du moment où la Fnac met en avant ce contenu, elle en fait la promotion, la FNAC a une responsabilité éditoriale dans le tri qui est présenté aux consommateurs ».

A l’heure où se préparent d’intenses campagnes pour convaincre l’équipe de 11 millions de se faire vacciner (ne serait-ce qu’à 70%) , j’en vois merdouiller sur le banc de touche… Elles ont pas communiqué sur leur « responsabilité sociale », les entreprises, et notamment la Fnac… ?

1 Commentaire
  • Olivier André
    Publié à 22:37h, 06 décembre

    Rien de nouveau, d’abord en quoi la FNAC est moins exploiteur que l’autre ? Blanc bonnet et bonnet blanc, allez donc chez votre libraire (qui vous conseillera d’excellents livres sur le sujet, y compris ceux qui ne vous plairont pas comme à la FNAC, mais au moins vous pourrez discuter avec un être humain après avoir sorti vos yeux de votre PC / smartphone (quel nom mal choisi)

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