UNE FIN DÉCEMBRE par Bruno Ruiz (sur Facebook)

Le ciel tombe. Les médias crachotent la parole dominante de leurs propriétaires. Sans liesse, la ville se prépare aux fêtes. Les souliers sont déjà au pied de l’arbre mais le moral est dans les chaussettes. Les sapins sur les balcons affichent dehors ce qui n’est pas dedans. Un simulacre de joie.
C’est une fin décembre sans couleur et sans ferveur. L’opposition est recluse par les pouvoirs. De toute façon personne n’y croit plus. Trop de trahisons, de faux-semblants, d’ambition masquée, d’aveuglements et de beaux discours.
Il reste seulement en moi les grandes marées de l’an dix mille. Ce matin je pense à ma petite fille. A ce monde qui se prépare. Je lis quelques poèmes en silence. Quelques mots qui me tiennent en éveil. Tentent de m’élever au-dessus des miasmes des trottoirs, du marasme des boutiques. L’écœurement de tout ce sucre.
Je traque des sourires sur les lèvres des passants. Un rayon de soleil. Tout suinte l’attente d’un autre monde que rien n’appelle à naître. Je voudrais célébrer ne serait-ce quel la venue d’un printemps dérisoire mais lui-même ne contient que si peu d’espérance humaine. Oui. Noël a les boules. Même les crèches ferment. C’est vous dire…

Bruno Ruiz (sur Facebook)

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