VERS UN MONDE À LA MAD MAX ? par Gilbert Laffaille

La crise de la réforme des retraites est un révélateur de quelque chose de plus profond. En voulant tout faire tout seul, court-circuiter les corps intermédiaires et diriger la France contre 3/4 des Français, le chef de l’exécutif prétend agir pour l’avenir et moderniser le pays. Il s’agit plutôt d’imposer un modèle des années 80 né après l’effondrement de l’URSS.
On a vu (et on verra encore) que le système ultra-libéral et ses bulles financières peut lui aussi s’effondrer. Quant au ruissellement… Appauvrissement des uns, enrichissement des autres. Tout pour les actionnaires.
Un tel monde ne peut qu’aller vers le conflit. L’avenir n’existera que dans l’équité et une gestion saine des ressources. Pas l’avenir « radieux » dont on rêvait jadis. L’avenir tout court.
Aujourd’hui un patron de Nestlé peut déclarer que l’eau ne devrait pas être un bien commun… De fait, depuis plusieurs années, la société achète des sources ici et là et commence à faire main basse sur le sous-sol. S’ils pouvaient privatiser les nuages, ils le feraient. Il est urgent de lutter contre la pauvreté, l’analphabétisme, le pillage des matières premières, d’assainir la planète, de répartir équitablement les richesses et d’effacer la dette des pays pauvres.

Ceci devrait être une évidence et une priorité. Mais non.
« L’écologie ça commence à bien faire », lançait naguère Sarkozy. « Qui aurait pu prédire la crise climatique ? » dit aujourd’hui le solitaire du palais. Cela fait bien vingt ans que les scientifiques tirent la sonnette d’alarme. Évidemment il faut s’intéresser au sujet.
Nous voici revenus en des temps obscurs. On en arrive à un point où une société comme Pfizer, implantée dans plusieurs pays européens, peut ne pas communiquer ses informations à la Cour des Comptes européenne et refuser de répondre aux questions. Pourquoi l’Europe a-t-elle accepté une augmentation de 25% du vaccin ?
Cette commande d’un montant de 35 milliards d’euros a-t-elle été négociée ? On n’en sait rien.
Le monde d’aujourd’hui est celui où l’on déroule le tapis rouge aux dictateurs et aux voyous et où l’on emprisonne les lanceurs d’alerte.

À force de « real politik » le tapis est rouge sang.
Toujours plus de CRS et toujours plus de canons à eau ? C’est ça l’idée ?
On ne peut défendre éternellement un système aussi nocif, aussi injuste. Tant qu’il favorisera les nantis et écrasera les démunis, il y aura toujours plus de manifestants.
À un moment donné les barrages se rompent, libérant les forces, les frustrations, les colères.
Oui il y a des gens irresponsables et dangereux : ils sont au pouvoir.
Si l’on continue ainsi nous laisserons après nous un monde à la Mad Max. Des hordes, des gangs, des jacqueries, aucune loi commune, des empires et des féodalités qui s’entre-déchirent. Les châteaux forts sont déjà en place: ce sont les banques et les multinationales.

Gilbert Laffaille (sur sa page Facebook)

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